Dans cet entretien accordé à Afrikipresse.fr, en marge de la 5e conférence annuelle de la Société Africaine de Médecine Légale, qui se tient depuis le 01 mars 2016, dans la capitale administrative ivoirienne, le ministre en charge de la réconciliation sous le régime Laurent Gbagbo, le professeur Sébastien Dano Djédjé donne ses recettes pour parvenir à une réconciliation sincère et vraie en Côte d'Ivoire.
Aujourd’hui, la priorité pour le régime en place, c’est la réconciliation. Quel est votre regard sur ce vaste chantier?
La réconciliation en Côte d’Ivoire, j’y crois. Mais je la veux sincère. Je suis pour la réconciliation. Je suis d’ailleurs sur cette voie. Elle viendra. Depuis 2011, je me bats pour une réconciliation sincère et vraie. J’ai même écrit un document là-dessus. La question est de savoir si nous sommes à mesure de faire une réconciliation vraie et sincère. Moi, je me bats pour qu’on ait une réconciliation sincère; c'est-à-dire qu’on prenne toutes les victimes en compte, qu’on prenne tous les Ivoiriens en compte, qu’on règle nos problèmes que nous pouvons régler entre nous. Je pense que c’est possible. Et nous avons des propositions pour ça. Je pense que nous l’avons fait à l’époque. Et on continue de la faire. Pour l’instant, ça n’a pas encore donné les résultats que nous espérons. Mais nous continuons de nous battre.
Que préconisez-vous pour l’atteinte de ces résultats ?
Pour que la réconciliation soit effective, il faut que les protagonistes se parlent. Qu’ils aient l’occasion de se parler, qu’on se reproche mutuellement ce que nous avons fait, les uns et les autres. Qu’ensemble, on trouve des solutions, et qu'ensemble, on se demande pardon. Que celui qui doit demander pardon, demande pardon. Que celui qui doit être indemnisé, soit indemnisé. Il faut que ça soit quelque chose de sincère. Qui vient vraiment du fond du cœur. Parce que, ce que nous voulons, c'est que la Côte d’Ivoire aille de l’avant. Et que les différentes crises que nous avons connues, ne reviennent plus. Pour que, cela ne se reproduise plus, il faut qu’on se parle sincèrement. Hier, nous étions frères. On s’est battu à un moment donné. Pourquoi on s’est battu ? On s’est battu, qui a donné le premier coup ? Qui a provoqué son ami ? On doit parler de ça. Tout simplement. Et on trouvera la solution. Moi, j’ai fait la réconciliation au moins pendant huit ans. Donc, je sais ce qu’est la réconciliation. J’étais très confiant jusque-là. Je suis encore confiant. Mais tout ne dépend pas de moi. Je ne suis pas le seul.
Qu'est-ce que vous attendez du pouvoir concrètement pour que l’on parvienne à cette réconciliation ?
Beaucoup de choses. Nous disons que c’est celui qui dirige, qui fait le premier pas. Dans toutes les situations, s’il doit y avoir quelque chose, c’est le plus fort qui doit aller vers celui qu’il a terrassé pour ainsi dire...... Dans les villages, c’est comme cela que ça se fait. C’est-à-dire que c’est celui qui est au pouvoir, qui à la force aujourd’hui, qui doit faire le premier pas pour mettre l’autre en confiance. Si on fait ça, je pense que les choses iront mieux. Le reste, c’est des modalités, c’est les procédures. On peut être d’accord avec ou pas. Mais, c’est la volonté qui compte. C’est ce que nous attendons. Aujourd’hui, il y a des centaines, des milliers de personnes qui sont à l’extérieur. Beaucoup de nos camarades et compatriotes sont en prison. Si des gestes sont faits, c'est-à-dire si les Ivoiriens reviennent à la maison pour parler de nos problèmes, ce sera déjà un grand pas. Il y a des gens qui sont en prison depuis plus de cinq ans. Ils ne savent pas pour quoi. Ils ne sont pas jugés. Il y en a qui sont en exil depuis très longtemps. Ils veulent bien revenir au pays. Mais ils ne sont pas rassurés. Ils ne sont pas à l’aise. Si ces gestes sont posés, et si on ouvre le débat, on pourra aboutir à la réconciliation. Dans les débats on dit bon, il y a un drame qui est arrivé. Et on demande : qu’est-ce que vous en pensez ? Il faut qu’on parle de ce drame-là. Moi j’ai toujours dit ça depuis longtemps, je ne change pas, je n’ai pas changé et je ne pourrai pas changer. J’ai fait la réconciliation pendant huit ans, sous le Président, Laurent Gbagbo. Il m’a mis en mission pour ça. Les mêmes problèmes que j’avais réglés, existent encore. On peut les régler, comme je les avais réglés. Parce qu'ils avaient trouvé des solutions à l’époque. Se sont les mêmes problèmes qui sont plus ou moins là, mais on peut les régler. Pour tout couronner, aujourd’hui le Président Laurent Gbagbo est en jugement à La Haye. Quand on regarde le procès, ce n’est pas avec sourire. On le regarde meurtri, mais ça fait partie de la vie. Le pays a besoins de tout un chacun. Par rapport à cela, on doit pouvoir mettre en place les mécanismes pour rassurer les uns et les autres.
