Abidjan - Le président sortant Alassane Ouattara espère décrocher une victoire dès le premier tour de la présidentielle de dimanche en Côte d’Ivoire, lors d’un scrutin critiqué par l’opposition et qui risque de
connaître un fort taux d’abstention.
Un peu plus de 6 millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales mais de l’avis de tous, l’abstention risque d’être forte dans les bureaux de vote qui doivent ouvrir à 07H00 (locale et GMT) et fermer à 17H00.
La commission électorale indépendante (CEI) a prorogé de trois jours la date limite de retrait des cartes d’électeurs et le gouvernement a lancé des
campagnes tous azimuts pour inciter les gens à voter. Mais, selon un observateur, "on devrait être loin, très loin des 80% de participation de l’élection de 2010".
Pourtant, une élection apaisée et crédible est jugée fondamentale pour tourner définitivement la page des violences meurtrières qui ont suivi la victoire en 2010 d’Alassane Ouattara sur son prédécesseur Laurent Gbagbo dans
ce pays premier producteur mondial de cacao et poids lourd économique de la sous-région.
"Pour le quinquennat à venir, nous allons renforcer nos institutions afin
de consolider la paix et le vivre-ensemble", a promis Alassane Dramane
Ouattara, 73 ans, qui a terminé sa campagne sur un rassemblement de plusieurs
dizaines de milliers de personnes à Abidjan.
Son camp vise une victoire dès le premier tour, "un coup KO". Dans
l’entourage présidentiel, on semble plus craindre l’abstention que les
adversaires, au nombre de six.
A la tête d’une coalition comprenant son parti, le Rassemblement des Républicains (RDR), mais aussi le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) créé par le "père fondateur" du pays Félix Houphouet-Boigny, M. Ouatarra
s’appuie sur une impressionnante machine de campagne électorale et un bon
bilan économique.
Il n’a cessé de vanter les réalisations de son mandat dont le troisième pont sur la lagune d’Abidjan est le symbole. Achevé en décembre 2014, ce pont
a permis de désengorger une ville invivable aux heures de pointe.
"Notre adversaire s’appelle le taux d’abstention", assure Alphonse Soro, député et responsable de la jeunesse du RDR. "Comment convaincre les gens de voter, c’est ça la problématique".
- ’Arrestations d’opposants’ -
Trois candidats, l’ancien ministre des Affaires étrangères Amara Essy, l’ex-président de l’Assemblée nationale Mamadou Koulibaly et l’ancien Premier
ministre Charles Konan Banny se sont retirés de la course pour "ne pas se rendre complice d’une mascarade électorale", selon M. Essy.
M. Konan Banny, qui a dénoncé des "irrégularités" dans l’organisation du scrutin, a attendu le dernier jour de la campagne électorale pour jeter l’éponge.
Si le pouvoir et des observateurs ont ironisé sur ces boycotts l’attribuant à la peur "de prendre une veste" des opposants, il n’en reste pas moins qu’Amnesty International a appelé la Côte d’Ivoire à "mettre fin aux arrestations arbitraires d’opposants (...) à l’approche de la présidentielle".
"Les récurrentes arrestations et détentions arbitraires d’opposants politiques, selon Amnesty, créent un climat de peur qui compromet l’exercice de la liberté d’expression".
En outre, les adversaires de Ouattara ont exigé la "dissolution" de la CEI qu’ils considèrent favorable au président-candidat, et ont accusé les médias d’Etat d’être au service du président.
Le principal challenger de Ouattara devrait être Pascal Affi N’Guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI), fondé par Laurent Gbagbo. Ce scrutin est très important pour lui alors qu’une partie du FPI boycotte le scrutin par fidélité à Gbagbo.
L’ombre de l’ex-président, qui attend son jugement par la Cour pénale internationale (CPI) dans une cellule à La Haye, plane aussi sur cette élection. En 2010, son refus de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara avait plongé la Côte d’Ivoire dans cinq mois de conflit qui s’étaient soldés par la mort de 3.000 personnes, épilogue sanglant d’une décennie de crise politico-militaire.
Pour éviter les contestations, un dispositif d’authentification biométrique des électeurs sera mis en place pour le scrutin dont les résultats seront
collectés et transmis par voie électronique des bureaux de vote à la commission électorale à Abidjan afin de parer aux critiques de bourrages d’urnes et de fraudes.
Quelque 34.000 soldats, dont 6.000 Casques bleus, assureront la sécurité à travers le pays et une campagne d’affichage demande aux 23 millionsVd’Ivoiriens de respecter le résultat issu des urnes.
Le souvenir de la meurtrière crise post-électorale 2010-2011 a émoussé les ardeurs des uns et des autres. La peur de violences est toujours vivace, et comme le souligne Abdoulaye Kamagate, un habitant d’un quartier populaire
d’Abidjan: "Nous, avant tout, ce qu’on veut c’est la paix".
