Les dés son jetés. Les concurrents du chef de l’Etat sortant à la présidentielle d’octobre sont connus. Alassane Ouattara gagne une première bataille, alors que des adversaires contestaient son éligibilité. Côté opposition, c’est le blues ! Les neufs candidats sont depuis hier dans la tourmente, selon des sources proches des partis et candidats. En cause, le nombre pléthorique des postulants retenus par le Conseil constitutionnel. Des calculs sont faussés. Des aspirants à la présidence ont espéré, jusqu’à ce 9 septembre, que des têtes fortes tombent, pour éviter la dispersion des voix. Il en va ainsi dit-on, du président du Front populaire ivoirien (Fpi). Affi N’Guessan, à en croire des confidences proches de son staff, a misé, mine de rien, sur la forclusion de ceux qui pourraient lui ravir une partie de son électoral. Las! Essy Amara, Konan Banny et Kouadio Konan Bertin dit KKB, qui font la course aux voix des pro Gbagbo sont dans les starting-blocks. Les trois derniers cités avaient les mêmes plans, eux qui ont battu le pavé, à la prison de la Cpi à La Haye, pour tenter de séduire Laurent Gbagbo. Désormais, et à moins d’une alliance de dernière minute, Affi N’Guessan, le ténor de l’opposition, devra faire avec la concurrence interne, avant celle du champion du Rhdp. «Tous ont intérêt à pousser Alassane Ouattara à un second tour pour tenter de fédérer ensuite l’opposition derrière eux.», analyse un observateur. Mais la multitude des candidatures pourrait freiner ce plan. Les rivaux d’Alassane Ouattara sont donc pris au piège de la mésentente. Des querelles pourraient envenimer l’atmosphère, au sein de la Coalition nationale pour le changement. Selon des connaisseurs de cette plateforme, deux faits intervenus ce mercredi devraient brouiller Mamadou Koulibaly et ses alliés. De fait, le président de Liberté et démocratie pour la République (Lider) va recevoir dans les prochains jours, un financement public. Ce parti membre du Cadre permanent du dialogue (gouvernement-opposition) va en bénéficier, tout comme le Fpi. Mais encore, l’Etat vient de doter Koulibaly d’un véhicule de commandement, en tant qu’ancien président de l’Assemblée nationale. C’est Jeannot Ahoussou Kouadio, le ministre en charge du dialogue avec l’opposition qui a livré le véhicule avant-hier. Comme Koulibaly, Affi a acquis le même type de grosse cylindrée. Le moment choisi est mal perçu à la Cnc, où les supputations vont bon train. Des candidats soupçonnent déjà Koulibaly de se faire adouber par le camp adverse. Et pourtant, c’est connu: l’Etat lui a fait droit ; la loi faisant obligation d’affecter ces véhicules aux anciens chefs d’institution. A ce jeu, ce sont les partisans de Ouattara, déjà favori, qui se frottent les mains. Eux qui espèrent voir leur candidat l’emporter, dès le premier tour de la présidentielle, entrevoient le 25 octobre avec optimisme.
Guillaume N’GUETTIA
Guillaume N’GUETTIA