À 73 jours de l'élection présidentielle, à 13 jours de la clôture du dépôt des candidatures, l'une des porte-parole de la campagne d'Alassane Ouattara affiche sa détermination et son optimisme. Interview exclusive et fracassante à lire !
L'Intelligent d'Abidjan : Madame le ministre, la liste de la direction nationale de campagne du candidat Rhdp a été publiée, et vous avez trois champs d'actions, peut-on savoir en quoi consiste vos missions et attribution?
Anne Ouloto : C’est un grand honneur de faire partie des personnes de confiance du Président OUATTARA pour cette importante campagne. Mais c’est aussi une grande responsabilité. J’ai d’importantes missions : Porte-parole, Directrice Régionale pour le Guémon, Responsable pour le Cavally en tant que Ministre, fille de la région, et Directrice Nationale associée pour les Chefs traditionnels et les cultes.
Vous laissez entendre que la liste est satisfaisante pour vous, et tous les autres, pourtant l'on a eu échos de quelques grincements de dents, de la non prise en compte de tous les paramètres, qu'en dites-vous ?
Nous devons faire confiance à nos Directeurs nationaux, Amadou Gon et Ahoussou Jeannot. Et puis, je crois qu’il sera impossible de contenter tout le monde. Le plus important est que tous les militants du RHDP se sentent en mission ! Il s’agit de la campagne de Alassane OUATTARA et du RHDP. Il ne faut pas l’oublier.
À moins de 80 jours environ de l'élection présidentielle, il y en a qui parlent de transition et inéligibilité du président sortant Alassane Ouattara, quelle est votre réaction à ce sujet ?
C’est de la diversion. Ce sont de mauvais perdants par anticipation. Ils se cachent derrière des choses qu’ils pensent pouvoir intéresser les ivoiriens, alors qu’ils n’ont rien à leur proposer. Ils pourraient pourtant humblement reconnaître qu’ils ne sont pas prêts pour les élections et qu’ils ne sont pas aptes à assumer cette élection présidentielle. Inviter les Ivoiriens à régresser, à reculer, à revivre les pages noires de leur histoire, n'est pas responsable de leur part ! Je crois qu’il y a là, une méconnaissance des réalités nationales et un problème grave lié à leur responsabilité dans la crise postélectorale que la Côte d’Ivoire a connue.
Ils parlent fortement de changement, pensez-vous que cela peut se faire avec les thèmes de 2000 et de 2010 ?
Ce n’est pas possible. Chaque candidat a son histoire, son parcours et a une image qu’il a à présenter aux Ivoiriens. Aujourd’hui quelle est l'histoire, quel est le parcours, quelle est l'image de nos candidats de l’opposition. Quand je dis opposition, je veux parler du Front populaire ivoirien, du candidat Banny qui s’accroche à cette opposition du FPI, du candidat Essy Amara et des autres. En réalité, sur quelle base partent-ils tous à cette campagne électorale ? Sur quelle base font-ils ce projet de devenir président de la république. Avec quels fondements, avec quels instruments ....?
Selon vous, ils n’ont rien comme argument, comme fondements ?
Le Fpi aujourd’hui est déchiré entre deux tendances. De quel Fpi s’agit-il ? Quel Font populaire ivoirien peut présenter aujourd’hui aux Ivoiriens un programme de société. Un Fpi qui s’est présenté hier comme le père de la démocratie, mais qui a déchiré les résultats des urnes ? C’est un crime. Ne pas reconnaître les résultats des urnes est anti-démocratique. Un Fpi qui a refusé de reconnaître la victoire de son adversaire et qui s’est accroché au pouvoir par les armes, peut-il encore venir nous promettre et nous vendre le changement ? Cette attitude a causé plus de 3000 morts en Côte d’Ivoire. Quel est ce front populaire ivoirien qui veut revenir au pouvoir d’État ? C’est perdu d’avance.
Mais justement n'est-ce pas pour cela que l’opposition et ses différents animateurs et démembrements appellent au dialogue?
Ils l’ont déjà ce dialogue. Il y'a un cadre de concertation qui leur est offert.
Ils veulent maintenant discuter directement avec le Président de la République
Mais le Président ne s’y oppose pas. Nous sommes toutefois aujourd’hui dans un processus et vous l’avez dit, nous sommes à moins de 80 jours de l’élection présidentielle. Alors qu’ils disent franchement et clairement ce qu'ils veulent ! Ils se sont dévoilés en disant qu’ils sont pour une transition. Mais les Ivoiriens ne veulent pas reculer. Ils vont vers l’émergence et ils font des projets de vie. Ils ont vu aujourd’hui que leurs vies peuvent être différentes. Les Ivoiriens veulent aller vers 2020 et non retourner à 2000, 2002, 2003. Les opposants qui se réclament du Front populaire ne sont pas propriétaires de la Cote d’ivoire. Ce sont les Ivoiriens qui sont plutôt propriétaires de la Côte d’Ivoire et qui ont un droit de regard sur la vie politique de leur pays. La transition se justifierait par quoi ? Voilà des personnes qui souhaitent le pire pour leur pays. Une transition a eu lieu en Côte d’Ivoire parce qu’il y avait eu une crise grave. Quelle est la crise que nous vivons aujourd’hui ? S'ils parlent de transition, c'est qu'ils veulent et souhaitent une crise! C’est dommage !
Pensez-vous vraiment qu’ils souhaitent une crise grave pour qu’il y ait transition ?
Écoutez ! Moi je lis et vois cela à travers leurs messages de tous les jours. Un projet de transition n’est pas un projet de paix, ce n’est pas un projet d’espoir. C’est un projet d’incertitude, d’affolement et d’angoisse pour les populations.
Ils ont rappelé un ancien texte où le Rhdp, en 2005 à la fin du mandat de l'ex président, avait demandé une transition alors que Laurent Gbagbo était en fonction.
En 2005 Laurent Gbagbo était à la fin de son mandat et le Rhdp, au contraire, lui a offert un mandat gratuitement sans élection de 2005 à 2010.
Mais avant d’accepter, le RHDP avait demandé une transition sans lui …
Tout à fait ! Le contexte s'y prêtait puisque le Rhdp n’avait pas de lisibilité. Et le Rhdp a eu le courage de poser le problème. Mais dès lors que les bases d’un processus ont été mises en place pour les élections, le Rhdp n’avait plus de raison pour parler de transition. Nous avions donc laissé l'ancien président continuer de gouverner. Aujourd’hui le président Alassane Ouattara a bel et bien été élu en 2010. Il est à la fin de son mandat, et c’est une autre élection qui doit désigner son remplaçant. Nos amis d’en face au lieu d’aller à cette élection, parlent de transition. Il n’y a rien de logique. Il n’y a pas de crise. Les Ivoiriens n’ont aucun problème avec Ouattara. Ils ne se plaignent pas. La transition pour quoi faire?
Est-ce parce que les opposants ont peur des élections, qu'ils parlent de transition ?
Peut-être; mais c'est surtout parce qu'ils ne sont pas démocrates. Qu'ils retournent à l’école de la démocratie !
N’avez-vous pas peur qu’ils boycottent par la violence les élections et que le Président soit mal réélu?
Ils peuvent toujours essayer. Mais je ne les crois pas capables de réussir à boycotter les élections. Depuis sa création, la CNC a tenté d’apporter un coup de frein à l’évolution de la vie en Côte d’Ivoire. Mais cela n’a pas pris, parce que les Ivoiriens sont fatigués. Vous pensez que les Ivoiriens avec ce qu’ils viennent de vivre ont envie de retourner à cette vie hasardeuse ? Le Fpi a eu 10 ans pour prouver. Mais dites-moi comment s’est soldée la fin de leur mandat ? Ce parti s'était présenté comme le parrain de démocratie. Mais c’était tout simplement un château de carte qui s’est effondré. Un proche de Laurent Gbagbo est allé déchirer les résultats. Cet acte les suivra. Il faut qu’ils s’en expliquent, qu’ils regrettent et montrent qu’ils sont démocrates. Des milliers d’Ivoiriens sont morts à cause de leur refus de reconnaître les résultats. Des familles ont tout perdu et doivent repartir aujourd’hui de zéro. La nation était à genou et infréquentable. Aujourdhui la Cote d’Ivoire est redevenue cette belle jeune fille très convoitée du monde entier , grâce au président Ouattara.
