« Moi Adama Ouattara de mauvaise moralité ? Et pourtant j’ai été candidat aux législatives en 2011 ! »
Quand un Ouattara en exclut un autre, les saintes écritures diraient simplement : « vanité des vanités tout n’est que vanité ». Depuis qu’il a eu la nouvelle du rejet de sa candidature pour déficit de ‘’bonne moralité’’, Adama Ouattara est amer, révolté et consterné. Ce sont les sentiments qui animaient l’homme face à la presse le jeudi 10 septembre aux Deux-Plateaux. Le gendarme dénonce le mépris avec lequel le président du Conseil constitutionnel Koné Mamadou a traité son cas en le qualifiant de ‘’soi-disant gendarme à la retraite’’ et de ‘’déserteur’’. Sur ces accusations, Adama Ouattara est revenu à la charge pour mettre au défi le juge constitutionnel de prouver sa désertion mais surtout sa moralité douteuse. Adama Ouattara se défend en brandissant les preuves de son honnêteté intellectuelle et professionnelle, sa probité aussi.
Premier argument, il soutient qu’il a été candidat aux élections législatives de 2011 à Port-Bouët face à la liste conduite par KKB du Rhdp et bien d’autres candidats. Ces élections, dit-il, ont pratiquement les mêmes critères d’admissibilité que les présidentielles. ‘’Comment est-il possible que je sois éligible aux législatives et inéligible à la présidentielle ?’’, se demande-t-il. Deuxième argument, Adama Ouattara dit qu’il est bel et bien gendarme à la retraite. A ce niveau, il brandit la décision 00000678 CGRAE-SODE/DP/DPM/NAA du 28 juin 2010 délivrée par la Caisse générale de retraite des agents de l’Etat (Cgrae) portant concession de pension en faveur de monsieur Adama Ouattara, Mdlc de gendarmerie, 2e échelon. L’article 1 de cette décision signée du DG de la Cgrae (Aho Jean-Jacques) indique clairement qu’il est concédé à M. Adama Ouattara une pension d’ancienneté, calculée sur la base de 30 ans 3 mois et 10 jours de services liquidables.
Troisième argument, Adama Ouattara indique qu’il n’a jamais été radié des effectifs de la gendarmerie pour désertion. Au contraire, c’est lui-même qui a demandé sa radiation après son départ en France en 2002 quelques mois après le déclenchement de la rébellion, précisément le 23 novembre 2002. Il brandit une lettre de demande de radiation adressée au ministre de la défense le 15 juillet 2009. Le courrier a été déchargé le 17 juillet 2009 par le service courrier du ministère de la Défense sous Michel Amani N’guessan. Il ajoute que la désertion dans l’armée est prouvée par trois étapes : la constatation de l’absence prolongée, la formulation d’un message de désertion, l’envoi du message de désertion au commissaire du gouvernement. ‘’Qu’on me prouve que j’ai un dossier chez le commissaire du gouvernement’’, réplique-t-il. Commentant ce qui lui arrive, Adama Ouattara pense qu’il est victime d’une injustice à caractère politique. Lui qui dit avoir servi son pays avec honneur et probité en tant que commando, puis instructeur ayant formé près de 300 éléments de la gendarmerie. ‘’J’ai été éliminé simplement parce que je m’appelle Adama Ouattara. Alassane Ouattara sait très bien que si je suis candidat, il ne peut pas gagner au premier tour. Il sait qui me fréquente et qui m’appelle, il sait combien sont les déçus du Rdr qui me fréquentent. (…) qu’on soit sérieux ! Alassane Ouattara n’a pas besoin de cela. On me parle de déserteur alors que les vrais déserteurs sont actuellement dans l’armée aux hauts postes !’’
