« Ce que nous attendons du Chef de l’Etat, qu’il donne le ton pour que le Bounkani puisse amorcer véritablement son développement et rejoigne l’ensemble de la Côte d’Ivoire », a-t-il insisté.
Le Chef de l’État, Alassane Ouattara visite, ce samedi 30 avril 2016, la région du Bounkani, au nord-est de la Côte d’Ivoire. Où des affrontements inter-communautaires ont fait plus d’une trentaine de morts, les 24, 25 et 26 mars 2016. De cette visite du Président de la République, les populations et les cadres attendent un signal fort pour épargner la région de tels affrontements dans l’avenir. « Je vais apporter ma compassion aux populations », a déclaré la veille le Président Ouattara, à Abidjan. Cependant les attentes des populations et les cadres sont nombreuses.
« Les Koulango sont les propriétaires terriens et c’est une vérité historique. Toutefois, les Lobi sont devenus les plus nombreux. Et ont le plus grands nombres d’intellectuels ". Tel est la réalité que nous a décrite Dah Sié à notre arrivée à Bouna, ce vendredi nuit. Un point de vue partagé par plusieurs autres jeunes et le général Lansana Palenfo que nous avons rencontré.
Selon ces différents témoignages, le conflit entre éleveurs et agriculteurs n’est que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. C’est plutôt une longue liste de frustration. On peut citer, entre autres, les conflits entre les cadres et les élus, la construction d’une cour royale pour le chef des Lobi. Créant ainsi une peur chez les Koulango, propriétaires terriens de se voir supplanté par les Lobi qui représentent 80% de la population locale. A cela, il faut ajouter des problèmes de retranchement tribal, font remarquer les personnes interrogées.
" Aujourd’hui, avec cette base tribale, ceux qui sont les plus nombreux, gagnent les élections alors au détriment de leurs tuteurs historiques. Il nous faut donc arriver à partager ce pouvoir avec tous les peuples", explique le général Palenfo qui appelle tous les cadres à plus de sagesse et d’implication dans les affaires de Bouna.
La tâche s’annonce difficile car en plus de dédommager les victimes, réinstaller les exilés internes et externes, il faudra rendre justice aux victimes. Et tenir compte des réalités actuelles. C’est sur ces grandes questions que le Président Alassane Ouattara est attendu, ce samedi matin à Bouna.
Dans une interview, le président du Conseil régional du Bounkani, Philippe Hien a confié à Fratmat.info que l’État doit améliorer les conditions de vie des populations de cette région qui est « sinistrée ». A l’en croire ces affrontements sont également liés au niveau de développement de la région.
« Nous avons tous été surpris de la tournure prise par ces événements qui à l’origine était une banale affaire de dégât de culture entre agriculteurs et nomades. Ce qui est plus ou moins courant dans le nord du pays. Rapidement cette affaire a dégénéré en un affrontement inter-communautaire. Ce qui est regrettable. Je n’arrive pas à me l’expliquer », a soutenu M. Hien.
Les engagements attendus du Chef de l’Etat
Pour Philippe Hien, le Bounkani attend du Chef de l’Etat que des engagements soient pris pour permettre de refaire le retard de la région sur l’ensemble du pays. « Nous acculons aujourd’hui un taux de pauvreté de 37% avec un pique dans le département de Téhini à 70%. Vous constatez que c’est énorme. Nous remercions déjà le Chef de l’Etat pour tout ce qui a été fait dans notre région depuis qu’il est au pouvoir. Nous étions à un taux d’électrification de 1% lorsqu’il arrivaitau pouvoir », a-t-il fait remarquer. Avant de noter que l’année passée avec l’électrification de 62 localités, le Bounkani est passé à 17% de taux d’électrification. Ce qui est très loin de la moyenne nationale qui est de 34%.
« Ce que nous attendons du Chef de l’Etat, qu’il donne le ton pour que le Bounkani puisse amorcer véritablement son développement et rejoigne l’ensemble de la Côte d’Ivoire », a-t-il insisté.
