Depuis le jeudi 18 juin 2015, la plupart des musulmans du monde entier observent le jeûne du ramadan, troisième pilier de l’islam. La spécificité du calendrier musulman, qui est lunaire, a pendant longtemps occasionné des difficultés de fixation consensuelle du début et de la fin du mois de ramadan. Mais avec les moyens technologiques et de communication modernes, des modus vivendi sont trouvés par les responsables musulmans à travers le monde. Ici en Côte d’Ivoire, le Conseil supérieur des imams en Côte d’ivoire (Cosim) a convenu d’opter pour l’observation visuelle (et non par la télédétection) de la lune. Toutefois, pour relever le challenge de la communication, des postes d’observation sont disséminés partout sur le territoire national, avec les moyens de relais de l’information en temps réel, à travers les représentations locales du Cosim. Cette méthode de travail permet aujourd’hui au Cosim de répondre parfaitement aux attentes des fidèles musulmans, surtout grâce à la radio nationale islamique Al Bayane.
Historiquement, le jeûne du ramadan a été instauré à l’an 2 de l’Hégire, soit en 634 du calendrier grégorien, à l’aube de la naissance du premier état islamique dirigé par le prophète Mouhammad (paix et bénédiction sur lui.) Le verset révélé à celui-ci instaurant cette obligation religieuse proclame : « Ô vous qui portez la foi ! On vous a prescrit le jeûne du ramadan comme on l’a prescrit à ceux ce qui vous ont précédés, ainsi atteindrez-vous la piété » Coran, chapitre 2 verset 183
Des commentaires des exégètes du saint-Coran, on retient que le jeûne est une pratique spirituelle observée par toutes les religions révélées et a pour objectif ultime de permettre au croyant (musulman) d’obtenir la piété, c’est-à-dire la crainte révérencielle du Créateur.
En effet, l’observance du jeûne du ramadan consiste pour tout(e) musulman(e) majeur(e), en pleine possession de ses facultés mentales, non malade et non en voyage contraignant, à s’abstenir dans l’intervalle temporel allant du lever au coucher du soleil de, manger, boire et avoir des rapports sexuels avec son épouse ; toute aventure extra-conjugale étant, bien entendu, interdite en islam.
A cela s’ajoute le fait que le mois de ramadan, le 9èmè du calendrier musulman, est celui de la vénération du saint-Coran. A juste titre, c’est le mois au cours duquel celui-ci fut révélé au prophète Mouhammad (pbl) dans sa 27ème nuit, connue sous l’appellation de « nuit du destin », et dont le mérite spirituel des adorations qui y sont faites vaut mille mois d’adoration. Les prières collectives et individuelles, les retraites et méditations sont ainsi mises à profit pour réciter le saint-Coran, glorifier la parole incréée et les attributs d’Allah. Une occasion qui offre l’opportunité aux hafiz al qour’ane (ceux qui ont mémorisé l’entièreté du saint Coran) de se mettre en attraction par leur habileté à psalmodier, jour après jour par cœur, ses 114 chapitres.
En plus de cette privation physique, il y a cette tension que le jeûneur exerce sur tous ses organes de sens et qui lui permet d’obtenir la maîtrise de soi face aux tentations. Cet exercice à la fois spirituel et physique permet au croyant, au terme de ce mois de privations, de s’imbiber de la présence perpétuelle divine. Ce qui, in fine, lui donne la capacité de vivre en tout lieu et à tout instant en conformant tous ses actes aux règles du Créateur. Ainsi, le fidèle musulman accède-t-il au statut de celui qui détient la piété ou la crainte d’Allah.
Au-delà de cette quête spirituelle qui tient aux liens avec le Créateur, le jeûne du ramadan charrie une humanité hors du commun, un vivre-ensemble exemplaire caractérisé par une forte solidarité communautaire. En effet, il est recommandé à tous un repentir sincère et de se pardonner. Puis à celui qui a le privilège d’être en possession de moyens financier et/ou matériel, de les partager avec les moins nantis, les membres de sa famille, ses amis et ses voisins. Cela, conformément à la tradition du prophète Mouhammad (pbl) et de ses compagnons qui, bien que reconnus pour leur générosité sans borne, faisaient du mois de ramadan, une période de largesses et de partages par excellence. D’ailleurs, au terme des 29 ou 30 jours de pénitence, il est exigé à chaque fidèle musulman d’offrir l’équivalent de 2.5kg de riz à un démuni, dans l’espoir de voir son jeûne accomplir son ascension définitive vers Allah. Ainsi, le ramadan se révèle être une véritable école de réformes intérieure, sociale et communautaire.
Par ailleurs, le jeûne du ramadan, offre à l’organisme une occasion d’hibernation, qui commande donc que la consommation d’aliments soit réduite. Ce qui, d’un point de vue diététique est un moyen efficace d’élimination du surpoids et des toxines accumulés durant une année.
Or, à contrario, de plus en plus, le ramadan est transformé en occasion de surconsommation par de nombreux musulmans. Il est regrettable de constater que les périodes de rupture deviennent des moments de bombance. Ce qui rentre en contradiction avec l’esprit et l’objectif recherchés. Société de consommation oblige, cette période est méticuleusement exploitée par les rois du marketing de la grande consommation pour capter de grandes parts de ce marché annuel qui croit d’année en année. En incitant, à travers diverses stratégies, les ménages musulmans à se lancer dans une folle course à la consommation. Cela induit, en grande partie du fait de la surenchère des commerçants, une folle envolée des prix qui pénalise l’ensemble des consommateurs.
