Conscientes de la responsabilité des medias en période électorale, l’Union des radios de proximité de Côte d’Ivoire (Urpci) et l’Institut Panos Afrique de l’Ouest (Ipao) organisent, depuis mardi à Abidjan, un atelier de formation à l’intention des journalistes.
« Il n’y a rien de pire que la haine de l’intellectuel ». Telle est la conclusion-mise en garde de Samba Koné mercredi, au deuxième jour de la formation des journalistes initiée par l’Union des radios de proximité de Côte d’Ivoire (Urpci), à la Maison de la presse, au Plateau. Autour de la problématique « La couverture des élections en Côte d’Ivoire », en partenariat avec l’Institut Panos Afrique l’Ouest (Ipao) et l’appui financier de l’Union européenne. « La responsabilité des journalistes est vraiment importante en période électorale et ils sont toujours susceptibles d’être manipulés par le politique. Et le drame des journalistes est qu’ils sont inféodés aux partis politiques », a relevé, en substance, Samba Koné, convaincu à jamais de la responsabilité des medias dans la crise ivoirienne. Selon les statistiques révélées par le formateur, 76 % des entreprises sont adossées à des hommes politiques. « On est plus souvent en face des pyromanes de la situation. Les commentaires se noient dans la relation des faits. La dépendance des journalistes vis-à-vis des autorités est flagrante. Parfois, ce n’est pas le politique qui donne des instructions, mais bien le journaliste qui veut bien plaire », a indiqué l’expert avec des exemples tirés des écrits lors des élections passées. « Les prises de positions extrêmes, la propagande, le sensationnel qui caractérisent de nombreux écrits », a dénoncé Samba Koné, invitant les journalistes à plus de professionnalisme.
Le ‘’vaste champ de déshonneur d’une corporation’’
Le président de l’Observatoire de l’éthique et de la déontologie (Olped), Zio Moussa, le second formateur du jour, a, pour sa part, fait le tour d’horizon des écrits dans la presse lors des élections passées qu’il a caricaturées comme un voyage dans le ‘’vaste champ de déshonneur d’une corporation’’. «Que la presse ivoirienne fasse attention. Lorsqu’on visite tous les communiqués des groupes de travail (Gti, Marcoussis, Ouaga…), on parle de la presse ivoirienne en mal comme média de la haine après le Rwanda. Il y a une forme de synchronisation dans la pyromanie des journalistes. (…) Les medias font la campagne avant les politiques. Certains organes de presse vont jusqu’à accumuler 300 fautes d’éthique et de déontologie en une année. De sorte que les périodes électorales sont des moments de conflits », a dépeint Zio Moussa, appelant les medias à être professionnels. Il reconnaît, par ailleurs, l’intrusion des hommes politiques dans la sphère des medias. « Ce sont les hommes politiques qui nous fatiguent. La politique a investi tous les espaces de notre vie », a-t-il déploré tout en insistant sur la responsabilité sociale des journalistes. Non sans dénoncer le comportement de certains journalistes qui se complairaient dans cette situation. « Un peuple absorbé par le confort digestif est un peuple perdu. Nos journalistes sont pour beaucoup, des travailleurs au grand jour qui travaillent au noir. Ils font du faux pour préserver un emploi qui n’existe pas », a indiqué le conférencier. A l’intention de 25 journalistes des radios de proximité et 20 journalistes mainstream (radio, presse écrite, presse en ligne et TV), cette formation, selon les initiateurs, a pour objectif de renforcer les capacités thématiques et techniques des journalistes sur comment couvrir de façon éthique et responsable les prochaines élections en Côte d’Ivoire. De façon plus spécifique, il s’agit de renforcer les capacités thématiques des journalistes à la compréhension des enjeux politiques que représentent les prochaines élections et à la maîtrise du système électoral ivoirien ; renforcer les compétences techniques des journalistes à mieux préparer et animer des émissions à caractère éducatif sur les élections et améliorer la gestion des débats politiques au cours de la période électorale . Ou encore de créer les conditions d’une amélioration de la qualité éthique et professionnelle des productions médiatiques durant la période électorale. La formation prend fin aujourd’hui, vendredi.
