Lors des Etats Généraux de la forêt, de la Faune et des Ressources en eau, qui se sont tenus du 16 au 19 novembre 2015, nous avons rencontré M. Domenico Giostra, administrateur général de Tranchivoire, une structure qui exerce dans le domaine du bois. Conscient des défis à venir, il s’est ouvert sur les questions liées au couvert forestier en Côte d’Ivoire, à la fiscalité dans le secteur du bois et à l’ouverture de Archibat 2015
Que pensez-vous des Etats Généraux de la Forêt qui viennent de se tenir ?
Je pense que quand un ministère comme celui des Eaux et Forêts a le courage d’analyser ouvertement et publiquement dans tous les aspects la situation de son secteur d’activité et les problèmes qui existent, c’est déjà un très bon acquis pour aller de l’avant et trouver les solutions nécessaires. Notre secteur est en pleine évolution vers la transparence, la traçabilité de toutes ses activités, la gestion rationnelle et durable du couvert forestier et tout cela malgré le boycott de certains pays et de certaines organisations internationales qui ne font que dénigrer nos activités sans prendre en compte les efforts qui sont faits jour après jour.
La Cote d’Ivoire réussira-t-elle à gagner le défi du maintien du couvert forestier ?
Pour un pays qui a une forte croissance démographique et un secteur agricole en plein développement, il n’est pas facile de préserver le couvert forestier. Mais, la Côte d’Ivoire s’est donnée les moyens pour y arriver tout en préservent aussi une industrie du bois qui reste la plus performante et la plus développée de tous les pays forestiers d’Afrique. La Côte d’Ivoire, en effet, a été le premier pays à investir dans le reboisement, autant au niveau étatique, par le biais de la Société d’exploitation forestière (Sodefor), que privé en faisant obligation à tous les exploitants forestiers de reboiser en fonction de trois (3 ) nouvelles plantes pour chaque arbre coupé, et ceci depuis plusieurs décennies. Respectant cette disposition, notre société, à elle seule, a déjà replanté 1.200.000 plantes. Et, ce, sur une surface totale de 4.000 hectares. Multipliez cela par environ 100 sociétés et vous verrez qu’il est possible de maintenir le couvert forestier.
Qu’est-ce qui motive votre participation à Archibat 2015 ?
Notre participation à Archibat est le résultat de la volonté de reconvertir notre production en faveur du marché national et de la sous-région. Le besoin en bois de qualité, sec et bien coupé, devient primordial pour un pays comme la Côte d’Ivoire qui va vers l’émergence sous la conduite éclairée du Président Alassane Ouattara. Aujourd’hui, ce marché est dans les mains d’opérateurs peu expérimentés qui n’ont pas tous les outils performants car, les grandes sociétés de la place se sont toujours intéressées uniquement à l’exportation. Nous voulons donc entrer dans ce marché avec nos produits et notre qualité pour servir les entreprises de construction. En particulier, nous allons exposer à la foire des planches et chevrons pour les charpentes, du decking pour les plages et les piscines, du bois sec de haute qualité pour les menuiseries et de chevrons et des piquets en bois très résistants comme l’Azobé pour les retenues d’eau et le chemin de fer, ainsi que du bois de coffrage.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez actuellement dans le cadre du développement de votre entreprise?
Plus que de développement, je parlerais de survie de notre entreprise, ce qui serait déjà un résultat positif. Aujourd’hui, le plus gros problème est justement de se maintenir avec une activité à très faible revenu, qui demande un fort investissement et des espaces importants, dans un pays à forte croissance, avec une inflation un peu élevée et une fiscalité très pointue. Des augmentations des charges de l’ordre de 10 – 15% par an sont difficilement amortissables dans notre secteur d’activité et actuellement l’augmentation de la redevance foncière pour les terrains en bail emphytéotique risque de faire mourir ce secteur. N’oublions pas que l’industrie du bois, répandue sur tout le territoire national, même dans les zones les plus enclavées, a été un secteur porteur pour le pays pendant un demi-siècle et reste l’un des principaux pourvoyeurs d’emplois. Cette industrie mérite d’être maintenue en vie, même si cela demande des mesures d’accompagnement et des allégements fiscaux importants. Les charges pour une gestion forestière moderne, transparente et éco-soutenable sont importantes. Nous, qui sommes la première société à avoir été certifiée par un organisme indépendant (Bureau Veritas) comme garant de ‘’l’Origine Légale du Bois’’, nous le savons bien. Nous restons, toutefois, confiants que les plus hautes autorités, toujours attentives au développement du pays dans son ensemble, écoutent notre demande d’aide avant qu’il ne soit trop tard. Nous avons le devoir de garantir les emplois actuels et en créer d’autres en vue de résorber le chômage.
