Abidjan - La campagne électorale pour la présidentielle du 25 octobre en Côte d’Ivoire s’ouvre vendredi avec un grand favori, le président sortant Alassane Ouattara, et une opposition morcelée qui agite le spectre de la crise post-électorale de 2010-2011 et laisse planer des doutes
sur sa participation.
Une élection apaisée et crédible est jugée fondamentale pour stabiliser le pays et tourner définitivement la page des violences meurtrières qui ont suivi la victoire en 2010 d’Alassane Ouattara sur son prédécesseur Laurent Gbagbo. Ce dernier attend son jugement par la Cour pénale internationale (CPI). Candidat à sa succession, Ouattara dit "ADO" ne rate aucune occasion de vanter son bon bilan économique et s’est fixé "l’objectif de gagner dès le
premier tour sur un score sans appel" face à 9 autres candidats.
A la tête d’une coalition comprenant son parti, le Rassemblement des Républicains (RDR), mais aussi le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) créé par le "père fondateur" du pays Félix Houphouet-Boigny, ADO débute sa campagne vendredi à Yamoussoukro, ville natale du premier président ivoirien. Jadis un de ses adversaires les plus virulents, l’ancien président Henri Konan Bédié, chef du PDCI, lui apporte un soutien sans faille.
Mais à moins de trois semaines du scrutin, l’opposition a durci le ton, faisant craindre des tensions.
La Côte d’Ivoire "n’est pas prête" à organiser un scrutin "crédible et transparent", ont affirmé cinq candidats, menaçant à mots couverts de boycotter l’élection. Mardi, Amara Essy, ancien ministre des Affaires étrangères (1990-1999), a lui annoncé "suspendre" sa candidature (il ne s’est pas retiré et reste candidat d’un point de vue légal) pour "ne pas se rendre complice d’une
mascarade électorale" .
"Si nous n’y prenons garde, nous nous acheminons vers une crise postélectorale, une crise postélectorale de trop", a-t-il prévenu, affirmant ne pas se porter "complice d’une combine électorale".
- L’ombre de Gbagbo -
Des candidats comme l’ancien président de l’assemblée nationale Mamadou Koulibaly, l’ancien Premier ministre (2005-2007) Charles Konan Banny, les députés Bertin Konan Kouadio et Kacou Gnangbo, ainsi que l’administrateur de société Siméon Konan Kouadio, menacent à mots couverts de boycotter la présidentielle.
Depuis plusieurs mois, l’opposition n’a de cesse de dénoncer les conditions d’organisation du scrutin, appelant M. Ouattara au "dialogue". Seuls quatre candidats, dont le président Ouattara, ont paraphé le "code de bonne conduite en vue d’une élection apaisée" proposée par la Commission électorale indépendante (CEI).
Les adversaires de Ouattara exigent justement la "dissolution" de la Commission qu’ils considèrent favorable au président-candidat. "Aucun des candidats n’a vu la liste électorale... la distribution des cartes d’électeurs n’a pas encore commencé", s’est plaint Mamadou Koulibaly,
candidat de Lider (Liberté et démocratie pour la République).
"Les candidats ne sont pas prêts, ... Il faut que les candidats s’asseyent et se parlent", a-t-il proposé. M. Ouattara entend lui respecter le calendrier électoral: "l’essentiel est d’aller vers les Ivoiriens pour présenter les programmes de gouvernement et les bilans".
Son principal challenger devrait être Pascal Affi N’Guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI), fondé par Laurent Gbagbo. Il entame la partie samedi dans le fief de l’ancien président. Ce sera pour lui un test de popularité alors qu’une partie du FPI boycotte le scrutin.
Honni par les frondeurs de son propre camp, il doit convaincre les sympathisants de M. Gbagbo de la justesse de sa candidature.
L’ombre de l’ex-président, emprisonné à La Haye, plane sur cette élection. En 2010, son refus de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara avait plongé la Côte d’Ivoire dans cinq semaines de violences qui s’étaient soldées par la mort de 3.000 personnes, un épilogue sanglant d’une décennie de crise politico-militaire.
"Un dispositif d’authentification biométrique de chaque électeur" sera déployé pour le scrutin dont les résultats seront collectés et transmis par voie électronique des bureaux de vote à la commission électorale à Abidjan afin de parer aux critiques de bourrages d’urnes et de fraudes.
