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Politique Publié le mardi 26 avril 2016 | Notre Voie

Visite d’Akoun à Gbagbo à La Haye: la fronde s’entredéchire déjà

© Notre Voie Par Amah Saliou
Le Secrétaire général et porte-parole du FPI, Laurent Akoun dénonce une précipitation dans la réforme de la CEI
Jeudi 10 Avril 2014. Le Secrétaire général et porte-parole du FPI, Laurent Akoun, a dénoncé, jeudi, la « précipitation » avec laquelle le gouvernement a adopté, mercredi, le projet de la loi sur la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI)
L’une des têtes de pont de la dissidence au Fpi, Laurent Akoun, a rencontré, le vendredi 22 avril dernier, le Président Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale (Cpi) où celui-ci est détenu depuis le 30 novembre 2011. Qu’a dit Gbagbo à Akoun ? L’interview exclusive qu’Akoun devait accorder au site d’informations Eventnewstv pour dévoiler les détails de cette visite n’a jamais eu lieu. C’est par contre, Bouablé Joseph Mamadou dit Jo Mamadou, vivant à Paris et se disant chargé de mission du président Laurent Gbagbo, qui publie sur sa page facebook, ce qui, selon lui, serait le compte-rendu de la rencontre. «Visite du VP Akoun au Président du parti Laurent Gbagbo. Rencontre émouvante qui leur a fait revivre les souvenirs de 1971. Après l'émotion place au travail; ce qui a permis de faire un tour d'horizon de la situation du pays avant d'aborder les questions du parti. Le Président Laurent Gbagbo a redonné des conseils au vice-président pour continuer la ligne originelle du parti et la mobilisation. Ils se retrouveront avant le retour de Laurent Akoun qui doit rendre compte au 1er vice-président Abou Drahamane Sangaré et revenir». Il n’a pas fallu bien longtemps pour qu’un autre membre de la fronde vienne doucher l’enthousiasme de tous ceux qui n’ont pas hésité à féliciter Jo Mamadou et à lui tresser des lauriers comme à leur habitude.

Le dimanche, Claude Koudou, un autre membre de dissidence vivant également en France et qui revendique les fonctions de chargé de communication du Fpi à l’étranger ne s’est pas fait prier pour crier au « copinage » dans une mise au point où la colère le dispute à l’indignation sur sa page facebook. Interpellé, dit-il, par un grand nombre de leurs partisans qui n’étaient pas seulement impatients de savoir ce que Laurent Gbagbo et Laurent Akoun se sont dit, mais ne comprenaient pas que ce soient d’autres qui donnent l’information. Alors que c’est bien à lui et personne d’autre de le faire. « J’ai reçu de nombreuses interpellations par rapport à la rencontre du Président Laurent Gbagbo avec le Président délégué Laurent Akoun. Et je comprends votre soif d’apprendre. Je dois dire que je fais toujours ma part dans la communication et j’essaie de le faire du mieux possible. Il m’arrive aussi de dire ouvertement des choses quand j’ai un désaccord, comme cela se fait dans les partis modernes aujourd’hui », écrit-il d’emblée. Avant d’asséner ses vérités : « Il faut dire que nous déplorons déjà la scission qui s’est créée dans le parti. Mais avec les clans qui sont cultivés et qui nous ont déjà valu les différentes fortunes, que nous connaissons, nous ne sommes pas à l’abri d’autres crises avec des comportements qui manquent de rigueur. Alors que nous n’en avons pas besoin ».

« La communication du parti à l’étranger, affirme-t-il, échoit jusqu’à preuve du contraire à un responsable nommé à cet effet. Des commentaires et des annonces qui sont sur les réseaux sociaux jouent certainement un rôle. Mais on peut convenir que tout le monde ne peut pas s’improviser chargé de la communication du Fpi, pour donner quelles que informations que ce soient de façon attitrée. La communication du parti ne peut pas se faire dans le copinage et l’anarchie car nous connaissons le prix de l’anarchie et des disfonctionnements. » Et il insiste : « Je continuerai de dire ce qui ne convient pas parce que nous n’avons pas besoin de clans, d'improvisations et d'approximations, surtout en ce moment. Mes alertes sont aussi surtout pour rassurer et rassembler. Il faut rappeler que des Ivoirien(ne)s sont en exil dans des camps depuis cinq ans. Il faut aussi rappeler que nos compatriotes souffrent dans notre pays. Et l’on voudrait étouffer des intelligences politiques alors qu’il faut débattre pour innover. Cela n’a non seulement de sens mais est inutilement fantaisistes. Je pose des problèmes clairs dans l'intérêt de tous et j’en attends toujours des réponses ». A-t-il eu les réponses qu’il attendait ? Et de la part de qui ? Hier, mardi, cette mise au point n’était plus visible sur le mur de Claude Koudou. A-t-il été fermement prié de l’ôter au risque de se voir exclu du clan ? Simple question. Mais toujours est-il que cette rencontre dite décisive entre les deux Laurent pour sceller le sort d’Affi N’Guessan, pourrait être le point de départ d’une vraie discorde au sein de la dissidence.

Didier Depry
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