DOMINIQUE OUATTARA EST UNE FEMME D’EXCEPTION, tant par son parcours que par sa personnalité. Première Dame de Côte d’ivoire depuis quatre ans, elle se consacre avec passion à ses actions caritatives à l’endroit des femmes et des enfants, notamment à travers sa Fondation Children of Africa.
Avec sa chevelure blonde, ses yeux rieurs et ce large sourire dont elle ne se défait jamais, Dominique Ouattara attire tous les regards sur les photos officielles. Mais ce soleil ne fait d’ombre à personne. Loin de tout égotisme, la Première Dame de Côte d’ivoire a toujours cherché à mettre son charisme au service des causes - citoyennes et humanistes - qui lui tiennent à cœur. Dominique Claudine Ouattara est née Nouvian, un 16 décembre 1953 à Constantine (Algérie). Deuxième enfant d’une fratrie de cinq, c’est en 1975 qu’elle s’installe en Côte d’ivoire avec son premier époux, Jean Folloroux, alors professeur au lycée technique d’Abidjan. Ils auront deux enfants, Loïc et Nathalie. Epouse et mère attentionnée, la belle Dominique se révèle aussi être une femme d’affaires avisée qui décide de se lancer, avec succès, dans l’immobilier. Dès 1979, elle devient Président-Directeur Général de l’Agence Internationale de Commercialisation Immobilière (AICI), société qui va bientôt gérer les biens immobiliers du Président Félix Houphouët-Boigny et du Président gabonais, Omar Bongo. Toujours actif, le groupe est désormais implanté dans plusieurs villes d’Afrique et d’Europe et emploie plus de 250 collaborateurs sur trois continents.
FAMILLE RECOMPOSÉE
Après le décès de Jean Folloroux en 1984, la jeune veuve reste une battante, toujours aussi volontaire, qui n’a de cesse de protéger ses enfants en faisant prospérer ses activités.
Après avoir renforcé sa présence en Côte d’ivoire notamment à Yamoussoukro, Bouaké, San Pedro et Jacqueville, elle implante AICI en Europe en 1989, en choisissant la France comme vitrine européenne. Après une première antenne parisienne, l’entreprise poursuit son développement dans le sud de la France, avec le lancement d’une agence à Cannes en 1991. En 1993, un cabinet de gestion de syndic de copropriétés, « Malesherbes Gestion », qui gère plus de deux cents immeubles parisiens, complète l’expansion du Groupe AICI International. En parallèle, Dominique Ouattara est nommée PDG & CEO d’EJD Inc., société qui gère l’Institut Jacques Dessange à Washington. Enfin, en 1998, elle acquiert les franchises Jacques Dessange et devient Président Directeur Général de la compagnie « French Beauty Services » aux Etats-Unis.
Autant de succès qui ne passent pas inaperçus dans le monde des affaires : le 11 avril 2000, elle reçoit le Prix « The Leading Women Entrepreneurs of the World » récompensant quarante femmes d’affaires choisies à travers le monde pour leurs compétences et leur savoir-faire à la tête d’une entreprise.
Sur le plan personnel, la vie de Dominique prend également une nouvelle orientation : elle fait la rencontre d’Alassane Dramane Ouattara, alors vice-gouverneur à la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de Ouest (BCEAO) à Dakar. Ils convoleront en justes noces le 24 aout 1991 à la mairie du 16e arrondissement de Paris.
Avec Dramane David et Fanta Catherine, les deux enfants issus du premier mariage de son époux, IIs forment une famille recomposée moderne et ouverte. Alassane Ouattara est musulman. Ses deux enfants, dont la mère est américaine, protestants. Dominique Ouattara et ses enfants, eux, sont catholiques. De quoi cultiver la tolérance religieuse !
