Paul Koffi Koffi, ministre délégué auprès du Président de la République, chargé de la Défense, veut une élection présidentielle apaisée. A 24 heures du 25 octobre 2015, le collaborateur du chef de l’Etat en charge de la Défense, s’est confié à l’Intelligent d’Abidjan. De la sécurisation du scrutin présidentiel, aux primes des militaires, en passant par les velléités de déstabilisation du processus, Paul Koffi Koffi passe tout au peigne fin et met en garde tout contrevenant.
Monsieur le ministre, quelles sont les dispositions que vous avez prises dans le cadre de la sécurisation de l’élection présidentielle ?
Je voudrais remercier l’Intelligent d’Abidjan qui est venu à la source pour prendre les informations, pour ne pas tomber dans la rumeur que certains tentent de faire prospérer. Au nom du Président de la République Alassane Ouattara, je voudrais indiquer que, en ce qui concerne la sécurisation des élections, depuis plusieurs mois, l’ensemble des forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire, à savoir les forces républicaines, la police nationale, la gendarmerie nationale, en appui avec l’ONUCI, ont travaillé sur la conception d’un plan de sécurisation des élections. Le Président de la République à travers le Conseil National de Sécurité (CNS) nous a donc instruits, le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité et nous -même, de pouvoir proposer ce plan. Ce plan a fait l’objet d’un échange entre nous et la CEI afin que nous puissions convenir sur les mesures à prendre. Le Conseil National de Sécurité, à l’occasion de l’une de ses réunions nous a demandé ce travail. Lequel a été fait, validé et testé. C’est pourquoi, il y a quelques semaines, nous étions à Séguéla avec la Représentante Spéciale du Secrétaire Général de l’ONU en Côte d’Ivoire et les Généraux, pour tester le dispositif. Il s’agit des trois étapes de l’élection : la période de campagne électorale, le jour du vote et la période après le vote, c’est-à-dire la publication des résultats. Il y a aussi les acteurs parmi lesquels il y a les candidats, la population elle-même et les partis politiques. S’agissant des acteurs, le Conseil National de Sécurité a décidé que chaque candidat ait au maximum 16 éléments pour sa sécurité. Des éléments qui accompagnent le candidat, ceux qu’on appelle sa garde rapprochée, des éléments qui sont au domicile du candidat, et ceux qui sont dans son Q.G qui l’accompagnent, qui peuvent renforcer la sécurité lors des meetings. Lorsque nous avons l’information des meetings, la police et la gendarmerie sont sur place pour encadrer les meetings, et jusqu’à présent, nous n’avons pas reçu de plainte venant des candidats, ce qui veut dire que le schéma a été non seulement accepté mais il est aussi efficace. Nous espérons que jusqu’à la fin de la campagne, qu’il ne se passe rien de négatif.
Comment se présente de façon détaillée votre dispositif ?
Pour la période électorale, les lieux de meetings sont sécurisés par la police et la gendarmerie lorsque nous en avons la programmation. Les Forces de sécurité accompagnent les convois de transport du matériel électoral avant le vote. A savoir, les urnes, les listings et autres. Nous sécurisons aussi le déplacement des candidats. Ce sont les trois principales tâches des forces de sécurité, avant l’élection. Heureusement, aucun incident ne nous été signalé jusqu’à présent. Ensuite, vient le jour de vote. On note à peu près, 10500 lieux de vote et environ 20000 bureaux de vote. Nous aurons des éléments dans chaque centre de vote, voire même, devant chaque bureau de vote, pour éviter que des personnes s’en prennent au matériel électoral ou aux agents de la CEI. Et c’est pourquoi, nous déployons actuellement, 29 000 hommes. Vous aurez 11500 policiers, 11500 gendarmes et environ 6000 militaires. Il faut y ajouter 5000 éléments de l’ONUCI. Cela fait environ, 34 000 hommes qui seront déployés ces jours-ci. Le premier cercle de sécurité est constitué de policiers et de gendarmes. Ceux-là, seront sur les lieux de vote. Le deuxième cercle, ce sont les militaires. Ils seront en retrait pour intervenir en cas de besoin. Et le dernier cercle est formé par les éléments de l’ONUCI. Ils seront également prêts, pour intervenir en cas de besoin. Le dispositif est en train d’être déployé. Il sera opérationnel le jour du vote, pour rassurer les Ivoiriens pendant le vote, mais aussi empêcher tout trouble et perturbation du scrutin. Juste après le vote, nous aurons à sécuriser le retour du matériel électoral et des résultats vers les sites intermédiaires de la CEI, où ils seront stockés. La période d’attente des résultats est toujours pesante. Cela nécessite des patrouilles. Vient ensuite le jour de la proclamation des résultats. La vigilance des forces de sécurité et de défense sera accrue. Nous devons éviter la situation que nous avons connue en 2010. Certaines personnes, pour manifester leur mécontentement ou contester les résultats, peuvent entreprendre des actions pour troubler l’ordre public ou mettre à mal la sécurité nationale. Les forces de défense et de sécurité seront là pour apporter la réponse républicaine appropriée.
