Suite à une interpellation du journaliste blogueur Daouda Coulibaly sur Facebook hier, (voir illustration) le DG de l'IA a répondu et appelé à la poursuite du débat sur l'impact et la visibilité des réseaux sociaux. Ci-dessous sa réaction. À noter que le principe d'un débat public sur la question a été proposé par Daouda Coulibaly et accepté par Wakili Alafé.
"Cher Daouda Sa Majesté
Il y a certainement plusieurs lectures à faire sur ce qui s'est passé ces derniers temps. On peut en retenir l'idée que le virtuel a été entendu sur la question sociale, parce que c'est une question réelle , une question qui touche tout le monde , une question plurielle qui transcende les camps politiques, parce que ce fut une question posée directement au Président de la République, ( douanes , permis et électricité )...par des acteurs sociaux qui ont lu les réseaux sociaux et ont relayé au président ( des ministres, des conseillers et même quoi qu'on dise, un journal comme l'IA). En soulevant le débat, en le sortant du virtuel pour interroger sur le poids réel, j'ai modestement aidé à donner de la visibilité aux questions soulevées et formulées pour inciter à la clarification. Cette clarification a-t-elle été faite ? Les questions et débats de fond ont-ils eu lieu ? Je salue les mesures annoncées par le chef de l'Etat, je salue la satisfaction ambiante générale, mais je continue de me poser un certain nombre de questions. Je rappelle que point de vue avait tourné autour de cet axe : la pluralité et l'absence des positions unitaire et unanime au sujet des acteurs ivoiriens des réseaux sociaux, de façon globale. Je suis inscrit depuis une dizaine d'années sur les réseaux sociaux. Les comptes personnels et professionnels sur Twitter, Facebook peuvent être vérifiés. J'ai vu les évolutions ici et ailleurs, je sais le poids et la force d'Internet et des réseaux sociaux dans plusieurs actions et domaines, je sais bien ce que cela a réussi ailleurs en terme de changement social et politique. Et j'ai noté que ce virtuel s'est toujours transformé en réelle action sur le terrain en Tunisie ou ailleurs pour incarner des changements. En Côte d'Ivoire j'ai constaté que du point de vue social les RS ont été un facteur de solidarité psychologique et sécuritaire lors de la crise de 2010. Entre 2011 la fin de la crise et à ce jour, j'ai fait des rencontres intéressantes et publié nombre de contribution d'acteurs des RS dans l'IA. J'ai aussi senti cette fonction sociale, dériver pour devenir un instrument de mobilisation politique avec très souvent, des discours virulents et tranchés. Au passage j'ai constaté quand même des positions majoritaires ou presque consensuelles au sujet des questions comme les Éléphants, Muriel Ahouré, etc la mobilisation contre le terrorisme, même si certains ont quand même -et toujours - émis des réserves et des opinions dissidentes. La question posée par moi était de savoir si un Etat comme la Côte d'Ivoire devait prendre le poul de son opinion publique et fonder le moral de la nation, estimer l'état de la nation sur la base des réactions émises sur les réseaux sociaux, au détriment des acteurs sociaux traditionnels dans un pays ( religieux, chefs coutumiers, travailleurs, syndicats, classe politique et autres acteurs non virtuels). Ce débat il faut le poursuivre pour disposer d'indicateurs objectifs et indiscutables.
J'ai lu hier des internautes affirmer que les syndicats ont piqué les revendications des 200, alors que je notais simplement que c'est aux syndicats et travailleurs que le chef de l'Etat a répondu et que je me demandais si les 200 étaient les porte-paroles des syndicats. Les RS crient victoire, mais officiellement c'est aux syndicats que Ouattara a répondu. Si on trouve que peu importe, alors chacun peut voir midi à sa porte. Pour ma part, je fais savoir qu'évoquer un fait, même dans la contradiction, et que contrarier une réalité, ne se fait pas, si auparavant on n'a pas, pris en compte et en considération cette réalité-là. Dans la démarche critique qui m'est reprochée, j'ai bien intégré la réalité des RS en Côte d'Ivoire tout en interrogeant sur le poids de cette réalité. J'aurai un jour l'occasion de faire des précisions sur la contribution apportée pour aider à une plus grande écoute des RS en Côte d'Ivoire. Mais ceci n'exclut pas de continuer à poser la question qui fâche : s'agit-il sur les RS de toute l'opinion publique ou bien simplement d'une partie de l'opinion. Je me réfère à l'adage sur le concours Miss et la beauté : la plus belle fille du pays n'est pas la Miss, celle-ci n'est que la plus belle des candidates. Dans une démocratie, dans le suffrage universel une voix égale une voix. Inviter à une formule qui intègre la prise en compte de toutes les opinions, au-delà des opinions les plus audibles et visibles, des opinions les plus bruyantes ou en apparence majoritaires, débat lancé aussi bien dans le virtuel que le réel, mérite d'être encouragé. Je termine ma contribution avec cette image que j’ai donnée hier au cours d'un échange : il suffit que je quitte ce fil, que je me déconnecte pour ne plus subir, ni sentir ce qui est dit sur moi et je continuerai pourtant de vivre bien comme avant. Par contre, pour ne plus rien sentir du monde réel (manger, dormir, travailler, la pluie, le soleil , la Cie, Sodeci, le bus, les routes, les diplômes, églises..., bref la vie et le réel ) il me faut quitter la vie et ce monde.