Cette embellie ne commande-t-elle pas à vous même et au Président de la République de faire des sacrifices pour rassurer davantage cette opposition inquiète ?
Vous voulez qu’on emmène le pays au suicide pour faire plaisir à quelques opposants ? Cela dit Que faut-il faire pour les rassurer ? Tout ce qu’ils ont demandé a été réalisé. Des Ivoiriens en exil sont rentrés. Mais que font encore au Ghana Pol Dokui, Ben Soumahoro, Katina d’autant plus que Affi est ici? Il fait ses tournées et mène sa vie politique. Il a même reçu une subvention de l’État.
Les opposants déplorent également le fait que le président Ouattara utilise, selon eux, les moyens de l’Etat pour faire campagne. Ils disent aussi que le financement des partis politiques est maigre.
Alassane Ouattara est-il chef d’Etat ou pas?
Si, mais ils disent vouloir une égalité ou plutôt une équité dans le traitement par les médias d'État.
Le Président de la République a sa mission de président et il doit rendre compte aux ivoiriens. C’est ce qu’il fait depuis 2011. Eux ils n'ont pas de compte à rendre. Ce n’est pas pour faire plaisir au Fpi que lre président va arrêter ses visites d’État. Il est au service de la nation et tant que ces visites d’Etat feront le bonheur des ivoiriens, il faudra les faire.
Et leur réclamation d'un accès plus juste aussi à la télé d'État ...
Le Fpi a organisé son congrès, sa convention on a vu Affi çà et là. On voit monsieur Banny au journal télévisé, moi je regarde. Mais quand je pense au traitement que nous avions eu en tant que opposants, je me réjouis aujourd’hui du traitement qu’ils ont. Mais si naturellement, ils demandent la télévision pour lancer des mots d’ordre à la subversion et au soulèvement de la population, ce n'est pas possible. Ce temps est révolu ! La télé n’est pas faite pour endoctriner, ou pour révolter la population, ni faire la propagande politique. Ils n’auront plus la télé pour faire du mal aux Ivoiriens. Il faut qu’on se le dise. Le Rdr et le Pdci n’utilisent pas la télé pour la propagande politique. Eux, ils l’ont fait hier mais ce temps est révolu. Nous voulons devenir un pays émergent, et à cet effet il y a des règles à respecter. On n’utilise pas les moyens de l’État pour détruire la Nation. Cette manipulation des médias d’État a contribué à déchirer le tissu social. Aucun Ivoirien ne voulait plus regarder la RTI.
Madame le ministre à vous entendre, on a l’impression rassurante que l’élection va bien se passer. N'êtes-vous vraiment pas un peu inquiète ?
Inquiète pour quoi? Quand on a produit des résultats comme le président Ouattara, de quoi peut-on être inquiet.
Il y a le taux de participation qui peut être bas ....
Vous savez ce qui a fait la différence entre Ouattara et Gbagbo en 2010, c’est le travail. Gbagbo avait compté sur les instruments de l’État c'est-à-dire sur les armes, sur la force militaire, pendant que Ouattara, les mains nues, comptait sur ses hommes, sur un projet de société, sur la prise de conscience des ivoiriens et sur le travail de son équipe. Mais cette équipe est toujours là. Et c’est ce travail que nous allons toujours offrir aux Ivoiriens. C’est au nom de ce travail que je suis sereine et que j’ai de l’espoir.
Au cours de cette campagne, allez-vous par exemple considérer que vous n’êtes jamais arrivés au pouvoir et que c’est maintenant que vous allez à sa conquête ?
Une élection il ne faut jamais la minimiser ! Il y a des réalités dont il faut tenir compte pour aller vers ces Ivoiriens qui ont encore quelques insatisfactions. Il faut qu’ils comprennent et qu’ils se souviennent d’où nous venons, de quel pays nous avons hérité en 2010. En général ce que les gens attendent c’est un peu de proximité, un peu d’attention comme aujourd’hui avec les victimes des crises. C’est ce que les Ivoiriens attendent. Le président avait des impératifs au niveau des infrastructures, mais pour 2015-2020 il va se consacrer davantage à l’homme. Si on est arrivé à hisser notre pays au niveau de ceux qui font les réformes les plus significatives, cela veut dire que les conséquences de ces réformes seront de plus en plus visibles sur la vie des Ivoiriens et moi j’y crois.
Vous êtes sereine pourtant il y a par exemple, des gens qui affirment toujours que le soutien du Pdci ne serait pas entier et que ses cadres joueraient un double jeu…
Mais ils l’ont pensé déjà en 2010 en disant que le Président du pdci n’était pas sincère. Laissez-les continuer de rêver ! Ils n’ont pas tiré les leçons de 2010. Ils reviennent encore sur les mêmes discours, slogans et autres qui ont déchiré le pays. Je considère que le Président de la République a un appareil fort. Il a le Rdr, le Rhdp, et le travail qu’il a bâti en 5 ans. Mais il a aussi sa propre histoire qui le présente comme un homme cohérent et dynamique et qui se révèle aux Ivoiriens comme n’étant pas celui que le Fpi leur a présenté par le passé. Aujourd’hui les Ivoiriens se rendent compte qu’en réalité, c’était l’homme providentiel. C’était lui le vrai homme de la situation et qu’en réalité, il leur donne des résultats.
Certains estiment que le Président Ouattara est inaccessible, trop rigoureux, plus occidental qu’Africain.
Vous savez un homme, c’est plusieurs dimensions. Ils se plaignent aujourd’hui des visites d’État parce que c’est là qu’ils voient sa force, qu'ils voient cette complicité, cette confraternité et cette communion forte avec la population, les femmes, les jeunes. Pourtant hier, ils le disaient rejeté et vomi par les populations. Ils disaient qu'il aimait trop voyager, et n'avait pas de contact avec les populations. Qu’est-ce qu’ils appellent Ouattara est distant ? Il a besoin quelques fois de travailler, de se retirer, et de chercher des investissements pour redorer l’image de la Côte d’Ivoire.
Ils veulent un président qui mange aussi la banane braisée....
On n'a pas besoin de caméras, ni de faire des photos pour montrer qu'on mange de la banane braisée, ou du maïs braisé. Le président Ouattara est comme tous les Ivoiriens. À force de manger les bananes braisées en public, les autres ont prouvé aussi aux Ivoiriens qu’ils ne savent pas travailler. Ils ont passé leur temps à montrer aux Ivoiriens qu’il faut manger la banane braisée. Mais les Ivoiriens ont aussi envie de manger la pomme de terre, le bon foutou, le poulet rôti, les brochettes de filet.
Il y a aussi la question de l’alternance de 2020 avec le Pdci. Pouvez-vous rassurer les cadres et militants de ce parti?
Le Président s’engage dans cette voie d’alternance et d’ailleurs elle a déjà commencé en 2010 quand Bédié s’est effacé pour faire la promotion de Ouattara, c’est ça l’alternance déjà.
Mais cette alternance avec le président Bédié , c'était après une défaite , il n’avait pas le choix…
C’est ça la démocratie, c’est la règle. Mais au moins c’est un grand démocrate. Il a reconnu sa défaite, il n’a pas déchiré de résultat. Il a reconnu à Ouattara sa victoire et de façon humble, il s’est aligné. C’est ça aussi la vie des grands hommes et c’est à cela que j’invite les amis de l'opposition, et les partisans de l'ex président.
Mais Madame le ministre, ceux-là estiment toujours qu’ils ont gagné, ils refusent l’alternance ?