OUATTARA Ouakaltio et CHEICKNA D. Salif
Le Chef de l’État, Alassane Ouattara visite, ce samedi 30 avril 2016, la région du Bounkani, au nord-est de la Côte d’Ivoire. Où des affrontements inter-communautaires ont fait plus d’une trentaine de morts, les 24, 25 et 26 mars 2016. De cette visite du Président de la République, les populations et les cadres attendent un signal fort pour épargner la région de tels affrontements dans l’avenir. « Je vais apporter ma compassion aux populations », a déclaré la veille le Président Ouattara, à Abidjan. Cependant les attentes des populations et les cadres sont nombreuses.
« Les Koulango sont les propriétaires terriens et c’est une vérité historique. Toutefois, les Lobi sont devenus les plus nombreux. Et ont le plus grands nombres d’intellectuels ". Tel est la réalité que nous a décrite Dah Sié à notre arrivée à Bouna, ce vendredi nuit. Un point de vue partagé par plusieurs autres jeunes et le général Lansana Palenfo que nous avons rencontré.
Selon ces différents témoignages, le conflit entre éleveurs et agriculteurs n’est que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. C’est plutôt une longue liste de frustration. On peut citer, entre autres, les conflits entre les cadres et les élus, la construction d’une cour royale pour le chef des Lobi. Créant ainsi une peur chez les Koulango, propriétaires terriens de se voir supplanté par les Lobi qui représentent 80% de la population locale. A cela, il faut ajouter des problèmes de retranchement tribal, font remarquer les personnes interrogées.
" Aujourd’hui, avec cette base tribale, ceux qui sont les plus nombreux, gagnent les élections alors au détriment de leurs tuteurs historiques. Il nous faut donc arriver à partager ce pouvoir avec tous les peuples", explique le général Palenfo qui appelle tous les cadres à plus de sagesse et d’implication dans les affaires de Bouna.
La tâche s’annonce difficile car en plus de dédommager les victimes, réinstaller les exilés internes et externes, il faudra rendre justice aux victimes. Et tenir compte des réalités actuelles. C’est sur ces grandes questions que le Président Alassane Ouattara est attendu, ce samedi matin à Bouna.
Dans une interview, le président du Conseil régional du Bounkani, Philippe Hien a confié à Fratmat.info que l’État doit améliorer les conditions de vie des populations de cette région qui est « sinistrée ». A l’en croire ces affrontements sont également liés au niveau de développement de la région.
« Nous avons tous été surpris de la tournure prise par ces événements qui à l’origine était une banale affaire de dégât de culture entre agriculteurs et nomades. Ce qui est plus ou moins courant dans le nord du pays. Rapidement cette affaire a dégénéré en un affrontement inter-communautaire. Ce qui est regrettable. Je n’arrive pas à me l’expliquer », a soutenu M. Hien.
Les engagements attendus du Chef de l’Etat
Pour Philippe Hien, le Bounkani attend du Chef de l’Etat que des engagements soient pris pour permettre de refaire le retard de la région sur l’ensemble du pays. « Nous acculons aujourd’hui un taux de pauvreté de 37% avec un pique dans le département de Téhini à 70%. Vous constatez que c’est énorme. Nous remercions déjà le Chef de l’Etat pour tout ce qui a été fait dans notre région depuis qu’il est au pouvoir. Nous étions à un taux d’électrification de 1% lorsqu’il arrivaitau pouvoir », a-t-il fait remarquer. Avant de noter que l’année passée avec l’électrification de 62 localités, le Bounkani est passé à 17% de taux d’électrification. Ce qui est très loin de la moyenne nationale qui est de 34%.
« Ce que nous attendons du Chef de l’Etat, qu’il donne le ton pour que le Bounkani puisse amorcer véritablement son développement et rejoigne l’ensemble de la Côte d’Ivoire », a-t-il insisté.
OUATTARA Ouakaltio et CHEICKNA D. Salif