Retour sur le 7 décembre 1993 pour comprendre
Adama Ouattara dit avoir servi loyalement la République et sa réputation ne devrait être salie au nom d’intérêts politiques. Il fait des révélations en montrant comment il a sauvé ou servi ceux qui bénéficient aujourd’hui du miel de la République. Voici son récit :
« le 7 décembre 1993, le discours de Bédié était un manuscrit préparé par Ezan Akélé et il fallait quelqu’un pour l’escorter à la RTI pour le lire. Je suis arrivé et j’ai dit que je vais contacter ma hiérarchie avant de prendre une décision. (il était élément de sa garde rapprochée, ndlr). J’ai présenté la situation en disant que le président veut que je l’accompagne à la télévision. Mais je vous le confirme tous ceux qui sont là aujourd’hui y compris le général Tany commandant supérieur de la gendarmerie, le général Guéi (paix à leur âme), le général Lassana Palenfo, tout le corps sécuritaire était chez le premier ministre Ouattara ce jour-là. Nous étions seuls et j’ai demandé la conduite à tenir à mon chef direct. Je l’ai appelé au téléphone comme sur le réseau de la gendarmerie, impossible de le joindre. Peu après il me joint pour dire de ne plus l’appeler sur le réseau et ajoute que je suis un chef donc de prendre mes responsabilités. On était à la présidence. J’ai alors pris avec moi 12 éléments pour faire l’escorte en direction de la télé. J’ai demandé du renfort, ce renfort n’est pas arrivé. En route on m’appelle pour me dissuader comme quoi le colonel Faizan Bi de la Firpac et le commandant Traoré me tendraient une embuscade. Je ne me suis pas laissé distraire et nous sommes partis. A la télé, le président Bédié était dans un état excité c’est comme cela qu’il a dit dans une partie de son discours, ‘’mettez-vous à ma disposition’’. Ce n’est pas ce qui était écrit mais plutôt ‘’Ivoiriennes, Ivoiriens, je suis à votre disposition’’. J’ai passé avec le président Bédié les 48 heures de ma vie les plus difficiles, sans renforts, on n’était pas à l’abri. Ce qui nous a sauvés c’est l’arrivée chez le président Bédié après trois jours, d’un groupe d’ambassadeurs conduits par le Nonce apostolique. C’est seulement après eux que le général Guéi est arrivé chez Bédié avec d’autres officiers. Madame Bédié m’a dit ‘’monsieur Ouattara, vous nous avez sauvé la vie’’. Quelques heures après, tout le service de sécurité du président Houphouët est arrivé ». Adama Ouattara raconte cet épisode pour montrer combien il a sauvé la République face aux velléités de coup d’Etat constitutionnel que voulait opérer Alassane Ouattara aidé d’officiers de l’armée. Mais dit-il, dans la farouche rivalité qui a opposé Bédié et Ouattara par la suite, il a été muté à Bouaké où il a servi jusqu’en septembre 2002, date du début de la rébellion. Il dit avoir organisé la défense d’une caserne de gendarmerie et capturé des assaillants qu’il a par la suite libérés après les avoir désarmés parce que des loyalistes voulaient les exécuter. Quand il arrive à Abidjan après la prise de Bouaké par les rebelles, il est soupçonné de complicité. C’est alors qu’il décide d’aller en exil en France et fait après une demande de radiation.
Quand un Ouattara en exclut un autre, les saintes écritures diraient simplement : « vanité des vanités tout n’est que vanité ». Depuis qu’il a eu la nouvelle du rejet de sa candidature pour déficit de ‘’bonne moralité’’, Adama Ouattara est amer, révolté et consterné. Ce sont les sentiments qui animaient l’homme face à la presse le jeudi 10 septembre aux Deux-Plateaux. Le gendarme dénonce le mépris avec lequel le président du Conseil constitutionnel Koné Mamadou a traité son cas en le qualifiant de ‘’soi-disant gendarme à la retraite’’ et de ‘’déserteur’’. Sur ces accusations, Adama Ouattara est revenu à la charge pour mettre au défi le juge constitutionnel de prouver sa désertion mais surtout sa moralité douteuse. Adama Ouattara se défend en brandissant les preuves de son honnêteté intellectuelle et professionnelle, sa probité aussi.
Premier argument, il soutient qu’il a été candidat aux élections législatives de 2011 à Port-Bouët face à la liste conduite par KKB du Rhdp et bien d’autres candidats. Ces élections, dit-il, ont pratiquement les mêmes critères d’admissibilité que les présidentielles. ‘’Comment est-il possible que je sois éligible aux législatives et inéligible à la présidentielle ?’’, se demande-t-il. Deuxième argument, Adama Ouattara dit qu’il est bel et bien gendarme à la retraite. A ce niveau, il brandit la décision 00000678 CGRAE-SODE/DP/DPM/NAA du 28 juin 2010 délivrée par la Caisse générale de retraite des agents de l’Etat (Cgrae) portant concession de pension en faveur de monsieur Adama Ouattara, Mdlc de gendarmerie, 2e échelon. L’article 1 de cette décision signée du DG de la Cgrae (Aho Jean-Jacques) indique clairement qu’il est concédé à M. Adama Ouattara une pension d’ancienneté, calculée sur la base de 30 ans 3 mois et 10 jours de services liquidables.