Moi je considère que c’est un processus suicidaire. Il ne faut pas qu’on conduise un peuple au suicide pour des raisons inexpliquées. Il ne faut pas demander le pouvoir à tous les prix. Et le pouvoir pour l’avoir, il faut travailler, il faut avoir une vision. Il faut avoir des hommes qui conviennent. L’opposition doit faire son autocritique. Les Ivoiriens ont besoin d’une opposition forte et responsable. J’ai beaucoup apprécié ce qui s’est passé en Grèce. On a vu une Grèce affaiblie, avec la crise financière, mais une opposition responsable. La Grèce s’est organisée et l’opposition a dit : « on le fait dans l’intérêt de la nation ». On n’est pas opposant pour détruire. On ne doit pas avoir l’âme suicidaire. Il nous faut une opposition citoyenne et responsable.
Vous êtes en train de parler de l’opposition, et vous insistez beaucoup sur le Fpi. On a l’impression pour vous que l’opposition c’est le Fpi, que pour vous Affi ne pèse pas, Banny non plus et puis dites-nous, de quel Fpi parlez-vous ?
Je parle des partis de l’opposition, de ceux qui ne sont pas au pouvoir. Affi est le Président du Fpi, donc de l’opposition. Il a perdu le pouvoir par les urnes. C’est ce qui importe, qu’il pèse ou non, là n’est pas la question! M. Banny, je le connais moins, et n’a pas de parti politique.
Les agissements dont vous parlez ne sont pas ceux d’Affi N’Guessan ? Lui (Affi), ne demande pas de transition.
Je m’en réjouis s’il ne demande pas la transition. Parce que c’est vous qui m’avez posé la question de savoir qu’est-ce que je pensais de ceux qui veulent la transition ? Et donc pour moi, c’est le FPI qui demande la transition. Nous avons affaire à deux Fpi, peut-être.
Si on vous dit qu'il y a un seul Fpi, dirigé Affi. Comment pouvez-vous appeler les autres ?
Il faut qu’ils disent qui ils sont réellement. Il faut qu’ils fassent tomber leur cagoule alors. Pour moi, ce sont tous des Fpi.
Selon eux, ils sont FPI. Mais la justice dit qu’ils ne sont pas fondés à revendiquer le FPI d’Affi.
Mais donc qui sont-ils ?
C’est des «Gbagbos ou rien»....
Je regrette et c’est embêtant parce que je ne sais finalement à qui on a affaire. On ne peut pas dire qu’on a affaire à des Gbagbo ou rien. Gbagbo ne peut pas être un programme de société pour les Ivoiriens.
Mme le ministre, on ne peut pas clore cet entretien sans parler de la femme. Nous sommes à moins de 80 jours de l’élection. Vous êtes membre du gouvernement depuis 2011.
Qu’avez-vous réalisé pour la femme depuis que vous êtes dans ce ministère ? Vous venez du ministère de la salubrité ou vous avez laissé l’image d’une femme battante qui casse tout. Au moment du bilan, qu’avez-vous retenu du ministère de la salubrité?
Parlant de la salubrité, j'entends les populations dans mes sortis, et je lis les Ivoiriens sur les réseaux sociaux. Je crois qu’ils ont compris le sens de nos actions de lutte contre le désordre et l’insalubrité. C’est à mettre à l’actif du gouvernement. On sortait d’une période de désordre et il fallait très vite tourner cette page. On a tout de suite offert aux Ivoiriens une Côte d’Ivoire forte, propre et tournée vers l’avenir ; un avenir radieux, lumineux. C’est ce que je retiens de ce passage dans ce ministère. Il se trouve qu’il y a encore des efforts à faire, mais je pense que c’est aussi du ressort de la population elle-même. Maintenant en ce qui concerne la femme, je pense qu’il y a de grandes satisfactions en matière d’instruments juridiques avec la mise en place du conseil national de la femme et surtout avec la création de l’observatoire de national de l’équité et du genre. Je pense que nous avons doté notre pays d’instruments et de plate-forme qui permettront de faire avancer la question de l’équité entre l’homme et la femme. En créant le conseil national de la femme, c’est un cadre de concertation entre les femmes et le Président de la République , qui a été lancé. Un cadre d’analyses, d’échanges, de discussion afin que les femmes voient leurs préoccupations prises en charge au fur et à mesure. Et je pense que c’est une très bonne initiative.
L’observatoire de l’équité et du genre, quant à lui, permettra de régler de façon scientifique les obstacles à l’atteinte de l’égalité entre l’homme et la femme. Et le gouvernement s’est donc donné les moyens de tendre vers cette égalité des droits hommes et femmes. Les femmes sont de plus en plus rassurées parce qu’elles sont convaincues de la volonté politique. Le défi à présent, c’est de passer à l’acte, de traduire cela en des actes concrets au niveau des nominations pour une meilleure représentation aux postes de décision. Et l’autre défi, c’est celui de l’amélioration de la représentation des femmes aux postes électifs. Et là aussi, nous sommes dans un processus irréversible.
Mais il y a une loi en cours…
Il y a un projet de loi qui veut créer le cadre pour une meilleure participation des femmes au processus électoral. Et c’est un processus important qui implique toutes les forces vives de la nation surtout les formations politiques. Je voudrais saisir cette opportunité pour lancer un appel aux femmes, parce que rien ne s’obtient sans lutte. Les femmes ailleurs dans le monde et en France ont lutté pour obtenir le droit de vote. À l’intérieur des partis politiques, les femmes doivent prendre leurs responsabilités pour s’affirmer davantage. Le gouvernement va certainement créer le cadre. Pour le reste, il s’agit de volonté de la part des hommes et des femmes. Ceux qui présentent les candidats ce sont les partis politiques dans le cas contraire, il faut être indépendant. Et même au niveau des candidatures indépendantes, les femmes n’ont souvent pas osé. J’aime souvent citer l’exemple d’Aka Véronique, notre aînée, Présidente du Conseil Régional du Moronou, qui a osé et qui a gagné. Quand on ose, on gagne ou on perd ; mais on ne baisse pas les bras. Le Président de la République Alassane Ouattara a fait confiance à des femmes qu’il a nommées à des postes importants. Nous avons une femme aujourd’hui qui est ministre de l’économie et des finances et ça, c’est une grande première. Nous avons des femmes présidente d’Institution telle qu’Henriette Dagri Diabaté, grande chancelière. C’est une marque de confiance ! Au niveau du Conseil économique et social, il y a 30% des femmes qui sont représentées. Sur la question de la femme, je crois que nous sommes sur la bonne voie. Nous avons également une stratégie de lutte basée sur le genre qui est aujourd’hui une référence dans la sous-région. La Côte d’Ivoire a partagé cette expertise. C’est un travail de longue haleine et nous pouvons présenter cette stratégie comme étant l’instrument de référence en matière de respect des droits des femmes. Maintenant en ce qui concerne l’autonomisation de la femme, vous savez, le Président de la République en a fait son affaire personnelle.
L’autonomisation de la femme avec l’implication de Mme la 1ère Dame et la création du fond d’appui aux femmes de Côte d’Ivoire. Il a compris qu’en investissant dans la femme, il se donne les chances d’atteindre l’émergence de la Côte d’Ivoire. Il s’agit donc de faire des femmes, des agents de développement, de les rendre moins vulnérables et de renforcer leur rôle de pilier de la famille. Il y a tout de même des défis à relever en matière d’alphabétisation. Il faut relever le niveau de connaissance des populations.
Le travail des enfants et des servantes à domicile. Il y a qu'une loi était prévue et avait été retirée, la loi Adjaratou. Pourquoi ?