« Chez les Ouattara, la famille a une importance capitale. C’est le soubassement sur lequel se dresse la forteresse d’un soutien indéfectible à la cause que je défends », confie SE M. Alassane Ouattara. « Nous formons une famille heureuse avec nos quatre enfants et nos trois petits-enfants (prénommés Eric, Alexis et Sacha, NDLR) qui nous procurent beaucoup de joie. La tolérance et le respect des différences font partie des vertus auxquelles nous sommes profondément attachés. »
SOUTIEN AUX POPULATIONS DÉMUNIES
Tolérance, respect mais aussi soutien mutuel. Dès son mariage avec celui qu’on surnomme ADO, Dominique Ouattara est bien décidée à épauler son mari dans la conquête de la magistrature suprême. Mais après la proclamation des résultats de l’élection et conformément aux engagements de campagne pris par le nouveau Président, elle cesse ses activités de chef d’entreprise, démissionne de toutes ses fonctions professionnelles et cède les franchises Dessange USA au Groupe Dessange Paris. « Mon mari est un homme de parole. Je suis triste de quitter les affaires et mon indépendance économique, mais c’est la vie ! », explique-t-elle à l’époque. Mais c’est aussi pour mieux se consacrer à sa fonction de Première Dame de Côte d’ivoire et à sa Fondation Children of Africa, car cette femme de tête est aussi une femme de cœur. Depuis 1980, avec son amie la princesse Ira de Fürstenberg, elle s’est investie avec passion dans les missions humanitaires en faveur des populations démunies, n’hésitant pas à sillonner les routes et les pistes ivoiriennes pour aller sur le terrain. Aujourd’hui, l’ONG est devenue une véritable multinationale qui promeut les actions sociales pour l’enfance en difficulté et subventionne des associations d’utilité publique. Depuis 2012, Dominique Ouattara est également à la tête du Comité National de Surveillance des Actions de lutte contre la Traite, l’Exploitation et le Travail des Enfants. Un rôle qui lui tient à cœur. « A mon sens, la mission dont j’ai hérité est avant tout humanitaire, puis sociale mais non politique. La politique, je ne sais pas faire et je ne veux pas faire », assure la Première Dame, citée par Vincent Hugeux dans son ouvrage « Reines d’Afrique, le roman vrai des Premières Dames » (Perrin). Une nouvelle mission dont elle s’acquitte avec une énergie intacte. Ce n’est pas un hasard si la presse ivoirienne la surnomme régulièrement « La Mère Teresa ivoirienne », « La Dame au grand cœur » ou « La blanche colombe » - autant d’hommages rendus à sa disponibilité et son attachement à la cause des démunis et des plus faibles.
CHILDREN OF AFRICA
UN AUTRE AVENIR POUR LES ENFANTS D’AFRIQUE
CRÉÉE PAR DOMINIQUE OUATTARA, PREMIÈRE DAME DE COTE D’IVOIRE, la Fondation Children of Africa est destinée à aider les enfants d’Afrique, soit directement par des actions sociales auprès des populations, soit en subventionnant des associations de bienfaisance reconnues. Une belle aventure humaine qui porte ses fruits sur le terrain, au fil des années.
Le président John F. Kennedy se plaisait à dire que « les enfants sont la ressource la plus précieuse du monde, et notre meilleur espoir pour l’avenir » Un credo que Madame Dominique Ouattara a fait sien depuis toujours. Dès 1980, la jeune expatriée qu’elle est alors multiplie les missions humanitaires en Côte d’ivoire, pour apporter aide et réconfort aux populations défavorisées du pays profond. Face aux besoins manifestes qu’elle rencontre, l’idée de créer une fondation prend forme petit à petit, jusqu’à devenir une évidence. Children of Africa voit le jour en 1998 pour formaliser ses actions de solidarité et étendre leur portée. Dès lors, forte de son expérience de chef d’entreprise, celle qui n’est pas encore la Première Dame du pays met sur pied une véritable organisation multinationale, qui regroupe des dizaines de personnes bénévoles, désireuses elles aussi d’assurer aux enfants africains des lendemains meilleurs... C’est le début d’une formidable aventure humaine, menée tambour battant ! En décembre 1999, parmi dix personnalités sélectionnées à travers le monde, Mme Dominique Ouattara reçoit à Paris le prix des Best 99 pour son action en faveur des enfants d’Afrique. Le fonctionnement de sa fondation a l’avantage d’être à la fois clair et efficace : d’une part, elle contribue au financement d’organisations non gouvernementales, et d’associations apportant une aide aux enfants d’Afrique ; d’autre part, elle s’engage dans des opérations d’assistance directe aux enfants abandonnés des capitales et aux enfants des villages des régions défavorisées. Sous le parrainage de la Princesse Ira de Fürstenberg, Children of Africa a aussi été approuvée par la Croix Rouge française.
