L’Observatoire de la liberté de la presse, de l’éthique et de la déontologie (OLPED) et Open Society Initiative for West Africa (OSIWA) ont organisé du 25 au 26 août derniers un atelier de formation destiné aux Rédacteurs en chefs des médias privés et publics de Côte d’Ivoire, en vue de les outiller pour une meilleure gestion de l’information en prélude aux échéances électorales prévue le 25 octobre prochain.
Cette formation, qui a été organisée par l’ L’Observatoire de la liberté de la presse, de l’éthique et de la déontologie (OLPED), en partenariat avec Open Society Initiative for West Africa(OSIWA), a eu pour but d’outiller les professionnels de la communication pour affronter le scrutin à venir.
Cet intérêt pour une formation des journalistes est d’autant plus importante parce que les médias ont joué un rôle et pas des moindres dans les différentes crises que la côte d’Ivoire a connu. La preuve est que de Marcoussis, à Lomé en passant par Accra, lors de la signature des accords de paix, « chaque communiqué a été rythmé par la remise en cause du journalisme en Côte d’Ivoire », selon Zio Moussa, président de l’OLPED. « Depuis 2010, les journalistes ivoiriens n’ont pas bonne presse. Ils sont taxés de journalistes de la haine, il faut tourner cette triste page. », a-t-il déclaré, ajoutant qu’ »aucune formation n’est de trop », lors de la cérémonie d’ouverture qui s’est tenue en présence de plusieurs personnalités dont Bernice N’guessan , directrice du Fond de soutien et de développement de la presse (FSDP), Inza kigbafori représentant la CEI, Inza Bamba, le ministère de la communication, Alfred Dan Moussa directeur de l’ISTC. Ainsi pour la première journée de cet atelier de formation à laquelle les Rédacteurs en chef ont répondu massivement présent, BourahimaGbané, Maître-Assistant à l’Unité de formation et de recherche (UFR) de droit à l’Université Félix Houphouët-Boigny et ancien membre de la Commission Electorale Indépendante (CEI) est intervenu sur les modules suivants à savoir, Médias et élections; Code électoral; Scrutin, dépouillement et résultat; Prévention et gestion des conflits, a d’entrée de jeu instruit les journalistes sur les principes devant guider une élection. Ainsi pour qu’un scrutin soit démocratique, il faut qu’il soit libre, transparente, juste et équitable. S’agissant de la question de la liberté l’enseignant a souligné qu’elle concerne aussi bien l’électeur que le candidat. Le premiercité doit exercer son vote librement, c'est-à-dire prendre sa décision en toute indépendance sans qu’aucun obstacle de quelque nature que ce soit ne l’empêche de se rendre sur le lieu de vote. Concernant le candidat, la loi électorale doit laisser le sentiment qu’elle a été équitable et il faut l’appliquer de la même façon pour tous.
Pour Bourahima,Gbané la transparence est un facteur d’apaisement. Ainsi toutes les actions du processus doivent être sues et connues de tous.
Diffusion de résultats électoraux
Les journalistes doivent faire preuve à ce niveau d’une extrême prudence avant la diffusion de toute information qui aura sûrement un impact positif ou négatif.
Le professionnel sera toujours confronté à un choix en diffusant une information, à savoir « Apaiser ou Embraser ». Il revient donc au journaliste de trouver un équilibre entre la responsabilité éditoriale et la responsabilité citoyenne. Dans le cas de la justice et de l’équité, il revient à la structure chargée des élections de veiller au respect des règles. Concernant le processus électoral à proprement dit, il se fait en 4 étapes à savoir le recensement électoral, la réception des candidatures, la campagne électorale et le déroulement du scrutin. Et chaque pallier comporte des risques de conflits.