Les premiers résultats sont attendus en début de semaine.
pgf/ck/jhd/sba/dom
connaître un fort taux d’abstention.
Un peu plus de 6 millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales mais de l’avis de tous, l’abstention risque d’être forte dans les bureaux de vote qui doivent ouvrir à 07H00 (locale et GMT) et fermer à 17H00.
La commission électorale indépendante (CEI) a prorogé de trois jours la date limite de retrait des cartes d’électeurs et le gouvernement a lancé des
campagnes tous azimuts pour inciter les gens à voter. Mais, selon un observateur, "on devrait être loin, très loin des 80% de participation de l’élection de 2010".
Pourtant, une élection apaisée et crédible est jugée fondamentale pour tourner définitivement la page des violences meurtrières qui ont suivi la victoire en 2010 d’Alassane Ouattara sur son prédécesseur Laurent Gbagbo dans
ce pays premier producteur mondial de cacao et poids lourd économique de la sous-région.
"Pour le quinquennat à venir, nous allons renforcer nos institutions afin
de consolider la paix et le vivre-ensemble", a promis Alassane Dramane
Ouattara, 73 ans, qui a terminé sa campagne sur un rassemblement de plusieurs
dizaines de milliers de personnes à Abidjan.
Son camp vise une victoire dès le premier tour, "un coup KO". Dans
l’entourage présidentiel, on semble plus craindre l’abstention que les
adversaires, au nombre de six.
A la tête d’une coalition comprenant son parti, le Rassemblement des Républicains (RDR), mais aussi le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) créé par le "père fondateur" du pays Félix Houphouet-Boigny, M. Ouatarra
s’appuie sur une impressionnante machine de campagne électorale et un bon
bilan économique.
Il n’a cessé de vanter les réalisations de son mandat dont le troisième pont sur la lagune d’Abidjan est le symbole. Achevé en décembre 2014, ce pont
a permis de désengorger une ville invivable aux heures de pointe.
"Notre adversaire s’appelle le taux d’abstention", assure Alphonse Soro, député et responsable de la jeunesse du RDR. "Comment convaincre les gens de voter, c’est ça la problématique".
- ’Arrestations d’opposants’ -
Trois candidats, l’ancien ministre des Affaires étrangères Amara Essy, l’ex-président de l’Assemblée nationale Mamadou Koulibaly et l’ancien Premier
ministre Charles Konan Banny se sont retirés de la course pour "ne pas se rendre complice d’une mascarade électorale", selon M. Essy.
M. Konan Banny, qui a dénoncé des "irrégularités" dans l’organisation du scrutin, a attendu le dernier jour de la campagne électorale pour jeter l’éponge.
Si le pouvoir et des observateurs ont ironisé sur ces boycotts l’attribuant à la peur "de prendre une veste" des opposants, il n’en reste pas moins qu’Amnesty International a appelé la Côte d’Ivoire à "mettre fin aux arrestations arbitraires d’opposants (...) à l’approche de la présidentielle".
"Les récurrentes arrestations et détentions arbitraires d’opposants politiques, selon Amnesty, créent un climat de peur qui compromet l’exercice de la liberté d’expression".
En outre, les adversaires de Ouattara ont exigé la "dissolution" de la CEI qu’ils considèrent favorable au président-candidat, et ont accusé les médias d’Etat d’être au service du président.
Le principal challenger de Ouattara devrait être Pascal Affi N’Guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI), fondé par Laurent Gbagbo. Ce scrutin est très important pour lui alors qu’une partie du FPI boycotte le scrutin par fidélité à Gbagbo.
L’ombre de l’ex-président, qui attend son jugement par la Cour pénale internationale (CPI) dans une cellule à La Haye, plane aussi sur cette élection. En 2010, son refus de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara avait plongé la Côte d’Ivoire dans cinq mois de conflit qui s’étaient soldés par la mort de 3.000 personnes, épilogue sanglant d’une décennie de crise politico-militaire.
Pour éviter les contestations, un dispositif d’authentification biométrique des électeurs sera mis en place pour le scrutin dont les résultats seront
collectés et transmis par voie électronique des bureaux de vote à la commission électorale à Abidjan afin de parer aux critiques de bourrages d’urnes et de fraudes.
Quelque 34.000 soldats, dont 6.000 Casques bleus, assureront la sécurité à travers le pays et une campagne d’affichage demande aux 23 millionsVd’Ivoiriens de respecter le résultat issu des urnes.
Le souvenir de la meurtrière crise post-électorale 2010-2011 a émoussé les ardeurs des uns et des autres. La peur de violences est toujours vivace, et comme le souligne Abdoulaye Kamagate, un habitant d’un quartier populaire
d’Abidjan: "Nous, avant tout, ce qu’on veut c’est la paix".
Les premiers résultats sont attendus en début de semaine.
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