Il s’appelle Abdoulaye Diarassouba à l’état civil. Son nom d’artiste est Aboudia. Jeune artiste-peintre ivoirien, Aboudia est grand par ses œuvres. Il expose dans les grandes capitales mondiales. Notamment à New-York, Paris, Berlin, Londres et autres. Il peint les thèmes relatifs aux enfants de la rue dont il se réclame. Cet artiste au sens propre du terme s’est ouvert à nous. Notre entretien-découverte.
Que représente l’art pour vous ?
Pour moi, l’art est en moi. L’art, c’est moi. Je fais comme le docteur qui se lève chaque matin pour aller à son bureau. Mais moi, c’est à mon atelier que je me rends. L’art représente ma vie. C’est tout ce que je sais faire dans ma vie.
Quand avez-vous commencez l’art?
C’est depuis l’école primaire que j’ai commencé. Mais, c’est en grandissant, c'est-à-dire au collège que j’ai compris que j’avais cette capacité, ce don de pouvoir faire des tableaux.
Qui vous a formé ?
J’ai été formé dans des écoles. D’abord au Conservatoire régional des arts et métiers d’Abengourou puis au Centre technique des arts appliqués de Bingerville et à l’ISAAC (NDLR : Institut supérieur des arts et de l’action culturelle) de Cocody. En ce moment, je suis aux Beaux arts de Marseille.
Quels sont les messages véhiculés à travers vos tableaux ?
Dans mes tableaux, les messages portent constamment sur les enfants de la rue, la formation, l’éducation, la drogue, la sexualité. Je peins tout ce qui est assez négatif. Quand on laisse les enfants dans la rue, j’essaie de traiter cela. Est-ce les enfants qui vont dans les rues ? Est-ce les parents qui laissent leurs enfants aller dans les rues ? Ce sont ces questions que je me pose. Je veux montrer un peu ce que ces enfants-là vivent dans la rue.
Pensez-vous que ce message passe à travers vos tableaux ?
Oui ! Je pense que mon message passe à travers mes tableaux parce qu’il y a de bonnes volontés qui ont accepté d’aider et soutenir ces enfants. Notamment les personnes qui ont déjà vu mes tableaux.
Où exposez-vous généralement ?
J’expose à travers le monde entier, notamment à New York, Londres, Danemark, Paris, et aussi en Côte d’Ivoire.
Quel est le regard des Occidentaux sur vos tableaux ?
Ils sont contents. Ils adorent ce que j’ai fait. Ils ne voient pas mes tableaux comme ceux d’un Africain mais ceux d’un art dans sa qualité universelle qui fouette leur orgueil. À chaque fois que les Occidentaux voient mes œuvres, ils disent « whoaah ». C'est-à-dire que quelque part, il y a quelque chose qui les touche.
Quels conseils les critiques d’art vous ont-ils souvent donnés ?
Ils portent sur mes œuvres des critiques positives.
Votre regard sur la peinture ivoirienne…
En Côte d’Ivoire, on a eu de grands maîtres qui travaillent bien. La jeune génération essaie de suivre les aînés. Il y a beaucoup de recherches. Moi-même, j’essaie d’aider les jeunes qui sortent des beaux arts. On organise des manifestations telles que le ‘’Streets art’’ qui est un concours où on récupère les tableaux des jeunes. Ces tableaux sont emmenés à Londres où ils sont exposés et vendus. Cet argent est reversé aux différents jeunes qui ont participé au concours.
Avez-vous une galerie en Côte d’Ivoire ?
Je n’ai pas de galerie parce qu’il faut faire la part des choses. Je suis peintre et je reste dans ma démarche de peintre. Les galeries font leur boulot.
Peut-on vous définir comme le Pablo Picasso ivoirien ?
Je ne dirai pas comme le Pablo Picasso ivoirien. Je me définis comme l’artiste Aboudia, le peintre ‘’Nouchi’’(NDLR, en Malinké enfant de la rue). Je suis le peintre de la jeunesse qui essaie de s’en sortir.
Comment se passe votre formation à Marseille ?
Tout se passe bien. Mais, on se rend compte que ce sont deux mondes différents. Ici, on a beaucoup à faire dans les écoles. Là-bas, c’est libre cours à la création.
Qu’est-ce que vous préparez là-bas ?
Je suis en année d’échange. Dans la vie, il faut toujours aller vers les autres pour voir ce qu’ils font. Cela permet de se parfaire soi-même. L’année d’échange consiste donc à se frotter à d’autres étudiants et d’essayer d’apprendre avec eux ; et peut-être leur apprendre aussi quelque chose.
Comment voyez-vous votre niveau par rapport aux étudiants de Marseille ?
Moi, je peux dire que chacun a son niveau. Je ne fais pas de comparaison. On parle de talent en art et en même temps, chacun a son talent. On est au même niveau, on s’entraide.
