Abidjan - Malgré le rétropédalage de la Haute autorité de la communication (HAC), Reporters sans frontière (RSF) s’inquiète, dans un communiqué de presse publié lundi, de la tentative de la HAC guinéenne de museler les médias à quatre mois de l’élection présidentielle prévue en octobre 2015.
La présidente de la HAC, Martine Condé, a dû faire marche arrière face au tollé suscité par la décision N°08/SC/P du 1er juin 2015 dans laquelle la HAC demandait aux médias de "s’abstenir de l’usage des genres d’opinions tels l’éditorial, le commentaire, la chronique, le billet" pendant la période allant "du 1er juin 2015 à la veille de l’ouverture de la campagne officielle pour l’élection présidentielle du 11 octobre 2015".
Face au tollé que cette décision a suscité notamment parmi les associations de médias, la présidente de la HAC a rétropédalé, et publié une version corrigée de la décision, précisant que les médias devaient "faire preuve de professionnalisme et de responsabilité dans l’usage des genres d’opinions".
"Il semble que la HAC a pris conscience de l’énormité de la décision telle qu’elle était initialement parue et a rectifié le tir", estime Cléa Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières.
"Bien que revu, le texte continue de limiter la liberté de l’information de façon préoccupante. Ce type de restrictions institutionnalisées envoie un message clairement menaçant à l’encontre des journalistes qui pourraient tenir un discours critique sur le bilan du président guinéen", souligne-t-elle.
Pour Cléa Kahn-Sriber, "ême corrigée, la décision continue d’entraver sérieusement la liberté de la presse en Guinée. Elle demande entre autres aux journalistes de "s’interdire" la diffusion d’informations, de communiqués ou de caricatures qui seraient de nature à "mettre en péril la cohésion nationale et l’ordre public", sans préciser ce que ces termes recouvrent. Elle limite également les revues de presse qui ne doivent pas dépasser dix minutes et interdit les émissions interactives en direct.
Cette décision paraît quelques mois à peine après l’élection de la présidente de la HAC en mars 2010 dont la légalité est aujourd’hui contestée par certains membres des médias qui dénoncent la mainmise de l’exécutif sur la procédure. Un recours contre cette élection a d’ailleurs été déposé par le directeur de publication du journal Le Lynx en avril 2015.
Les articles parus à ce sujet dans la presse avaient valu à l’époque aux journaux La Logique, La Croisade et Les Echos de Guinée de recevoir chacun une mise en demeure de la HAC. Le Lynx et la radio Espace FM avaient eux reçu un avertissement, rappelle RSF.
La Guinée occupe la 102ème place sur 180 dans l’édition 2015 du Classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières
(AIP)
cmas
La présidente de la HAC, Martine Condé, a dû faire marche arrière face au tollé suscité par la décision N°08/SC/P du 1er juin 2015 dans laquelle la HAC demandait aux médias de "s’abstenir de l’usage des genres d’opinions tels l’éditorial, le commentaire, la chronique, le billet" pendant la période allant "du 1er juin 2015 à la veille de l’ouverture de la campagne officielle pour l’élection présidentielle du 11 octobre 2015".
Face au tollé que cette décision a suscité notamment parmi les associations de médias, la présidente de la HAC a rétropédalé, et publié une version corrigée de la décision, précisant que les médias devaient "faire preuve de professionnalisme et de responsabilité dans l’usage des genres d’opinions".
"Il semble que la HAC a pris conscience de l’énormité de la décision telle qu’elle était initialement parue et a rectifié le tir", estime Cléa Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières.
"Bien que revu, le texte continue de limiter la liberté de l’information de façon préoccupante. Ce type de restrictions institutionnalisées envoie un message clairement menaçant à l’encontre des journalistes qui pourraient tenir un discours critique sur le bilan du président guinéen", souligne-t-elle.
Pour Cléa Kahn-Sriber, "ême corrigée, la décision continue d’entraver sérieusement la liberté de la presse en Guinée. Elle demande entre autres aux journalistes de "s’interdire" la diffusion d’informations, de communiqués ou de caricatures qui seraient de nature à "mettre en péril la cohésion nationale et l’ordre public", sans préciser ce que ces termes recouvrent. Elle limite également les revues de presse qui ne doivent pas dépasser dix minutes et interdit les émissions interactives en direct.
Cette décision paraît quelques mois à peine après l’élection de la présidente de la HAC en mars 2010 dont la légalité est aujourd’hui contestée par certains membres des médias qui dénoncent la mainmise de l’exécutif sur la procédure. Un recours contre cette élection a d’ailleurs été déposé par le directeur de publication du journal Le Lynx en avril 2015.
Les articles parus à ce sujet dans la presse avaient valu à l’époque aux journaux La Logique, La Croisade et Les Echos de Guinée de recevoir chacun une mise en demeure de la HAC. Le Lynx et la radio Espace FM avaient eux reçu un avertissement, rappelle RSF.
La Guinée occupe la 102ème place sur 180 dans l’édition 2015 du Classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières
(AIP)
cmas