SANTÉ, AIDE SOCIALE ET ÉDUCATION
Aujourd’hui encore, la Côte d’ivoire reste son premier terrain d’intervention. « Dans notre pays, sur près de vingt-trois millions de personnes, environ quinze millions sont des enfants. Cela signifie que nous devons faire tout ce qui est possible pour nourrir, soutenir et aider nos enfants à vivre une vie saine et en bonne santé, et grandir avec une éducation qui va leur permette d’être des acteurs importants dans la société », assure Mme Dominique Ouattara. Pour chaque axe d’intervention, les actions se multiplient. Dans le domaine de la santé, ce sont des campagnes de vaccination, des dons d’ambulances et de matériel médical, la prise en charge d’enfants atteints du VIH ou d’un cancer, sans oublier les enfants victimes de sinistres ou catastrophe, et l’aide directe aux personnes indigentes... Dans le domaine de l’aide sociale, la Fondation organise des tournois sportifs ou fait des dons aux centres sociaux tels que le centre SOS Villages d’Enfants de Yamoussoukro. Quant à l’éducation, elle est assumée via le financement de salles multimédia dans les écoles secondaires, les lycées et même les universités comme à l’Université Félix Houphouët Boigny, ou encore par les dons d’ouvrages et de kits scolaires, l’équipement d’écoles et de cantines, sans oublier les Bibliobus chers à la Première Dame, qui sillonne les villes de Côte d’Ivoire : « la fondation Children of Africa dispose actuellement de huit Bibliobus et nous espérons en acquérir quatre de plus. Ce sont des bibliothèques itinérantes qui parcourent le pays en apportant la lecture aux enfants. C’est un moyen important pour nous de soutenir l’éducation et le développement social à travers le pays, et d’encourager l’alphabétisation active. »
ESSAIMER LA REUSSITE DANS TOUTE L’AFRIQUE
La Fondation intervient aussi dans dix autres pays d’Afrique. Dans les grandes Capitales du continent, elle agit auprès des « enfants de la rue » ainsi que dans les villages des régions défavorisées où les soins médicaux élémentaires de prévention manquent cruellement. Des campagnes de vaccination sont également organisées pour les populations rurales. Au Gabon, Children of Africa a pris en charge la construction d’un centre pour l’éducation et l’amélioration des conditions de vie d’enfants de la rue, à Libreville. A Madagascar, la Fondation s’est consacrée à la construction d’une bibliothèque pour les enfants démunis du centre du Père Pedro Opeka. En République de Centrafrique, elle a donné une subvention à un centre d’accueil pour les enfants de la rue, situé à Bangui. Au Burkina Faso, la Fondation a fait un don à un centre d’accueil pour les bébés orphelins ou abandonnés à Ouagadougou. La Fondation de Madame Ouattara projette de continuer à démultiplier les expériences réussies dans un plus grand nombre encore de pays africains.
DES ACTIONS DE TERRAIN
Celle que nombre d’Ivoiriens appellent affectueusement « Maman Dominique » continue de sillonner le pays avec la même volonté farouche de changer le quotidien des plus démunis. Il y a quelques semaines, elle visitait la maison d’accueil du Denguelé, qui abrite des orphelins, des enfants en difficulté et des enfants de parents atteints du VIH/SIDA. Elle leur a remis un don de douze millions de francs CFA, .matérialisé notamment par des berceaux, des poussettes, des biberons ou des vêtements pour bébé. Quelques jours auparavant, elle présidait la cérémonie de réouverture du service de néonatalogie du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Yopougon. Ce centre qui se nomme désormais « Service Néonatalogie Dominique Ouattara » a bénéficié de la part de la Fondation d’un équipement de haute technologie d’une valeur de cent millions de francs CFA : lampes de photothérapie, respirateur pour nouveau-né.... Autant de matériel utile pour réduire significativement le taux de mortalité néonatale. « La prise en charge médicale des nouveau-nés a toujours fait l’objet des plus vives inquiétudes et ce à juste titre car, en Côte d’ivoire, le taux de mortalité néonatal est malheureusement de 38 pour 7 000 naissances vivantes. Le taux de mortalité infanto-juvénile est de 108 pour 7 000, soit un enfant sur neuf qui décède avant l’âge de cinq ans, du fait notamment du manque de structures adaptées à nos nouveau-nés », a expliqué la généreuse donatrice.