Quelle est la plus grande exposition qui vous a marqué dans votre carrière d’artiste ?
C’est celle que je n’ai pas encore faite.
De tous vos tableaux lequel vous a marqué ?
C’est celui que je n’ai pas encore peint. Parce qu’au fur et à mesure qu’on peint, on se rend compte qu’il y a des tableaux qui sont meilleurs que d’autres.
D’où tirez-vous votre inspiration ?
Je tire mon inspiration dans la rue et les graffitis sur les murs. Je tire également mon inspiration en bavardant avec des gens. L’inspiration est partout.
À quand votre prochaine exposition en Côte d’Ivoire ?
L’exposition est prévue pour bientôt.
Combien de tableaux avez-vous sous la main ?
Je ne sais plus trop. J’en ai beaucoup sous la main. L’art, ce n’est pas comme si on vendait des aubergines au marché. Il ne faut pas produire pour produire. Il faut produire parce qu’on a envie de dire quelque chose.
Quelles sont les couleurs qui dominent vos tableaux ?
Ce sont le noir et le bleu, mais je dirais même qu’il y a un peu de tout. Le noir représente le quotidien des enfants qui vivent dans la rue, qui sont confrontés aux questions de banditisme, de drogue, de vol et autres.
En tant qu’artiste-peintre international, quels sont vos rapports avec les enfants de la rue ?
Mes rapports avec ces enfants sont positifs. Chaque fois que je reviens au pays, je suis avec eux. On s’entraide. J’essaie de les aider tant bien que mal avec mes maigres moyens.
Les rumeurs disent que vous êtes dans le show biz, dans la musique. Qu’en est-il exactement ?
Oui ! Je l’avoue. J’ai sorti un maxi single sur les enfants de la rue. Je suis en train de produire une artiste. Dans ce secteur, je me consacre beaucoup plus à la production des artistes.
Quel est votre cri du cœur ?
Ce que j’ai à dire, c’est que si tout le monde devait être pauvre qu’il soit pauvre, si tout le monde doit être riche qu’il soit riche. Je n’aime pas les complexes de supériorité. Si je pouvais aider tout le monde, j’allais le faire.
Peut-on vous définir comme un peintre riche ?
Oui ! Riche dans la mesure où la richesse n’est pas forcément le matériel. La richesse, c’est quand on a ce côté positif dans la tête ou on ne cherche pas à faire du mal à quelqu'un. La richesse, ce n’est pas avoir des millions et que personne ne puisse en profiter. La richesse, c’est quand tu peux avoir 100 Francs et les partager avec tout le monde.
Interview réalisée par M. Ouattara, Coll : SM
Que représente l’art pour vous ?
Pour moi, l’art est en moi. L’art, c’est moi. Je fais comme le docteur qui se lève chaque matin pour aller à son bureau. Mais moi, c’est à mon atelier que je me rends. L’art représente ma vie. C’est tout ce que je sais faire dans ma vie.
Quand avez-vous commencez l’art?
C’est depuis l’école primaire que j’ai commencé. Mais, c’est en grandissant, c'est-à-dire au collège que j’ai compris que j’avais cette capacité, ce don de pouvoir faire des tableaux.
Qui vous a formé ?
J’ai été formé dans des écoles. D’abord au Conservatoire régional des arts et métiers d’Abengourou puis au Centre technique des arts appliqués de Bingerville et à l’ISAAC (NDLR : Institut supérieur des arts et de l’action culturelle) de Cocody. En ce moment, je suis aux Beaux arts de Marseille.
Quels sont les messages véhiculés à travers vos tableaux ?
Dans mes tableaux, les messages portent constamment sur les enfants de la rue, la formation, l’éducation, la drogue, la sexualité. Je peins tout ce qui est assez négatif. Quand on laisse les enfants dans la rue, j’essaie de traiter cela. Est-ce les enfants qui vont dans les rues ? Est-ce les parents qui laissent leurs enfants aller dans les rues ? Ce sont ces questions que je me pose. Je veux montrer un peu ce que ces enfants-là vivent dans la rue.
Pensez-vous que ce message passe à travers vos tableaux ?
Oui ! Je pense que mon message passe à travers mes tableaux parce qu’il y a de bonnes volontés qui ont accepté d’aider et soutenir ces enfants. Notamment les personnes qui ont déjà vu mes tableaux.
Où exposez-vous généralement ?
J’expose à travers le monde entier, notamment à New York, Londres, Danemark, Paris, et aussi en Côte d’Ivoire.
Quel est le regard des Occidentaux sur vos tableaux ?
Ils sont contents. Ils adorent ce que j’ai fait. Ils ne voient pas mes tableaux comme ceux d’un Africain mais ceux d’un art dans sa qualité universelle qui fouette leur orgueil. À chaque fois que les Occidentaux voient mes œuvres, ils disent « whoaah ». C'est-à-dire que quelque part, il y a quelque chose qui les touche.
