x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le vendredi 29 janvier 2016 | L’intelligent d’Abidjan

OJPCI / Olivier Yro : Si je suis élu, voici ce que je veux faire pour les journalistes

Journaliste, Olivier Yro est membre-fondateur et vice-président de l’Organisation des journalistes professionnels de Côte d’Ivoire (Ojpci). Il est aussi le directeur adjoint à la communication à la mairie de Marcory et Chevalier du mérite culturel ivoirien. A quelques jours du congrès de l’Ojpci, il exprime ses ambitions et son regard sur cette organisation.

Quel état des lieux, faites-vous de l’Ojpci ?
Globalement, l’Ojpci a besoin d’une perfusion sinon d’un traitement de choc qui pourra lui permettre de sortir de sa léthargie. C’est pour cette raison que nous avons démissionné en juin 2015 de ce bureau. Nous avons une vision pour l’Ojpci qui n’est pas celle-là. Constat, nous avons une situation tendue mais heureusement que nous avons obtenu un congrès à l’arrachée. On nous voyait pour des putschistes patentés dont l’intention était de se positionner. Nous n’avons pas besoin de gesticuler autour du corps inanimé de l’Ojpci pour savoir qu’il y a des personnes qui ont l’intelligence et l’expérience pour relever cette association. Cela dit, quand nous le faisions, il n’était même pas dans l’esprit des gens que nous pouvions obtenir un congrès. A preuve, nous organisons un congrès ordinaire hors délai. Six mois avant, le comité de contrôle devrait déjà convoquer le collège électoral et 15 jours avant nous montrer le lieu où on dépose les candidatures, qui est candidat. Et 10 jours avant, ouvrir la campagne. C’est dire qu’au dam des textes qui régissent notre organisation, on a failli. Nous pensons donc, que tout ça ce sont des problèmes occasionnés par le manque de bonne gouvernance. La navigation à vue, l’impréparation. C’est pour ça qu’on organise un congrès deux mois après sa tenue initiale et statutaire. Nous avons obtenu ce congrès au forceps, parce que ceux qui sont à la tête ou dans l’ombre n’ont pas voulu de ce congrès. En obtenant le congrès pour le 05 (février Ndlr), nous pensons que c’est déjà une bataille gagnée, et cela ne fait que présager du fait que désormais, nous voulons respecter nos textes.

Des rumeurs persistantes font état de ce que vous êtes candidat à la présidence de l’Ojpci. Qu’en est-il exactement ?
Ce ne sont pas des rumeurs. C’est la vérité. Pour quiconque est membre de l’Ojpci, nous avons dit que nous voulons servir à la tête de cette organisation. Dès que nous avons commencé les tournées dans les rédactions, nous avons dit que nous étions disponibles et disposés. Non pas parce que nous pensons qu’il n’y ait personne capable de diriger mais nous pensons que c’est une candidature d’équipe. Pas une personne qui est candidate. Lorsque je dis que veux servir, c’est donc toute une équipe qui veut servir à la tête de l’Ojpci. L’Ojpci, c’est une famille ; l’Ojpci, c’est une équipe. La candidature d’Olivier Yro n’est pas une candidature en solo, c’est une candidature d’équipe. De ceux qui veulent qu’on respecte l’Ojpci. Depuis Juin, ma lettre de candidature et de démission ont été déposées auprès du président de l’Ojpci, auprès du comité des sages, auprès des personnes ressources de l’Ojpci. Nous avons la capacité et l’expérience de mener l’Ojpci de l’autre côté (à bon port).

Donc, quels sont vos atouts ?
Nous comptons sur deux choses. L’aspect humain et la vision. Humain parce que, c’est une candidature portée par plusieurs personnes. C'est-à-dire qu’il y a les hommes. Il y a toute une équipe derrière nous au sein de laquelle il y a des hommes et femmes d’expérience et reconnus par tous. Ce sont donc des personnes qui n’ont plus à faire leur preuve dans le monde des médias. Ces personnes apportent leurs critiques, leurs suggestions et observations pour aller de l’avant. Ensuite la vision, c’est une team qui a pour leitmotiv, la bonne gouvernance mais aussi la formation. La qualité d’un service rendu passe par la formation. Et nous en faisons notre cheval de bataille. C’est pourquoi, nous avons pris contacts avec des écoles de formation pour des accords futurs, mais aussi, à travers des séjours linguistiques qui se feront dans la sous-région et en Europe. L’Ojpci a pour vocation d’être nationale mais sous-régionale africaine. La vision que nous avons de l’Ojpci ne s’arrêtera pas seulement aux journalistes ivoiriens. On marquera notre génération parce que nous pensons que la vision, l’intelligence et les hommes sont avec nous et bien entendu on ne pas avoir tout cela si on n’a pas Dieu avec soi.