UN IMPACT À LONG TERME
Par ailleurs, connaissant son attachement à tout ce qui touche aux enfants, le Président de la République l’a nommée en 2012 Présidente du Comité National de Surveillance des actions de Lutte contre la Traite, (’Exploitation et le Travail des Enfants. Via ce comité, elle s’est activement engagée dans une relation de responsabilité partagée avec l’industrie internationale du cacao et du chocolat, les gouvernements des pays voisins et la communauté internationale, ainsi que des donateurs, pour l’éradication de l’exploitation et des pires formes de travail des enfants. Son prochain projet est la construction d’une maison d’accueil à Soubré, dans le Sud-Ouest de la Côte d’ivoire, l’une des plus grandes régions de production de cacao. Ce centre aura pour vocation de prendre en charge une centaine d’enfants de six à dix-huit ans, identifiés comme victimes de cette exploitation. Ils y recevront un accompagnement psycho-social et une aide à la réinsertion. « Après sa construction, nous le confierons à l’autorité de tutelle, notamment le Ministère d’Etat, Ministère de l’Emploi, des Affaires Sociales et de la Formation Professionnelle pour en assurer le fonctionnement », prévoit Mme Dominique Ouattara. À long terme, c’est l’une des clés de la réussite de la Fondation. « Je crois qu’en mettant l’accent sur le soutien aux enfants a risque et aux jeunes à travers les communautés dans notre pays, nous contribuons à créer les futurs leaders, capables, sains, qui porteront un sens de la responsabilité partagée pour la santé et le bien-être de la société ivoirienne. En tant que l’une des plus grandes économies subsahariennes, la Côte d’ivoire est un des moteurs économiques de I Afrique de l’Ouest. Promouvoir la santé et le bien-être de nos enfants et des jeunes aura un impact social positif et un effet de croissance économique pour le pays, et sur toute la sous-région ouest-africaine.
FOCUS SUR
L’HÔPITAL MÈRE-ENFANT DE BINGERVILLE
Contre les difficultés d’accès aux soins endurées par les femmes et les enfants de Côte d’ivoire, la Fondation Children of Africa a construit un hôpital entièrement dédié à la mère et à l’enfant, dénommé Hôpital Mère Enfant de Bingerville. Bâti sur une parcelle de trois hectares, cet hôpital permet de résorber les difficultés d’accès aux soins et de réduire ainsi la mortalité maternelle, néonatale et infantile. Il prend également en compte la problématique du VIH relative à la mère et à l’enfant.
« Avec les fonds recueillis auprès de donateurs privés nationaux et internationaux, nous avons presque terminé la construction de l’Hôpital Mère-Enfant à Bingerville près d’Abidjan », se réjouit Mme Dominique Ouattara.
« Dans cet hôpital, qui devrait être achevé en décembre 2015, les mères et les enfants pourront recevoir des soins prénataux et post-partum qui sauvent la vie, dans une structure répondant aux normes internationales les plus élevées. Il sera géré par une association autonome qui regroupe l’Etat, la Fondation Children of Africa, et des spécialistes de la gestion des hôpitaux. »
LA CASE DES ENFANTS
À ABIDJAN
Créée en 1994, « La case des Enfants » est le centre d’accueil de la Fondation Children of Africa. Située dans la capitale ivoirienne, elle s’occupe des jeunes enfants de la rue, des orphelins ou des victimes d’exploitations diverses, vivant en totale rupture avec la société. Elle compte aujourd’hui 56 enfants dont 26 filles et 30 garçons, pour la plupart abandonnés. « Au cours des dix années de crise qui ont pris fin en novembre 2010, avec une élection démocratique qui a porté mon époux le président Alassane Ouattara au pouvoir, beaucoup d’enfants se sont retrouvés orphelins, mutilés ou traumatisés. D’autres encore ont été bloqués à Abidjan tandis que leurs géniteurs ou parents étaient à l’intérieur du pays», explique Mme Dominique Ouattara. En plus de l’éducation de base, les enfants y trouvent aide et assistance pour leur épanouissement scolaire, social et éducatif. Ils y reçoivent notamment des conseils psychologiques et de l’art-thérapie (par le dessin, la peinture, le chant, la musique et la danse). « Mon pays est en sécurité et en paix aujourd’hui, mais les blessures de la crise et la violence qui ont marqué tant d’enfants doivent encore être guéries. »
