Les dispositions que sont en train de prendre le gouvernement de la transition et le Conseil national de transition (Cnt) démontrent que les autorités burkinabè mettent les bouchées doubles pour éviter le syndrome du 16 septembre 2015.
N’eût été le putsch manqué du général Gilbert Diendéré et du Régiment de sécurité présidentiel (Rsp), le 16 septembre dernier, le peuple burkinabe aurait définitivement tourné la page Blaise Compaoré. Les Burkinabè, sortis victorieux de leur confrontation avec les putschistes, ont toutefois remis ce processus sur les rails. Pour éviter le syndrome Diendéré, des dispositions ont été prises. Mi-octobre, un Conseil national de sécurité a été mis sur pieds par le gouvernement de transition après un léger remaniement ministériel. Dans la même droite ligne de sécuriser le processus électoral, le Conseil national de la transition a adopté, le jeudi 5 novembre 2015, un projet de loi portant modification à la charte de la transition. Il s’agit pour les députés de proroger la durée de la transition pour permettre à ses organes de « fonctionner en toute légalité », jusqu’à la présidentielle du 29 novembre. Le vote du Conseil national de la transition résout ainsi le problème lié à l’article 20 de la charte de la transition, qui indiquait auparavant que «la durée de la transition ne peut excéder douze (12) mois, à compter de la date de l’investiture du président de la transition». Michel Kafando, investi le 21 novembre 2014, la transition qu’il dirige aurait dû prendre fin le 21 novembre 2015, soit huit jours avant la date de la prochaine présidentielle. Il fallait donc éviter un vide juridique qui fragiliserait la légalité de la transition. La transition prend alors fin à l’investiture du tout nouveau président qui serait élu à la tête du pays des Hommes Intègres.
Autre sujet, qui a d’ailleurs été à l’origine de l’insurrection populaire, c’est la limitation du nombre de mandat. A une majorité notable, les membres du Cnt ont révisé la Constitution burkinabè. Et parmi les grands changements, il y a eu le verrouillage de l'article 37 qui limite à deux, le nombre de mandats présidentiel. Mieux, pour freiner une éventuelle prolongation, l’article 37 est également placé sous le verrou de l’article 165 qui indique clairement qu’«aucune procédure de révision ne peut être engagée ni poursuivie en cas de vacance du pouvoir, pendant la durée de l’État de siège ou de l’État d’urgence et lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire national». Le Cnt a également mis un terme au fonctionnement du Sénat qui a été longtemps fustigé par l’opposition burkinabe.
En dehors de ces mesures institutionnelles, le peuple burkinabé attend des autorités de la transition une vigilance accrue. Le jeudi dernier, la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC), a donné de la voix en dénonçant «la présence des puissances étrangères» sur le sol burkinabe, à deux jours de l’ouverture des campagnes électorales. Cette réaction faisait suite à une audience accordée par le président Kafando au chef d’Etat-major des armées françaises, le général Pierre de Villiers. «Je suis confiant pour ces élections et nous devons être au rendez-vous pour assurer la protection des populations», avait déclaré le militaire français. «Nous sommes un pays indépendant et il n’est pas question que les forces étrangères s’ingèrent dans nos affaires internes», a déclaré le 1er vice-président du CCVC, Chrysogone Zougmoré, après s’être insurgé contre le rôle joué par les forces françaises, lors de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, en exfiltrant l’ancien président Blaise Compaoré, vers la Côte d’Ivoire.
Saint-Claver OULA
N’eût été le putsch manqué du général Gilbert Diendéré et du Régiment de sécurité présidentiel (Rsp), le 16 septembre dernier, le peuple burkinabe aurait définitivement tourné la page Blaise Compaoré. Les Burkinabè, sortis victorieux de leur confrontation avec les putschistes, ont toutefois remis ce processus sur les rails. Pour éviter le syndrome Diendéré, des dispositions ont été prises. Mi-octobre, un Conseil national de sécurité a été mis sur pieds par le gouvernement de transition après un léger remaniement ministériel. Dans la même droite ligne de sécuriser le processus électoral, le Conseil national de la transition a adopté, le jeudi 5 novembre 2015, un projet de loi portant modification à la charte de la transition. Il s’agit pour les députés de proroger la durée de la transition pour permettre à ses organes de « fonctionner en toute légalité », jusqu’à la présidentielle du 29 novembre. Le vote du Conseil national de la transition résout ainsi le problème lié à l’article 20 de la charte de la transition, qui indiquait auparavant que «la durée de la transition ne peut excéder douze (12) mois, à compter de la date de l’investiture du président de la transition». Michel Kafando, investi le 21 novembre 2014, la transition qu’il dirige aurait dû prendre fin le 21 novembre 2015, soit huit jours avant la date de la prochaine présidentielle. Il fallait donc éviter un vide juridique qui fragiliserait la légalité de la transition. La transition prend alors fin à l’investiture du tout nouveau président qui serait élu à la tête du pays des Hommes Intègres.
Autre sujet, qui a d’ailleurs été à l’origine de l’insurrection populaire, c’est la limitation du nombre de mandat. A une majorité notable, les membres du Cnt ont révisé la Constitution burkinabè. Et parmi les grands changements, il y a eu le verrouillage de l'article 37 qui limite à deux, le nombre de mandats présidentiel. Mieux, pour freiner une éventuelle prolongation, l’article 37 est également placé sous le verrou de l’article 165 qui indique clairement qu’«aucune procédure de révision ne peut être engagée ni poursuivie en cas de vacance du pouvoir, pendant la durée de l’État de siège ou de l’État d’urgence et lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire national». Le Cnt a également mis un terme au fonctionnement du Sénat qui a été longtemps fustigé par l’opposition burkinabe.
En dehors de ces mesures institutionnelles, le peuple burkinabé attend des autorités de la transition une vigilance accrue. Le jeudi dernier, la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC), a donné de la voix en dénonçant «la présence des puissances étrangères» sur le sol burkinabe, à deux jours de l’ouverture des campagnes électorales. Cette réaction faisait suite à une audience accordée par le président Kafando au chef d’Etat-major des armées françaises, le général Pierre de Villiers. «Je suis confiant pour ces élections et nous devons être au rendez-vous pour assurer la protection des populations», avait déclaré le militaire français. «Nous sommes un pays indépendant et il n’est pas question que les forces étrangères s’ingèrent dans nos affaires internes», a déclaré le 1er vice-président du CCVC, Chrysogone Zougmoré, après s’être insurgé contre le rôle joué par les forces françaises, lors de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, en exfiltrant l’ancien président Blaise Compaoré, vers la Côte d’Ivoire.
Saint-Claver OULA