Le jeudi 31 décembre 2015, des bulldozers protégés par des syndicalistes ont complètement rasé la gare d’Abobo de la compagnie de transport UTB (Union des transports de Bouaké). Pour éclairer l’opinion nationale sur cette affaire, les dirigeants de ladite compagnie ont tenu un point de presse le mercredi 6 janvier 2016 dans leurs locaux situés à Marcory sur le Boulevard VGE.
Il s’agissait pour M. Kauphy Williams, Directeur des relations publiques et extérieures, et conseiller du DG- qui était assisté pour l’occasion de MM. Souagan Mathurin (Superviseur général du groupe N’Sikan), Konan Alain (Responsable du patrimoine) et Yecoula Oulaï Francis (Responsable commercial et marketing)- de dénoncer une « injustice et un abus de pouvoir ». Il a souligné, preuve à l’appui avec un Certificat Foncier N° 39671 de Bingerville, que M. Kouamé Konan N’Sikan est propriétaire depuis le 22 septembre 2010 d’un terrain urbain de 1123 m2 formant le lot A îlot n° 21 à Abobo (face à la mairie).
Depuis lors, le calvaire de la compagnie, selon M. Kauphy, n’a fait que perdurer. D’abord en septembre 2011 quand la mairie d’Abobo prend la décision, à travers un arrêté, de fermer toutes les ‘’gares boutiques’’ et d’imposer la gare routière d’Abobo-Anonkoua-Kouté à tous les transporteurs. Une décision jugée inappropriée par la compagnie. Selon M. Kauphy, la mairie pour prendre pareille décision, a passé une convention avec l’Union Syndicale des Transporteurs et Chauffeurs d’Abobo (USTCA). « Or notre société, disposant de sa propre gare à Abobo depuis 1999, n’a pas pour cadre d’opération de ses activités les limites du territoire de la commune d’Abobo », a-t-il indiqué. Pour lui, de par la nature qualitative de ses activités, leur compagnie n’est pas concernée par cette décision.
Un long processus de négociations et judiciaire qui n’a pas abouti
La compagnie de transport, selon Kauphy Williams, a entamé des procédures judiciaires auprès de la Chambre Administrative pour casser ce décret. De même qu’elle a ouvert des négociations avec la mairie d’Abobo sous l’égide du ministère des Transports. Au niveau des négociations, la compagnie a posé un certain nombre d’exigences à la mairie. D’abord bénéficier d’un bail emphytéotique de 99 ans par rapport aux 15 ans de location mis sur le tapis pour regagner le nouveau site ; ensuite payer un loyer mensuel en lieu et place des 20 millions FCFA exigés comme caution. « Alors que l’affaire était pendante devant les instances judiciaires et que les pourparlers se poursuivaient, un autre arrêté pris en 2014 décide de la fermeture de la gare de UTB », souligne le conférencier. Nouvelles batailles judiciaires et autre phase de discussion. D’ailleurs, en janvier 2015, la Chambre d’Administration de la Cour Suprême désigne un expert afin de vérifier le préjudice subi par la compagnie de transport. « C’est à cette étape que le jeudi 31 décembre 2015, lors du réveillon, que des bulldozers envoyés par la mairie sont venus détruire notre gare à Abobo », indique M. Kauphy. C’est un préjudice extrêmement lourd dont il a fait écho, estimé pour 2014 à 590.891.000 FCFA et en 2015 à 711.380.000 FCFA. A cela, il faut ajouter les infrastructures et leur agrandissement qui depuis 1999 sont estimées à plus de 100.000.000 FCFA.
N’Sikan demande réparation et appelle le chef de l’Etat pour régler le problème
«Aujourd’hui, nous demandons réparation. Car, c’est comme si on vous disait de quitter la maison que vous avez construit pour aller louer une autre. Cela n’a aucun sens. Notre rayon d’action n’est pas Abobo pour être astreint aux mêmes procédures que les transporteurs d’Abobo », estime M. Kauphy. C’est pourquoi, le groupe UTB en appelle à la sollicitude du Président Ouattara afin que justice leur soit rendue. « Plus d’une trentaine d’employés sont depuis cette affaire à la maison. Il nous sera impossible si on ne nous rend pas notre bien de les conserver », assure-t-il.
Selon une note de la mairie d’Abobo dont nous avons reçu copie, le Conseil municipal a décidé de la réquisition de cette parcelle pour cause d’utilité publique. « (…) ce site est retenu sur un espace de 4.960 m2 pour la construction de l’ouvrage communautaire de la Maison de l’Art et de l’Action Culturelle », dit la note. Une procédure contre laquelle s’insurge M. Konan Alain, Responsable du patrimoine de la compagnie. Selon lui, dans le cas d’une procédure d’expropriation pour utilité publique, l’action doit venir de la Préfecture d’Abidjan et non de la mairie. « La préfecture fait venir des experts qui font une enquête auprès des populations. C’est après cette enquête qu’un juge peut ordonner ou non une décision d’expropriation », a-t-il affirmé. Et de poursuivre pour crier qu’ils ont ‘’été victime de brigandage. ‘’Comment peut-on casser notre gare sans la présence de forces régulières (police et gendarmerie) ? », s’est-il indigné. Pour ses responsables, il s’agit bel et bien d’un abus dont doit être saisi le chef de l’Etat. Car, ils sont sûrs que le Président ne saurait tolérer telle attitude.
