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Politique Publié le samedi 12 septembre 2015 | Le Sursaut

Alépé/Politique cantonale: La population dit non à l’administration locale

Refusant de retomber dans le système ancien de gestion de chefs de village, la population d’Alépé dit non à un projet de politique cantonale de la région.

La nouvelle configuration que l’autorité admirative locale entend faire au niveau de la région d’Alépé, relativement à la gestion de la chefferie traditionnelle et des villages crée de vives tensions. Pour les populations, ‘’imposer un chef canton à la région, c’est les ramener en arrière’’. Ce qui, disent-elles, n’est pas conforme à la nouvelle donne que le président de la République veut imprimer à travers les décrets de nomination des chefs de village et de leurs circonscriptions. «Il nous parvient de source claire et fiable que le département d’Alépé envisage la création de circonscriptions administrations dites cantons. Ce qui signifierait la subdivision administrative dudit département avec à la tête des chefs appelés chefs canton. Alors, notre inquiétude se faisant croissante, plusieurs interrogations qui taraudent notre esprit requièrent réponses. Pourquoi des cantons à Alépé ? Quelles sont leurs limites territoriales et leurs missions ? Obéissent-ils à la politique de décentralisation de l’Etat de Côte d’Ivoire ? Si oui, ont-ils, une base juridique ? Le système cantonal n’est-il pas un voyage vers le passé», s’interroge la population, à quelques heures seulement de la mise en œuvre dudit projet fortement contesté. A en croire cette population mécontente, rien ne motive la création de cantons à Alépé. Et les interrogations demeurent sur le motif réel du projet. Vu qu’il n’a jamais fait l’objet de communication et de sensibilisation auprès des populations. «Comment comprendre que l’Etat de Côte d’Ivoire dans sa démarche vers la formalisation d’un statut légal et administratif des chefs de village, puisse initier une politique cantonale depuis longtemps supprimée selon la législation sur l’organisation générale de l’administration territoriale imposant le village comme seule unité de base de l’organisation administrative et consacrant de façon définitive la suppression du chef canton et des chefs de province », s’interroge Assi Yapo Jean, cadre de la région. Le moins que l’on puisse retenir des garants de la tradition, ‘’le projet consacre l’indignation et la déstabilisation des instances qu’incarnent les pouvoirs traditionnels’’. «Au regard de tout ce qui précède, les populations d’Alépé, conduites par les chefs de village, réfutent et rejettent l’idée de canton dans le département qui constitue, pour elles, un retour vers le passé pour une localité résolument tournée vers l’émergence. C’est donc un cri du cœur pour les garants de nos us et coutumes, gardiens de nos traditions, d’inviter les initiateurs et instigateurs de cette vision non partagée de la politique cantonale à renoncer à ce projet peu porteur et prétentieux.Toutes tentatives d’intimidation à l’effet d’atteindre l’objectif d’installation de canton dans le département d’Alépé pourrait heurter la sensibilité des populations qui ne demandent qu’équité et considération», avertit Assi Yapo Jean. Lequel précise en outre que la population n’est pas hostile au projet. Toutefois, elle voudrait des actes palpables prouvant que le projet de politique cantonale émane d’une décision du gouvernement.

I. Yavo, correspondant particulier
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