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Économie Publié le jeudi 21 avril 2016 | Le Quotidien d’Abidjan

Victime d’une concurrence déloyale - La Coopérative agricole du Zanzan interpelle le gouvernement

La direction de la coopérative agricole du Zanzan a saisi les ministères de l’Agriculture, du Commerce, et de l’Economie et des Finances, sous la forme d’une lettre ouverte pour les interpeller sur la concurrence déloyale dont elle dit être victime.
Comme de coutume, le Conseil du Coton et de l’Anacarde (CCA) ex-ARECA a communiqué la grille indicielle des prix de la noix de cajou à l’exportation. Cette matrice, pour la campagne 2015 / 2016, a fixé le prix minimum d’achat bord champ à 350 F.CFA le kilogramme. Ceci donc s’entend le prix de vente minimum par le producteur, d’un kilogramme de noix de cajou brutes séchées et triées. En effet, le Président de la République a souhaité que ce prix minimum soit garanti au paysan afin de rémunérer son travail et de lui permettre aussi d’entretenir et de développer sa plantation. C’est une bonne chose et nous lui en sommes tous reconnaissants. Ainsi, instruction a été donnée à tous les organes étatiques de veiller à la stricte observation de cette décision. C’est dans cette même grille que l’organe de régulation de la filière a prévu une marge de 37F/kg pour la Coopérative chargée de collecter, de ramasser et d’entreposer les récoltes à l’intention des acheteurs ; une marge de 20F/kg pour l’Acheteur qui doit revendre le produit aux exportateurs ; une marge de 25F/kg pour le transporteur pour l’acheminement des stocks dans les entrepôts d’Abidjan ou de San Pedro. C’est ainsi que le prix de revient minimum du kilogramme de noix de cajou brute rendu en entrepôt a été fixé à 432F/kg. Cette grille de prix a été alors adoptée et publiée à la satisfaction générale, quand bien-même le prix à l’exportation indexé sur le prix du marché international, s’apparentant également à un plafonnement, a été indiqué à US dollar 1150, soit (678F/kg), pouvait paraître un peu juste. C’est dans ce contexte que le prix bord champ fixé à minima, connait aujourd’hui une hausse exponentielle atteignant la barre de 600 F voire même 650 f/kg, soit une plus value de 250 à 300 F/kg. A partir de ces faits, nous constatons qu’avec parfois une marge de plus de 85%, le paysan se retrouve dans un rôle plutôt de commerçant, Cette valeur ajoutée de 300 F est en réalité une plus value nette pour le producteur et partant un bénéfice, vu que celui-ci n’est assujetti à aucune taxe ni impôt et qu’il n’est non plus soumis à une quelconque déclaration préalable de cette nouvelle activité. Alors, pendant que les autres intervenants de la filière peinent à maintenir leurs prix préétablis, c’est de 15 fois la marge qui leur est allouée que les paysans ont majoré la leur. Ainsi, tandis que le plafond est très lourd à bouger, le plancher ne fait que s’élever anarchiquement. Le plus difficile à endurer, c’est lorsque les Responsables répondent qu’étant malheureusement dans une économie libérale, il n’y a pas encore d’autre alternative. Cet aveu d’impuissance résonne tel le cautionnement d’un commerce informel, alors qu’une action citoyenne est menée en vue de l’éradication des commerces informels, corollaire d’une concurrence déloyale. Mais, nous restons convaincus qu’en cherchant à rémunérer équitablement l’activité du paysan, le Président de la République ne pensait pas à une dérogation des textes fondateurs de la vie économique citoyenne, à savoir le Code de Commerce et le Code fiscal. Ainsi donc, il serait du devoir régalien de l’Etat de contraindre tous les producteurs qui voudraient aussi agir en tant que commerçants, à une régularisation formelle leur statut au niveau du CEPICI, à l’instar de tous les autres opérateurs économiques, afin de ne pas cautionner une règlementation à deux vitesses. Et, ce ne sera que justice. Néanmoins, de l’avis général, il aurait été souhaitable de plafonner aussi le prix d’achat bord champ. Et pour notre part, compte tenu du fait que c’est après production que les le prix ont été exagérément augmentés, qu’ils ne sont donc pas justifiés par une hausse quelconque des coûts de production ou l’émergence de tâches supplémentaires, un plafonnement du prix bord champ s’impose. Toutefois ce plafonnement devra s’opérer dans le respect des règles d’un système libéral et dans le respect également de la politique générale d’incitation à une meilleure production en qualité et en quantité. Ainsi donc : Tout en respectant le prix minimum bord champ garanti, il faudra prévoir une plus-value qualitative, ce qui inciterait les producteurs à une meilleure productivité en vue d’une meilleure rétribution. Dans un tel cas, le prix minimum de 350F/kg, correspondrait au prix du kilogramme de la plus basse qualité de l’échelle, avec une gradation de 5 F par point d’outturn, jusqu’à atteindre son niveau le plus élevé. Par exemple, en suivant le tableau, ci-dessous, où c’est l’outturn 32, qui n’est cependant pas commercialisé, qui serait à 350 F / kg :
A défaut de pouvoir, au cours de cette campagne, se plier aux exigences liées au statut de commerçant, les producteurs pourront voir leur appétit mercantile ramené à ces proportions raisonnables, sinon les marchés acceptés à l’international ne pourront pas être respectés, avec leur cortège de conséquences désobligeantes. Et, pour mémoire, cela a été déjà observé dans le secteur de l’hévéa ou du sésame. Malgré tout, le plus rude pour les sociétés régulièrement agrées consistera à pouvoir s’acquitter des charges civiques, à pouvoir se restructurer et maintenir leur personnel. Sinon, elles vont tout simplement disparaître. C’est un schéma qui n’est en faveur de personne, mais il ramerait à contre courant des objectifs du millénaire et particulièrement il serait un frein à la politique d’émergence économique, crédo du Chef de l’Etat. Au demeurant, contrairement à la conception que pourraient avoir certaines parties prenantes, il n’est nullement question de légiférer sur la question, mais tout simplement d’appeler l’Etat à assumer ses responsabilités et aussi de s’assurer que l’organe de régulation veille à la bonne application des dispositions. C’est son rôle ! Il est encore temps de bien faire et cela est une extrême urgence pour les acheteurs qui ne manqueraient pas d’insister pour que toutes les dispositions prévues soient rigoureusement suivies, notamment en ce qui concerne le connaissement en ligne.
Par ailleurs, il devrait être évident qu’un acheteur agréé qui se retrouve au bord champ soit détenteur de son certificat de résidence. Toutefois, ce que nous observons est caractéristique de nos zones économiques pourtant ambitieuses, mais encore frileuses. Car, il serait quasiment impossible de voir des acheteurs de riz au bord champ, en Chine ou au Vietnam. Parce que c’est un secteur bien règlementé et ils devront forcément s’adresser à des revendeurs locaux. En outre, une telle mesure visant à résorber le chômage des jeunes ne serait nullement taxée de protectionniste, même si l’on considère que l’entrepreneuriat est libre en République de Côte d’Ivoire. Sachant que vous accorderez une bienveillante attention à notre requête et comptant sur votre diligence, nous vous prions de trouver, ici, Excellences Messieurs les Ministres, l’expression entière de notre dévouement et de notre respect.


Pour COPAZAN-AIE
ATTIBA Mensah


Ampliation :
Président de la République
Premier Ministre
Conseil Coton & Anacarde
Tout Opérateur de la filière Anacarde
NB. Les titres et le chapo sont de la rédaction
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