Abou Traoré
« Il n’y a rien de pire que la haine de l’intellectuel ». Telle est la conclusion-mise en garde de Samba Koné mercredi, au deuxième jour de la formation des journalistes initiée par l’Union des radios de proximité de Côte d’Ivoire (Urpci), à la Maison de la presse, au Plateau. Autour de la problématique « La couverture des élections en Côte d’Ivoire », en partenariat avec l’Institut Panos Afrique l’Ouest (Ipao) et l’appui financier de l’Union européenne. « La responsabilité des journalistes est vraiment importante en période électorale et ils sont toujours susceptibles d’être manipulés par le politique. Et le drame des journalistes est qu’ils sont inféodés aux partis politiques », a relevé, en substance, Samba Koné, convaincu à jamais de la responsabilité des medias dans la crise ivoirienne. Selon les statistiques révélées par le formateur, 76 % des entreprises sont adossées à des hommes politiques. « On est plus souvent en face des pyromanes de la situation. Les commentaires se noient dans la relation des faits. La dépendance des journalistes vis-à-vis des autorités est flagrante. Parfois, ce n’est pas le politique qui donne des instructions, mais bien le journaliste qui veut bien plaire », a indiqué l’expert avec des exemples tirés des écrits lors des élections passées. « Les prises de positions extrêmes, la propagande, le sensationnel qui caractérisent de nombreux écrits », a dénoncé Samba Koné, invitant les journalistes à plus de professionnalisme.
Le ‘’vaste champ de déshonneur d’une corporation’’
Le président de l’Observatoire de l’éthique et de la déontologie (Olped), Zio Moussa, le second formateur du jour, a, pour sa part, fait le tour d’horizon des écrits dans la presse lors des élections passées qu’il a caricaturées comme un voyage dans le ‘’vaste champ de déshonneur d’une corporation’’. «Que la presse ivoirienne fasse attention. Lorsqu’on visite tous les communiqués des groupes de travail (Gti, Marcoussis, Ouaga…), on parle de la presse ivoirienne en mal comme média de la haine après le Rwanda. Il y a une forme de synchronisation dans la pyromanie des journalistes. (…) Les medias font la campagne avant les politiques. Certains organes de presse vont jusqu’à accumuler 300 fautes d’éthique et de déontologie en une année. De sorte que les périodes électorales sont des moments de conflits », a dépeint Zio Moussa, appelant les medias à être professionnels. Il reconnaît, par ailleurs, l’intrusion des hommes politiques dans la sphère des medias. « Ce sont les hommes politiques qui nous fatiguent. La politique a investi tous les espaces de notre vie », a-t-il déploré tout en insistant sur la responsabilité sociale des journalistes. Non sans dénoncer le comportement de certains journalistes qui se complairaient dans cette situation. « Un peuple absorbé par le confort digestif est un peuple perdu. Nos journalistes sont pour beaucoup, des travailleurs au grand jour qui travaillent au noir. Ils font du faux pour préserver un emploi qui n’existe pas », a indiqué le conférencier. A l’intention de 25 journalistes des radios de proximité et 20 journalistes mainstream (radio, presse écrite, presse en ligne et TV), cette formation, selon les initiateurs, a pour objectif de renforcer les capacités thématiques et techniques des journalistes sur comment couvrir de façon éthique et responsable les prochaines élections en Côte d’Ivoire. De façon plus spécifique, il s’agit de renforcer les capacités thématiques des journalistes à la compréhension des enjeux politiques que représentent les prochaines élections et à la maîtrise du système électoral ivoirien ; renforcer les compétences techniques des journalistes à mieux préparer et animer des émissions à caractère éducatif sur les élections et améliorer la gestion des débats politiques au cours de la période électorale . Ou encore de créer les conditions d’une amélioration de la qualité éthique et professionnelle des productions médiatiques durant la période électorale. La formation prend fin aujourd’hui, vendredi.
Abou Traoré