Entretien réalisé par Olivier Guédé
Que pensez-vous des Etats Généraux de la Forêt qui viennent de se tenir ?
Je pense que quand un ministère comme celui des Eaux et Forêts a le courage d’analyser ouvertement et publiquement dans tous les aspects la situation de son secteur d’activité et les problèmes qui existent, c’est déjà un très bon acquis pour aller de l’avant et trouver les solutions nécessaires. Notre secteur est en pleine évolution vers la transparence, la traçabilité de toutes ses activités, la gestion rationnelle et durable du couvert forestier et tout cela malgré le boycott de certains pays et de certaines organisations internationales qui ne font que dénigrer nos activités sans prendre en compte les efforts qui sont faits jour après jour.
La Cote d’Ivoire réussira-t-elle à gagner le défi du maintien du couvert forestier ?
Pour un pays qui a une forte croissance démographique et un secteur agricole en plein développement, il n’est pas facile de préserver le couvert forestier. Mais, la Côte d’Ivoire s’est donnée les moyens pour y arriver tout en préservent aussi une industrie du bois qui reste la plus performante et la plus développée de tous les pays forestiers d’Afrique. La Côte d’Ivoire, en effet, a été le premier pays à investir dans le reboisement, autant au niveau étatique, par le biais de la Société d’exploitation forestière (Sodefor), que privé en faisant obligation à tous les exploitants forestiers de reboiser en fonction de trois (3 ) nouvelles plantes pour chaque arbre coupé, et ceci depuis plusieurs décennies. Respectant cette disposition, notre société, à elle seule, a déjà replanté 1.200.000 plantes. Et, ce, sur une surface totale de 4.000 hectares. Multipliez cela par environ 100 sociétés et vous verrez qu’il est possible de maintenir le couvert forestier.
Qu’est-ce qui motive votre participation à Archibat 2015 ?
Notre participation à Archibat est le résultat de la volonté de reconvertir notre production en faveur du marché national et de la sous-région. Le besoin en bois de qualité, sec et bien coupé, devient primordial pour un pays comme la Côte d’Ivoire qui va vers l’émergence sous la conduite éclairée du Président Alassane Ouattara. Aujourd’hui, ce marché est dans les mains d’opérateurs peu expérimentés qui n’ont pas tous les outils performants car, les grandes sociétés de la place se sont toujours intéressées uniquement à l’exportation. Nous voulons donc entrer dans ce marché avec nos produits et notre qualité pour servir les entreprises de construction. En particulier, nous allons exposer à la foire des planches et chevrons pour les charpentes, du decking pour les plages et les piscines, du bois sec de haute qualité pour les menuiseries et de chevrons et des piquets en bois très résistants comme l’Azobé pour les retenues d’eau et le chemin de fer, ainsi que du bois de coffrage.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez actuellement dans le cadre du développement de votre entreprise?
Plus que de développement, je parlerais de survie de notre entreprise, ce qui serait déjà un résultat positif. Aujourd’hui, le plus gros problème est justement de se maintenir avec une activité à très faible revenu, qui demande un fort investissement et des espaces importants, dans un pays à forte croissance, avec une inflation un peu élevée et une fiscalité très pointue. Des augmentations des charges de l’ordre de 10 – 15% par an sont difficilement amortissables dans notre secteur d’activité et actuellement l’augmentation de la redevance foncière pour les terrains en bail emphytéotique risque de faire mourir ce secteur. N’oublions pas que l’industrie du bois, répandue sur tout le territoire national, même dans les zones les plus enclavées, a été un secteur porteur pour le pays pendant un demi-siècle et reste l’un des principaux pourvoyeurs d’emplois. Cette industrie mérite d’être maintenue en vie, même si cela demande des mesures d’accompagnement et des allégements fiscaux importants. Les charges pour une gestion forestière moderne, transparente et éco-soutenable sont importantes. Nous, qui sommes la première société à avoir été certifiée par un organisme indépendant (Bureau Veritas) comme garant de ‘’l’Origine Légale du Bois’’, nous le savons bien. Nous restons, toutefois, confiants que les plus hautes autorités, toujours attentives au développement du pays dans son ensemble, écoutent notre demande d’aide avant qu’il ne soit trop tard. Nous avons le devoir de garantir les emplois actuels et en créer d’autres en vue de résorber le chômage.
Entretien réalisé par Olivier Guédé