La situation sur le campus de Cocody reste précaire à la suite de la mort du jeune Konin Christian Wilfried vendredi dernier.
Il est 13 h ce lundi 23 novembre 2015 lorsque notre équipe de reportage foule le sol de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody (Ufhb). Les amphithéâtres sont encore fermés. Ceux qui ne le sont pas, sont vides. En un mot, les étudiants de l’Ufhb n’ont pas fait cours ce jour. La Fesci en a décidé ainsi. « Nous avons décrété trois jours de deuil sur le campus de Cocody pour rendre hommage à notre camarade qui a perdu la vie. L’administration fonctionne. Mais, ce sont les cours qui sont suspendus à compter de ce lundi 23 jusqu’au mercredi 25 novembre prochain », a-t-on appris de source proche du secrétaire général de la Fesci, lui-même injoignable. Ainsi, les étudiants qui composaient ou qui avaient cours ont été priés de libérer les amphis ‘’afin que la décision de la Fesci prenne effet et que le mouvement soit suivi par tous’’.
PRUDENCE SUR LE CAMPUS
Le campus 2000 de Cocody, à ce jour, est le seul opérationnel sur la quinzaine de cités universitaires que compte la ville d’Abidjan. C’est la seule cité qui est habitée par des étudiants. Alors que bien d’autres résidences universitaires ont été réhabilitées puis livrées au Centre régional des œuvres universitaires (Crou). Au nombre de celles-là, la cité de la Riviéra 2 et de la Cité Rouge Cocody. Le campus de Cocody qui compte à lui seul, au moins 3.000 lits, est celui dans lequel tous les étudiants d’Abidjan veulent s’agglutiner. Ils sont actuellement autour de 30 mille étudiants qui ont postulé et qui attendent d’intégrer leur chambre. L’attente se faisant longue, confie certains étudiants, chacun a voulu s’attribuer une chambre. Ce qui a débouché sur les affrontements entre la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) et l’Association générale des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Ageeci) qui ont coûté la vie à Konin Christian Wilfried, étudiant en Master 1 de Sciences économiques et de gestion. Aujourd’hui, au campus 2000, chacun est sur ses gardes, parce que la menace plane toujours. « Ce matin (hier, ndlr), nous faisions cours en amphi A du district d’Abidjan lorsque des éléments de la Fesci sont venus nous déloger.Il y a donc de quoi rester sur ses gardes ici en cité, puisque ce qui est arrivé est parti d’ici. En tout cas, je ne veux pas me laisser surprendre par des bagarres qui ne me concernent nullement », a confié une pensionnaire du campus sous le couvert de l’anonymat. Pour prévenir une quelconque ‘’invasion’’ sur le campus, les autorités de l’université ont pris un certain nombre de mesures. A savoir le déploiement des forces de police qui sillonnent régulièrement la cité, de jour comme de nuits. Même si cette présence policière devrait rassurer les uns et les autres quant à leur sécurité, nombreux sont les étudiants qui souhaitent que les ‘’vrais problèmes des étudiants soient réglés par les autorités compétentes afin qu’on n’en arrive plus à cette situation’’.
ORGANISATIONS ESTUDIANTINES ET AUTORITES UNIVERSITAIRES FACE A LEUR RESPONSABILITE
Ils sont les instigateurs. Malheureusement, ils sont également les premiers perdants lorsque survient un cafouillage au sein de l’université. C’est pour cela que les étudiants, en plus de marquer leur regret face à la mort de leur camarade, en appellent au calme. « Nous déplorons la mort de notre ami et appelons les uns et les autres au calme. Il faut qu’on tourne définitivement dos à l’esprit de vengeance. Cela n’est pas bon pour l’image des organisations syndicales que nous dirigeons », a indiqué Aristide Ozoukou, secrétaire général de la Coordination des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Coeeci). Pour ce responsable d’organisation syndicale, les étudiants n’ont pas besoin de se bagarrer pour des histoires de chambres. La vraie bataille qui vaut d’être menée, dira-t-il, doit consister à faire en sorte que les autres cités universitaires soient attribuées aux étudiants et que le cas des 3.000 étudiants confrontés au problème de scolarité, parce qu’accusés de fraude, soit réglé. De façon unanime, les étudiants appellent les autorités universitaires et étatiques à prendre leurs responsabilités. Un appel qui sans nul doute a été entendu. Puisque samedi dernier, le conseiller du président de la République, Dr Diawara Adama, a rencontré l’ensemble des organisations syndicales à l’exception de la Fesci, les invitant au calme et à la retenue. Il les a également rassurées que ce meurtre ne restera pas impuni. Même son de cloche du côté de la présidence de l’Université, qui a réuni lundi son Conseil afin de faire la lumière sur les événements en vue de situer les responsabilités. Pour l’heure, tous les regards sont focalisés sur l’administration de Bakayoko-Ly Ramata. « Nous suivons le déroulement de la gestion de cette crise attentivement. On espère que pour une fois en Côte d’Ivoire, une enquête aboutira et permettra de situer les responsabilités afin que les coupables payent pour leur crime », a indiqué un condisciple du défunt.