Est-ce une sorte d’appel que vous lancez à d’éventuels fauteurs de trouble?
Evidemment ! C’est l’occasion de dire que, ce dispositif qui est entrain d’être déployé est suffisamment dissuasif. Et que, toute personne qui tentera de perturber le scrutin, que ce soit avant, pendant ou après le vote, trouvera ce dispositif sur son chemin. La police, la gendarmerie et les FRCI, appuyées par l’ONUCI, feront leur travail. Il est vraiment inutile de créer d’autres souffrances au sein de la population ivoirienne qui a déjà trop souffert. Cela ne servira à rien. La Côte d’Ivoire a besoin d’avancer, pour tourner donc la page des conflits armés qui ne font que retarder les pays. Regardez dans le monde, beaucoup de pays sont en crise tout simplement parce que les gens n’acceptent pas ou alors remettent en cause les processus électoraux. Les Ivoiriens sont devenus matures. Ils doivent tourner la page et regarder devant, pour faire avancer le pays. Alors à un jour de l’élection, certains encore projetteraient des actes de vandalisme. Et on ne peut pas tolérer cela.
M. le ministre, y a-t-il des problèmes au niveau de la répartition de l’argent alloué aux militaires ?
Non, il n’y a pas de problème, on n’a pas été saisi qu’il y a un problème, mais je sais que vous êtes curieux de savoir ce qui se passe. C’est très simple. Dans toutes les opérations électorales vous avez la phase électorale elle-même, c’est-à-dire le vote, l’organisation du vote etc… qui est la responsabilité de la CEI, de la sécurisation qui est la responsabilité du gouvernement. Donc, les forces ont l’habitude de le faire. Je vous ai expliqué le dispositif, les militaires sont mis en mission, ils connaissent exactement ce qui leur sera versé, les budgets ont été préparés, les ressources ont été mobilisées, et affectées aux différentes forces et les individus qui seront sur le terrain affectés sur le terrain recevront chacun en ce qui concerne son grade et sa mission les primes qui lui sont réservées. Donc, nous n’avons pas d’autres commentaires à faire, que de dire qu’il n’y aura pas donc d’insuffisances de ressources pour assurer la sécurisation des élections. Je crois que c’est ça tout le monde veut savoir. Les ressources ont été mobilisées par l’Etat et donc il n’y a pas d’inquiétude là-dessus, et d’ailleurs je peux le dire, pour donc faciliter n’est-ce pas, le moral à la troupe, les efforts ont été faits pour que les salaires soient payés avant qu’ils ne se déploient.
Des militaires, selon les documents que nous avons reçus, seraient emprisonnés au ministère de la Défense depuis le 5 octobre parce qu’ils exigeaient leur argent avant de partir en mission .Concrètement de quoi s’agit-il ?
D’abord, il n’y a pas de militaires emprisonnés depuis le 05 octobre. Mais, ce que je peux vous dire, les militaires mis en mission sont payés à l’occasion de leur mission .Je vous ai dit que le processus de déploiement des hommes est en cours. Le 05 octobre, cela fait déjà 03 semaines. Donc, on ne peut pas payer de frais de mission avant la mission proprement dite. Il s’agit de rumeurs.
D’aucuns disent que vos collaborateurs seraient, aujourd’hui, des milliardaires ?
Je n’ai pas connaissance de cela. Ce sont des accusations fallacieuses qu’il ne faut pas corroborer parce qu’elles visent à créer la perturbation au sein de la troupe.
Ils se plaignent également de l’argent qu’on leur doit lorsque le chef de l’Etat se déplace et qu’on leur remet du pain alors qu’il y a de l’argent affecté à cet effet.
