« Le financement des candidats doit se faire de façon équitable et transparente, ce qui n’est pas le cas actuellement. Les candidats sont étouffés financièrement en violation des lois et de l’éthique ». Propos de Charles Konan Banny, tenus le 21 septembre dernier. C’était à l’annonce de la marche initiée par les trois candidats issus de la Cnc, et qui s’est déroulée une semaine après. Comme de juste, l’exécutif a fait droit, ce jeudi, aux griefs des contestataires. Chacun des 10 postulants à l’élection présidentielle sera pourvu de 100 millions de Fcfa. La décision du Conseil des ministres n’est pas du goût de Mamadou Koulibaly. « Nous irons chercher ces fonds comme une avance pour le financement de la pré campagne, en attendant l’application pleine et entière de la loi », a-t-il protesté après la mesure gouvernementale. De longue date, Koulibaly n’a eu de cesse de réclamer ces fonds. Il y a quelques mois, le montant de la manne publique octroyée à son parti Liberté pour la démocratie pour la République (Lider) a été décrié. Pour le scrutin du 25 octobre, le président de Lider campe sur sa position. «Nous attendons donc de l’Etat de Côte d’Ivoire, et non du candidat Ouattara, qu’il mette à notre disposition des fonds qui sont en adéquation avec ceux dont dispose le candidat Ouattara », préconise l’ancien président de l’Assemblée nationale. Cette allocation est prescrite par l’article 9 de la loi 2004-494 du 10 septembre 2004 relative au financement sur fonds publics des partis et groupements politiques et candidats à l’élection présidentielle. Le texte indique que « les candidats à l’élection présidentielle bénéficient d’une subvention exceptionnelle, le montant de cette subvention s’inscrit dans la loi des finances de l’année présidentielle ». Selon le postulant à la magistrature suprême, les candidats ne sont pas logés à la même enseigne. C’est pourquoi Mamadou Koulibaly estime que « toutes les dépenses qu’il (le chef de l’Etat) a engagées sur fonds publics depuis cette date, il les a effectuées en tant que candidat à l’élection présidentielle ». « Cela doit être chiffré et nous réclamons donc exactement les mêmes sommes et moyens qu’il s’est lui-même octroyés », insiste l’ex-chef du Parlement. Le sempiternel débat sur le statut des chefs d’Etat, à l’approche du scrutin présidentiel, lorsque celui-ci rempile.
Guillaume N’GUETTIA
Guillaume N’GUETTIA