L’élection présidentielle 2015 vient de s’achever avec la proclamation des résultats par la commission Electorale Indépendante (CEI). Après deux semaines de campagne durant lesquelles les candidats ont tenté de conquérir les voix des électeurs. Le conseil constitutionnel vient à son tour de valider le résultat du scrutin. Les populations ivoiriennes qui avaient retenu leur souffle avant la proclamation des résultats peuvent enfin pousser un ouf. La peur avait envahi les cœurs de nombreux ivoiriens se remémorant les évènements des élections de 2010. Heureusement, l’annonce des résultats de 2015 s’est faite sans heurts dans le calme et la discipline de tous. On a encore en mémoire cette image qui avait fait le tour des chaines de télévision du monde. Posant ainsi les bases d’une crise postélectorale. La suite, ce sont près de 3000 morts. Cette année les Ivoiriens et la classe politique ont vaincu le spectre indien. Aucun cas de violence n’a été enregistré. Une élection avec zéro mort. Cela est possible et les ivoiriens dans leur ensemble l’ont démontré. La campagne elle-même s’est déroulée dans un climat apaisé. Tous les candidats ont eu droit à un traitement égal. Tous étaient logés à la même enseigne. Chacun s’est exprimé librement. Avant même la proclamation des résultats par la CEI les candidats perdant en fonction des premières tendances ont vite fait de féliciter le vainqueur. Ils ont pour certains organisé un point de presse et pour d’autres passé un coup de fil au Président réélu. Lui souhaitant un bon mandat en reconnaissant leur défaite. Un geste fort qui est à saluer. Mieux, ils ont assisté à l’investiture du nouveau président au palais présidentiel. Une première également dans le paysage politique ivoirien. Un acte empreint de bon sens et de responsabilité. Il est important de le souligner. Une première dans l’histoire de notre nation démocratique. Bravo aux perdants pour leur patriotisme. Ils ont certes perdu dans les urnes mais ils ont gagné en crédibilité face aux ivoiriens. L’opposition et les autres candidats indépendants ont fait montre d’une maturité politique en plaçant l’intérêt de la nation avant tout. La classe politique ivoirienne est donc à féliciter. La commission électorale indépendante avec à sa tête le président Youssouf Bakayoko n’est pas en reste. En dépit de quelques insuffisances constatées au niveau de la tablette biométrique et du retard accusé dans l’ouverture de certains bureaux de vote. La CEI a su démontrer sa crédibilité et sa transparence. L’intrusion de la tablette biométrique dans le système électoral est un élément clé de la transparence de ce scrutin. Toutefois il faudra y apporter des améliorations pour parfaire le système.La société civile ivoirienne les sportifs et les guides religieux n’ont pas chômé. Ils ont à travers des spots publicitaires, des campagnes de sensibilisation et d’autres activités contribué à créer un climat apaisé pour ces élections. Didier Drogba, Murielle Ahouré et autres ont bien voulu associer leur image dans des campagnes de sensibilisation pour la paix. Par des prières pour des élections apaisées, les chefs des communautés religieuses ont imploré la miséricorde de Dieu sur la Côte d‘Ivoire. Un partenaire de belle lurette. La communauté internationale a suivi de bout en bout le processus électoral. Elle a comme en 2010 été une fois de plus aux côtés de la Côte d’Ivoire pour une meilleure organisation de ce scrutin. Un arbitre qui est resté attaché aux normes et standards d’une élection démocratique. Elle a assisté également notre pays à travers un appui financier et logistique. Un soutien important pour la tenue d’élection juste et crédible. Le PNUD la CEDEAO le NDI ont veillé à la bonne tenue du scrutin. Les ivoiriens dans leur ensemble sont également à féliciter. Une majeure partie d’entre eux semblent avoir tiré les leçons des douloureux évènements de la crise postélectorale de 2010. Ceux qui ont voulu participer au vote l’ont fait en silence. Les autres sont restés chez eux en observant les autres. C’est aussi leur droit vu que le vote n’est pas passible d’une sanction. A l’issue de cette élection il faut noter que la Côte d’Ivoire vient de relever un défi majeur qui augure un temps nouveau. Le temps de l’ivoirien nouveau, qui pense avant tout nation avant de penser à soi. Comme dirait l’autre nous n’avons qu’un seul pays. Alors nous sommes condamnés à vivre ensemble. Nous osons ainsi croire que le pays ouvre la page d’une démocratie nouvelle qui passe absolument par l’acceptation du verdict des urnes.C’est cela aussi l’ivoirien nouveau. Et cela est possible. Une élection sans mort cela est réalisable. Les ivoiriens l’ont démontré. Tous les candidats ont gagné, les ivoiriens ont gagné, la Côte d’Ivoire a gagné. Voici venu le temps de l’ivoirien nouveau dans une Côte d’Ivoire nouvelle. Merci à tous et Bravo!
Touré Namidja
Spécialiste en communication
politique et des nouveaux médias
Touré Namidja
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