Crayons de couleur entre les doigts, peinturlurant sur des feuilles de papier, gribouillant des dessins, les femmes du grand ouest, sous la houlette du designer textile et enseignant aux Beaux-Arts, Francis Koyé, se sont amusées à esquisser un pagne. Au nombre de cinq cent, sans distinction d’ethnie ni de partis politiques, elles se sont, au-delà de cet exercice, approprié les principes démocratiques qui enseignent qu’il faut savoir rassembler des idées différentes pour atteindre un objectif commun. Cent femmes par ville, Bangolo, Duékoué, Guiglo, Issia et Daloa, ont travaillé pendant cinq jours, du 18 au 22 août, à la fabrication d’un pagne collectif. L’uniforme qui verra le jour sous peu, sera, à la fois, l’expression de leur union dans leurs différences, mais bien plus, l’affirmation de leur engagement en tant qu’électrices et en tant que femmes qui ont fait le choix des élections apaisées en Côte d’Ivoire.
En octobre prochain, des défilés de mode seront organisés dans les cinq villes qui ont pris part à ce projet mis en œuvre par le Réseau des femmes journalistes et des professionnelles de la communication de Côte d’Ivoire (REFJPCI) et soutenu par l’Agence américaine pour le développement international (USAID).
Le choix du grand Ouest pour mener cette initiative (les régions du Haut Sassandra, du Cavally et du Guémon) n’est pas fortuit. Les souvenirs, encore frais dans les esprits, rappellent que cette zone fut violemment secouée par les longues années de crise que le pays a traversée. Les femmes y ont énormément souffert et gardent encore, pour beaucoup d’entre elles, des séquelles de ces moments de feu et de sang. Comment les aider à aborder le processus électoral sans revivre les souvenirs ensanglantés et cauchemardesques de 2010-2011? Comment les amener à s’engager dans le processus électoral qui débouchera, le 25 octobre, sur le scrutin présidentiel et à promouvoir un climat social apaisé? Cette idée de création par elles-mêmes de leur pagne qui leur servira à la fois de lien et de signe de reconnaissance leur a permis de porter un regard plus apaisé sur les élections. Et aussi d’apprécier la démocratie dans ce qu’elle est de fondamentale : un mécanisme de mise en commun des opinions plurielles. L’enjeu de ce système politique étant de faire converger les divergences vers une orientation voulue par la majorité.
Dans les premiers jours d’octobre, les femmes de l’ouest vont monter sur des « T », dans leur uniforme, pour affirmer leur parti pris pour des élections apaisées.
Danielle Tagro
En octobre prochain, des défilés de mode seront organisés dans les cinq villes qui ont pris part à ce projet mis en œuvre par le Réseau des femmes journalistes et des professionnelles de la communication de Côte d’Ivoire (REFJPCI) et soutenu par l’Agence américaine pour le développement international (USAID).
Le choix du grand Ouest pour mener cette initiative (les régions du Haut Sassandra, du Cavally et du Guémon) n’est pas fortuit. Les souvenirs, encore frais dans les esprits, rappellent que cette zone fut violemment secouée par les longues années de crise que le pays a traversée. Les femmes y ont énormément souffert et gardent encore, pour beaucoup d’entre elles, des séquelles de ces moments de feu et de sang. Comment les aider à aborder le processus électoral sans revivre les souvenirs ensanglantés et cauchemardesques de 2010-2011? Comment les amener à s’engager dans le processus électoral qui débouchera, le 25 octobre, sur le scrutin présidentiel et à promouvoir un climat social apaisé? Cette idée de création par elles-mêmes de leur pagne qui leur servira à la fois de lien et de signe de reconnaissance leur a permis de porter un regard plus apaisé sur les élections. Et aussi d’apprécier la démocratie dans ce qu’elle est de fondamentale : un mécanisme de mise en commun des opinions plurielles. L’enjeu de ce système politique étant de faire converger les divergences vers une orientation voulue par la majorité.
Dans les premiers jours d’octobre, les femmes de l’ouest vont monter sur des « T », dans leur uniforme, pour affirmer leur parti pris pour des élections apaisées.
Danielle Tagro