C’est une proposition qui en principe, aurait dû être écrite avec le ministère de l’Emploi et du travail. Car ce ministère de l’Emploi avait initié des études préalables. Donc si vous voulez, la proposition de loi Adjaratou avait sauté des étapes et donc pour la parfaire, il était question que ces deux entités se rencontrent afin de partager les informations et d’améliorer cette proposition qui avait été faite. Le gouvernement est dans cette dynamique et je pense que cela va continuer jusqu'à ce qu’on ait un texte consensuel. En tout état de cause, le gouvernement s’est engagé à lutter contre le phénomène de la traite et de l’exploitation des personnes, en particulier celle des enfants. Et nous avons d’excellents résultats en la matière, grâce à l’engagement sans pareil de Madame la Première Dame. Aujourd’hui, nous sommes en possession d’une stratégie nationale de lutte contre la traite des personnes. Nous nous sommes donc doté d’instruments capables d’apporter des réponses et des solutions au problème posé. Et je pense que là aussi, nous avons réalisé de grandes avancées.
Mais Mme le ministre, pour la campagne à venir, avec les questions que vous venez de développer femme, enfant, famille etc, à quoi s'attendre d’un éventuel face-à-face avec les personnes chargées de ces questions à l’opposition ?
Qui sont ces personnes chargées de ces questions à l’opposition ? Vous savez, ce qui sera intéressant dans cette campagne, c’est qu’en 2010, le président Alassane Ouattara n’avait pas de bilan. Il avait un projet et une vision. Seul Laurent Gbagbo avait un projet, une vision et un bilan. En 2015, le président Ouattara a un bilan. Et ce bilan les affole. Ils ne savent pas comment Ouattara a réussi à obtenir ce formidable bilan. Alors, ils parlent de transition. Confrontons plutôt nos bilans.
Le Président avait promis des universités en 5 ans, mais il n’y en a pas eu. Les hôpitaux, il y en a eu beaucoup mais aucune université. Et pour ce qui est de l’Emploi, il y a une polémique sur les chiffres réels
Il n’y aucune polémique, parce qu’on ne peut rien faire pour celui qui refuse de voir. Parlant des universités, Cocody a été transformée, Nanguy Abrogoua etc. Korhogo et Bouaké n’étaient pas des universités. Daloa non plus. C’est chose faite désormais ! Et aujourd’hui, Man et San-Pedro vont rentrer en construction. Et le Président avait demandé que l’université de Man se fasse dans les meilleurs délais. De façon formelle, ces universités ont été créées. Il faut maintenant qu’elles sortent de terre et prennent forme. La perfection n’existe pas. Mais ce qui est important, c’est de faire son autocritique et d’améliorer ses performances. Nous, nous en sommes capables. Mais le FPI en dix (10) ans n’a offert aucune université aux Ivoiriens. Et c’est ça que les Ivoiriens doivent regarder. C’est-à-dire, bilan contre bilan.
Il y a eu la guerre ?
Mais il y a eu la guerre pendant combien de temps ?
Il y a eu des transitions à gérer tout au long.
Mais toute la Côte d’Ivoire les a soutenus et les a accompagnés pour qu’ils arrivent au terme de 2005 puis de 2010. Tout le monde a contribué et aidé le pays à éviter le naufrage avec le Fpi au pouvoir.
Il y a eu aussi des conflits dans le gouvernement ?
L'ex président avait peut-être un problème de leadership, de management. Il n’y avait tout de même pas de guerre au sein du gouvernement. Cela fait partie de la capacité managériale de chaque leader, de chaque chef, de faire travailler son équipe. Les autres s’étaient mis à sa disposition. Il n'avait qu’à se donner les moyens d’avoir une équipe cohérente qui produit des résultats. Ce que je sais, c’est qu’aujourd’hui, le Président Alassane Ouattara a un gouvernement RHDP qui fonctionne bien. Ce que les autres ne nous avaient pas prédit.
Aujourd’hui, il a réussi à créer un cadre de dialogue, de concertation avec l’opposition malgré les difficultés et ce cadre de concertation a permis de grandes avancées, y compris les subventions mises à leur disposition pour leur permettre en tant que ‘’opposition’’, de travailler pour accompagner la vie démocratique de la nation. Écoutez mais tout ça fait partie de la politique managériale du Président de la République. Pourquoi est-ce qu’on a pu s’asseoir autour d’une table ? C’est parce qu’il s’est donné ces moyens. Si vous vous asseyez sur la table et que vous n’avancez pas, mais c’est la faute à qui ? C’est la faute au chef ! C’est que vous n’êtes pas capable de faire travailler vos hommes. Et je crois que c’est ça le bilan. Les autres s’étaient donné les moyens d'accompagner Laurent Gbagbo, dans l’intérêt de la nation. Et il incombait à Laurent Gbagbo de mettre son équipe au travail.
Parlons de l’actualité internationale avec la menace terroriste. Vous qui êtes chrétienne pratiquante quel message avez-vous à donner à cette inquiétude des Ivoiriens ?
Je crois que c’est d’abord un message de paix et de cohésion. Tant que nous serons unis, je crois qu’il sera difficile à ces forces extérieures de venir perturber la quiétude des Ivoiriens. Et je profite de cette occasion pour saluer l’initiative de nos Imams. Par ce que toutes ces forces terroristes utilisent l’Islam. Mais en Côte d’Ivoire, musulmans et chrétiens vivent en parfaite harmonie. Nous sommes tous des frères. Et c’est ce que le ministre Mabri Toikeusse Abdallah disait : dans toutes les familles ivoiriennes, il y a un musulman et un chrétien. Ce qui n’est pas le cas ailleurs où on n’a que des musulmans. Et c’est ce qui est notre première force pour lutter contre cette menace. Et la deuxième force, c’est la grandeur de nos hommes religieux. Le COSIM lui-même s’est approprié la question. Et partout, il parle de l’Islam modéré. Du vrai Islam. Je ne souhaiterais pas rentrer dans ces détails. Et cette menace est très préoccupante et peut-être même sérieuse. Mais ma foi m’amène à croire que la Côte d’Ivoire a les ressources nécessaires pour faire barrage à tout cela. La population coopère en soutenant l’action du gouvernement en dénonçant. Donc elle a une attitude citoyenne. Et nous saluons cela. Ce qui n’est pas le cas ailleurs.
Nous allons terminer avec vos impressions et pronostics sur trois élections imminentes. Que pensez-vous de l'élection présidentielle à venir en Guinée le 11 octobre ?
Je souhaite que le peuple guinéen sorte grandi de cette situation. Je ne connais pas vraiment les candidats; mais je pense que les Guinéens ont envie de passer positivement le cap de cette période de grande inquiétude.
Une semaine après, le 18 octobre, c’est le Burkina, n’êtes-vous pas inquiète ?
Non je ne suis pas inquiète.
Pensez-vous que tout va bien se passer ?
Tout devrait bien se passer à condition que le Burkina veille à organiser une élection inclusive. Il faut souhaiter que le peuple burkinabé s’attache à cette valeur. J’ai entendu le Président Kafando à Abidjan, et j’apprécie la justesse dans ses propos. Il reconnaît que le président Blaise Compaoré ne mène aucune action subversive pour empêcher la bonne évolution de cette transition. Je crois qu’ils vont y arriver. Une transition n’est jamais facile dans de tels contextes. Il faut les encourager.
Le 25 octobre 2015, c’est le tour de la Côte d’Ivoire. Selon vous, qui sera élu?
Mais les Ivoiriens l’ont déjà dit : c’est le Président Alassane Ouattara qui sera élu au premier tour. Moi je crois que ça va se jouer en un seul tour. On a perdu trop de temps, il faut aller vite. Il y a eu beaucoup d’intentions de candidature dans la presse. Maintenant, il faut les concrétiser. Les candidatures sont ouvertes et on aimerait savoir qui sont nos adversaires.
En réalité, je ne suis pas inquiète. À aucun moment je n’ai vu de vision qui soit rassurante. À aucun moment je n’ai vu de projets de société convaincants de la part des opposants. Je ne vois pas d’équipe dynamique face au Président Ouattara. Pour l’instant, je ne sais pas qui peut faire ombrage au Président Ouattara qui a une équipe, une véritable machine à gagner, qui est une alliance forte de personnes compétentes, représentatives et un bilan très honorable. Je souhaite qu’on ait un jeu démocratique vrai, qui peut être présenté comme modèle à l’Afrique et au monde. Nous avons tous les arguments pour vendre la candidature du Président Ouattara.