Je crois que les gens ne connaissent pas la vie du militaire. Imaginez-vous un instant, un militaire quelque part au front et qui a devant lui un plat avec couverts et qui prend son temps en train de manger autour d’une table. Du coup, il entend des balles siffler. Cet environnement d’être à l’aise assis à table sur un terrain des opérations n’est pas possible. Le principe du repas froid chez le militaire existe et a toujours existé dans toutes les armées du monde, parce que les conditions du terrain l’exigent. Ceux qui veulent venir dans l’armée et qui ne veulent pas manger du repas froid à un moment donné ne sont pas faits pour l’armée. Donc, avoir l’opportunité de manger comme à la maison avec sa femme et ses enfants, n’est pas possible en opération. Dans une situation normale, les militaires prennent le repas soit au Mess, soit à l’ordinaire. Je ne connais pas de mission qui ne soit pas payée à l’occasion des visites d’Etat. C’est d’ailleurs l’occasion d’interpeller les militaires. Il s’agit de rumeurs entretenues par les hommes politiques pour semer le trouble et le doute au sein de la troupe. Nous sommes fiers de nos soldats qui font un travail extraordinaire. Nous venons de très loin, car la situation que nous avons trouvée n’était pas du tout rose. Il a fallu redresser cette situation, comme l’a dit si bien le Président de la République. Donc, l’armée ivoirienne n’est pas exclue de ce redressement national. On ne peut donc pas tout régler par un tour de baguette magique. C’est petit à petit que nous construisons notre armée et cela doit se faire dans la discipline la plus absolue. Nous invitons tous ceux qui veulent nous perturber à réfléchir par deux fois, parce que nous n’allons pas nous laisser distraire par ces rumeurs.
Un appel précis par rapport à l’élection du 25 octobre 2015…
Notre appel va dans un premier temps à l’endroit des hommes politiques. Car les hommes politiques ne doivent pas chercher à perturber la troupe en distillant des fausses rumeurs et surtout en voulant les associer à des actes de déstabilisation. Nous invitons les militaires à se tenir loin du débat politique. Par ailleurs, nous invitons les populations à venir voter massivement le 25 octobre. Leur sécurité sera assurée. Pour ceux qui n’ont pas encore pu retirer leurs cartes d’électeurs, qu’ils ne s’en inquiètent pas. Ils pourront le faire le jour du vote dans la tranquillité dans leur bureau de vote. Nous souhaitons que le taux de participation soit le plus élevé possible. Chaque militaire sera à son poste dans la discipline, pour accomplir sa mission.
Réalisée par Dosso Villard
Monsieur le ministre, quelles sont les dispositions que vous avez prises dans le cadre de la sécurisation de l’élection présidentielle ?
Je voudrais remercier l’Intelligent d’Abidjan qui est venu à la source pour prendre les informations, pour ne pas tomber dans la rumeur que certains tentent de faire prospérer. Au nom du Président de la République Alassane Ouattara, je voudrais indiquer que, en ce qui concerne la sécurisation des élections, depuis plusieurs mois, l’ensemble des forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire, à savoir les forces républicaines, la police nationale, la gendarmerie nationale, en appui avec l’ONUCI, ont travaillé sur la conception d’un plan de sécurisation des élections. Le Président de la République à travers le Conseil National de Sécurité (CNS) nous a donc instruits, le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité et nous -même, de pouvoir proposer ce plan. Ce plan a fait l’objet d’un échange entre nous et la CEI afin que nous puissions convenir sur les mesures à prendre. Le Conseil National de Sécurité, à l’occasion de l’une de ses réunions nous a demandé ce travail. Lequel a été fait, validé et testé. C’est pourquoi, il y a quelques semaines, nous étions à Séguéla avec la Représentante Spéciale du Secrétaire Général de l’ONU en Côte d’Ivoire et les Généraux, pour tester le dispositif. Il s’agit des trois étapes de l’élection : la période de campagne électorale, le jour du vote et la période après le vote, c’est-à-dire la publication des résultats. Il y a aussi les acteurs parmi lesquels il y a les candidats, la population elle-même et les partis politiques. S’agissant des acteurs, le Conseil National de Sécurité a décidé que chaque candidat ait au maximum 16 éléments pour sa sécurité. Des éléments qui accompagnent le candidat, ceux qu’on appelle sa garde rapprochée, des éléments qui sont au domicile du candidat, et ceux qui sont dans son Q.G qui l’accompagnent, qui peuvent renforcer la sécurité lors des meetings. Lorsque nous avons l’information des meetings, la police et la gendarmerie sont sur place pour encadrer les meetings, et jusqu’à présent, nous n’avons pas reçu de plainte venant des candidats, ce qui veut dire que le schéma a été non seulement accepté mais il est aussi efficace. Nous espérons que jusqu’à la fin de la campagne, qu’il ne se passe rien de négatif.
