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Politique Publié le vendredi 30 octobre 2015 | L’intelligent d’Abidjan

Essy, Koulibaly et Banny ont-ils eu peur pour rien ? Les dessous des résultats proclamés à l’unanimité des membres de la CEI

© L’intelligent d’Abidjan Par ISSOUF SANOGO
Charles Konan Banny et Essy Amara officiellement candidats à la présidentielle
Pari gagné pour tous et par tous. Youssouf Bakayoko voulait aider les Ivoiriens à effacer et à oublier le traumatisme de 2010 et même celui de 2000. Le défi a été relevé malgré l’impatience et malgré la peur des uns et des autres. Il avait un rêve : avoir à ses côtés tous ses collaborateurs au moment de la proclamation des résultats. Ainsi, tous les membres de la commission centrale de la Cei, étaient-ils assis malgré l’heure tardive pendant que le président proclamait les résultats. Personne n’a émis aucun son discordant. Le mode opératoire a pu paraître long aux yeux de certains qui réclamaient vite les résultats, mais le temps mis et la procédure utilisée étaient le prix de la transparence. Il fallait donner des résultats qui devraient convaincre de la sincérité et de la crédibilité du processus, et qui devaient aussi démontrer que les candidats qui se sont retirés, ont peut être eu tort d’avoir douté et d’avoir cru, après ce qui s’est passé en 2000 contre Gueï et en 2010 contre Laurent Gbagbo, qu’il est encore possible de confisquer le suffrage du peuple.

2000, 2010 et 2015
En 2000 feu Gueï était allé aux urnes sûr de lui, mais il n’a pas gagné. Le peuple, à l’appel de Laurent Gbagbo ne s’est pas laissé voler sa victoire dès le premier tour. En 2010, ayant mis en place un processus de contrôle et de transparence, Laurent Gbagbo est allé à l’élection dans la sérénité et la confiance. Vainqueur du premier tour, il a perdu au second tour, et le peuple s’est battu pour que sa victoire ne lui soit pas volée. Tout porte à croire, que ce peuple de Côte d’Ivoire qui sait dire non à la vraie forfaiture et à l’imposture qu’il décèle, n’aurait attendu aucun appel d’acteurs politiques pour faire exercer sa volonté générale, si le Président Ouattara n’avait pas gagné dimanche dernier.
Les ‘’Gbagbo ou rien’’ peuvent demeurer dans le déni de la défaite de 2010, et continuer de réclamer la victoire, mais il paraît bien difficile pour des acteurs politiques qui ont travaillé à légitimer un système jamais accepté par les radicaux du Fpi, de mettre en doute la crédibilité d’un processus électoral qui n’avait jamais fait l’objet de sa défaillance depuis Avril 2011.
Finalement les vrais chiffres ont été donnés, loin de l’intoxication et de la manipulation des radicaux du boycott, qui ont osé prétendre que seulement 700 mille Ivoiriens ont voté le dimanche, portés qu’ils étaient par leur aveuglement contre le candidat Ouattara et leur mépris contre tous les autres candidats républicains.
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Une majorité de 52,86% d’Ivoiriens choisit les urnes contre la rue, la violence politique et l’insurrection ‎
Il en ressort qu’il y a une majorité de 52,86% d’Ivoiriens et d’Ivoiriennes qui dans l’ensemble se sont rendus aux urnes aussi bien en Côte d’Ivoire, que dans les bureaux de vote à l’étranger. Les tendances de vote à l’étranger, notamment en France et aux Usa, où la transparence du scrutin ne peut être contestée, constituent un indice supplémentaire de la sincérité du scrutin. Selon les chiffres de la Cei, 3 millions trois cent mille Ivoiriens ont choisi de tourner le dos à la violence politique, à la loi de la rue, à l’insurrection que d’autres leur proposent. Ils ont fait le choix des urnes et de la démocratie apaisée. Une démocratie à parfaire, comme l’a recommandé Pascal Affi, hier.