Il y a là un travail de communication et d’éducation à faire par les guides religieux pour ramener de nombreux fidèles musulmans à un mode de consommation conforme à la tradition du prophétique ; qui demeure l’aune du modèle de vie de tout musulman.
NURUDINE OYEWOLE
Historiquement, le jeûne du ramadan a été instauré à l’an 2 de l’Hégire, soit en 634 du calendrier grégorien, à l’aube de la naissance du premier état islamique dirigé par le prophète Mouhammad (paix et bénédiction sur lui.) Le verset révélé à celui-ci instaurant cette obligation religieuse proclame : « Ô vous qui portez la foi ! On vous a prescrit le jeûne du ramadan comme on l’a prescrit à ceux ce qui vous ont précédés, ainsi atteindrez-vous la piété » Coran, chapitre 2 verset 183
Des commentaires des exégètes du saint-Coran, on retient que le jeûne est une pratique spirituelle observée par toutes les religions révélées et a pour objectif ultime de permettre au croyant (musulman) d’obtenir la piété, c’est-à-dire la crainte révérencielle du Créateur.
En effet, l’observance du jeûne du ramadan consiste pour tout(e) musulman(e) majeur(e), en pleine possession de ses facultés mentales, non malade et non en voyage contraignant, à s’abstenir dans l’intervalle temporel allant du lever au coucher du soleil de, manger, boire et avoir des rapports sexuels avec son épouse ; toute aventure extra-conjugale étant, bien entendu, interdite en islam.
A cela s’ajoute le fait que le mois de ramadan, le 9èmè du calendrier musulman, est celui de la vénération du saint-Coran. A juste titre, c’est le mois au cours duquel celui-ci fut révélé au prophète Mouhammad (pbl) dans sa 27ème nuit, connue sous l’appellation de « nuit du destin », et dont le mérite spirituel des adorations qui y sont faites vaut mille mois d’adoration. Les prières collectives et individuelles, les retraites et méditations sont ainsi mises à profit pour réciter le saint-Coran, glorifier la parole incréée et les attributs d’Allah. Une occasion qui offre l’opportunité aux hafiz al qour’ane (ceux qui ont mémorisé l’entièreté du saint Coran) de se mettre en attraction par leur habileté à psalmodier, jour après jour par cœur, ses 114 chapitres.
En plus de cette privation physique, il y a cette tension que le jeûneur exerce sur tous ses organes de sens et qui lui permet d’obtenir la maîtrise de soi face aux tentations. Cet exercice à la fois spirituel et physique permet au croyant, au terme de ce mois de privations, de s’imbiber de la présence perpétuelle divine. Ce qui, in fine, lui donne la capacité de vivre en tout lieu et à tout instant en conformant tous ses actes aux règles du Créateur. Ainsi, le fidèle musulman accède-t-il au statut de celui qui détient la piété ou la crainte d’Allah.
Au-delà de cette quête spirituelle qui tient aux liens avec le Créateur, le jeûne du ramadan charrie une humanité hors du commun, un vivre-ensemble exemplaire caractérisé par une forte solidarité communautaire. En effet, il est recommandé à tous un repentir sincère et de se pardonner. Puis à celui qui a le privilège d’être en possession de moyens financier et/ou matériel, de les partager avec les moins nantis, les membres de sa famille, ses amis et ses voisins. Cela, conformément à la tradition du prophète Mouhammad (pbl) et de ses compagnons qui, bien que reconnus pour leur générosité sans borne, faisaient du mois de ramadan, une période de largesses et de partages par excellence. D’ailleurs, au terme des 29 ou 30 jours de pénitence, il est exigé à chaque fidèle musulman d’offrir l’équivalent de 2.5kg de riz à un démuni, dans l’espoir de voir son jeûne accomplir son ascension définitive vers Allah. Ainsi, le ramadan se révèle être une véritable école de réformes intérieure, sociale et communautaire.
Par ailleurs, le jeûne du ramadan, offre à l’organisme une occasion d’hibernation, qui commande donc que la consommation d’aliments soit réduite. Ce qui, d’un point de vue diététique est un moyen efficace d’élimination du surpoids et des toxines accumulés durant une année.
Or, à contrario, de plus en plus, le ramadan est transformé en occasion de surconsommation par de nombreux musulmans. Il est regrettable de constater que les périodes de rupture deviennent des moments de bombance. Ce qui rentre en contradiction avec l’esprit et l’objectif recherchés. Société de consommation oblige, cette période est méticuleusement exploitée par les rois du marketing de la grande consommation pour capter de grandes parts de ce marché annuel qui croit d’année en année. En incitant, à travers diverses stratégies, les ménages musulmans à se lancer dans une folle course à la consommation. Cela induit, en grande partie du fait de la surenchère des commerçants, une folle envolée des prix qui pénalise l’ensemble des consommateurs.
Il y a là un travail de communication et d’éducation à faire par les guides religieux pour ramener de nombreux fidèles musulmans à un mode de consommation conforme à la tradition du prophétique ; qui demeure l’aune du modèle de vie de tout musulman.
NURUDINE OYEWOLE