Avec sa chevelure blonde, ses yeux rieurs et ce large sourire dont elle ne se défait jamais, Dominique Ouattara attire tous les regards sur les photos officielles. Mais ce soleil ne fait d’ombre à personne. Loin de tout égotisme, la Première Dame de Côte d’ivoire a toujours cherché à mettre son charisme au service des causes - citoyennes et humanistes - qui lui tiennent à cœur. Dominique Claudine Ouattara est née Nouvian, un 16 décembre 1953 à Constantine (Algérie). Deuxième enfant d’une fratrie de cinq, c’est en 1975 qu’elle s’installe en Côte d’ivoire avec son premier époux, Jean Folloroux, alors professeur au lycée technique d’Abidjan. Ils auront deux enfants, Loïc et Nathalie. Epouse et mère attentionnée, la belle Dominique se révèle aussi être une femme d’affaires avisée qui décide de se lancer, avec succès, dans l’immobilier. Dès 1979, elle devient Président-Directeur Général de l’Agence Internationale de Commercialisation Immobilière (AICI), société qui va bientôt gérer les biens immobiliers du Président Félix Houphouët-Boigny et du Président gabonais, Omar Bongo. Toujours actif, le groupe est désormais implanté dans plusieurs villes d’Afrique et d’Europe et emploie plus de 250 collaborateurs sur trois continents.
FAMILLE RECOMPOSÉE
Après le décès de Jean Folloroux en 1984, la jeune veuve reste une battante, toujours aussi volontaire, qui n’a de cesse de protéger ses enfants en faisant prospérer ses activités.
Après avoir renforcé sa présence en Côte d’ivoire notamment à Yamoussoukro, Bouaké, San Pedro et Jacqueville, elle implante AICI en Europe en 1989, en choisissant la France comme vitrine européenne. Après une première antenne parisienne, l’entreprise poursuit son développement dans le sud de la France, avec le lancement d’une agence à Cannes en 1991. En 1993, un cabinet de gestion de syndic de copropriétés, « Malesherbes Gestion », qui gère plus de deux cents immeubles parisiens, complète l’expansion du Groupe AICI International. En parallèle, Dominique Ouattara est nommée PDG & CEO d’EJD Inc., société qui gère l’Institut Jacques Dessange à Washington. Enfin, en 1998, elle acquiert les franchises Jacques Dessange et devient Président Directeur Général de la compagnie « French Beauty Services » aux Etats-Unis.
Autant de succès qui ne passent pas inaperçus dans le monde des affaires : le 11 avril 2000, elle reçoit le Prix « The Leading Women Entrepreneurs of the World » récompensant quarante femmes d’affaires choisies à travers le monde pour leurs compétences et leur savoir-faire à la tête d’une entreprise.
Sur le plan personnel, la vie de Dominique prend également une nouvelle orientation : elle fait la rencontre d’Alassane Dramane Ouattara, alors vice-gouverneur à la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de Ouest (BCEAO) à Dakar. Ils convoleront en justes noces le 24 aout 1991 à la mairie du 16e arrondissement de Paris.
Avec Dramane David et Fanta Catherine, les deux enfants issus du premier mariage de son époux, IIs forment une famille recomposée moderne et ouverte. Alassane Ouattara est musulman. Ses deux enfants, dont la mère est américaine, protestants. Dominique Ouattara et ses enfants, eux, sont catholiques. De quoi cultiver la tolérance religieuse !
