La campagne électorale pour la présidentielle du 25 octobre en Côte d’Ivoire se referme ce vendredi 23 octobre 2015. A quelques heures de cette clôture, Sidwaya s’est invité dans certains états-majors de partis. Constat.
Mercredi 21 octobre 2015, il est 8h 30. Abidjan regagne peu à peu son ambiance ordinaire, alors que les dernières gouttes d’une grosse pluie qui s’est abattue sur la capitale économique ivoirienne, continuent de tomber. Le siège de la direction de la campagne du président sortant, candidat à sa propre succession, Alassane Ouattara, grouille de monde. Presque tous sont habillés à l’effigie de la coalition du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (RHDP). Il s’agit de représentants de militants à la base venus chercher des gadgets pour se rendre sur le terrain. De l’autre côté, dans une salle moins agitée, s’affaire un membre de la cellule communication, Simon Kambiré. Nous lui soumettons l’idée d’un entretien. Après quelques minutes d’hésitation, il accède à notre requête. Sur le déroulement de la campagne et les chances de son candidat, le communicant se veut confiant. « La victoire du président Alassane Ouattara au premier tour de la présidentielle du 25 octobre 2015, ne fait l’ombre d’aucun doute. Nous sommes en train de travailler plutôt pour assurer un fort taux de participation parce que son bilan est un puissant instrument pour convaincre les électeurs ivoiriens », a-t-il signifié. Pour lui, la force du président Ouattara tient à la grande mobilisation de l’ensemble des Ivoiriens qui « admirent le travail qu’il a abattu pendant son premier quinquennat ». Au quartier général du candidat du Front populaire ivoirien (FPI), où il régnait un silence de cimetière à notre arrivée, c’est une autre analyse qui est faite de la situation. Le secrétaire national chargé des élections du FPI, Williams Diaby, se dit scandalisé par ce qui se passe. Tout en reconnaissant que la campagne électorale se passe sans heurts majeurs, il avoue qu’elle reste « très difficile » pour son parti. Le président sortant, a-t-il avancé, « est passé maître dans la récupération politique ». M. Diaby en veut pour preuve, l’annonce tambour battant, que le président Ouattara a octroyé à chaque candidat, la somme de 100 millions de F CFA, pour la campagne électorale en cours, comme si c’était un acte de générosité. Alors qu’il s’agit d’une simple application de mesures prévues par la Constitution ivoirienne, a-t-il indiqué. L’ancien réfugié politique de poursuivre : « Alassane Ouattara a fait maintenir le gel des avoirs des membres influents du FPI, pour limiter leurs activités pendant la campagne, espérant ainsi se mettre à l’abri d’un éventuel échec ».
« Il n’y a pas eu de dissidents au FPI… »
L’autre trouvaille du président sortant, à en croire le secrétaire chargé des élections du FPI, est cette pratique consistant à créer un environnement d’insécurité permanente autour de certains de ces adversaires, notamment dans certaines régions du pays comme le Nord, où d’anciens rebelles continuent de dicter leur loi. « C’est le cas de Tié Fozié, com zone (commandant de zone, ndlr) », a-t-il cité. Mais l’ancien député de Youpougon, loin de lui toute idée de résignation ou de fatalisme, estime que ces « manœuvres » ont, au contraire, contribué à resserrer les rangs des militants. Réagissant à la question des dissidences qui auraient affaibli le FPI, Williams Diaby s’est montré stoïque : « Il n’y a pas eu de dissidents au sein de notre parti. Aujourd’hui (mercredi 22 octobre 2015 ndlr), la supposée branche de dissidents, celle de Blé Goudé, l’un des plus fidèles au président Gabgbo, a animé une conférence de presse pour réaffirmer son soutien au président Affi N’guessan ».
Mais à Abidjan, il n’y a pas que les états-majors des partis politiques qui affichent des positions tranchées. Mamadou Alpha Diallo, conducteur de taxi, est Guinéen et réside dans la commune de Koumassi, depuis 1976. Fin admirateur du président sortant, il dit être séduit par le bilan des cinq précédentes années du Dr Alassane Ouattara. « Il fait un travail extraordinaire en cinq ans seulement et sa réélection ne devrait pas poser de problème, si les Ivoiriens se veulent honnêtes et justes », a signifié sans ambages, le diplômé de l’Institut arabe de Conakry. A écouter le chauffeur de taxi, en plus de son bilan, « ADO » s’est montré très proche des couches sociales défavorisées telles que les handicapés, les personnes très âgées, et les sans-emplois. Malheureusement, poursuit M. Diallo, certains Ivoiriens, notamment des inconditionnels sympathisants de l’ancien président Laurent Gbagbo, qui n’ont pas encore digéré l’incarcération de leur mentor à la Cour pénale internationale (CPI), continuent de jouer les trouble-fêtes à Abidjan. Téhi Diaby, employé de commerce, croit plutôt à une victoire du FPI, avec Affi N’guessan, qu’il présente comme l’homme du changement en Côte d’Ivoire. « Alassane veut appliquer une politique de rattrapage, qui privilégie les populations du Nord », a-t-il dénoncé.