Elysée LATH
Il est 13 h ce lundi 23 novembre 2015 lorsque notre équipe de reportage foule le sol de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody (Ufhb). Les amphithéâtres sont encore fermés. Ceux qui ne le sont pas, sont vides. En un mot, les étudiants de l’Ufhb n’ont pas fait cours ce jour. La Fesci en a décidé ainsi. « Nous avons décrété trois jours de deuil sur le campus de Cocody pour rendre hommage à notre camarade qui a perdu la vie. L’administration fonctionne. Mais, ce sont les cours qui sont suspendus à compter de ce lundi 23 jusqu’au mercredi 25 novembre prochain », a-t-on appris de source proche du secrétaire général de la Fesci, lui-même injoignable. Ainsi, les étudiants qui composaient ou qui avaient cours ont été priés de libérer les amphis ‘’afin que la décision de la Fesci prenne effet et que le mouvement soit suivi par tous’’.
PRUDENCE SUR LE CAMPUS
Le campus 2000 de Cocody, à ce jour, est le seul opérationnel sur la quinzaine de cités universitaires que compte la ville d’Abidjan. C’est la seule cité qui est habitée par des étudiants. Alors que bien d’autres résidences universitaires ont été réhabilitées puis livrées au Centre régional des œuvres universitaires (Crou). Au nombre de celles-là, la cité de la Riviéra 2 et de la Cité Rouge Cocody. Le campus de Cocody qui compte à lui seul, au moins 3.000 lits, est celui dans lequel tous les étudiants d’Abidjan veulent s’agglutiner. Ils sont actuellement autour de 30 mille étudiants qui ont postulé et qui attendent d’intégrer leur chambre. L’attente se faisant longue, confie certains étudiants, chacun a voulu s’attribuer une chambre. Ce qui a débouché sur les affrontements entre la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) et l’Association générale des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Ageeci) qui ont coûté la vie à Konin Christian Wilfried, étudiant en Master 1 de Sciences économiques et de gestion. Aujourd’hui, au campus 2000, chacun est sur ses gardes, parce que la menace plane toujours. « Ce matin (hier, ndlr), nous faisions cours en amphi A du district d’Abidjan lorsque des éléments de la Fesci sont venus nous déloger.Il y a donc de quoi rester sur ses gardes ici en cité, puisque ce qui est arrivé est parti d’ici. En tout cas, je ne veux pas me laisser surprendre par des bagarres qui ne me concernent nullement », a confié une pensionnaire du campus sous le couvert de l’anonymat. Pour prévenir une quelconque ‘’invasion’’ sur le campus, les autorités de l’université ont pris un certain nombre de mesures. A savoir le déploiement des forces de police qui sillonnent régulièrement la cité, de jour comme de nuits. Même si cette présence policière devrait rassurer les uns et les autres quant à leur sécurité, nombreux sont les étudiants qui souhaitent que les ‘’vrais problèmes des étudiants soient réglés par les autorités compétentes afin qu’on n’en arrive plus à cette situation’’.
ORGANISATIONS ESTUDIANTINES ET AUTORITES UNIVERSITAIRES FACE A LEUR RESPONSABILITE
Ils sont les instigateurs. Malheureusement, ils sont également les premiers perdants lorsque survient un cafouillage au sein de l’université. C’est pour cela que les étudiants, en plus de marquer leur regret face à la mort de leur camarade, en appellent au calme. « Nous déplorons la mort de notre ami et appelons les uns et les autres au calme. Il faut qu’on tourne définitivement dos à l’esprit de vengeance. Cela n’est pas bon pour l’image des organisations syndicales que nous dirigeons », a indiqué Aristide Ozoukou, secrétaire général de la Coordination des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Coeeci). Pour ce responsable d’organisation syndicale, les étudiants n’ont pas besoin de se bagarrer pour des histoires de chambres. La vraie bataille qui vaut d’être menée, dira-t-il, doit consister à faire en sorte que les autres cités universitaires soient attribuées aux étudiants et que le cas des 3.000 étudiants confrontés au problème de scolarité, parce qu’accusés de fraude, soit réglé. De façon unanime, les étudiants appellent les autorités universitaires et étatiques à prendre leurs responsabilités. Un appel qui sans nul doute a été entendu. Puisque samedi dernier, le conseiller du président de la République, Dr Diawara Adama, a rencontré l’ensemble des organisations syndicales à l’exception de la Fesci, les invitant au calme et à la retenue. Il les a également rassurées que ce meurtre ne restera pas impuni. Même son de cloche du côté de la présidence de l’Université, qui a réuni lundi son Conseil afin de faire la lumière sur les événements en vue de situer les responsabilités. Pour l’heure, tous les regards sont focalisés sur l’administration de Bakayoko-Ly Ramata. « Nous suivons le déroulement de la gestion de cette crise attentivement. On espère que pour une fois en Côte d’Ivoire, une enquête aboutira et permettra de situer les responsabilités afin que les coupables payent pour leur crime », a indiqué un condisciple du défunt.
Elysée LATH