Même si les deux premières étapes ont été franchies. La campagne électorale arrive à grands pas. C’est à cette période que le peuple est appelé à voter. Le journaliste devra faire preuve de retenue quand il s’agira de relayer les propos des challengers. Aussi aucun moyen de l’Etat ne doit être utilisé par les différents candidats à des fins de campagnes électorales qui doivent se faire pendant la période légale déterminée. Maitre Bourahima a illustré ses dires par des expériences vécues au cours de sa carrière au sein de la CEI. Le déroulement d’une journée électorale a été le sujet suivant abordé par l’universitaire. Elle est très importante dira-t-il, mais aussi très sensible, ce qui explique la présence d’un grand nombre d’agents des forces de l’ordre sur le terrain. Elle commence par le déploiement du matériel et des agents électoraux. Selon M. Bourahima, la réussite de la journée électorale dépend de la réussite de cette opération de déploiement. Après la phase du déploiement du matériel, vient celle de l’ouverture des bureaux de votes, du vote lui-même et de l’étape du dépouillement. Qui doit se faire en présence du président du bureau de vote et des représentants des différents candidats. S’ensuit celle du redéploiement du matériel, qui ne se fait pas sans difficulté surtout quand il s’agit des zones reculées et difficile d’accès. Le professeur a appelé les journalistes à faire preuve d’indulgence, car les difficultés rencontrées dans l’acheminement des procès-verbaux, peuvent retarder la proclamation des résultats, et les 3 jours requis par la loi sont insuffisants. La dernière phase est celle de la proclamation des résultats. A cet effet, aucun résultat ne doit être donné avant les institutions commises à cette tâche. Pour ce faire, c’est la Commission électorale indépendante (CEI) qui se charge de la proclamation des résultats provisoires et le conseil constitutionnel des résultats définitifs. Et c’est lui qui a le dernier mot car sa décision est irrévocable. Il a relevé que la nullité d’un scrutin est prononcée lorsque l’irrégularité change le résultat du scrutin. Après cette première journée, sur le processus électoral.
Disposition légales pour le professionnel
Les journalistes ont été aussi instruits sur le code pénal de 2008. La loi numéro 2008-222 du 4 août 2008 modifiant et complétant les dispositions du code pénal relatives à la répression du racisme, de la xénophobie, du tribalisme et des discriminations raciales et religieuse a été expliquée par Maitre Dogbemin Gerard. Ainsi est qualifié de racisme, toute forme d’hostilité physique, morale, ou intellectuelle ou toute manifestation de haine à l’égard d’un être humain ou d’une communauté en raison de son origine raciale ou de la couleur de sa peau , tous actes, propos, ou écrits visant à établir ou à instaurer une hiérarchisation des traces , la préservation ou l’exaltation d’une race dite supérieure. Les journalistes ont été appelés quel que soit leur ligne éditoriale, à ne pas faire l’apologie du racisme dans leurs écrits ou émissions, comme ce fut le cas au Rwanda. La xénophobie qui a marqué le paysage politique ivoirien au cours de ses dernières décennies elle est la manifestation d’hostilité ou de haine à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes en raison de sa nationalité ou de son origine étrangère. Le tribalisme, est quant à lui toute manifestation d’hostilité ou de haine à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes fondée exclusivement sur l’origine ethnique ou tribale, toutes faveurs accordées à une personne ou un groupe de personnes sur la base de considérations exclusivement tribales ou ethniques. Selon cet article 199- (nouveau) les dispositions ne s’appliquent pas dans certains cas tels que les plaisanteries relevant des alliances inter-ethniques établies selon les us et coutumes des populations de la Côte d’Ivoire. Ainsi selon l’article 200 nouveau, quiconque se rend coupable de racisme, de xénophobie, de tribalisme ou de tribalisme ou de discrimination raciale ou religieuse encoure une peine d’emprisonnement alant de 5 à 10 ans d’emprisonnement et d’une amende allant de 500.000 à 5 millions de FCFA. Mais cette peine est portée au double si par exemple l’infraction a été commise par voie de presse écrite, ou tout autre écrit de radio de télévision ou tous autres instruments des nouvelles technologies de l’information et de la communication permettant une diffusion à grande échelle. A la fin de cette deuxième journée d’atelier de formation, le président de l’OLPED a salué la qualité des échanges et la pertinence des questions, invitant les professionnels de la communication à faire bon usage des connaissances acquises en les relayant dans leurs rédactions respectives et à les mettre en pratiques surtout lors des échéances électorales qui arrivent à grand pas. Cet atelier de formation qui s’étendra aux Secrétaires de rédaction puis aux journalistes politiques s’achèvera le 2 septembre prochain.