Interview réalisée par Charles Kouassi
L'Intelligent d'Abidjan : Madame le ministre, la liste de la direction nationale de campagne du candidat Rhdp a été publiée, et vous avez trois champs d'actions, peut-on savoir en quoi consiste vos missions et attribution?
Anne Ouloto : C’est un grand honneur de faire partie des personnes de confiance du Président OUATTARA pour cette importante campagne. Mais c’est aussi une grande responsabilité. J’ai d’importantes missions : Porte-parole, Directrice Régionale pour le Guémon, Responsable pour le Cavally en tant que Ministre, fille de la région, et Directrice Nationale associée pour les Chefs traditionnels et les cultes.
Vous laissez entendre que la liste est satisfaisante pour vous, et tous les autres, pourtant l'on a eu échos de quelques grincements de dents, de la non prise en compte de tous les paramètres, qu'en dites-vous ?
Nous devons faire confiance à nos Directeurs nationaux, Amadou Gon et Ahoussou Jeannot. Et puis, je crois qu’il sera impossible de contenter tout le monde. Le plus important est que tous les militants du RHDP se sentent en mission ! Il s’agit de la campagne de Alassane OUATTARA et du RHDP. Il ne faut pas l’oublier.
À moins de 80 jours environ de l'élection présidentielle, il y en a qui parlent de transition et inéligibilité du président sortant Alassane Ouattara, quelle est votre réaction à ce sujet ?
C’est de la diversion. Ce sont de mauvais perdants par anticipation. Ils se cachent derrière des choses qu’ils pensent pouvoir intéresser les ivoiriens, alors qu’ils n’ont rien à leur proposer. Ils pourraient pourtant humblement reconnaître qu’ils ne sont pas prêts pour les élections et qu’ils ne sont pas aptes à assumer cette élection présidentielle. Inviter les Ivoiriens à régresser, à reculer, à revivre les pages noires de leur histoire, n'est pas responsable de leur part ! Je crois qu’il y a là, une méconnaissance des réalités nationales et un problème grave lié à leur responsabilité dans la crise postélectorale que la Côte d’Ivoire a connue.
Ils parlent fortement de changement, pensez-vous que cela peut se faire avec les thèmes de 2000 et de 2010 ?
Ce n’est pas possible. Chaque candidat a son histoire, son parcours et a une image qu’il a à présenter aux Ivoiriens. Aujourd’hui quelle est l'histoire, quel est le parcours, quelle est l'image de nos candidats de l’opposition. Quand je dis opposition, je veux parler du Front populaire ivoirien, du candidat Banny qui s’accroche à cette opposition du FPI, du candidat Essy Amara et des autres. En réalité, sur quelle base partent-ils tous à cette campagne électorale ? Sur quelle base font-ils ce projet de devenir président de la république. Avec quels fondements, avec quels instruments ....?
Selon vous, ils n’ont rien comme argument, comme fondements ?
Le Fpi aujourd’hui est déchiré entre deux tendances. De quel Fpi s’agit-il ? Quel Font populaire ivoirien peut présenter aujourd’hui aux Ivoiriens un programme de société. Un Fpi qui s’est présenté hier comme le père de la démocratie, mais qui a déchiré les résultats des urnes ? C’est un crime. Ne pas reconnaître les résultats des urnes est anti-démocratique. Un Fpi qui a refusé de reconnaître la victoire de son adversaire et qui s’est accroché au pouvoir par les armes, peut-il encore venir nous promettre et nous vendre le changement ? Cette attitude a causé plus de 3000 morts en Côte d’Ivoire. Quel est ce front populaire ivoirien qui veut revenir au pouvoir d’État ? C’est perdu d’avance.
Mais justement n'est-ce pas pour cela que l’opposition et ses différents animateurs et démembrements appellent au dialogue?
Ils l’ont déjà ce dialogue. Il y'a un cadre de concertation qui leur est offert.
Ils veulent maintenant discuter directement avec le Président de la République
Mais le Président ne s’y oppose pas. Nous sommes toutefois aujourd’hui dans un processus et vous l’avez dit, nous sommes à moins de 80 jours de l’élection présidentielle. Alors qu’ils disent franchement et clairement ce qu'ils veulent ! Ils se sont dévoilés en disant qu’ils sont pour une transition. Mais les Ivoiriens ne veulent pas reculer. Ils vont vers l’émergence et ils font des projets de vie. Ils ont vu aujourd’hui que leurs vies peuvent être différentes. Les Ivoiriens veulent aller vers 2020 et non retourner à 2000, 2002, 2003. Les opposants qui se réclament du Front populaire ne sont pas propriétaires de la Cote d’ivoire. Ce sont les Ivoiriens qui sont plutôt propriétaires de la Côte d’Ivoire et qui ont un droit de regard sur la vie politique de leur pays. La transition se justifierait par quoi ? Voilà des personnes qui souhaitent le pire pour leur pays. Une transition a eu lieu en Côte d’Ivoire parce qu’il y avait eu une crise grave. Quelle est la crise que nous vivons aujourd’hui ? S'ils parlent de transition, c'est qu'ils veulent et souhaitent une crise! C’est dommage !
Pensez-vous vraiment qu’ils souhaitent une crise grave pour qu’il y ait transition ?
Écoutez ! Moi je lis et vois cela à travers leurs messages de tous les jours. Un projet de transition n’est pas un projet de paix, ce n’est pas un projet d’espoir. C’est un projet d’incertitude, d’affolement et d’angoisse pour les populations.
Ils ont rappelé un ancien texte où le Rhdp, en 2005 à la fin du mandat de l'ex président, avait demandé une transition alors que Laurent Gbagbo était en fonction.
En 2005 Laurent Gbagbo était à la fin de son mandat et le Rhdp, au contraire, lui a offert un mandat gratuitement sans élection de 2005 à 2010.
Mais avant d’accepter, le RHDP avait demandé une transition sans lui …
Tout à fait ! Le contexte s'y prêtait puisque le Rhdp n’avait pas de lisibilité. Et le Rhdp a eu le courage de poser le problème. Mais dès lors que les bases d’un processus ont été mises en place pour les élections, le Rhdp n’avait plus de raison pour parler de transition. Nous avions donc laissé l'ancien président continuer de gouverner. Aujourd’hui le président Alassane Ouattara a bel et bien été élu en 2010. Il est à la fin de son mandat, et c’est une autre élection qui doit désigner son remplaçant. Nos amis d’en face au lieu d’aller à cette élection, parlent de transition. Il n’y a rien de logique. Il n’y a pas de crise. Les Ivoiriens n’ont aucun problème avec Ouattara. Ils ne se plaignent pas. La transition pour quoi faire?
Est-ce parce que les opposants ont peur des élections, qu'ils parlent de transition ?
Peut-être; mais c'est surtout parce qu'ils ne sont pas démocrates. Qu'ils retournent à l’école de la démocratie !
N’avez-vous pas peur qu’ils boycottent par la violence les élections et que le Président soit mal réélu?
Ils peuvent toujours essayer. Mais je ne les crois pas capables de réussir à boycotter les élections. Depuis sa création, la CNC a tenté d’apporter un coup de frein à l’évolution de la vie en Côte d’Ivoire. Mais cela n’a pas pris, parce que les Ivoiriens sont fatigués. Vous pensez que les Ivoiriens avec ce qu’ils viennent de vivre ont envie de retourner à cette vie hasardeuse ? Le Fpi a eu 10 ans pour prouver. Mais dites-moi comment s’est soldée la fin de leur mandat ? Ce parti s'était présenté comme le parrain de démocratie. Mais c’était tout simplement un château de carte qui s’est effondré. Un proche de Laurent Gbagbo est allé déchirer les résultats. Cet acte les suivra. Il faut qu’ils s’en expliquent, qu’ils regrettent et montrent qu’ils sont démocrates. Des milliers d’Ivoiriens sont morts à cause de leur refus de reconnaître les résultats. Des familles ont tout perdu et doivent repartir aujourd’hui de zéro. La nation était à genou et infréquentable. Aujourdhui la Cote d’Ivoire est redevenue cette belle jeune fille très convoitée du monde entier , grâce au président Ouattara.