À chaque instant, je sens le vent ou le froid, les choses et les pressions de la vie, et tous ces faits du réel qui nourrissent la vie des posts écrits sur les réseaux sociaux. C'est le réel qui fait vivre et exister le virtuel, et ce virtuel doit son existence, cela au réel. Dans leur revendication à être le porte-parole du réel ivoirien, les réseaux sociaux doivent accepter de revenir au réel , parvenir à faire adhérer par une meilleure écoute , une plus grande capacité de persuasion et d'analyse, là où beaucoup excellent encore dans l'injure , dans la calomnie, l'accusation gratuite et perfide qui sont des délits dans la vie réelle, Prétendre devenir un acteur dominant ou prédominant à part , exige davantage de rigueur qui souvent, fait défaut. Enfin cette phrase écrite ailleurs encore hier : fils et acteurs de la liberté d'expression, les réseaux sociaux ne doivent pas être vecteurs de la pensée unique, ni les adeptes d'un communautarisme nouveau, tendant à décerner de bons et mauvais points, une terreur de la pensée et une dictature de la pensée. Les opinions dissidentes et contradictoires doivent être respectées et traitées avec art et élégance. Le débat public citoyen et démocratique y gagnerait. Merci jeune frère pour ton interpellation et courage à toi pour la suite de ton parcours, en espérant que les questions que j'ai soulevées aideront à créer les conditions de mise en place d'un mécanisme crédible de perception de l'état exact de l'opinion publique avec l'intégration des réseaux sociaux.
NB: Quand Alpha Blondy avait fait sa vidéo sur le virtuel, les journaux ont repris et fait des réactions. Je note entre autre, que plusieurs partisans du chef de l'Etat n'ont pas été tendre contre l'artiste et ont même récusé la pertinence de l'interpellation, le traitant de drogué. Mais, il a fallu que le chef de l'Etat dise avoir écouté la vidéo, tout en exprimant un désaccord courtois et poli avec Alpha Blondy, pour que la critique injurieuse cesse. Si cette opinion furieuse contre Alpha Blondy était l'opinion, le président devait-il surfer là-dessous? Sans oublier les partisans de l'autre camp politique, qui étaient très partagés. Daouda Sa Majeste Coulibaly
Wakili Alafé "
La rédaction
"Cher Daouda Sa Majesté
Il y a certainement plusieurs lectures à faire sur ce qui s'est passé ces derniers temps. On peut en retenir l'idée que le virtuel a été entendu sur la question sociale, parce que c'est une question réelle , une question qui touche tout le monde , une question plurielle qui transcende les camps politiques, parce que ce fut une question posée directement au Président de la République, ( douanes , permis et électricité )...par des acteurs sociaux qui ont lu les réseaux sociaux et ont relayé au président ( des ministres, des conseillers et même quoi qu'on dise, un journal comme l'IA). En soulevant le débat, en le sortant du virtuel pour interroger sur le poids réel, j'ai modestement aidé à donner de la visibilité aux questions soulevées et formulées pour inciter à la clarification. Cette clarification a-t-elle été faite ? Les questions et débats de fond ont-ils eu lieu ? Je salue les mesures annoncées par le chef de l'Etat, je salue la satisfaction ambiante générale, mais je continue de me poser un certain nombre de questions. Je rappelle que point de vue avait tourné autour de cet axe : la pluralité et l'absence des positions unitaire et unanime au sujet des acteurs ivoiriens des réseaux sociaux, de façon globale. Je suis inscrit depuis une dizaine d'années sur les réseaux sociaux. Les comptes personnels et professionnels sur Twitter, Facebook peuvent être vérifiés. J'ai vu les évolutions ici et ailleurs, je sais le poids et la force d'Internet et des réseaux sociaux dans plusieurs actions et domaines, je sais bien ce que cela a réussi ailleurs en terme de changement social et politique. Et j'ai noté que ce virtuel s'est toujours transformé en réelle action sur le terrain en Tunisie ou ailleurs pour incarner des changements. En Côte d'Ivoire j'ai constaté que du point de vue social les RS ont été un facteur de solidarité psychologique et sécuritaire lors de la crise de 2010. Entre 2011 la fin de la crise et à ce jour, j'ai fait des rencontres intéressantes et publié nombre de contribution d'acteurs des RS dans l'IA. J'ai aussi senti cette fonction sociale, dériver pour devenir un instrument de mobilisation politique avec très souvent, des discours virulents et tranchés. Au passage j'ai constaté quand même des positions majoritaires ou presque consensuelles au sujet des questions comme les Éléphants, Muriel Ahouré, etc la mobilisation contre le terrorisme, même si certains ont quand même -et toujours - émis des réserves et des opinions dissidentes. La question posée par moi était de savoir si un Etat comme la Côte d'Ivoire devait prendre le poul de son opinion publique et fonder le moral de la nation, estimer l'état de la nation sur la base des réactions émises sur les réseaux sociaux, au détriment des acteurs sociaux traditionnels dans un pays ( religieux, chefs coutumiers, travailleurs, syndicats, classe politique et autres acteurs non virtuels). Ce débat il faut le poursuivre pour disposer d'indicateurs objectifs et indiscutables.