« Chez les Ouattara, la famille a une importance capitale. C’est le soubassement sur lequel se dresse la forteresse d’un soutien indéfectible à la cause que je défends », confie SE M. Alassane Ouattara. « Nous formons une famille heureuse avec nos quatre enfants et nos trois petits-enfants (prénommés Eric, Alexis et Sacha, NDLR) qui nous procurent beaucoup de joie. La tolérance et le respect des différences font partie des vertus auxquelles nous sommes profondément attachés. »
SOUTIEN AUX POPULATIONS DÉMUNIES
Tolérance, respect mais aussi soutien mutuel. Dès son mariage avec celui qu’on surnomme ADO, Dominique Ouattara est bien décidée à épauler son mari dans la conquête de la magistrature suprême. Mais après la proclamation des résultats de l’élection et conformément aux engagements de campagne pris par le nouveau Président, elle cesse ses activités de chef d’entreprise, démissionne de toutes ses fonctions professionnelles et cède les franchises Dessange USA au Groupe Dessange Paris. « Mon mari est un homme de parole. Je suis triste de quitter les affaires et mon indépendance économique, mais c’est la vie ! », explique-t-elle à l’époque. Mais c’est aussi pour mieux se consacrer à sa fonction de Première Dame de Côte d’ivoire et à sa Fondation Children of Africa, car cette femme de tête est aussi une femme de cœur. Depuis 1980, avec son amie la princesse Ira de Fürstenberg, elle s’est investie avec passion dans les missions humanitaires en faveur des populations démunies, n’hésitant pas à sillonner les routes et les pistes ivoiriennes pour aller sur le terrain. Aujourd’hui, l’ONG est devenue une véritable multinationale qui promeut les actions sociales pour l’enfance en difficulté et subventionne des associations d’utilité publique. Depuis 2012, Dominique Ouattara est également à la tête du Comité National de Surveillance des Actions de lutte contre la Traite, l’Exploitation et le Travail des Enfants. Un rôle qui lui tient à cœur. « A mon sens, la mission dont j’ai hérité est avant tout humanitaire, puis sociale mais non politique. La politique, je ne sais pas faire et je ne veux pas faire », assure la Première Dame, citée par Vincent Hugeux dans son ouvrage « Reines d’Afrique, le roman vrai des Premières Dames » (Perrin). Une nouvelle mission dont elle s’acquitte avec une énergie intacte. Ce n’est pas un hasard si la presse ivoirienne la surnomme régulièrement « La Mère Teresa ivoirienne », « La Dame au grand cœur » ou « La blanche colombe » - autant d’hommages rendus à sa disponibilité et son attachement à la cause des démunis et des plus faibles.
CHILDREN OF AFRICA
UN AUTRE AVENIR POUR LES ENFANTS D’AFRIQUE
CRÉÉE PAR DOMINIQUE OUATTARA, PREMIÈRE DAME DE COTE D’IVOIRE, la Fondation Children of Africa est destinée à aider les enfants d’Afrique, soit directement par des actions sociales auprès des populations, soit en subventionnant des associations de bienfaisance reconnues. Une belle aventure humaine qui porte ses fruits sur le terrain, au fil des années.
Le président John F. Kennedy se plaisait à dire que « les enfants sont la ressource la plus précieuse du monde, et notre meilleur espoir pour l’avenir » Un credo que Madame Dominique Ouattara a fait sien depuis toujours. Dès 1980, la jeune expatriée qu’elle est alors multiplie les missions humanitaires en Côte d’ivoire, pour apporter aide et réconfort aux populations défavorisées du pays profond. Face aux besoins manifestes qu’elle rencontre, l’idée de créer une fondation prend forme petit à petit, jusqu’à devenir une évidence. Children of Africa voit le jour en 1998 pour formaliser ses actions de solidarité et étendre leur portée. Dès lors, forte de son expérience de chef d’entreprise, celle qui n’est pas encore la Première Dame du pays met sur pied une véritable organisation multinationale, qui regroupe des dizaines de personnes bénévoles, désireuses elles aussi d’assurer aux enfants africains des lendemains meilleurs... C’est le début d’une formidable aventure humaine, menée tambour battant ! En décembre 1999, parmi dix personnalités sélectionnées à travers le monde, Mme Dominique Ouattara reçoit à Paris le prix des Best 99 pour son action en faveur des enfants d’Afrique. Le fonctionnement de sa fondation a l’avantage d’être à la fois clair et efficace : d’une part, elle contribue au financement d’organisations non gouvernementales, et d’associations apportant une aide aux enfants d’Afrique ; d’autre part, elle s’engage dans des opérations d’assistance directe aux enfants abandonnés des capitales et aux enfants des villages des régions défavorisées. Sous le parrainage de la Princesse Ira de Fürstenberg, Children of Africa a aussi été approuvée par la Croix Rouge française.
