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Politique Publié le mercredi 28 octobre 2015 | L’intelligent d’Abidjan

Présidentielle du 25 octobre 2015 : Décryptage de la vérité sortie des urnes et d’un pari gagné par la CEI

© L’intelligent d’Abidjan Par ISSOUF SANOGO
Les horaires de fermeture des bureaux de vote aménagés par la CEI
La Cei a fait son travail et les urnes ont parlé et dévoilé leur vérité, au grand dam des mauvais perdants, et de ceux qui pensent qu'il est encore possible de nos jours de tripatouiller le résultat des élections dans un pays.

La Cei n'a pas voulu se précipiter pour donner des résultats sans les avoir bien vérifiés, ni respecter les procédures. Dans le respect de la loi électorale, le président Youssouf Bakayoko et ses équipes ont travaillé sans répit, et attendaient l'arrivée de l'ensemble des Pv physiques pour procéder à la proclamation des résultats provisoires.
Pendant que ceux qui avait refusé d'accepter leur défaite hier, sont encore là, et s'illustrent à nouveau par leur refus d'accepter l'expression du suffrage des Ivoiriens. Le Fpi-Gagnoa ou Fpi-Sangaré avance des chiffres et des résultats totalement imaginaires qui donnent une idée de la tricherie orchestrée en 2010 par le camp Gbagbo.
Comment des responsables politiques comme Akoun Laurent peuvent-ils se permettre de donner des chiffres imaginaires, et ne pas penser que cela ne peut que conforter la position de ceux qui n'ont pas voulu croire en leur posture de 2010 sur les fraudes?

Que retenir des chiffres
provisoires relatifs au taux de participation ?
Selon donc les chiffres officiels provisoires 60 pour cent des Ivoiriens inscrits sur la liste électorale, soit 3 millions 780 mille électeurs ont voté en 2015 contre 4 millions 689 en 2010. Nous notons une baisse de 20 points (900 mille) qui est attribuable au camp du boycott. Ce camp du boycott est mal fondé à réclamer la totalité des 40 % d'abstention (2 millions 520 mille).

Le principe d'une élection à 100% n'existe pas
D'abord parce que le principe d'une élection à cent pour cent n'existe jamais, et ensuite parce que dans le cas de 2010, qui n'a pas connu une participation à 100 pour cent, personne n'a revendiqué les 20 % d'abstention qui faisaient en volume d'électeurs 1 million 140 mille personnes. Ce sont donc 1 million 140 mille qui n'ont pas voté et qui ont boycotté à leur façon, par leur abstention l'élection-référence de 2010.
Dans le communiqué qu'il a pondu avant même les estimations provisoires officielles, Akoun Laurent a montré comment fonctionne le laboratoire d'intoxication du Fpi, en citant des sources indépendantes inexistantes, et en faisant un comptage surréaliste des suffrages exprimés.

Toujours la fausse note avec Akoun Laurent, Sangaré et Koné Boubakar et l'ex-Lmp
Ainsi donc Akoun Laurent parle d'un peu plus de 700 mille électeurs qui seraient sortis pour voter le dimanche, soit un taux de participation 11%. Qu'est-ce qui n'a donc pas marché en quatre ans pour Ouattara au point de subir un tel désaveu, à en croire les experts en tripatouillage électoral, les amis de Paul Yao Ndré? Comment les cadres de l'ex-Lmp que sont Sangaré, Akoun, et Koné Boubakar ont-ils tenté de faire croire que le parti Rdr ( avant même le Rhdp) est tellement tombé et fini, qu'il n'a même pas fait profiter du pouvoir à ses électeurs, au point même qu'il ne peut mobiliser au moins le même nombre d'électeurs, que Ouattara avait obtenu au premier tour, en 2010?
Pourtant les opposants au candidat Ado affirment tous les jours qu'il y a eu un rattrapage ethnique dans le pays. Si rattrapage ethnique il y a, le minimum pour que les «rattrapés» ne perdent pas leurs privilèges, n'est-il pas de se mobiliser pour voter en vue de maintenir leur mentor et chef au pouvoir ?
Ils l'ont soutenu dans les résultats non contestés du 1er tour en 2010 qui créditent Ouattara de‎ 1,1 million d'électeurs. Ils auraient bénéficié de rattrapage, mais pourquoi le lâcheraient-ils pour rejoindre le camp du peuple du boycott, et mettre ainsi en danger leurs acquis. Ils sont 1,1 million et les pro-Gbagbo radicaux balancent que ce sont seulement 700 mille personnes qui ont voté. Même si Ouattara est le diable incarné, il faut vraiment oser pour donner une telle réalité de la Côte d’Ivoire électorale.

Les chiffres du mal de Yao Ndré parlent quand même
Malgré son rattrapage électoral en faveur ‎de l'ex-Lmp, Paul Yao Ndré accordait quand même 1, 950 million d'électeurs au Rhdp. C'est dire que même lorsqu'il proclame après rattrapage et trucage la victoire du candidat Lmp avec 2 millions de voix environ, Paul Yao Ndré, tout possédé qu'il fut en cet instant, reconnaît que le Rhdp a obtenu presqu'autant de voix que Laurent Gbagbo, qui ne gagne alors qu'avec 50 mille voix d'avance, malgré les ajustements. Même si on peut à la limite, trouver quelques mécontents dans le Rdr, comment Akoun Laurent, Sangaré et les Gbagbo ou rien ont-ils osé nous faire croire que sur les 1 million, 950 mille électeurs de 2010 ayant choisi Ouattara selon Yao Ndré, moins de 800 mille (soit juste 30% environ) sont sortis pour aller au vote.