Cette embellie ne commande-t-elle pas à vous même et au Président de la République de faire des sacrifices pour rassurer davantage cette opposition inquiète ?
Vous voulez qu’on emmène le pays au suicide pour faire plaisir à quelques opposants ? Cela dit Que faut-il faire pour les rassurer ? Tout ce qu’ils ont demandé a été réalisé. Des Ivoiriens en exil sont rentrés. Mais que font encore au Ghana Pol Dokui, Ben Soumahoro, Katina d’autant plus que Affi est ici? Il fait ses tournées et mène sa vie politique. Il a même reçu une subvention de l’État.
Les opposants déplorent également le fait que le président Ouattara utilise, selon eux, les moyens de l’Etat pour faire campagne. Ils disent aussi que le financement des partis politiques est maigre.
Alassane Ouattara est-il chef d’Etat ou pas?
Si, mais ils disent vouloir une égalité ou plutôt une équité dans le traitement par les médias d'État.
Le Président de la République a sa mission de président et il doit rendre compte aux ivoiriens. C’est ce qu’il fait depuis 2011. Eux ils n'ont pas de compte à rendre. Ce n’est pas pour faire plaisir au Fpi que lre président va arrêter ses visites d’État. Il est au service de la nation et tant que ces visites d’Etat feront le bonheur des ivoiriens, il faudra les faire.
Et leur réclamation d'un accès plus juste aussi à la télé d'État ...
Le Fpi a organisé son congrès, sa convention on a vu Affi çà et là. On voit monsieur Banny au journal télévisé, moi je regarde. Mais quand je pense au traitement que nous avions eu en tant que opposants, je me réjouis aujourd’hui du traitement qu’ils ont. Mais si naturellement, ils demandent la télévision pour lancer des mots d’ordre à la subversion et au soulèvement de la population, ce n'est pas possible. Ce temps est révolu ! La télé n’est pas faite pour endoctriner, ou pour révolter la population, ni faire la propagande politique. Ils n’auront plus la télé pour faire du mal aux Ivoiriens. Il faut qu’on se le dise. Le Rdr et le Pdci n’utilisent pas la télé pour la propagande politique. Eux, ils l’ont fait hier mais ce temps est révolu. Nous voulons devenir un pays émergent, et à cet effet il y a des règles à respecter. On n’utilise pas les moyens de l’État pour détruire la Nation. Cette manipulation des médias d’État a contribué à déchirer le tissu social. Aucun Ivoirien ne voulait plus regarder la RTI.
Madame le ministre à vous entendre, on a l’impression rassurante que l’élection va bien se passer. N'êtes-vous vraiment pas un peu inquiète ?
Inquiète pour quoi? Quand on a produit des résultats comme le président Ouattara, de quoi peut-on être inquiet.
Il y a le taux de participation qui peut être bas ....
Vous savez ce qui a fait la différence entre Ouattara et Gbagbo en 2010, c’est le travail. Gbagbo avait compté sur les instruments de l’État c'est-à-dire sur les armes, sur la force militaire, pendant que Ouattara, les mains nues, comptait sur ses hommes, sur un projet de société, sur la prise de conscience des ivoiriens et sur le travail de son équipe. Mais cette équipe est toujours là. Et c’est ce travail que nous allons toujours offrir aux Ivoiriens. C’est au nom de ce travail que je suis sereine et que j’ai de l’espoir.
Au cours de cette campagne, allez-vous par exemple considérer que vous n’êtes jamais arrivés au pouvoir et que c’est maintenant que vous allez à sa conquête ?
Une élection il ne faut jamais la minimiser ! Il y a des réalités dont il faut tenir compte pour aller vers ces Ivoiriens qui ont encore quelques insatisfactions. Il faut qu’ils comprennent et qu’ils se souviennent d’où nous venons, de quel pays nous avons hérité en 2010. En général ce que les gens attendent c’est un peu de proximité, un peu d’attention comme aujourd’hui avec les victimes des crises. C’est ce que les Ivoiriens attendent. Le président avait des impératifs au niveau des infrastructures, mais pour 2015-2020 il va se consacrer davantage à l’homme. Si on est arrivé à hisser notre pays au niveau de ceux qui font les réformes les plus significatives, cela veut dire que les conséquences de ces réformes seront de plus en plus visibles sur la vie des Ivoiriens et moi j’y crois.
Vous êtes sereine pourtant il y a par exemple, des gens qui affirment toujours que le soutien du Pdci ne serait pas entier et que ses cadres joueraient un double jeu…
Mais ils l’ont pensé déjà en 2010 en disant que le Président du pdci n’était pas sincère. Laissez-les continuer de rêver ! Ils n’ont pas tiré les leçons de 2010. Ils reviennent encore sur les mêmes discours, slogans et autres qui ont déchiré le pays. Je considère que le Président de la République a un appareil fort. Il a le Rdr, le Rhdp, et le travail qu’il a bâti en 5 ans. Mais il a aussi sa propre histoire qui le présente comme un homme cohérent et dynamique et qui se révèle aux Ivoiriens comme n’étant pas celui que le Fpi leur a présenté par le passé. Aujourd’hui les Ivoiriens se rendent compte qu’en réalité, c’était l’homme providentiel. C’était lui le vrai homme de la situation et qu’en réalité, il leur donne des résultats.
Certains estiment que le Président Ouattara est inaccessible, trop rigoureux, plus occidental qu’Africain.
Vous savez un homme, c’est plusieurs dimensions. Ils se plaignent aujourd’hui des visites d’État parce que c’est là qu’ils voient sa force, qu'ils voient cette complicité, cette confraternité et cette communion forte avec la population, les femmes, les jeunes. Pourtant hier, ils le disaient rejeté et vomi par les populations. Ils disaient qu'il aimait trop voyager, et n'avait pas de contact avec les populations. Qu’est-ce qu’ils appellent Ouattara est distant ? Il a besoin quelques fois de travailler, de se retirer, et de chercher des investissements pour redorer l’image de la Côte d’Ivoire.
Ils veulent un président qui mange aussi la banane braisée....
On n'a pas besoin de caméras, ni de faire des photos pour montrer qu'on mange de la banane braisée, ou du maïs braisé. Le président Ouattara est comme tous les Ivoiriens. À force de manger les bananes braisées en public, les autres ont prouvé aussi aux Ivoiriens qu’ils ne savent pas travailler. Ils ont passé leur temps à montrer aux Ivoiriens qu’il faut manger la banane braisée. Mais les Ivoiriens ont aussi envie de manger la pomme de terre, le bon foutou, le poulet rôti, les brochettes de filet.
Il y a aussi la question de l’alternance de 2020 avec le Pdci. Pouvez-vous rassurer les cadres et militants de ce parti?
Le Président s’engage dans cette voie d’alternance et d’ailleurs elle a déjà commencé en 2010 quand Bédié s’est effacé pour faire la promotion de Ouattara, c’est ça l’alternance déjà.
Mais cette alternance avec le président Bédié , c'était après une défaite , il n’avait pas le choix…
C’est ça la démocratie, c’est la règle. Mais au moins c’est un grand démocrate. Il a reconnu sa défaite, il n’a pas déchiré de résultat. Il a reconnu à Ouattara sa victoire et de façon humble, il s’est aligné. C’est ça aussi la vie des grands hommes et c’est à cela que j’invite les amis de l'opposition, et les partisans de l'ex président.
Mais Madame le ministre, ceux-là estiment toujours qu’ils ont gagné, ils refusent l’alternance ?