Le camp du boycott et de
l’abstention pèse 29 % ‎‎
Comparé au taux de participation de l’élection "référence" de 2010 ( une référence qui désormais est remplacée par l’élection de 2015 ) qui était de 81%, au second tour, le taux de participation obtenu dimanche permet de dire que le camp du boycott pèse 29% dans la mesure où il est établi qu’aucune élection ne pouvant faire un taux de participation de 100%, il reste impossible de déterminer que tous ceux qui n’ont pas voté dimanche, sont dans une logique de boycott et de protestation, pouvant être récupérée. En 2010, 20% d’Ivoiriens n’ont pas voté lors des deux tours, et personne n’a revendiqué cela. Ce taux de vingt pour cent doit être maintenu pour connaître le vrai poids des adversaires de l’élection de dimanche dernier. Ainsi même s’il n’y avait pas eu de boycott il aurait bien été difficile de dépasser de loin le taux de 81% au second tour de 2010 et atteindre 100%. De sorte qu’il n’est pas possible d’attribuer 48% à l’abstention.
Vous avez dit score soviétique ? Et pourtant seulement 135.065 votants de plus ont voté Ado par rapport à 2010 ‎
Quelques esprits tentent de réduire la portée et l’impact de la victoire du Rhdp, en mettant en avant le score de 83, 66% qui serait soviétique ou coréen. Ils s’en tiennent au score, et oublient la réalité que cela reflète 2 millions 680 mille voix. Ce qui signifie que le chef de l’État a relevé simplement le défi de mobiliser le même nombre d’électeurs qui l’avaient choisi en 2010. Le score dit soviétique, ou même nord-coréen de façon ironique n’a même pas atteint 3 millions d’électeurs, pour ne pas dire n’a pas dépassé. Il y a eu seulement 135.065 votants de plus pour Ouattara par rapport à 2010.

‎‎La commune d’Abobo offre le plus grand nombre de votants au candidat Rhdp‎
Pendant ce temps, Abobo, au-delà des taux de participation qui frôlent 100% çà et là dans d’autres régions, et du fait que moins de 50% des électeurs ont pu voter pour des raisons diverses (boycott, ouverture tardive des plus grands centres de vote, mécontente pro-Ouattara et de militants Rhdp....) , détient la palme de la zone ayant donné le plus de voix au candidat d’unique du Rhdp.

Cap désormais sur les résultats définitifs, la prestation de serment, le prochain gouvernement et les législatives
Nous l’avons déjà dit et redit : le Rhdp a préparé pendant longtemps cette élection tandis que l’opposition a hésité longtemps entre boycott, participation et insurrection à la Burkinabé. Kkb et Affi qui sont allés jusqu’au bout et sont 2ème et 3ème, semblent être avec bien entendu Henriette Lagou, Kks, et les autres candidats, des postulants qui ont cru en l’affaire et qui étaient déterminés. Essy Amara et Banny ont longtemps hésité, tandis que le Fpi n’a jamais voulu rien faire avec Ouattara. Les ‘’Gbagbo ou rien’’, ont préféré brûler Affi N’Guessan et le vouer aux gémonies. Ils ont fait le choix du dialogue avec Ouattara, via la Cnc contre le dialogue par le biais d’Affi N’Guessan. Aujourd’hui, ils peuvent tout dire, et même rire des résultats d’Affi, mais ceux-ci indiquent une réalité à prendre en compte : 300 mille électeurs et un bastion, ce n’est pas rien. Sans oublier que le Kettin peut de plus en plus s’ouvrir à Affi. En dehors de Laurent Gbagbo, Affi est le seul qui s’est frotté au suffrage universel national dans le FPI et le camp LMP-Gbagbo. À sa façon, il répète l’histoire et rappelle le Gbagbo de 90 qui était parti à un scrutin qui ne peut (toute proportion gardée par rapport à l’époque), être considéré comme étant plus transparent que celui du dimanche 25 octobre 2015.
L’élection présidentielle est désormais derrière nous. Il faudra à présent préparer les législatives et les municipales. La démocratie ivoirienne se construit. Elle ne peut se parfaire, si les uns demeurent dans la logique du boycott. C’est la volonté de participer, ou même la simple participation qui crée les conditions de la transparence. Les conditions de la transparence ne précédent pas toujours.

Deux semaines de repos et de réflexion loin de tout
L’échéance des législatives qui doit tenir compte de l’agenda des réformes du Président Ouattara avec le référendum qu’il envisage, pourrait être lancée dans la dynamique de la présidentielle d’ici Décembre, ou en mars 2016, selon les plus optimistes. La prestation de serment du chef de l’État devant le Conseil constitutionnel est prévue le mardi prochain. Le Président Ouattara ne compte pas organiser une grande cérémonie d’investiture comme celle du 21 Mai 2011 à Yamoussoukro. Un conseil des ministres est prévu le mercredi au lendemain de la prestation de serment. Le gouvernement prendra ensuite deux semaines de congés, qui serait une période au cours de laquelle, le chef de l’État pourrait se tenir, loin des uns et des autres pour réfléchir aux premières mesures à prendre dans le cadre de son deuxième mandat. Dans une interview accordée au cours de la campagne, Alassane Ouattara avait indiqué que l’équipe serait rajeunie, verrait plus de femmes sans toutefois de grands bouleversements.
Afin de mieux s’accorder sur tout cela, Alassane Ouattara, à la suite de l’entretien avec le président Bédié, a eu une séance de travail avec le Premier ministre. Il a, également à la suite de la proclamation des résultats provisoires, accordé ses premières interviews avec les médias.

Charles Kouassi
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