En se faisant réélire à la présidentielle du 25 octobre 2015, Alassane Ouattara a, en réalité, confirmé ce qui apparaît désormais comme une évidence. Que ce soit en Afrique ou sous d’autres cieux, les exemples de chefs d’Etat qui ont passé avec succès le test de la réélection après un premier mandat, foisonnent.
Candidat à sa propre succession lors de la présidentielle du 25 octobre dernier, Alassane Ouattara a réussi, sans coup férir, à se faire réélire. À y voir de près, sa réélection n’est pas totalement extraordinaire si notamment l’on s’en tient aux exemples de nombreux chefs d’Etat déjà en exercice, soit par élection, soit par empêchement de l'élu précédent, à qui il a emboîté le pas dans ce même cas de figure. Henri Konan Bédié, le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), qui a soutenu Ouattara à la fois au second tour de la présidentielle de 2010 et pour sa réélection en 2015, est le premier à l’attester. À la mort du premier Président de la Côte d’Ivoire Houphouët-Boigny en 1993, il est le chef du parlement ivoirien. Ce poste lui vaut d’assurer l’intérim de la Présidence de la République de 1993 à 1995. À l’élection présidentielle organisée à la fin de son intérim en 1995, Bédié se fait réélire avec 96,44 % des suffrages. Il avait comme seul adversaire Francis Wodié, alors président du Parti ivoirien des travailleurs (Pit), tous les autres candidats dont Alassane Ouattara du Rassemblement des républicains (Rdr) et Laurent Gbagbo du Front populaire ivoirien (Fpi), ayant boycotté l'élection en raison d’un nouveau code électoral controversé. Bédié a été certes élu et non réélu, mais toujours est- il qu'il était chef de l'Etat sortant ou en exercice, et a bénéficié d'une sorte de prime au sortant. Une prime dont en sport, de plus en plus comparé à la politique, bénéficient plus souvent aussi les tenants du titre ou champions sortants.
Plusieurs chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest, espace sous-régional auquel appartient d’ailleurs la Côte d’Ivoire, ont également tenu le pari de se faire réélire pour un second mandat. C’est le cas de Thomas Yayi Boni, le président du Bénin. Pour son premier mandat, il remporte d’abord le second tour de l’élection présidentielle du 19 mars 2006 avec 74,51% face à Adrien Houngbédji. Puis, cinq ans plus tard, Boni Yayi est réélu en obtenant 53,14 % des voix dès le premier tour de la présidentielle du 13 mars 2011. En 2000, Abdoulaye Wade qui se présentait pour la première fois à une élection présidentielle au Sénégal la remporte avec 58,1% au second tour contre Abdou Diouf. Lors de l'élection présidentielle du 25 février 2007, Wade est réélu, dès le premier tour, face à quatorze candidats, avec 55,79 % des voix. Au Ghana, élu pour son premier mandat en 2000, John Kufuor est réélu le 7 décembre 2004 avec 54 % des voix face, entre autres, au candidat du Congrès national démocratique (Ndc), John Atta Mills. L’élection d’Amadou Toumani Touré (dit ATT) le 12 mai 2002 avec 64,35 % des voix au second tour, lui permet d’exercer son premier mandat en tant que Président de la République du Mali. A la présidentielle du 29 avril 2007, ATT rempile et obtient 71,20 % des votes pour sa réélection dès le premier tour. Au Nigéria, pour combler la vacance de pouvoir consécutive à une hospitalisation de trois mois du Président Umaru Yar'Adua, Goodluck Jonathan, colistier du président nigérian lors de la présidentielle du 30 mai 2007 et son vice-président naturel, accepte d'être investi président par intérim le 9 février 2010, sous la pression des gouverneurs et d'un vote du Sénat. Le 16 avril 2011, Goodluck Jonathan se fait réélire à l'élection présidentielle dès le premier tour avec 57 % des voix contre 31 % à Muhammadu Buhari18, remportant 22 États sur 36. Avant d'être battu 4 ans plus tard, il avait été réélu 4 ans plus, après une vice présidence et un intérim dont il avait d'ailleurs hérité par le suffrage universel.
Plus loin de l’Afrique, aux Etats-Unis, Barack Obama remporte sa première élection présidentielle le 4 novembre 2008, avec plus de 9 millions de voix d'avance sur son adversaire John McCain, et un taux de participation record de 63 % des électeurs inscrits.
En dépit de tous ces exemples qui montrent que Bédié n’a pas pas eu tort de soutenir le président ivoirienne ivoirien sortant , il existe des exemples de chefs d’Etat, candidats à leur succession, qui ont échoué à se faire réélire, par manque de large soutien et coalition.
Sarkozy, Bush , Nicephore Soglo ..., ces exceptions qui confirment une règle
Nicolas Sarkozy et Georges Bush, respectivement anciens chef de l’Etat français et américain, sont deux exemples parmi tant d’autres qui n’ont pas réussi rééditer l’exploit de se faire reconduire à la tête de leur pays après un premier mandat. Après s’être fait élire le 16 mai 2007 en tant que 23e Président de la France, Sarkozy s’est fait battre à la présidentielle de 15 mai 2012 par François Hollande. Quant à Georges Bush, il devient le 41e Président des USA, avant de se faire écarter par Bill Clinton en 1992, qui fera deux mandats comme Mitterand et Chirac en France, comme Kerekou II au Benin. Depuis donc l'avènement en Afrique du vent de démocratie des années 1990, cette prime au sortant ( qu'il ait été élu ou intérimaire comme Goodluck Jonathan ou Jhon Dramani ) fait partie d'une règle établie sur le continent. Sauf à avoir pratiqué une gouvernance totalement désastreuse. Vu sous cet angle le réélection du chef de l'Etat Alassane Ouattara est davantage comprise, outre les autres grilles de lecture déjà développées par les uns et les autres.