Beyon Romain NEBIE à Abidjan
Mercredi 21 octobre 2015, il est 8h 30. Abidjan regagne peu à peu son ambiance ordinaire, alors que les dernières gouttes d’une grosse pluie qui s’est abattue sur la capitale économique ivoirienne, continuent de tomber. Le siège de la direction de la campagne du président sortant, candidat à sa propre succession, Alassane Ouattara, grouille de monde. Presque tous sont habillés à l’effigie de la coalition du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (RHDP). Il s’agit de représentants de militants à la base venus chercher des gadgets pour se rendre sur le terrain. De l’autre côté, dans une salle moins agitée, s’affaire un membre de la cellule communication, Simon Kambiré. Nous lui soumettons l’idée d’un entretien. Après quelques minutes d’hésitation, il accède à notre requête. Sur le déroulement de la campagne et les chances de son candidat, le communicant se veut confiant. « La victoire du président Alassane Ouattara au premier tour de la présidentielle du 25 octobre 2015, ne fait l’ombre d’aucun doute. Nous sommes en train de travailler plutôt pour assurer un fort taux de participation parce que son bilan est un puissant instrument pour convaincre les électeurs ivoiriens », a-t-il signifié. Pour lui, la force du président Ouattara tient à la grande mobilisation de l’ensemble des Ivoiriens qui « admirent le travail qu’il a abattu pendant son premier quinquennat ». Au quartier général du candidat du Front populaire ivoirien (FPI), où il régnait un silence de cimetière à notre arrivée, c’est une autre analyse qui est faite de la situation. Le secrétaire national chargé des élections du FPI, Williams Diaby, se dit scandalisé par ce qui se passe. Tout en reconnaissant que la campagne électorale se passe sans heurts majeurs, il avoue qu’elle reste « très difficile » pour son parti. Le président sortant, a-t-il avancé, « est passé maître dans la récupération politique ». M. Diaby en veut pour preuve, l’annonce tambour battant, que le président Ouattara a octroyé à chaque candidat, la somme de 100 millions de F CFA, pour la campagne électorale en cours, comme si c’était un acte de générosité. Alors qu’il s’agit d’une simple application de mesures prévues par la Constitution ivoirienne, a-t-il indiqué. L’ancien réfugié politique de poursuivre : « Alassane Ouattara a fait maintenir le gel des avoirs des membres influents du FPI, pour limiter leurs activités pendant la campagne, espérant ainsi se mettre à l’abri d’un éventuel échec ».
« Il n’y a pas eu de dissidents au FPI… »
L’autre trouvaille du président sortant, à en croire le secrétaire chargé des élections du FPI, est cette pratique consistant à créer un environnement d’insécurité permanente autour de certains de ces adversaires, notamment dans certaines régions du pays comme le Nord, où d’anciens rebelles continuent de dicter leur loi. « C’est le cas de Tié Fozié, com zone (commandant de zone, ndlr) », a-t-il cité. Mais l’ancien député de Youpougon, loin de lui toute idée de résignation ou de fatalisme, estime que ces « manœuvres » ont, au contraire, contribué à resserrer les rangs des militants. Réagissant à la question des dissidences qui auraient affaibli le FPI, Williams Diaby s’est montré stoïque : « Il n’y a pas eu de dissidents au sein de notre parti. Aujourd’hui (mercredi 22 octobre 2015 ndlr), la supposée branche de dissidents, celle de Blé Goudé, l’un des plus fidèles au président Gabgbo, a animé une conférence de presse pour réaffirmer son soutien au président Affi N’guessan ».
Mais à Abidjan, il n’y a pas que les états-majors des partis politiques qui affichent des positions tranchées. Mamadou Alpha Diallo, conducteur de taxi, est Guinéen et réside dans la commune de Koumassi, depuis 1976. Fin admirateur du président sortant, il dit être séduit par le bilan des cinq précédentes années du Dr Alassane Ouattara. « Il fait un travail extraordinaire en cinq ans seulement et sa réélection ne devrait pas poser de problème, si les Ivoiriens se veulent honnêtes et justes », a signifié sans ambages, le diplômé de l’Institut arabe de Conakry. A écouter le chauffeur de taxi, en plus de son bilan, « ADO » s’est montré très proche des couches sociales défavorisées telles que les handicapés, les personnes très âgées, et les sans-emplois. Malheureusement, poursuit M. Diallo, certains Ivoiriens, notamment des inconditionnels sympathisants de l’ancien président Laurent Gbagbo, qui n’ont pas encore digéré l’incarcération de leur mentor à la Cour pénale internationale (CPI), continuent de jouer les trouble-fêtes à Abidjan. Téhi Diaby, employé de commerce, croit plutôt à une victoire du FPI, avec Affi N’guessan, qu’il présente comme l’homme du changement en Côte d’Ivoire. « Alassane veut appliquer une politique de rattrapage, qui privilégie les populations du Nord », a-t-il dénoncé.
Beyon Romain NEBIE à Abidjan