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Politique Publié le jeudi 15 octobre 2015 |

A l’approche de la présidentielle ivoirienne, des entrepreneurs peinent à remplir leurs carnets de commande

© Par SIA KAMBOU
Présidentielle 2015: campagne du candidat candidat de la Coalition nationale pour le changement (CNC), Charles Konan Banny
Samedi 10 Octobre 2015. Abidjan. Le candidat de la Coalition nationale pour le changement (CNC), Charles Konan Banny au stade Dadou pour le lancement de sa campagne à la présidentielle 2015
Certains entrepreneurs et commerçants abidjanais constatent une baisse de leurs activités et le report de plusieurs, à moins de deux semaines du scrutin présidentiel, en raison notamment des craintes de certains clients et consommateurs, qui préfèrent s’approvisionner en biens de première nécessité et remettre leurs projets à l’après-scrutin.

Les locaux d'Ivoire Industrie
Séverin Kouati, habitant d’une cité paisible de Port-Bouët (Abidjan sud), pâtit des provisions en denrées essentielles que font ses clients. Travaillant dans une entreprise de distribution, notamment de confiseries, il constate que "malgré les courses de rentrée, les gens préfèrent acheter surtout du riz en quantité, à l’approche des élections".

"Le chiffre d’affaires a baissé par rapport aux années précédentes. Les gens ne font plus de projets jusqu’au premier tour, on ne peut plus contracter de créances auprès de nos partenaires d’ici, mais une fois passée cette date, tout va se dénouer, nous avons beaucoup de contrats en attente", se rassure le trentenaire.

Le constat est le même chez Marie-Estelle Bo, 20 ans, tenancière d’un salon de coiffure à Port-Bouët, qui "prie Dieu pour que les élections se passent bien". "Beaucoup de gens font des provisions de nourriture pour les élections, certains ont peur, donc il y a peu de clients chez nous, les gens préfèrent économiser pour des dépenses plus urgentes".

Le secteur industriel est aussi touché par la baisse de la demande, considéré comme moins prioritaire que les provisions en denrées.

Au milieu des boulevards animés de Marcory (Abidjan sud), Pacôme Sakalou Sakalou ne cache pas son inquiétude. Après une modeste célébration de la fête de la Tabaski, voilà plusieurs semaines que ce responsable d’Ivoire Industrie, entreprise de vente de matériel industriel, traverse une période de vaches maigres.

"Nous sortons d’une crise post-électorale. Les élections, normalement garantes de la paix, sont sources de discorde ou même de guerre, en Afrique. Beaucoup d’opérateurs économiques ont payé un lourd tribut en 2010-2011, et ont peur d’investir maintenant", explique le jeune gérant.

"La coïncidence des élections, de la rentrée scolaire et de la fête de la Tabaski en septembre ont réuni beaucoup de dépenses et les gens ne veulent plus décaisser beaucoup d’argent", témoigne aussi Gboko Sylvain, mécanicien automobile voisin de Pacôme, en faisant la vidange d’un moteur de voiture.

Cependant, la situation paraît moins tendue qu’en octobre 2010, où la presse parlait de "ruée pour les dernières provisions" à l’occasion des dernières élections présidentielles, dans un contexte de couvre-feu et de campagne très animée.

Cette année, les départs du pays ne semblent pas ou peu renforcés par l’approche du scrutin. "La situation est stable, il y a même plus de réservations pour venir en Côte d’Ivoire que pour en partir", a confié une responsable d’Air Côte d'Ivoire à ALERTE INFO. "Il n’y a pas de grands mouvements à signaler, la période n’est pas exceptionnelle", a répondu de son côté l’équipe de la compagnie panafricaine ASKY, basée au Togo.

L’élection présidentielle de 2010 avait donné lieu à une crise post-électorale ayant causé 3.000 morts officiellement.

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