Olivier Guédé
Il s’agissait pour M. Kauphy Williams, Directeur des relations publiques et extérieures, et conseiller du DG- qui était assisté pour l’occasion de MM. Souagan Mathurin (Superviseur général du groupe N’Sikan), Konan Alain (Responsable du patrimoine) et Yecoula Oulaï Francis (Responsable commercial et marketing)- de dénoncer une « injustice et un abus de pouvoir ». Il a souligné, preuve à l’appui avec un Certificat Foncier N° 39671 de Bingerville, que M. Kouamé Konan N’Sikan est propriétaire depuis le 22 septembre 2010 d’un terrain urbain de 1123 m2 formant le lot A îlot n° 21 à Abobo (face à la mairie).
Depuis lors, le calvaire de la compagnie, selon M. Kauphy, n’a fait que perdurer. D’abord en septembre 2011 quand la mairie d’Abobo prend la décision, à travers un arrêté, de fermer toutes les ‘’gares boutiques’’ et d’imposer la gare routière d’Abobo-Anonkoua-Kouté à tous les transporteurs. Une décision jugée inappropriée par la compagnie. Selon M. Kauphy, la mairie pour prendre pareille décision, a passé une convention avec l’Union Syndicale des Transporteurs et Chauffeurs d’Abobo (USTCA). « Or notre société, disposant de sa propre gare à Abobo depuis 1999, n’a pas pour cadre d’opération de ses activités les limites du territoire de la commune d’Abobo », a-t-il indiqué. Pour lui, de par la nature qualitative de ses activités, leur compagnie n’est pas concernée par cette décision.
Un long processus de négociations et judiciaire qui n’a pas abouti
La compagnie de transport, selon Kauphy Williams, a entamé des procédures judiciaires auprès de la Chambre Administrative pour casser ce décret. De même qu’elle a ouvert des négociations avec la mairie d’Abobo sous l’égide du ministère des Transports. Au niveau des négociations, la compagnie a posé un certain nombre d’exigences à la mairie. D’abord bénéficier d’un bail emphytéotique de 99 ans par rapport aux 15 ans de location mis sur le tapis pour regagner le nouveau site ; ensuite payer un loyer mensuel en lieu et place des 20 millions FCFA exigés comme caution. « Alors que l’affaire était pendante devant les instances judiciaires et que les pourparlers se poursuivaient, un autre arrêté pris en 2014 décide de la fermeture de la gare de UTB », souligne le conférencier. Nouvelles batailles judiciaires et autre phase de discussion. D’ailleurs, en janvier 2015, la Chambre d’Administration de la Cour Suprême désigne un expert afin de vérifier le préjudice subi par la compagnie de transport. « C’est à cette étape que le jeudi 31 décembre 2015, lors du réveillon, que des bulldozers envoyés par la mairie sont venus détruire notre gare à Abobo », indique M. Kauphy. C’est un préjudice extrêmement lourd dont il a fait écho, estimé pour 2014 à 590.891.000 FCFA et en 2015 à 711.380.000 FCFA. A cela, il faut ajouter les infrastructures et leur agrandissement qui depuis 1999 sont estimées à plus de 100.000.000 FCFA.
N’Sikan demande réparation et appelle le chef de l’Etat pour régler le problème
«Aujourd’hui, nous demandons réparation. Car, c’est comme si on vous disait de quitter la maison que vous avez construit pour aller louer une autre. Cela n’a aucun sens. Notre rayon d’action n’est pas Abobo pour être astreint aux mêmes procédures que les transporteurs d’Abobo », estime M. Kauphy. C’est pourquoi, le groupe UTB en appelle à la sollicitude du Président Ouattara afin que justice leur soit rendue. « Plus d’une trentaine d’employés sont depuis cette affaire à la maison. Il nous sera impossible si on ne nous rend pas notre bien de les conserver », assure-t-il.
Selon une note de la mairie d’Abobo dont nous avons reçu copie, le Conseil municipal a décidé de la réquisition de cette parcelle pour cause d’utilité publique. « (…) ce site est retenu sur un espace de 4.960 m2 pour la construction de l’ouvrage communautaire de la Maison de l’Art et de l’Action Culturelle », dit la note. Une procédure contre laquelle s’insurge M. Konan Alain, Responsable du patrimoine de la compagnie. Selon lui, dans le cas d’une procédure d’expropriation pour utilité publique, l’action doit venir de la Préfecture d’Abidjan et non de la mairie. « La préfecture fait venir des experts qui font une enquête auprès des populations. C’est après cette enquête qu’un juge peut ordonner ou non une décision d’expropriation », a-t-il affirmé. Et de poursuivre pour crier qu’ils ont ‘’été victime de brigandage. ‘’Comment peut-on casser notre gare sans la présence de forces régulières (police et gendarmerie) ? », s’est-il indigné. Pour ses responsables, il s’agit bel et bien d’un abus dont doit être saisi le chef de l’Etat. Car, ils sont sûrs que le Président ne saurait tolérer telle attitude.
Olivier Guédé