J'ai lu hier des internautes affirmer que les syndicats ont piqué les revendications des 200, alors que je notais simplement que c'est aux syndicats et travailleurs que le chef de l'Etat a répondu et que je me demandais si les 200 étaient les porte-paroles des syndicats. Les RS crient victoire, mais officiellement c'est aux syndicats que Ouattara a répondu. Si on trouve que peu importe, alors chacun peut voir midi à sa porte. Pour ma part, je fais savoir qu'évoquer un fait, même dans la contradiction, et que contrarier une réalité, ne se fait pas, si auparavant on n'a pas, pris en compte et en considération cette réalité-là. Dans la démarche critique qui m'est reprochée, j'ai bien intégré la réalité des RS en Côte d'Ivoire tout en interrogeant sur le poids de cette réalité. J'aurai un jour l'occasion de faire des précisions sur la contribution apportée pour aider à une plus grande écoute des RS en Côte d'Ivoire. Mais ceci n'exclut pas de continuer à poser la question qui fâche : s'agit-il sur les RS de toute l'opinion publique ou bien simplement d'une partie de l'opinion. Je me réfère à l'adage sur le concours Miss et la beauté : la plus belle fille du pays n'est pas la Miss, celle-ci n'est que la plus belle des candidates. Dans une démocratie, dans le suffrage universel une voix égale une voix. Inviter à une formule qui intègre la prise en compte de toutes les opinions, au-delà des opinions les plus audibles et visibles, des opinions les plus bruyantes ou en apparence majoritaires, débat lancé aussi bien dans le virtuel que le réel, mérite d'être encouragé. Je termine ma contribution avec cette image que j’ai donnée hier au cours d'un échange : il suffit que je quitte ce fil, que je me déconnecte pour ne plus subir, ni sentir ce qui est dit sur moi et je continuerai pourtant de vivre bien comme avant. Par contre, pour ne plus rien sentir du monde réel (manger, dormir, travailler, la pluie, le soleil , la Cie, Sodeci, le bus, les routes, les diplômes, églises..., bref la vie et le réel ) il me faut quitter la vie et ce monde.
À chaque instant, je sens le vent ou le froid, les choses et les pressions de la vie, et tous ces faits du réel qui nourrissent la vie des posts écrits sur les réseaux sociaux. C'est le réel qui fait vivre et exister le virtuel, et ce virtuel doit son existence, cela au réel. Dans leur revendication à être le porte-parole du réel ivoirien, les réseaux sociaux doivent accepter de revenir au réel , parvenir à faire adhérer par une meilleure écoute , une plus grande capacité de persuasion et d'analyse, là où beaucoup excellent encore dans l'injure , dans la calomnie, l'accusation gratuite et perfide qui sont des délits dans la vie réelle, Prétendre devenir un acteur dominant ou prédominant à part , exige davantage de rigueur qui souvent, fait défaut. Enfin cette phrase écrite ailleurs encore hier : fils et acteurs de la liberté d'expression, les réseaux sociaux ne doivent pas être vecteurs de la pensée unique, ni les adeptes d'un communautarisme nouveau, tendant à décerner de bons et mauvais points, une terreur de la pensée et une dictature de la pensée. Les opinions dissidentes et contradictoires doivent être respectées et traitées avec art et élégance. Le débat public citoyen et démocratique y gagnerait. Merci jeune frère pour ton interpellation et courage à toi pour la suite de ton parcours, en espérant que les questions que j'ai soulevées aideront à créer les conditions de mise en place d'un mécanisme crédible de perception de l'état exact de l'opinion publique avec l'intégration des réseaux sociaux.
NB: Quand Alpha Blondy avait fait sa vidéo sur le virtuel, les journaux ont repris et fait des réactions. Je note entre autre, que plusieurs partisans du chef de l'Etat n'ont pas été tendre contre l'artiste et ont même récusé la pertinence de l'interpellation, le traitant de drogué. Mais, il a fallu que le chef de l'Etat dise avoir écouté la vidéo, tout en exprimant un désaccord courtois et poli avec Alpha Blondy, pour que la critique injurieuse cesse. Si cette opinion furieuse contre Alpha Blondy était l'opinion, le président devait-il surfer là-dessous? Sans oublier les partisans de l'autre camp politique, qui étaient très partagés. Daouda Sa Majeste Coulibaly
Wakili Alafé "
La rédaction