SANTÉ, AIDE SOCIALE ET ÉDUCATION
Aujourd’hui encore, la Côte d’ivoire reste son premier terrain d’intervention. « Dans notre pays, sur près de vingt-trois millions de personnes, environ quinze millions sont des enfants. Cela signifie que nous devons faire tout ce qui est possible pour nourrir, soutenir et aider nos enfants à vivre une vie saine et en bonne santé, et grandir avec une éducation qui va leur permette d’être des acteurs importants dans la société », assure Mme Dominique Ouattara. Pour chaque axe d’intervention, les actions se multiplient. Dans le domaine de la santé, ce sont des campagnes de vaccination, des dons d’ambulances et de matériel médical, la prise en charge d’enfants atteints du VIH ou d’un cancer, sans oublier les enfants victimes de sinistres ou catastrophe, et l’aide directe aux personnes indigentes... Dans le domaine de l’aide sociale, la Fondation organise des tournois sportifs ou fait des dons aux centres sociaux tels que le centre SOS Villages d’Enfants de Yamoussoukro. Quant à l’éducation, elle est assumée via le financement de salles multimédia dans les écoles secondaires, les lycées et même les universités comme à l’Université Félix Houphouët Boigny, ou encore par les dons d’ouvrages et de kits scolaires, l’équipement d’écoles et de cantines, sans oublier les Bibliobus chers à la Première Dame, qui sillonne les villes de Côte d’Ivoire : « la fondation Children of Africa dispose actuellement de huit Bibliobus et nous espérons en acquérir quatre de plus. Ce sont des bibliothèques itinérantes qui parcourent le pays en apportant la lecture aux enfants. C’est un moyen important pour nous de soutenir l’éducation et le développement social à travers le pays, et d’encourager l’alphabétisation active. »
ESSAIMER LA REUSSITE DANS TOUTE L’AFRIQUE
La Fondation intervient aussi dans dix autres pays d’Afrique. Dans les grandes Capitales du continent, elle agit auprès des « enfants de la rue » ainsi que dans les villages des régions défavorisées où les soins médicaux élémentaires de prévention manquent cruellement. Des campagnes de vaccination sont également organisées pour les populations rurales. Au Gabon, Children of Africa a pris en charge la construction d’un centre pour l’éducation et l’amélioration des conditions de vie d’enfants de la rue, à Libreville. A Madagascar, la Fondation s’est consacrée à la construction d’une bibliothèque pour les enfants démunis du centre du Père Pedro Opeka. En République de Centrafrique, elle a donné une subvention à un centre d’accueil pour les enfants de la rue, situé à Bangui. Au Burkina Faso, la Fondation a fait un don à un centre d’accueil pour les bébés orphelins ou abandonnés à Ouagadougou. La Fondation de Madame Ouattara projette de continuer à démultiplier les expériences réussies dans un plus grand nombre encore de pays africains.
DES ACTIONS DE TERRAIN
Celle que nombre d’Ivoiriens appellent affectueusement « Maman Dominique » continue de sillonner le pays avec la même volonté farouche de changer le quotidien des plus démunis. Il y a quelques semaines, elle visitait la maison d’accueil du Denguelé, qui abrite des orphelins, des enfants en difficulté et des enfants de parents atteints du VIH/SIDA. Elle leur a remis un don de douze millions de francs CFA, .matérialisé notamment par des berceaux, des poussettes, des biberons ou des vêtements pour bébé. Quelques jours auparavant, elle présidait la cérémonie de réouverture du service de néonatalogie du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Yopougon. Ce centre qui se nomme désormais « Service Néonatalogie Dominique Ouattara » a bénéficié de la part de la Fondation d’un équipement de haute technologie d’une valeur de cent millions de francs CFA : lampes de photothérapie, respirateur pour nouveau-né.... Autant de matériel utile pour réduire significativement le taux de mortalité néonatale. « La prise en charge médicale des nouveau-nés a toujours fait l’objet des plus vives inquiétudes et ce à juste titre car, en Côte d’ivoire, le taux de mortalité néonatal est malheureusement de 38 pour 7 000 naissances vivantes. Le taux de mortalité infanto-juvénile est de 108 pour 7 000, soit un enfant sur neuf qui décède avant l’âge de cinq ans, du fait notamment du manque de structures adaptées à nos nouveau-nés », a expliqué la généreuse donatrice.