Comment se présente de façon détaillée votre dispositif ?
Pour la période électorale, les lieux de meetings sont sécurisés par la police et la gendarmerie lorsque nous en avons la programmation. Les Forces de sécurité accompagnent les convois de transport du matériel électoral avant le vote. A savoir, les urnes, les listings et autres. Nous sécurisons aussi le déplacement des candidats. Ce sont les trois principales tâches des forces de sécurité, avant l’élection. Heureusement, aucun incident ne nous été signalé jusqu’à présent. Ensuite, vient le jour de vote. On note à peu près, 10500 lieux de vote et environ 20000 bureaux de vote. Nous aurons des éléments dans chaque centre de vote, voire même, devant chaque bureau de vote, pour éviter que des personnes s’en prennent au matériel électoral ou aux agents de la CEI. Et c’est pourquoi, nous déployons actuellement, 29 000 hommes. Vous aurez 11500 policiers, 11500 gendarmes et environ 6000 militaires. Il faut y ajouter 5000 éléments de l’ONUCI. Cela fait environ, 34 000 hommes qui seront déployés ces jours-ci. Le premier cercle de sécurité est constitué de policiers et de gendarmes. Ceux-là, seront sur les lieux de vote. Le deuxième cercle, ce sont les militaires. Ils seront en retrait pour intervenir en cas de besoin. Et le dernier cercle est formé par les éléments de l’ONUCI. Ils seront également prêts, pour intervenir en cas de besoin. Le dispositif est en train d’être déployé. Il sera opérationnel le jour du vote, pour rassurer les Ivoiriens pendant le vote, mais aussi empêcher tout trouble et perturbation du scrutin. Juste après le vote, nous aurons à sécuriser le retour du matériel électoral et des résultats vers les sites intermédiaires de la CEI, où ils seront stockés. La période d’attente des résultats est toujours pesante. Cela nécessite des patrouilles. Vient ensuite le jour de la proclamation des résultats. La vigilance des forces de sécurité et de défense sera accrue. Nous devons éviter la situation que nous avons connue en 2010. Certaines personnes, pour manifester leur mécontentement ou contester les résultats, peuvent entreprendre des actions pour troubler l’ordre public ou mettre à mal la sécurité nationale. Les forces de défense et de sécurité seront là pour apporter la réponse républicaine appropriée.
Est-ce une sorte d’appel que vous lancez à d’éventuels fauteurs de trouble?
Evidemment ! C’est l’occasion de dire que, ce dispositif qui est entrain d’être déployé est suffisamment dissuasif. Et que, toute personne qui tentera de perturber le scrutin, que ce soit avant, pendant ou après le vote, trouvera ce dispositif sur son chemin. La police, la gendarmerie et les FRCI, appuyées par l’ONUCI, feront leur travail. Il est vraiment inutile de créer d’autres souffrances au sein de la population ivoirienne qui a déjà trop souffert. Cela ne servira à rien. La Côte d’Ivoire a besoin d’avancer, pour tourner donc la page des conflits armés qui ne font que retarder les pays. Regardez dans le monde, beaucoup de pays sont en crise tout simplement parce que les gens n’acceptent pas ou alors remettent en cause les processus électoraux. Les Ivoiriens sont devenus matures. Ils doivent tourner la page et regarder devant, pour faire avancer le pays. Alors à un jour de l’élection, certains encore projetteraient des actes de vandalisme. Et on ne peut pas tolérer cela.