Un rêve d'insurrection et même de coup d'État
Avec de telles données manifestement surréalistes, le camp du boycott et de l'abstention se donne les moyens d'inciter à l'insurrection, à travers la technique d'intoxication et de manipulation des masses. Une technique et une stratégie pour pousser à la révolte, à l'insurrection et au coup d'État. Faire croire que le Rhdp est ultra minoritaire et inciter à l'insurrection pour éviter que des personnes prétendument minoritaires continuent de diriger le peuple de Côte d’Ivoire.
La réalité est que les peuples et les forces vives ( forces sociales, politiques, économiques, culturelles, sportives et religieuses) d'un pays, notamment de la Côte d’Ivoire, savent prendre en main leur destin, et n'ont pas besoin de guide pour exprimer leur ras le bol, quand ils sentent une imposture avérée.
Le jour où le peuple de Côte d’Ivoire en aura marre, et sentira qu'il est gouverné par une équipe illégitime, il n'attendra pas le mot d'ordre de Sangaré, d'Akoun et de Koné Boubakar pour prendre ses responsabilités et se faire entendre.

Le pays Akyés et une partie l'Ouest disent non à Gbagbo et choisissent Affi
En attendant, des populations qui étaient manipulées et prises en otage ont décidé de se libérer, et de sortir de l'hypocrisie. En pays Attié par exemple avec un taux de participation frôlant les 50 pour cent, les populations du Ketin ont dit non à l'appel au boycott lancé au nom de Gbagbo. L'abstention n'a pas été grandement au rendez-vous, et cela a permis au candidat Affi N'Guessan de réaliser dans la région de la Mé, sans doute ses meilleures scores. Des scores qui constituent un électorat à lui, et non un électorat par procuration. Peu importe ce qu'on dira, il pèse et contrairement à ce qui se dit, il n'est pas encore mort politiquement.

Dans des communes d'Abidjan, quelques militants Pdci adoubent Kkb
Pour sa part, au niveau de certaines communes d'Abidjan, le candidat Kouadio Konan Bertin a pu bénéficier des voix de quelques militants Pdci et même du Cojep, qui ont voté pour lui. Ils ont défié à leur façon le Pdci. Lui aussi, il compte et n'a pas à rougir dans une élection où il est parti sans appareil politique, ni aucun soutien ouvert des barons du Pdci. Bien entendu, les autres candidats n'ont pas démérité.
Plusieurs faits accréditent la transparence du scrutin. La manipulation des résultats électoraux comme le prétendent le Fpi et les candidats qui se sont retirés, de nos jours n'est plus possible. Les adeptes du boycott ont fait leur choix en pensant que l'élection du dimanche n'aurait pas lieu, ou peut-être en pensant qu'il y aurait une autre élection avant 5 ans, après un deuxième tour dans la rue, qu'ils auraient gagnée pour imposer la transition, en vue de «vraies» élections.
Il est certes impossible de dire jamais, et de croire que l'imprévu peut toujours arriver, mais l'élection qui a eu lieu le dimanche 25 octobre 2015, est une élection qui s'imposera à tous, à ceux qui ont voté , comme à ceux qui n'ont pas voté, à ceux qui reconnaîtront les résultats, tout comme à ceux qui le jetteront comme Akoun Laurent, Sangaré Aboudramane et Koné Boubakar, pendant 5 ans en principe. Pour le reste, chacun avisera et prendra acte.
En attendant 2020, l'on peut déjà réfléchir à la meilleure formule en vue d'organiser une élection, qui évitera de poster une ou deux personnes loin des 20000 bureaux de votes, pour fabriquer des résultats comme le fait le camp du boycott, un peu à l'image des opposants Guinéens, encore que ceux-ci ont l'excuse d'avoir participé au processus.

Des caméras dans les bureaux de vote ?
Ainsi en 2020 par exemple, en plus des tablettes pour les données biométriques, il faudra peut-être militer pour mettre des caméras dans tous les bureaux de vote, en vue de retransmettre en direct le déroulement des opérations de vote, sans que cela ne viole le secret du scrutin.
Il faudra bien entendu un large débat, et ensuite encadrer cela par la loi pour éviter des abus et des dérapages. C'est peut-être le seul gage de transparence et le meilleur moyen de faire accepter enfin par tout le monde, les résultats des élections en Côte d'Ivoire.
En football malgré le direct et le public qui est présent, il y'a aussi désormais des caméras pour régler les litiges et d'éventuelles erreurs d'arbitrage.
Alors pourquoi pas des caméras chez nous pour des élections définitivement sans «gnaga», sans palabres. Des élections vraiment fair-play.

Les caméras numériques peuvent coûter moins chères si elles sont commandées en grand nombre, et peuvent être couplées aux tablettes numériques.
Après les élections, elles serviront à la lutte contre l'insécurité, et devraient être bien entretenues, pour les élections suivantes, même pour les élections locales. Ces caméras pourraient aussi par exemple réduire le coût de la prise en charge des représentants de chaque candidat par bureau de vote. Débat à faire comme celui de la modification de la Constitution, et du parrainage par les électeurs, à imposer aux éventuels candidats à la présidence de la République.
Charles Kouassi.
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