C’est clair désormais dans les esprits. Le gouvernement n’a pas condamné les récentes violences de la police sur les étudiants d’Abidjan-Cocody. Du coup, il avoue toute sa responsabilité dans les agressions nocturnes sanctionnées par de nombreux blessés et arrestations au sein de la communauté estudiantine. Pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas jugé nécessaire de condamner les incursions nocturnes et les graves violations des droits de l’Homme de la police sur le campus ? On comprend désormais pourquoi aucune voix ne s’est levée du côté du pouvoir pour condamner ces actes moyenâgeux. C’est que le silence du gouvernement est synonyme de caution aux actes des policiers. On dirait même que ces derniers étaient en mission recommandée sur le campus. Il fallait museler une FESCI devenue trop revendicative, gênante et suspectée d’être à la remorque de l’opposition. Assi Fulgence et ses camarades de la FESCI devaient payer le prix de leur outrecuidance de revendiquer ? Sinon, une enquête plus sérieuse devrait identifier les auteurs de cette barbarie et situer les responsabilités. Et les auteurs ainsi identifiés devraient subir toute la rigueur de la loi. Mais hélas ! Comme toujours, aucune sanction ne sera prise contre aucun auteur de ces actes d’une rare animosité. Au contraire ce sont encore et toujours les victimes qui sont transformées en bourreaux et poursuivies par le régime. Cette fois, la scène est odieuse. Une très affreuse pièce jouée par des acteurs de très mauvaise qualité. Les étudiants parlent de blessés et de viols d’étudiantes au cours de l’envahissement du campus par les hommes du ministre Hamed Bakayoko. Et le gouvernement nie les cas de viol mais avoue les cas de blessures et d’arrestations. Les policiers ont donc raison d’avoir fait aux étudiants ce qu’ils ont fait ? On peut répondre par l’affirmative sans aucun risque de se tromper puisque le gouvernement n’a pas condamné ces violences. On peut donc s’attendre au pire dans l’avenir. Impunément. Dans tous les cas c’est le contraire de ce que nous voyons qui nous étonnerait. Sinon, le pouvoir est dans sa logique agressive contre ceux qui pensent autrement. La loi du plus fort est toujours la meilleure, comme pour paraphraser le poète Molière.
Rodolphe Flaha
Rodolphe Flaha