Par Mireille YAPO
Cette formation, qui a été organisée par l’ L’Observatoire de la liberté de la presse, de l’éthique et de la déontologie (OLPED), en partenariat avec Open Society Initiative for West Africa(OSIWA), a eu pour but d’outiller les professionnels de la communication pour affronter le scrutin à venir.
Cet intérêt pour une formation des journalistes est d’autant plus importante parce que les médias ont joué un rôle et pas des moindres dans les différentes crises que la côte d’Ivoire a connu. La preuve est que de Marcoussis, à Lomé en passant par Accra, lors de la signature des accords de paix, « chaque communiqué a été rythmé par la remise en cause du journalisme en Côte d’Ivoire », selon Zio Moussa, président de l’OLPED. « Depuis 2010, les journalistes ivoiriens n’ont pas bonne presse. Ils sont taxés de journalistes de la haine, il faut tourner cette triste page. », a-t-il déclaré, ajoutant qu’ »aucune formation n’est de trop », lors de la cérémonie d’ouverture qui s’est tenue en présence de plusieurs personnalités dont Bernice N’guessan , directrice du Fond de soutien et de développement de la presse (FSDP), Inza kigbafori représentant la CEI, Inza Bamba, le ministère de la communication, Alfred Dan Moussa directeur de l’ISTC. Ainsi pour la première journée de cet atelier de formation à laquelle les Rédacteurs en chef ont répondu massivement présent, BourahimaGbané, Maître-Assistant à l’Unité de formation et de recherche (UFR) de droit à l’Université Félix Houphouët-Boigny et ancien membre de la Commission Electorale Indépendante (CEI) est intervenu sur les modules suivants à savoir, Médias et élections; Code électoral; Scrutin, dépouillement et résultat; Prévention et gestion des conflits, a d’entrée de jeu instruit les journalistes sur les principes devant guider une élection. Ainsi pour qu’un scrutin soit démocratique, il faut qu’il soit libre, transparente, juste et équitable. S’agissant de la question de la liberté l’enseignant a souligné qu’elle concerne aussi bien l’électeur que le candidat. Le premiercité doit exercer son vote librement, c'est-à-dire prendre sa décision en toute indépendance sans qu’aucun obstacle de quelque nature que ce soit ne l’empêche de se rendre sur le lieu de vote. Concernant le candidat, la loi électorale doit laisser le sentiment qu’elle a été équitable et il faut l’appliquer de la même façon pour tous.
Pour Bourahima,Gbané la transparence est un facteur d’apaisement. Ainsi toutes les actions du processus doivent être sues et connues de tous.
Diffusion de résultats électoraux
Les journalistes doivent faire preuve à ce niveau d’une extrême prudence avant la diffusion de toute information qui aura sûrement un impact positif ou négatif.
Le professionnel sera toujours confronté à un choix en diffusant une information, à savoir « Apaiser ou Embraser ». Il revient donc au journaliste de trouver un équilibre entre la responsabilité éditoriale et la responsabilité citoyenne. Dans le cas de la justice et de l’équité, il revient à la structure chargée des élections de veiller au respect des règles. Concernant le processus électoral à proprement dit, il se fait en 4 étapes à savoir le recensement électoral, la réception des candidatures, la campagne électorale et le déroulement du scrutin. Et chaque pallier comporte des risques de conflits.