UN IMPACT À LONG TERME
Par ailleurs, connaissant son attachement à tout ce qui touche aux enfants, le Président de la République l’a nommée en 2012 Présidente du Comité National de Surveillance des actions de Lutte contre la Traite, (’Exploitation et le Travail des Enfants. Via ce comité, elle s’est activement engagée dans une relation de responsabilité partagée avec l’industrie internationale du cacao et du chocolat, les gouvernements des pays voisins et la communauté internationale, ainsi que des donateurs, pour l’éradication de l’exploitation et des pires formes de travail des enfants. Son prochain projet est la construction d’une maison d’accueil à Soubré, dans le Sud-Ouest de la Côte d’ivoire, l’une des plus grandes régions de production de cacao. Ce centre aura pour vocation de prendre en charge une centaine d’enfants de six à dix-huit ans, identifiés comme victimes de cette exploitation. Ils y recevront un accompagnement psycho-social et une aide à la réinsertion. « Après sa construction, nous le confierons à l’autorité de tutelle, notamment le Ministère d’Etat, Ministère de l’Emploi, des Affaires Sociales et de la Formation Professionnelle pour en assurer le fonctionnement », prévoit Mme Dominique Ouattara. À long terme, c’est l’une des clés de la réussite de la Fondation. « Je crois qu’en mettant l’accent sur le soutien aux enfants a risque et aux jeunes à travers les communautés dans notre pays, nous contribuons à créer les futurs leaders, capables, sains, qui porteront un sens de la responsabilité partagée pour la santé et le bien-être de la société ivoirienne. En tant que l’une des plus grandes économies subsahariennes, la Côte d’ivoire est un des moteurs économiques de I Afrique de l’Ouest. Promouvoir la santé et le bien-être de nos enfants et des jeunes aura un impact social positif et un effet de croissance économique pour le pays, et sur toute la sous-région ouest-africaine.
FOCUS SUR
L’HÔPITAL MÈRE-ENFANT DE BINGERVILLE
Contre les difficultés d’accès aux soins endurées par les femmes et les enfants de Côte d’ivoire, la Fondation Children of Africa a construit un hôpital entièrement dédié à la mère et à l’enfant, dénommé Hôpital Mère Enfant de Bingerville. Bâti sur une parcelle de trois hectares, cet hôpital permet de résorber les difficultés d’accès aux soins et de réduire ainsi la mortalité maternelle, néonatale et infantile. Il prend également en compte la problématique du VIH relative à la mère et à l’enfant.
« Avec les fonds recueillis auprès de donateurs privés nationaux et internationaux, nous avons presque terminé la construction de l’Hôpital Mère-Enfant à Bingerville près d’Abidjan », se réjouit Mme Dominique Ouattara.
« Dans cet hôpital, qui devrait être achevé en décembre 2015, les mères et les enfants pourront recevoir des soins prénataux et post-partum qui sauvent la vie, dans une structure répondant aux normes internationales les plus élevées. Il sera géré par une association autonome qui regroupe l’Etat, la Fondation Children of Africa, et des spécialistes de la gestion des hôpitaux. »
LA CASE DES ENFANTS
À ABIDJAN
Créée en 1994, « La case des Enfants » est le centre d’accueil de la Fondation Children of Africa. Située dans la capitale ivoirienne, elle s’occupe des jeunes enfants de la rue, des orphelins ou des victimes d’exploitations diverses, vivant en totale rupture avec la société. Elle compte aujourd’hui 56 enfants dont 26 filles et 30 garçons, pour la plupart abandonnés. « Au cours des dix années de crise qui ont pris fin en novembre 2010, avec une élection démocratique qui a porté mon époux le président Alassane Ouattara au pouvoir, beaucoup d’enfants se sont retrouvés orphelins, mutilés ou traumatisés. D’autres encore ont été bloqués à Abidjan tandis que leurs géniteurs ou parents étaient à l’intérieur du pays», explique Mme Dominique Ouattara. En plus de l’éducation de base, les enfants y trouvent aide et assistance pour leur épanouissement scolaire, social et éducatif. Ils y reçoivent notamment des conseils psychologiques et de l’art-thérapie (par le dessin, la peinture, le chant, la musique et la danse). « Mon pays est en sécurité et en paix aujourd’hui, mais les blessures de la crise et la violence qui ont marqué tant d’enfants doivent encore être guéries. »