Quels conseils les critiques d’art vous ont-ils souvent donnés ?
Ils portent sur mes œuvres des critiques positives.
Votre regard sur la peinture ivoirienne…
En Côte d’Ivoire, on a eu de grands maîtres qui travaillent bien. La jeune génération essaie de suivre les aînés. Il y a beaucoup de recherches. Moi-même, j’essaie d’aider les jeunes qui sortent des beaux arts. On organise des manifestations telles que le ‘’Streets art’’ qui est un concours où on récupère les tableaux des jeunes. Ces tableaux sont emmenés à Londres où ils sont exposés et vendus. Cet argent est reversé aux différents jeunes qui ont participé au concours.
Avez-vous une galerie en Côte d’Ivoire ?
Je n’ai pas de galerie parce qu’il faut faire la part des choses. Je suis peintre et je reste dans ma démarche de peintre. Les galeries font leur boulot.
Peut-on vous définir comme le Pablo Picasso ivoirien ?
Je ne dirai pas comme le Pablo Picasso ivoirien. Je me définis comme l’artiste Aboudia, le peintre ‘’Nouchi’’(NDLR, en Malinké enfant de la rue). Je suis le peintre de la jeunesse qui essaie de s’en sortir.
Comment se passe votre formation à Marseille ?
Tout se passe bien. Mais, on se rend compte que ce sont deux mondes différents. Ici, on a beaucoup à faire dans les écoles. Là-bas, c’est libre cours à la création.
Qu’est-ce que vous préparez là-bas ?
Je suis en année d’échange. Dans la vie, il faut toujours aller vers les autres pour voir ce qu’ils font. Cela permet de se parfaire soi-même. L’année d’échange consiste donc à se frotter à d’autres étudiants et d’essayer d’apprendre avec eux ; et peut-être leur apprendre aussi quelque chose.
Comment voyez-vous votre niveau par rapport aux étudiants de Marseille ?
Moi, je peux dire que chacun a son niveau. Je ne fais pas de comparaison. On parle de talent en art et en même temps, chacun a son talent. On est au même niveau, on s’entraide.
Quelle est la plus grande exposition qui vous a marqué dans votre carrière d’artiste ?
C’est celle que je n’ai pas encore faite.
De tous vos tableaux lequel vous a marqué ?
C’est celui que je n’ai pas encore peint. Parce qu’au fur et à mesure qu’on peint, on se rend compte qu’il y a des tableaux qui sont meilleurs que d’autres.
D’où tirez-vous votre inspiration ?
Je tire mon inspiration dans la rue et les graffitis sur les murs. Je tire également mon inspiration en bavardant avec des gens. L’inspiration est partout.
À quand votre prochaine exposition en Côte d’Ivoire ?
L’exposition est prévue pour bientôt.
Combien de tableaux avez-vous sous la main ?
Je ne sais plus trop. J’en ai beaucoup sous la main. L’art, ce n’est pas comme si on vendait des aubergines au marché. Il ne faut pas produire pour produire. Il faut produire parce qu’on a envie de dire quelque chose.
Quelles sont les couleurs qui dominent vos tableaux ?
Ce sont le noir et le bleu, mais je dirais même qu’il y a un peu de tout. Le noir représente le quotidien des enfants qui vivent dans la rue, qui sont confrontés aux questions de banditisme, de drogue, de vol et autres.
En tant qu’artiste-peintre international, quels sont vos rapports avec les enfants de la rue ?
Mes rapports avec ces enfants sont positifs. Chaque fois que je reviens au pays, je suis avec eux. On s’entraide. J’essaie de les aider tant bien que mal avec mes maigres moyens.
Les rumeurs disent que vous êtes dans le show biz, dans la musique. Qu’en est-il exactement ?
Oui ! Je l’avoue. J’ai sorti un maxi single sur les enfants de la rue. Je suis en train de produire une artiste. Dans ce secteur, je me consacre beaucoup plus à la production des artistes.
Quel est votre cri du cœur ?
Ce que j’ai à dire, c’est que si tout le monde devait être pauvre qu’il soit pauvre, si tout le monde doit être riche qu’il soit riche. Je n’aime pas les complexes de supériorité. Si je pouvais aider tout le monde, j’allais le faire.
Peut-on vous définir comme un peintre riche ?
Oui ! Riche dans la mesure où la richesse n’est pas forcément le matériel. La richesse, c’est quand on a ce côté positif dans la tête ou on ne cherche pas à faire du mal à quelqu'un. La richesse, ce n’est pas avoir des millions et que personne ne puisse en profiter. La richesse, c’est quand tu peux avoir 100 Francs et les partager avec tout le monde.
Interview réalisée par M. Ouattara, Coll : SM