Troisième argument, Adama Ouattara indique qu’il n’a jamais été radié des effectifs de la gendarmerie pour désertion. Au contraire, c’est lui-même qui a demandé sa radiation après son départ en France en 2002 quelques mois après le déclenchement de la rébellion, précisément le 23 novembre 2002. Il brandit une lettre de demande de radiation adressée au ministre de la défense le 15 juillet 2009. Le courrier a été déchargé le 17 juillet 2009 par le service courrier du ministère de la Défense sous Michel Amani N’guessan. Il ajoute que la désertion dans l’armée est prouvée par trois étapes : la constatation de l’absence prolongée, la formulation d’un message de désertion, l’envoi du message de désertion au commissaire du gouvernement. ‘’Qu’on me prouve que j’ai un dossier chez le commissaire du gouvernement’’, réplique-t-il. Commentant ce qui lui arrive, Adama Ouattara pense qu’il est victime d’une injustice à caractère politique. Lui qui dit avoir servi son pays avec honneur et probité en tant que commando, puis instructeur ayant formé près de 300 éléments de la gendarmerie. ‘’J’ai été éliminé simplement parce que je m’appelle Adama Ouattara. Alassane Ouattara sait très bien que si je suis candidat, il ne peut pas gagner au premier tour. Il sait qui me fréquente et qui m’appelle, il sait combien sont les déçus du Rdr qui me fréquentent. (…) qu’on soit sérieux ! Alassane Ouattara n’a pas besoin de cela. On me parle de déserteur alors que les vrais déserteurs sont actuellement dans l’armée aux hauts postes !’’
Retour sur le 7 décembre 1993 pour comprendre
Adama Ouattara dit avoir servi loyalement la République et sa réputation ne devrait être salie au nom d’intérêts politiques. Il fait des révélations en montrant comment il a sauvé ou servi ceux qui bénéficient aujourd’hui du miel de la République. Voici son récit :
« le 7 décembre 1993, le discours de Bédié était un manuscrit préparé par Ezan Akélé et il fallait quelqu’un pour l’escorter à la RTI pour le lire. Je suis arrivé et j’ai dit que je vais contacter ma hiérarchie avant de prendre une décision. (il était élément de sa garde rapprochée, ndlr). J’ai présenté la situation en disant que le président veut que je l’accompagne à la télévision. Mais je vous le confirme tous ceux qui sont là aujourd’hui y compris le général Tany commandant supérieur de la gendarmerie, le général Guéi (paix à leur âme), le général Lassana Palenfo, tout le corps sécuritaire était chez le premier ministre Ouattara ce jour-là. Nous étions seuls et j’ai demandé la conduite à tenir à mon chef direct. Je l’ai appelé au téléphone comme sur le réseau de la gendarmerie, impossible de le joindre. Peu après il me joint pour dire de ne plus l’appeler sur le réseau et ajoute que je suis un chef donc de prendre mes responsabilités. On était à la présidence. J’ai alors pris avec moi 12 éléments pour faire l’escorte en direction de la télé. J’ai demandé du renfort, ce renfort n’est pas arrivé. En route on m’appelle pour me dissuader comme quoi le colonel Faizan Bi de la Firpac et le commandant Traoré me tendraient une embuscade. Je ne me suis pas laissé distraire et nous sommes partis. A la télé, le président Bédié était dans un état excité c’est comme cela qu’il a dit dans une partie de son discours, ‘’mettez-vous à ma disposition’’. Ce n’est pas ce qui était écrit mais plutôt ‘’Ivoiriennes, Ivoiriens, je suis à votre disposition’’. J’ai passé avec le président Bédié les 48 heures de ma vie les plus difficiles, sans renforts, on n’était pas à l’abri. Ce qui nous a sauvés c’est l’arrivée chez le président Bédié après trois jours, d’un groupe d’ambassadeurs conduits par le Nonce apostolique. C’est seulement après eux que le général Guéi est arrivé chez Bédié avec d’autres officiers. Madame Bédié m’a dit ‘’monsieur Ouattara, vous nous avez sauvé la vie’’. Quelques heures après, tout le service de sécurité du président Houphouët est arrivé ». Adama Ouattara raconte cet épisode pour montrer combien il a sauvé la République face aux velléités de coup d’Etat constitutionnel que voulait opérer Alassane Ouattara aidé d’officiers de l’armée. Mais dit-il, dans la farouche rivalité qui a opposé Bédié et Ouattara par la suite, il a été muté à Bouaké où il a servi jusqu’en septembre 2002, date du début de la rébellion. Il dit avoir organisé la défense d’une caserne de gendarmerie et capturé des assaillants qu’il a par la suite libérés après les avoir désarmés parce que des loyalistes voulaient les exécuter. Quand il arrive à Abidjan après la prise de Bouaké par les rebelles, il est soupçonné de complicité. C’est alors qu’il décide d’aller en exil en France et fait après une demande de radiation.