Même si les deux premières étapes ont été franchies. La campagne électorale arrive à grands pas. C’est à cette période que le peuple est appelé à voter. Le journaliste devra faire preuve de retenue quand il s’agira de relayer les propos des challengers. Aussi aucun moyen de l’Etat ne doit être utilisé par les différents candidats à des fins de campagnes électorales qui doivent se faire pendant la période légale déterminée. Maitre Bourahima a illustré ses dires par des expériences vécues au cours de sa carrière au sein de la CEI. Le déroulement d’une journée électorale a été le sujet suivant abordé par l’universitaire. Elle est très importante dira-t-il, mais aussi très sensible, ce qui explique la présence d’un grand nombre d’agents des forces de l’ordre sur le terrain. Elle commence par le déploiement du matériel et des agents électoraux. Selon M. Bourahima, la réussite de la journée électorale dépend de la réussite de cette opération de déploiement. Après la phase du déploiement du matériel, vient celle de l’ouverture des bureaux de votes, du vote lui-même et de l’étape du dépouillement. Qui doit se faire en présence du président du bureau de vote et des représentants des différents candidats. S’ensuit celle du redéploiement du matériel, qui ne se fait pas sans difficulté surtout quand il s’agit des zones reculées et difficile d’accès. Le professeur a appelé les journalistes à faire preuve d’indulgence, car les difficultés rencontrées dans l’acheminement des procès-verbaux, peuvent retarder la proclamation des résultats, et les 3 jours requis par la loi sont insuffisants. La dernière phase est celle de la proclamation des résultats. A cet effet, aucun résultat ne doit être donné avant les institutions commises à cette tâche. Pour ce faire, c’est la Commission électorale indépendante (CEI) qui se charge de la proclamation des résultats provisoires et le conseil constitutionnel des résultats définitifs. Et c’est lui qui a le dernier mot car sa décision est irrévocable. Il a relevé que la nullité d’un scrutin est prononcée lorsque l’irrégularité change le résultat du scrutin. Après cette première journée, sur le processus électoral.
Disposition légales pour le professionnel
Les journalistes ont été aussi instruits sur le code pénal de 2008. La loi numéro 2008-222 du 4 août 2008 modifiant et complétant les dispositions du code pénal relatives à la répression du racisme, de la xénophobie, du tribalisme et des discriminations raciales et religieuse a été expliquée par Maitre Dogbemin Gerard. Ainsi est qualifié de racisme, toute forme d’hostilité physique, morale, ou intellectuelle ou toute manifestation de haine à l’égard d’un être humain ou d’une communauté en raison de son origine raciale ou de la couleur de sa peau , tous actes, propos, ou écrits visant à établir ou à instaurer une hiérarchisation des traces , la préservation ou l’exaltation d’une race dite supérieure. Les journalistes ont été appelés quel que soit leur ligne éditoriale, à ne pas faire l’apologie du racisme dans leurs écrits ou émissions, comme ce fut le cas au Rwanda. La xénophobie qui a marqué le paysage politique ivoirien au cours de ses dernières décennies elle est la manifestation d’hostilité ou de haine à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes en raison de sa nationalité ou de son origine étrangère. Le tribalisme, est quant à lui toute manifestation d’hostilité ou de haine à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes fondée exclusivement sur l’origine ethnique ou tribale, toutes faveurs accordées à une personne ou un groupe de personnes sur la base de considérations exclusivement tribales ou ethniques. Selon cet article 199- (nouveau) les dispositions ne s’appliquent pas dans certains cas tels que les plaisanteries relevant des alliances inter-ethniques établies selon les us et coutumes des populations de la Côte d’Ivoire. Ainsi selon l’article 200 nouveau, quiconque se rend coupable de racisme, de xénophobie, de tribalisme ou de tribalisme ou de discrimination raciale ou religieuse encoure une peine d’emprisonnement alant de 5 à 10 ans d’emprisonnement et d’une amende allant de 500.000 à 5 millions de FCFA. Mais cette peine est portée au double si par exemple l’infraction a été commise par voie de presse écrite, ou tout autre écrit de radio de télévision ou tous autres instruments des nouvelles technologies de l’information et de la communication permettant une diffusion à grande échelle. A la fin de cette deuxième journée d’atelier de formation, le président de l’OLPED a salué la qualité des échanges et la pertinence des questions, invitant les professionnels de la communication à faire bon usage des connaissances acquises en les relayant dans leurs rédactions respectives et à les mettre en pratiques surtout lors des échéances électorales qui arrivent à grand pas. Cet atelier de formation qui s’étendra aux Secrétaires de rédaction puis aux journalistes politiques s’achèvera le 2 septembre prochain.
Par Mireille YAPO