M. le ministre, y a-t-il des problèmes au niveau de la répartition de l’argent alloué aux militaires ?
Non, il n’y a pas de problème, on n’a pas été saisi qu’il y a un problème, mais je sais que vous êtes curieux de savoir ce qui se passe. C’est très simple. Dans toutes les opérations électorales vous avez la phase électorale elle-même, c’est-à-dire le vote, l’organisation du vote etc… qui est la responsabilité de la CEI, de la sécurisation qui est la responsabilité du gouvernement. Donc, les forces ont l’habitude de le faire. Je vous ai expliqué le dispositif, les militaires sont mis en mission, ils connaissent exactement ce qui leur sera versé, les budgets ont été préparés, les ressources ont été mobilisées, et affectées aux différentes forces et les individus qui seront sur le terrain affectés sur le terrain recevront chacun en ce qui concerne son grade et sa mission les primes qui lui sont réservées. Donc, nous n’avons pas d’autres commentaires à faire, que de dire qu’il n’y aura pas donc d’insuffisances de ressources pour assurer la sécurisation des élections. Je crois que c’est ça tout le monde veut savoir. Les ressources ont été mobilisées par l’Etat et donc il n’y a pas d’inquiétude là-dessus, et d’ailleurs je peux le dire, pour donc faciliter n’est-ce pas, le moral à la troupe, les efforts ont été faits pour que les salaires soient payés avant qu’ils ne se déploient.
Des militaires, selon les documents que nous avons reçus, seraient emprisonnés au ministère de la Défense depuis le 5 octobre parce qu’ils exigeaient leur argent avant de partir en mission .Concrètement de quoi s’agit-il ?
D’abord, il n’y a pas de militaires emprisonnés depuis le 05 octobre. Mais, ce que je peux vous dire, les militaires mis en mission sont payés à l’occasion de leur mission .Je vous ai dit que le processus de déploiement des hommes est en cours. Le 05 octobre, cela fait déjà 03 semaines. Donc, on ne peut pas payer de frais de mission avant la mission proprement dite. Il s’agit de rumeurs.
D’aucuns disent que vos collaborateurs seraient, aujourd’hui, des milliardaires ?
Je n’ai pas connaissance de cela. Ce sont des accusations fallacieuses qu’il ne faut pas corroborer parce qu’elles visent à créer la perturbation au sein de la troupe.
Ils se plaignent également de l’argent qu’on leur doit lorsque le chef de l’Etat se déplace et qu’on leur remet du pain alors qu’il y a de l’argent affecté à cet effet.
Je crois que les gens ne connaissent pas la vie du militaire. Imaginez-vous un instant, un militaire quelque part au front et qui a devant lui un plat avec couverts et qui prend son temps en train de manger autour d’une table. Du coup, il entend des balles siffler. Cet environnement d’être à l’aise assis à table sur un terrain des opérations n’est pas possible. Le principe du repas froid chez le militaire existe et a toujours existé dans toutes les armées du monde, parce que les conditions du terrain l’exigent. Ceux qui veulent venir dans l’armée et qui ne veulent pas manger du repas froid à un moment donné ne sont pas faits pour l’armée. Donc, avoir l’opportunité de manger comme à la maison avec sa femme et ses enfants, n’est pas possible en opération. Dans une situation normale, les militaires prennent le repas soit au Mess, soit à l’ordinaire. Je ne connais pas de mission qui ne soit pas payée à l’occasion des visites d’Etat. C’est d’ailleurs l’occasion d’interpeller les militaires. Il s’agit de rumeurs entretenues par les hommes politiques pour semer le trouble et le doute au sein de la troupe. Nous sommes fiers de nos soldats qui font un travail extraordinaire. Nous venons de très loin, car la situation que nous avons trouvée n’était pas du tout rose. Il a fallu redresser cette situation, comme l’a dit si bien le Président de la République. Donc, l’armée ivoirienne n’est pas exclue de ce redressement national. On ne peut donc pas tout régler par un tour de baguette magique. C’est petit à petit que nous construisons notre armée et cela doit se faire dans la discipline la plus absolue. Nous invitons tous ceux qui veulent nous perturber à réfléchir par deux fois, parce que nous n’allons pas nous laisser distraire par ces rumeurs.
Un appel précis par rapport à l’élection du 25 octobre 2015…
Notre appel va dans un premier temps à l’endroit des hommes politiques. Car les hommes politiques ne doivent pas chercher à perturber la troupe en distillant des fausses rumeurs et surtout en voulant les associer à des actes de déstabilisation. Nous invitons les militaires à se tenir loin du débat politique. Par ailleurs, nous invitons les populations à venir voter massivement le 25 octobre. Leur sécurité sera assurée. Pour ceux qui n’ont pas encore pu retirer leurs cartes d’électeurs, qu’ils ne s’en inquiètent pas. Ils pourront le faire le jour du vote dans la tranquillité dans leur bureau de vote. Nous souhaitons que le taux de participation soit le plus élevé possible. Chaque militaire sera à son poste dans la discipline, pour accomplir sa mission.
Réalisée par Dosso Villard