Charles KouaSsi et Alex A
Candidat à sa propre succession lors de la présidentielle du 25 octobre dernier, Alassane Ouattara a réussi, sans coup férir, à se faire réélire. À y voir de près, sa réélection n’est pas totalement extraordinaire si notamment l’on s’en tient aux exemples de nombreux chefs d’Etat déjà en exercice, soit par élection, soit par empêchement de l'élu précédent, à qui il a emboîté le pas dans ce même cas de figure. Henri Konan Bédié, le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), qui a soutenu Ouattara à la fois au second tour de la présidentielle de 2010 et pour sa réélection en 2015, est le premier à l’attester. À la mort du premier Président de la Côte d’Ivoire Houphouët-Boigny en 1993, il est le chef du parlement ivoirien. Ce poste lui vaut d’assurer l’intérim de la Présidence de la République de 1993 à 1995. À l’élection présidentielle organisée à la fin de son intérim en 1995, Bédié se fait réélire avec 96,44 % des suffrages. Il avait comme seul adversaire Francis Wodié, alors président du Parti ivoirien des travailleurs (Pit), tous les autres candidats dont Alassane Ouattara du Rassemblement des républicains (Rdr) et Laurent Gbagbo du Front populaire ivoirien (Fpi), ayant boycotté l'élection en raison d’un nouveau code électoral controversé. Bédié a été certes élu et non réélu, mais toujours est- il qu'il était chef de l'Etat sortant ou en exercice, et a bénéficié d'une sorte de prime au sortant. Une prime dont en sport, de plus en plus comparé à la politique, bénéficient plus souvent aussi les tenants du titre ou champions sortants.
Plusieurs chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest, espace sous-régional auquel appartient d’ailleurs la Côte d’Ivoire, ont également tenu le pari de se faire réélire pour un second mandat. C’est le cas de Thomas Yayi Boni, le président du Bénin. Pour son premier mandat, il remporte d’abord le second tour de l’élection présidentielle du 19 mars 2006 avec 74,51% face à Adrien Houngbédji. Puis, cinq ans plus tard, Boni Yayi est réélu en obtenant 53,14 % des voix dès le premier tour de la présidentielle du 13 mars 2011. En 2000, Abdoulaye Wade qui se présentait pour la première fois à une élection présidentielle au Sénégal la remporte avec 58,1% au second tour contre Abdou Diouf. Lors de l'élection présidentielle du 25 février 2007, Wade est réélu, dès le premier tour, face à quatorze candidats, avec 55,79 % des voix. Au Ghana, élu pour son premier mandat en 2000, John Kufuor est réélu le 7 décembre 2004 avec 54 % des voix face, entre autres, au candidat du Congrès national démocratique (Ndc), John Atta Mills. L’élection d’Amadou Toumani Touré (dit ATT) le 12 mai 2002 avec 64,35 % des voix au second tour, lui permet d’exercer son premier mandat en tant que Président de la République du Mali. A la présidentielle du 29 avril 2007, ATT rempile et obtient 71,20 % des votes pour sa réélection dès le premier tour. Au Nigéria, pour combler la vacance de pouvoir consécutive à une hospitalisation de trois mois du Président Umaru Yar'Adua, Goodluck Jonathan, colistier du président nigérian lors de la présidentielle du 30 mai 2007 et son vice-président naturel, accepte d'être investi président par intérim le 9 février 2010, sous la pression des gouverneurs et d'un vote du Sénat. Le 16 avril 2011, Goodluck Jonathan se fait réélire à l'élection présidentielle dès le premier tour avec 57 % des voix contre 31 % à Muhammadu Buhari18, remportant 22 États sur 36. Avant d'être battu 4 ans plus tard, il avait été réélu 4 ans plus, après une vice présidence et un intérim dont il avait d'ailleurs hérité par le suffrage universel.
Plus loin de l’Afrique, aux Etats-Unis, Barack Obama remporte sa première élection présidentielle le 4 novembre 2008, avec plus de 9 millions de voix d'avance sur son adversaire John McCain, et un taux de participation record de 63 % des électeurs inscrits.
En dépit de tous ces exemples qui montrent que Bédié n’a pas pas eu tort de soutenir le président ivoirienne ivoirien sortant , il existe des exemples de chefs d’Etat, candidats à leur succession, qui ont échoué à se faire réélire, par manque de large soutien et coalition.
Sarkozy, Bush , Nicephore Soglo ..., ces exceptions qui confirment une règle
Nicolas Sarkozy et Georges Bush, respectivement anciens chef de l’Etat français et américain, sont deux exemples parmi tant d’autres qui n’ont pas réussi rééditer l’exploit de se faire reconduire à la tête de leur pays après un premier mandat. Après s’être fait élire le 16 mai 2007 en tant que 23e Président de la France, Sarkozy s’est fait battre à la présidentielle de 15 mai 2012 par François Hollande. Quant à Georges Bush, il devient le 41e Président des USA, avant de se faire écarter par Bill Clinton en 1992, qui fera deux mandats comme Mitterand et Chirac en France, comme Kerekou II au Benin. Depuis donc l'avènement en Afrique du vent de démocratie des années 1990, cette prime au sortant ( qu'il ait été élu ou intérimaire comme Goodluck Jonathan ou Jhon Dramani ) fait partie d'une règle établie sur le continent. Sauf à avoir pratiqué une gouvernance totalement désastreuse. Vu sous cet angle le réélection du chef de l'Etat Alassane Ouattara est davantage comprise, outre les autres grilles de lecture déjà développées par les uns et les autres.
Charles KouaSsi et Alex A