Puisque vous êtes candidat, quel est le programme que vous allez présenter aux congressistes ?
C’est un chantier qui se décline à court, moyen et long terme. A court terme, c’est déjà de relancer tout ce qui est en section. Il faut le faire car tout le bureau ne va pas canaliser toutes ces activités ici, à Abidjan et laisser au bord de la route tous ceux qui sont à l’intérieur du pays. Et qui n’ont la possibilité de représenter une sorte de courroie entre les journalistes. Au-delà, nous comptons mettre sur pied notre organe de presse pour se prononcer et réfléchir sur les sujets d’actualité de ce pays et de la sous-région. C’est ce qu’il convient de faire. Car, il y a des membres parmi nous qui sont des hommes et des femmes de valeur sur qui, nous pouvons compter si nous mettons notre rédaction sur pied. Nous allons également à court terme créer un magazine. Nous créerons aussi notre répertoire de journalistes professionnels de Côte d’Ivoire. C’est un document qui sera très facile à avoir. Nous ferons l’édition 2016, 2017. Et, chaque année, il y a des journalistes qui viennent, il y a des journalistes qui obtiennent leurs cartes professionnelles. Ce qui fait que chaque année, nous allons actualiser ce document. Les ambassades, les Grandes Chancelleries, les institutions en ont besoin. Cela commence par le respect du travail. On ne peut pas identifier un journaliste comme n’importe qui veut s’en servir et se prévaloir de cette identité au détriment de celui qui a sa carte et qui en vit modestement.

C’est une lutte contre les rats ?
Nous luttons contre tous ceux qui sont indésirables. Cela veut dire qu’il faut se poser des questions sur votre personne. Nous invitons les autorités à être vigilantes et à ne pas croire que cet annuaire vient pour séparer les journalistes. Mais, pour les mettre ensemble et avoir un seul canal pour s’exprimer. Au-delà, nous allons mettre sur pied des comptes sur tous les réseaux sociaux pour permettre à tous ceux qui ont accès à Internet d’avoir des informations à temps réel sur L’Ojpci. A long terme, nous aurons notre Hôtel de la presse. Cela ne coûte rien d’avoir un centre pour la presse avec une salle informatique et une grande salle dans laquelle toutes les conférences nationales et internationales que nous allons initier où pour lesquelles nous serons sollicités, se tiendront. Puisque c’est un hôtel de la presse où tous les journalistes qui passeront pour un séjour ou pour une activité pourront y loger. Cet hôtel sera prioritaire, c’est là qu’ils doivent dormir. Un opérateur immobilier a été contacté à cet effet. A long terme, c'est-à-dire jusqu’à la fin de notre mandat, nous mettrons sur pied une radio et une télévision. Il suffit d’avoir une connexion et des hommes pour animer cette radio et cette télé. Et nous avons été ravis d’entendre dire que le ministère veut créer un Ordre de mérite des médias. Ce que nous avions déjà dans notre programme. C'est-à-dire si quelqu’un à 10, 15 ans de service, on doit le décorer. Il y a des structures qui créent des médailles pour leur personnel. Quand les travailleurs ont 15 ou 20 ans de service, on leur décerne leur médaille.

Par où allez-vous commencer si les électeurs vous font confiance ?
Il faut commencer par la case départ, c'est-à-dire les rencontrer. Aller dans les rédactions pour leur dire merci et les emmener à s’organiser en sections et leur faire comprendre que désormais il n’y a plus de barrière entre eux et le bureau. Désormais, ils auront des représentants pour faire remonter les informations, ils auront des rencontres bimensuelles qui leur permettront eux-mêmes de se former en gestion d’associations. Cela veut dire que l’Ojpci sera un incubateur qui permettra de mettre en valeur tous les projets des journalistes. Ils auront une réunion hebdomadaire autour de l’Ojpci, ils auront une section spéciale qui s’occupera des problèmes et qui se fera l’effort de faire entendre la voix de nos amis de la presse. Et, qui parfois ne bénéficient pas de la convention collective. Mais, il faut qu’ils sachent que nous serons à leurs côtés pour mener le combat de la convention collective. Le journaliste doit quitter le milieu des ‘’grabataires’’. C’est quelqu’un qui doit profiter d’une retraite méritée. Nous le ferons avec le Gepci, avec les syndicats mais également avec le ministère de tutelle. Au plan social, nous aurons l’opération un journaliste, un ordinateur ou une tablette. Cela veut dire que le modèle d’achat que nous allons mettre sur pied permettra aux journalistes de s’équiper sans se ruiner. Nous voulons que le journaliste ivoirien soit un journaliste 2.0. C’est-à-dire un journaliste joignable en tout temps et qui peut joindre tout le monde à tout moment. Qu’ils nous fassent confiance et nous irons de l’avant. Si on ne croit pas à ce que l’homme dit, il faut faire confiance en ce qu’il fait et en ses actes. Les actes que nous avons posés nous ont permis d’être toujours aux côtés de nos amis. L’amitié pour nous c’est une grâce.