Moi je considère que c’est un processus suicidaire. Il ne faut pas qu’on conduise un peuple au suicide pour des raisons inexpliquées. Il ne faut pas demander le pouvoir à tous les prix. Et le pouvoir pour l’avoir, il faut travailler, il faut avoir une vision. Il faut avoir des hommes qui conviennent. L’opposition doit faire son autocritique. Les Ivoiriens ont besoin d’une opposition forte et responsable. J’ai beaucoup apprécié ce qui s’est passé en Grèce. On a vu une Grèce affaiblie, avec la crise financière, mais une opposition responsable. La Grèce s’est organisée et l’opposition a dit : « on le fait dans l’intérêt de la nation ». On n’est pas opposant pour détruire. On ne doit pas avoir l’âme suicidaire. Il nous faut une opposition citoyenne et responsable.
Vous êtes en train de parler de l’opposition, et vous insistez beaucoup sur le Fpi. On a l’impression pour vous que l’opposition c’est le Fpi, que pour vous Affi ne pèse pas, Banny non plus et puis dites-nous, de quel Fpi parlez-vous ?
Je parle des partis de l’opposition, de ceux qui ne sont pas au pouvoir. Affi est le Président du Fpi, donc de l’opposition. Il a perdu le pouvoir par les urnes. C’est ce qui importe, qu’il pèse ou non, là n’est pas la question! M. Banny, je le connais moins, et n’a pas de parti politique.
Les agissements dont vous parlez ne sont pas ceux d’Affi N’Guessan ? Lui (Affi), ne demande pas de transition.
Je m’en réjouis s’il ne demande pas la transition. Parce que c’est vous qui m’avez posé la question de savoir qu’est-ce que je pensais de ceux qui veulent la transition ? Et donc pour moi, c’est le FPI qui demande la transition. Nous avons affaire à deux Fpi, peut-être.
Si on vous dit qu'il y a un seul Fpi, dirigé Affi. Comment pouvez-vous appeler les autres ?
Il faut qu’ils disent qui ils sont réellement. Il faut qu’ils fassent tomber leur cagoule alors. Pour moi, ce sont tous des Fpi.
Selon eux, ils sont FPI. Mais la justice dit qu’ils ne sont pas fondés à revendiquer le FPI d’Affi.
Mais donc qui sont-ils ?
C’est des «Gbagbos ou rien»....
Je regrette et c’est embêtant parce que je ne sais finalement à qui on a affaire. On ne peut pas dire qu’on a affaire à des Gbagbo ou rien. Gbagbo ne peut pas être un programme de société pour les Ivoiriens.
Mme le ministre, on ne peut pas clore cet entretien sans parler de la femme. Nous sommes à moins de 80 jours de l’élection. Vous êtes membre du gouvernement depuis 2011.
Qu’avez-vous réalisé pour la femme depuis que vous êtes dans ce ministère ? Vous venez du ministère de la salubrité ou vous avez laissé l’image d’une femme battante qui casse tout. Au moment du bilan, qu’avez-vous retenu du ministère de la salubrité?
Parlant de la salubrité, j'entends les populations dans mes sortis, et je lis les Ivoiriens sur les réseaux sociaux. Je crois qu’ils ont compris le sens de nos actions de lutte contre le désordre et l’insalubrité. C’est à mettre à l’actif du gouvernement. On sortait d’une période de désordre et il fallait très vite tourner cette page. On a tout de suite offert aux Ivoiriens une Côte d’Ivoire forte, propre et tournée vers l’avenir ; un avenir radieux, lumineux. C’est ce que je retiens de ce passage dans ce ministère. Il se trouve qu’il y a encore des efforts à faire, mais je pense que c’est aussi du ressort de la population elle-même. Maintenant en ce qui concerne la femme, je pense qu’il y a de grandes satisfactions en matière d’instruments juridiques avec la mise en place du conseil national de la femme et surtout avec la création de l’observatoire de national de l’équité et du genre. Je pense que nous avons doté notre pays d’instruments et de plate-forme qui permettront de faire avancer la question de l’équité entre l’homme et la femme. En créant le conseil national de la femme, c’est un cadre de concertation entre les femmes et le Président de la République , qui a été lancé. Un cadre d’analyses, d’échanges, de discussion afin que les femmes voient leurs préoccupations prises en charge au fur et à mesure. Et je pense que c’est une très bonne initiative.
L’observatoire de l’équité et du genre, quant à lui, permettra de régler de façon scientifique les obstacles à l’atteinte de l’égalité entre l’homme et la femme. Et le gouvernement s’est donc donné les moyens de tendre vers cette égalité des droits hommes et femmes. Les femmes sont de plus en plus rassurées parce qu’elles sont convaincues de la volonté politique. Le défi à présent, c’est de passer à l’acte, de traduire cela en des actes concrets au niveau des nominations pour une meilleure représentation aux postes de décision. Et l’autre défi, c’est celui de l’amélioration de la représentation des femmes aux postes électifs. Et là aussi, nous sommes dans un processus irréversible.
Mais il y a une loi en cours…
Il y a un projet de loi qui veut créer le cadre pour une meilleure participation des femmes au processus électoral. Et c’est un processus important qui implique toutes les forces vives de la nation surtout les formations politiques. Je voudrais saisir cette opportunité pour lancer un appel aux femmes, parce que rien ne s’obtient sans lutte. Les femmes ailleurs dans le monde et en France ont lutté pour obtenir le droit de vote. À l’intérieur des partis politiques, les femmes doivent prendre leurs responsabilités pour s’affirmer davantage. Le gouvernement va certainement créer le cadre. Pour le reste, il s’agit de volonté de la part des hommes et des femmes. Ceux qui présentent les candidats ce sont les partis politiques dans le cas contraire, il faut être indépendant. Et même au niveau des candidatures indépendantes, les femmes n’ont souvent pas osé. J’aime souvent citer l’exemple d’Aka Véronique, notre aînée, Présidente du Conseil Régional du Moronou, qui a osé et qui a gagné. Quand on ose, on gagne ou on perd ; mais on ne baisse pas les bras. Le Président de la République Alassane Ouattara a fait confiance à des femmes qu’il a nommées à des postes importants. Nous avons une femme aujourd’hui qui est ministre de l’économie et des finances et ça, c’est une grande première. Nous avons des femmes présidente d’Institution telle qu’Henriette Dagri Diabaté, grande chancelière. C’est une marque de confiance ! Au niveau du Conseil économique et social, il y a 30% des femmes qui sont représentées. Sur la question de la femme, je crois que nous sommes sur la bonne voie. Nous avons également une stratégie de lutte basée sur le genre qui est aujourd’hui une référence dans la sous-région. La Côte d’Ivoire a partagé cette expertise. C’est un travail de longue haleine et nous pouvons présenter cette stratégie comme étant l’instrument de référence en matière de respect des droits des femmes. Maintenant en ce qui concerne l’autonomisation de la femme, vous savez, le Président de la République en a fait son affaire personnelle.
L’autonomisation de la femme avec l’implication de Mme la 1ère Dame et la création du fond d’appui aux femmes de Côte d’Ivoire. Il a compris qu’en investissant dans la femme, il se donne les chances d’atteindre l’émergence de la Côte d’Ivoire. Il s’agit donc de faire des femmes, des agents de développement, de les rendre moins vulnérables et de renforcer leur rôle de pilier de la famille. Il y a tout de même des défis à relever en matière d’alphabétisation. Il faut relever le niveau de connaissance des populations.
Le travail des enfants et des servantes à domicile. Il y a qu'une loi était prévue et avait été retirée, la loi Adjaratou. Pourquoi ?
C’est une proposition qui en principe, aurait dû être écrite avec le ministère de l’Emploi et du travail. Car ce ministère de l’Emploi avait initié des études préalables. Donc si vous voulez, la proposition de loi Adjaratou avait sauté des étapes et donc pour la parfaire, il était question que ces deux entités se rencontrent afin de partager les informations et d’améliorer cette proposition qui avait été faite. Le gouvernement est dans cette dynamique et je pense que cela va continuer jusqu'à ce qu’on ait un texte consensuel. En tout état de cause, le gouvernement s’est engagé à lutter contre le phénomène de la traite et de l’exploitation des personnes, en particulier celle des enfants. Et nous avons d’excellents résultats en la matière, grâce à l’engagement sans pareil de Madame la Première Dame. Aujourd’hui, nous sommes en possession d’une stratégie nationale de lutte contre la traite des personnes. Nous nous sommes donc doté d’instruments capables d’apporter des réponses et des solutions au problème posé. Et je pense que là aussi, nous avons réalisé de grandes avancées.