Quelque 34.000 soldats dont 6000 Casques bleus assureront la sécurité. Quelque 6,3 millions d’électeurs sont inscrits sur les listes de ce pays de 23 millions d’habitants, premier producteur mondial de cacao et poids lourd économique de l’Afrique de l’Ouest.
eak/pgf/jlb
sur sa participation.
Une élection apaisée et crédible est jugée fondamentale pour stabiliser le pays et tourner définitivement la page des violences meurtrières qui ont suivi la victoire en 2010 d’Alassane Ouattara sur son prédécesseur Laurent Gbagbo. Ce dernier attend son jugement par la Cour pénale internationale (CPI). Candidat à sa succession, Ouattara dit "ADO" ne rate aucune occasion de vanter son bon bilan économique et s’est fixé "l’objectif de gagner dès le
premier tour sur un score sans appel" face à 9 autres candidats.
A la tête d’une coalition comprenant son parti, le Rassemblement des Républicains (RDR), mais aussi le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) créé par le "père fondateur" du pays Félix Houphouet-Boigny, ADO débute sa campagne vendredi à Yamoussoukro, ville natale du premier président ivoirien. Jadis un de ses adversaires les plus virulents, l’ancien président Henri Konan Bédié, chef du PDCI, lui apporte un soutien sans faille.
Mais à moins de trois semaines du scrutin, l’opposition a durci le ton, faisant craindre des tensions.
La Côte d’Ivoire "n’est pas prête" à organiser un scrutin "crédible et transparent", ont affirmé cinq candidats, menaçant à mots couverts de boycotter l’élection. Mardi, Amara Essy, ancien ministre des Affaires étrangères (1990-1999), a lui annoncé "suspendre" sa candidature (il ne s’est pas retiré et reste candidat d’un point de vue légal) pour "ne pas se rendre complice d’une
mascarade électorale" .
"Si nous n’y prenons garde, nous nous acheminons vers une crise postélectorale, une crise postélectorale de trop", a-t-il prévenu, affirmant ne pas se porter "complice d’une combine électorale".
- L’ombre de Gbagbo -
Des candidats comme l’ancien président de l’assemblée nationale Mamadou Koulibaly, l’ancien Premier ministre (2005-2007) Charles Konan Banny, les députés Bertin Konan Kouadio et Kacou Gnangbo, ainsi que l’administrateur de société Siméon Konan Kouadio, menacent à mots couverts de boycotter la présidentielle.
Depuis plusieurs mois, l’opposition n’a de cesse de dénoncer les conditions d’organisation du scrutin, appelant M. Ouattara au "dialogue". Seuls quatre candidats, dont le président Ouattara, ont paraphé le "code de bonne conduite en vue d’une élection apaisée" proposée par la Commission électorale indépendante (CEI).
Les adversaires de Ouattara exigent justement la "dissolution" de la Commission qu’ils considèrent favorable au président-candidat. "Aucun des candidats n’a vu la liste électorale... la distribution des cartes d’électeurs n’a pas encore commencé", s’est plaint Mamadou Koulibaly,
candidat de Lider (Liberté et démocratie pour la République).
"Les candidats ne sont pas prêts, ... Il faut que les candidats s’asseyent et se parlent", a-t-il proposé. M. Ouattara entend lui respecter le calendrier électoral: "l’essentiel est d’aller vers les Ivoiriens pour présenter les programmes de gouvernement et les bilans".
Son principal challenger devrait être Pascal Affi N’Guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI), fondé par Laurent Gbagbo. Il entame la partie samedi dans le fief de l’ancien président. Ce sera pour lui un test de popularité alors qu’une partie du FPI boycotte le scrutin.
Honni par les frondeurs de son propre camp, il doit convaincre les sympathisants de M. Gbagbo de la justesse de sa candidature.
L’ombre de l’ex-président, emprisonné à La Haye, plane sur cette élection. En 2010, son refus de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara avait plongé la Côte d’Ivoire dans cinq semaines de violences qui s’étaient soldées par la mort de 3.000 personnes, un épilogue sanglant d’une décennie de crise politico-militaire.
"Un dispositif d’authentification biométrique de chaque électeur" sera déployé pour le scrutin dont les résultats seront collectés et transmis par voie électronique des bureaux de vote à la commission électorale à Abidjan afin de parer aux critiques de bourrages d’urnes et de fraudes.
Quelque 34.000 soldats dont 6000 Casques bleus assureront la sécurité. Quelque 6,3 millions d’électeurs sont inscrits sur les listes de ce pays de 23 millions d’habitants, premier producteur mondial de cacao et poids lourd économique de l’Afrique de l’Ouest.
eak/pgf/jlb