Les élèves des lycées et collèges s’apprêtent à reprendre le chemin de l’école le 21 septembre prochain. Mais l’ambiance morose qui prévaut en ce moment rime avec des inquiétudes mêlées à la peur du côté des parents d’élèves et des élèves. . Hier matin au cours de notre randonnée dans les établissements secondaires dont le collège Koné Idrissa de Yopougon-Base Cie, il n’y avait qu’un parent d’élèves venu payer les frais de scolarité de son enfant en classe de 3ème et un autre pour solliciter une réduction des frais d’écolage pour son protégé. Pas un chat dans la cour. La comptable et un éducateur de niveau soutiennent assurer la permanence dans l’administration. « C’est au compte-goutte que les parents viennent tout juste pour des renseignements. Ils traînent les pieds. Et le premier jour de classe va surprendre tout le monde à ce rythme », souligne un responsable du lycée moderne de Yopougon. « Cette période est extrêmement sensible à la veille des élections présidentielles très déterminantes pour notre pays. Fort de cela, nos autorités auraient dû décaler la date de la rentrée scolaire exceptionnellement au début du mois de novembre prochain pour faire épargner à nos petits des déflagrations sociales», indique Zébia. L’un déflaté de la Sotra, pour qui les titres effrayants des journaux relativement à la situation socio-politique du pays ne sont pas faits pour apaiser les esprits. Pour Ange Alain Daniel G., son souhait le plus ardent est qu’il faut que les autorités mettent tout en œuvre pour qu’il puisse suivre ses cours et décrocher son diplôme de Bepc qu’il affronte cette année scolaire. «Nous avons été marqués par les traumatismes de la crise post-électorale de 2010. Heureusement, j’ai pu poursuivre mes études grâce aux efforts de mes parents. A mon tour, je veux faire plaisir à mes parents en réussissant avec succès au Bepc cette année dans la paix et la stabilité », a relevé le jeune élève. Ce sentiment est partagé par Célestin Z., enseignant du primaire qui lui est pour l’intérêt des élèves. « Ce sont des dates de rentrées connues depuis des années. Mêmes pour 2016, 2917. La date du 21 septembre ne pose pas de problème. Les élections font partie de la vie normale d’un pays. C’est parce qu’il y a des soubresauts à cette période particulièrement en Afrique que des gens ont des appréhensions. Sinon, moi, je vois l’intérêt supérieur des enfants. Si la situation dégénère, on peut maintenir les élèves à la maison. Mais, est-ce la solution ? Faire cela, va plutôt faire plus peur aux enfants qui ne voudront plus reprendre le chemin de l’école », a ajouté l’enseignant. E.K. responsable dans une direction régionale de l’éducation nationale et de l’enseignement technique va plus loin en évoquant le respect des normes des sessions des cours pour valider l’année scolaire par l’Unesco. « C’est vrai la prorogation de la date de la rentrée serait bénéfique pour les parents d’élèves mais nous courons vers une année blanche dommageable pour les élèves et le gouvernement », a ajouté notre interlocuteur.
Didier Kéi
Didier Kéi