Bientôt, ce sera la libéralisation de l’espace audiovisuel. Comment entendez-vous amorcer ce virage pour les journalistes qui veulent se reconvertir de la presse écrite à l’audiovisuel ?
C’est toujours une expérience exaltante pour le journaliste de la presse écrite d’aller à la télévision plutôt que le sens inverse. Parce que le journaliste de la presse écrite a toujours aimé rédiger, écrire. Rédiger, faire des enquêtes, a toujours été son gâteau. C’est vrai qu’on lui demandera plus d’effort à la télé. Mais tenir une rédaction est le propre du journaliste de la presse écrite. Donc, c’est un virage qui n’est pas effrayant pour lui. C’est plutôt une autre manière pour lui de diversifier son expérience. A la télévision, il faut une formation spécifique. Celui qui présente le journal, on lui apporte les informations qu’il doit rendre avec une bonne diction. Pour la presse écrite, c’est différent.

De quelle Ojpci rêvez-vous si vous êtes élu président ?
Une organisation forte, sérieuse et crédible. Une organisation qui a en son sein des hommes d’expérience et de haut vol. Une organisation qui a en son sein des hommes nationaux et internationaux sur qui ont peut compter. Vous savez, on dit toujours que la presse est le quatrième pouvoir et que nous avons un pouvoir coexistant parce que nous avons la possibilité d’accéder aux personnalités. Non pas pour leur parler c’est-à-dire qu’on vous lit sans vous connaître, sans connaître votre nationalité, votre appartenance socio-politique, etc. et comment vous abordez le message des sans voix. Il est vrai qu’il y a les historiens mais ils étudient tout ce qui est passé. Le journaliste, par contre, utilise ce qui est d’actualité et ce qui est à venir puisque de toute façon demain découle de tout ce qu’il y a comme matière aujourd’hui. Nous refusons d’être la remorque d’une quelconque association. Certes, nous sommes la seconde faîtière qui est créée en Côte d’Ivoire mais nous avons la qualité avec nous.

Quelles sont les plaies qui font souffrir l’Ojpci ?
L’inorganisation, l’impréparation, le manque de solidarité et surtout la mauvaise gouvernance. On ne peut pas être à ce niveau de la compétition, de l’expérience et ne pas considérer, respecter nos amis, nos membres. les choses sérieuses vont commencer dès maintenant avec Olivier Yro comme président. Les choses sérieuses vont recommencer, il faut vite refermer la parenthèse pour amorcer la relance et redonner vie à l’Ojpci.

Avant le congrès, quel message avez-vous à lancer aux journalistes et surtout aux hommes politiques ?
D’abord, j’exhorte à la patience les membres de l’Ojpci parce que parmi eux, il y a de nombreux déçus n’ayant pas obtenu ce qu’ils espéraient en quittant la première faîtière. Nous sommes-là afin que les et autres reviennent à la maison. Nous leur demandons de revenir à la maison car les choses vont changer et elles sont en train de changer. C’est pour cela que nous nous réjouissons de ce congrès qui se tiendra le 5 février 2016. Aux autorités ivoiriennes, je leur dis que l’Ojpci ne vient pas en trouble-fête. Elle vient comme un interlocuteur, incubateur de projets pour le bien-être de la vie du journaliste. Mais, aussi pour les journalistes en quête de crédibilité et sources fiables. Puis l’Ojpci qui a déjà su donner un membre à cette commission pour être un collaborateur sérieux pour les autorités ivoiriennes mais aussi tant pour notre ministère que pour les élus locaux. Nous avons foi que notre rôle est important et nous pensons que les hommes avec qui nous travaillons aussi avec notre ministère de tutelle car certain des membres sont déjà au ministère. J’invite le comité d’organisation et le président du comité de contrôle à maintenir la date du 5 février 2016. Pour notre part, nous préparons à aller au congrès la tête haute parce que nous pensons que ce sera le moment où le navire Ojpci va changer de capitaine. Nous devons tous être prêts le 5 février pour le congrès de l’Ojpci.

Réalisée par M. Ouattara
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