Abidjan - Reporters sans frontières (RSF) salue la décision "historique" de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) qui, dans un jugement rendu le 5 juin, a ordonné aux autorités du Burkina Faso de rouvrir l’enquête sur les assassinats du journaliste Norbert Zongo et de ses compagnons, en 1998.
Dans ce jugement, la CADHP ordonne aux autorités du Burkina Faso de "reprendre les investigations en vue de rechercher, poursuivre et juger les auteurs des assassinats [du journaliste] Norbert Zongo et de ses trois compagnons".
Les juges de la Cour ont également ordonné à l’Etat burkinabè de verser des réparations financières à hauteur de 25 millions de francs CFA à chacun des conjoints, 15 millions à chacun des enfants et 10 millions à chacun des parents de Zongo et ses compagnons.
"Ce jugement marque un tournant important dans l’affaire Zongo qui n’a que trop souffert de l’impunité tolérée par la justice burkinabè pendant toutes ces années", déclare Cléa Kahn-Sriber responsable du Bureau Afrique de Reporter sans frontières.
Pour elle, il met une pression supplémentaire sur les autorités du pays pour concrétiser les promesses de justice faites lors de la transition de novembre 2014. "Les réparations exigées en faveur des familles des victimes soulignent enfin la reconnaissance des souffrances qu’elles ont subies. Nous espérons que les autorités du pays vont saisir cette occasion de réparer cette injustice qui n’a que trop duré", poursuit-elle.
Le fondateur et directeur de la publication de l’hebdomadaire L’Indépendant, avait été assassiné alors qu’il enquêtait sur l’implication du frère de Blaise Compaoré, le président de l’époque, dans la mort en détention de son chauffeur. L’affaire avait été classée par un non-lieu en 2006, une décision qui avait scandalisé la société civile et les défenseurs des droits de l’Homme.
En mars 2014, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples avait déjà publié un arrêt condamnant les carences de la justice burkinabè dans le traitement de l’affaire Zongo.
A la chute de Blaise Compaoré le 30 novembre dernier, le président de la transition, Michel Kafando, avait fait des annonces sur la lutte contre l’impunité, laissant espérer une réouverture du dossier rapide. Si un juge d’instruction a bien été nommé dans l’affaire, aucune suite tangible n’a été notée depuis. Cette fois-ci, le gouvernement burkinabè a six mois pour remettre un rapport à la Cour sur les progrès accomplis.
Le Burkina Faso occupe la 46e place sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse 2015 établi par Reporters sans frontières.
(AIP)
cmas
Dans ce jugement, la CADHP ordonne aux autorités du Burkina Faso de "reprendre les investigations en vue de rechercher, poursuivre et juger les auteurs des assassinats [du journaliste] Norbert Zongo et de ses trois compagnons".
Les juges de la Cour ont également ordonné à l’Etat burkinabè de verser des réparations financières à hauteur de 25 millions de francs CFA à chacun des conjoints, 15 millions à chacun des enfants et 10 millions à chacun des parents de Zongo et ses compagnons.
"Ce jugement marque un tournant important dans l’affaire Zongo qui n’a que trop souffert de l’impunité tolérée par la justice burkinabè pendant toutes ces années", déclare Cléa Kahn-Sriber responsable du Bureau Afrique de Reporter sans frontières.
Pour elle, il met une pression supplémentaire sur les autorités du pays pour concrétiser les promesses de justice faites lors de la transition de novembre 2014. "Les réparations exigées en faveur des familles des victimes soulignent enfin la reconnaissance des souffrances qu’elles ont subies. Nous espérons que les autorités du pays vont saisir cette occasion de réparer cette injustice qui n’a que trop duré", poursuit-elle.
Le fondateur et directeur de la publication de l’hebdomadaire L’Indépendant, avait été assassiné alors qu’il enquêtait sur l’implication du frère de Blaise Compaoré, le président de l’époque, dans la mort en détention de son chauffeur. L’affaire avait été classée par un non-lieu en 2006, une décision qui avait scandalisé la société civile et les défenseurs des droits de l’Homme.
En mars 2014, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples avait déjà publié un arrêt condamnant les carences de la justice burkinabè dans le traitement de l’affaire Zongo.
A la chute de Blaise Compaoré le 30 novembre dernier, le président de la transition, Michel Kafando, avait fait des annonces sur la lutte contre l’impunité, laissant espérer une réouverture du dossier rapide. Si un juge d’instruction a bien été nommé dans l’affaire, aucune suite tangible n’a été notée depuis. Cette fois-ci, le gouvernement burkinabè a six mois pour remettre un rapport à la Cour sur les progrès accomplis.
Le Burkina Faso occupe la 46e place sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse 2015 établi par Reporters sans frontières.
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