Mais Mme le ministre, pour la campagne à venir, avec les questions que vous venez de développer femme, enfant, famille etc, à quoi s'attendre d’un éventuel face-à-face avec les personnes chargées de ces questions à l’opposition ?
Qui sont ces personnes chargées de ces questions à l’opposition ? Vous savez, ce qui sera intéressant dans cette campagne, c’est qu’en 2010, le président Alassane Ouattara n’avait pas de bilan. Il avait un projet et une vision. Seul Laurent Gbagbo avait un projet, une vision et un bilan. En 2015, le président Ouattara a un bilan. Et ce bilan les affole. Ils ne savent pas comment Ouattara a réussi à obtenir ce formidable bilan. Alors, ils parlent de transition. Confrontons plutôt nos bilans.
Le Président avait promis des universités en 5 ans, mais il n’y en a pas eu. Les hôpitaux, il y en a eu beaucoup mais aucune université. Et pour ce qui est de l’Emploi, il y a une polémique sur les chiffres réels
Il n’y aucune polémique, parce qu’on ne peut rien faire pour celui qui refuse de voir. Parlant des universités, Cocody a été transformée, Nanguy Abrogoua etc. Korhogo et Bouaké n’étaient pas des universités. Daloa non plus. C’est chose faite désormais ! Et aujourd’hui, Man et San-Pedro vont rentrer en construction. Et le Président avait demandé que l’université de Man se fasse dans les meilleurs délais. De façon formelle, ces universités ont été créées. Il faut maintenant qu’elles sortent de terre et prennent forme. La perfection n’existe pas. Mais ce qui est important, c’est de faire son autocritique et d’améliorer ses performances. Nous, nous en sommes capables. Mais le FPI en dix (10) ans n’a offert aucune université aux Ivoiriens. Et c’est ça que les Ivoiriens doivent regarder. C’est-à-dire, bilan contre bilan.
Il y a eu la guerre ?
Mais il y a eu la guerre pendant combien de temps ?
Il y a eu des transitions à gérer tout au long.
Mais toute la Côte d’Ivoire les a soutenus et les a accompagnés pour qu’ils arrivent au terme de 2005 puis de 2010. Tout le monde a contribué et aidé le pays à éviter le naufrage avec le Fpi au pouvoir.
Il y a eu aussi des conflits dans le gouvernement ?
L'ex président avait peut-être un problème de leadership, de management. Il n’y avait tout de même pas de guerre au sein du gouvernement. Cela fait partie de la capacité managériale de chaque leader, de chaque chef, de faire travailler son équipe. Les autres s’étaient mis à sa disposition. Il n'avait qu’à se donner les moyens d’avoir une équipe cohérente qui produit des résultats. Ce que je sais, c’est qu’aujourd’hui, le Président Alassane Ouattara a un gouvernement RHDP qui fonctionne bien. Ce que les autres ne nous avaient pas prédit.
Aujourd’hui, il a réussi à créer un cadre de dialogue, de concertation avec l’opposition malgré les difficultés et ce cadre de concertation a permis de grandes avancées, y compris les subventions mises à leur disposition pour leur permettre en tant que ‘’opposition’’, de travailler pour accompagner la vie démocratique de la nation. Écoutez mais tout ça fait partie de la politique managériale du Président de la République. Pourquoi est-ce qu’on a pu s’asseoir autour d’une table ? C’est parce qu’il s’est donné ces moyens. Si vous vous asseyez sur la table et que vous n’avancez pas, mais c’est la faute à qui ? C’est la faute au chef ! C’est que vous n’êtes pas capable de faire travailler vos hommes. Et je crois que c’est ça le bilan. Les autres s’étaient donné les moyens d'accompagner Laurent Gbagbo, dans l’intérêt de la nation. Et il incombait à Laurent Gbagbo de mettre son équipe au travail.
Parlons de l’actualité internationale avec la menace terroriste. Vous qui êtes chrétienne pratiquante quel message avez-vous à donner à cette inquiétude des Ivoiriens ?
Je crois que c’est d’abord un message de paix et de cohésion. Tant que nous serons unis, je crois qu’il sera difficile à ces forces extérieures de venir perturber la quiétude des Ivoiriens. Et je profite de cette occasion pour saluer l’initiative de nos Imams. Par ce que toutes ces forces terroristes utilisent l’Islam. Mais en Côte d’Ivoire, musulmans et chrétiens vivent en parfaite harmonie. Nous sommes tous des frères. Et c’est ce que le ministre Mabri Toikeusse Abdallah disait : dans toutes les familles ivoiriennes, il y a un musulman et un chrétien. Ce qui n’est pas le cas ailleurs où on n’a que des musulmans. Et c’est ce qui est notre première force pour lutter contre cette menace. Et la deuxième force, c’est la grandeur de nos hommes religieux. Le COSIM lui-même s’est approprié la question. Et partout, il parle de l’Islam modéré. Du vrai Islam. Je ne souhaiterais pas rentrer dans ces détails. Et cette menace est très préoccupante et peut-être même sérieuse. Mais ma foi m’amène à croire que la Côte d’Ivoire a les ressources nécessaires pour faire barrage à tout cela. La population coopère en soutenant l’action du gouvernement en dénonçant. Donc elle a une attitude citoyenne. Et nous saluons cela. Ce qui n’est pas le cas ailleurs.
Nous allons terminer avec vos impressions et pronostics sur trois élections imminentes. Que pensez-vous de l'élection présidentielle à venir en Guinée le 11 octobre ?
Je souhaite que le peuple guinéen sorte grandi de cette situation. Je ne connais pas vraiment les candidats; mais je pense que les Guinéens ont envie de passer positivement le cap de cette période de grande inquiétude.
Une semaine après, le 18 octobre, c’est le Burkina, n’êtes-vous pas inquiète ?
Non je ne suis pas inquiète.
Pensez-vous que tout va bien se passer ?
Tout devrait bien se passer à condition que le Burkina veille à organiser une élection inclusive. Il faut souhaiter que le peuple burkinabé s’attache à cette valeur. J’ai entendu le Président Kafando à Abidjan, et j’apprécie la justesse dans ses propos. Il reconnaît que le président Blaise Compaoré ne mène aucune action subversive pour empêcher la bonne évolution de cette transition. Je crois qu’ils vont y arriver. Une transition n’est jamais facile dans de tels contextes. Il faut les encourager.
Le 25 octobre 2015, c’est le tour de la Côte d’Ivoire. Selon vous, qui sera élu?
Mais les Ivoiriens l’ont déjà dit : c’est le Président Alassane Ouattara qui sera élu au premier tour. Moi je crois que ça va se jouer en un seul tour. On a perdu trop de temps, il faut aller vite. Il y a eu beaucoup d’intentions de candidature dans la presse. Maintenant, il faut les concrétiser. Les candidatures sont ouvertes et on aimerait savoir qui sont nos adversaires.
En réalité, je ne suis pas inquiète. À aucun moment je n’ai vu de vision qui soit rassurante. À aucun moment je n’ai vu de projets de société convaincants de la part des opposants. Je ne vois pas d’équipe dynamique face au Président Ouattara. Pour l’instant, je ne sais pas qui peut faire ombrage au Président Ouattara qui a une équipe, une véritable machine à gagner, qui est une alliance forte de personnes compétentes, représentatives et un bilan très honorable. Je souhaite qu’on ait un jeu démocratique vrai, qui peut être présenté comme modèle à l’Afrique et au monde. Nous avons tous les arguments pour vendre la candidature du Président Ouattara.
Interview réalisée par Charles Kouassi