Diallo Harry
Aujourd’hui, la priorité pour le régime en place, c’est la réconciliation. Quel est votre regard sur ce vaste chantier?
La réconciliation en Côte d’Ivoire, j’y crois. Mais je la veux sincère. Je suis pour la réconciliation. Je suis d’ailleurs sur cette voie. Elle viendra. Depuis 2011, je me bats pour une réconciliation sincère et vraie. J’ai même écrit un document là-dessus. La question est de savoir si nous sommes à mesure de faire une réconciliation vraie et sincère. Moi, je me bats pour qu’on ait une réconciliation sincère; c'est-à-dire qu’on prenne toutes les victimes en compte, qu’on prenne tous les Ivoiriens en compte, qu’on règle nos problèmes que nous pouvons régler entre nous. Je pense que c’est possible. Et nous avons des propositions pour ça. Je pense que nous l’avons fait à l’époque. Et on continue de la faire. Pour l’instant, ça n’a pas encore donné les résultats que nous espérons. Mais nous continuons de nous battre.
Que préconisez-vous pour l’atteinte de ces résultats ?
Pour que la réconciliation soit effective, il faut que les protagonistes se parlent. Qu’ils aient l’occasion de se parler, qu’on se reproche mutuellement ce que nous avons fait, les uns et les autres. Qu’ensemble, on trouve des solutions, et qu'ensemble, on se demande pardon. Que celui qui doit demander pardon, demande pardon. Que celui qui doit être indemnisé, soit indemnisé. Il faut que ça soit quelque chose de sincère. Qui vient vraiment du fond du cœur. Parce que, ce que nous voulons, c'est que la Côte d’Ivoire aille de l’avant. Et que les différentes crises que nous avons connues, ne reviennent plus. Pour que, cela ne se reproduise plus, il faut qu’on se parle sincèrement. Hier, nous étions frères. On s’est battu à un moment donné. Pourquoi on s’est battu ? On s’est battu, qui a donné le premier coup ? Qui a provoqué son ami ? On doit parler de ça. Tout simplement. Et on trouvera la solution. Moi, j’ai fait la réconciliation au moins pendant huit ans. Donc, je sais ce qu’est la réconciliation. J’étais très confiant jusque-là. Je suis encore confiant. Mais tout ne dépend pas de moi. Je ne suis pas le seul.
Qu'est-ce que vous attendez du pouvoir concrètement pour que l’on parvienne à cette réconciliation ?
Beaucoup de choses. Nous disons que c’est celui qui dirige, qui fait le premier pas. Dans toutes les situations, s’il doit y avoir quelque chose, c’est le plus fort qui doit aller vers celui qu’il a terrassé pour ainsi dire...... Dans les villages, c’est comme cela que ça se fait. C’est-à-dire que c’est celui qui est au pouvoir, qui à la force aujourd’hui, qui doit faire le premier pas pour mettre l’autre en confiance. Si on fait ça, je pense que les choses iront mieux. Le reste, c’est des modalités, c’est les procédures. On peut être d’accord avec ou pas. Mais, c’est la volonté qui compte. C’est ce que nous attendons. Aujourd’hui, il y a des centaines, des milliers de personnes qui sont à l’extérieur. Beaucoup de nos camarades et compatriotes sont en prison. Si des gestes sont faits, c'est-à-dire si les Ivoiriens reviennent à la maison pour parler de nos problèmes, ce sera déjà un grand pas. Il y a des gens qui sont en prison depuis plus de cinq ans. Ils ne savent pas pour quoi. Ils ne sont pas jugés. Il y en a qui sont en exil depuis très longtemps. Ils veulent bien revenir au pays. Mais ils ne sont pas rassurés. Ils ne sont pas à l’aise. Si ces gestes sont posés, et si on ouvre le débat, on pourra aboutir à la réconciliation. Dans les débats on dit bon, il y a un drame qui est arrivé. Et on demande : qu’est-ce que vous en pensez ? Il faut qu’on parle de ce drame-là. Moi j’ai toujours dit ça depuis longtemps, je ne change pas, je n’ai pas changé et je ne pourrai pas changer. J’ai fait la réconciliation pendant huit ans, sous le Président, Laurent Gbagbo. Il m’a mis en mission pour ça. Les mêmes problèmes que j’avais réglés, existent encore. On peut les régler, comme je les avais réglés. Parce qu'ils avaient trouvé des solutions à l’époque. Se sont les mêmes problèmes qui sont plus ou moins là, mais on peut les régler. Pour tout couronner, aujourd’hui le Président Laurent Gbagbo est en jugement à La Haye. Quand on regarde le procès, ce n’est pas avec sourire. On le regarde meurtri, mais ça fait partie de la vie. Le pays a besoins de tout un chacun. Par rapport à cela, on doit pouvoir mettre en place les mécanismes pour rassurer les uns et les autres.
Diallo Harry