Daloa, 7 juin 2016 (AIP) – La double vacation, instituée dans le système scolaire ivoirien pour pallier le déficit de salles de classes, mais également pour permettre à un plus grand nombre d’enfants de bénéficier de la scolarisation, se révèle comme un dispositif à multiples facettes à Daloa, surnommée « le Royaume de la double vacation ».
Inconvénients de la double vacation
Il y a le manque d’assiduité des élèves aux cours, la baisse de rendement, l’insuffisance des quotas horaires.
A Daloa, on parle même de triple vacation surtout que les effectifs dans les écoles ont doublé voire triplé, selon l’adjoint à l’Inspecteur, M. Boti, ajoutant que « dans la circonscription de Daloa, la double vacation est comme une épine dans le pied ».
Le responsable du premier degré à la Direction régionale de l’Education nationale de Daloa, Diéhi Martin affirme que le quantum horaire n’est jamais respecté. « L’enfant commence les cours à 7h 30 et finit à 12 h, on le laisse. L’après-midi on demande à un enfant de venir à 13h, alors qu’il a l’habitude de se reposer quelque fois à cette heure et souvent il arrive à 15h, car en chemin pour l’école, ce dernier s’arrête pour jouer avec ses amis qui n’ont pas cours ».
« Si le temps n’est pas respecté, cela réduit la capacité de compréhension des élèves », relève-t-il, préconisant la construction d’un plus grand nombre de salles de classes au sein des écoles.
Selon une institutrice, Mme Tohouo Justine, « la double vacation n’est pas la bienvenue, parce qu’avec la demi-journée de temps libre, les enfants n’étudient pas leurs leçon, ils préfèrent plutôt s’amuser ».
Pour un autre enseignant, « rester à la maison est une perte de temps, car à la maison, on a la paresse, surtout pour quelqu’un qui est habitué à la progression normale ».
Un parent d’élève, Mme Assamoi Judith estime que « la double vacation a rendu les enfants de plus en plus médiocre », car ceux-ci s’expriment difficilement.
Le directeur régional de l’Education nationale du Haut Sassandra, Adama Sekongo, affirme que « la double vacation est une bonne chose, mais tant qu’on peut, il faut l’éviter », car elle « donne l’impression aux enfants qu’on travaille le matin, on ne travaille pas le soir, alors qu’en réalité, il faut travailler matin et soir », non sans relever que ce système « n’est pas apprécié » par les enseignants et les apprenants.
« Nous pensons que s’il y a des possibilités de faire en sorte que nous puissions revenir au système qui consiste à aller le matin et le soir à l’école, ce serait souhaitable pour tout le monde », a suggéré Adama Sekongo.
Bien que décriée par des enseignants, élèves et parents d’élèves, la double vacation présente toutefois des avantages, selon des responsables d’établissements et bien d’autres personnes
Avantages de la double vacation
Le Directeur de l’EPP Lobia extension, M . Zouzougbo Dominique fait savoir que « la double vacation est avantageuse en ce sens qu’elle permet d’avoir un plus grand nombre d’élèves dans une école, parce que les établissements ne suffisent pas ». Le directeur du groupe scolaire Lobia 1, Gonti Pascal, estime que « le seul atout de la double vacation, c’est qu’elle permet aux enseignants de travailler en demi-journée ».
Un instituteur de la classe de CM2 à l’EPP Lobia extension, M Tia, lui emboîte le pas, soulignant que la double vacation est avantageuse dans la mesure où le thème retenu pour la rentrée 2015 – 2016 est, « l’école obligatoire ». Elle va permettre à beaucoup d’enfants d’être scolarisés, soutient-il. Un enseignant de la Classe de CM1 au groupe scolaire Huberson, Traoré Aboubacar, renchérit, « la double vacation est une très bonne nouvelle », appelant les parents d’élèves à un suivi de leurs progénitures.
Un conseiller pédagogique, Kouakou Jalisko, relève que l’instauration de la double vacation a pour but de lutter contre l’analphabétisme. « Tout n’est pas mauvais dans la double vacation », affirme-t-il..
La construction de nouvelles écoles, la solution
En dépit de la réalisation par l’Etat, la mairie, le conseil régional de Daloa et la Banque mondiale d’infrastructures scolaires à Daloa, celles-ci s’avèrent insuffisantes, d’où la nécessité d’en construire de nouvelles, selon le conseiller pédagogique Boti Bonaventure. Pour lui, la double vacation a ses origines dans la crise de 2002 qui a occasionné d’importants déplacements des populations de l’Ouest vers Daloa.
Dans la commune de Daloa, c’est un déficit de 240 salles qui est constaté. « Cette rentrée nous étions déficitaire de 240 salles », a déclaré l’adjoint au maire de Daloa, Bruno Mongnetenou lors de la journée d’excellence. Ces chiffres ont été confirmés par Adama Sekongo qui ajoute que ce manque représente 60 écoles de six classes chacune à construire.
La Direction Régionale de l’Education Nationale de Daloa compte 360 233 élèves du préscolaire, du primaire et du secondaire. Elle compte également 1002 écoles primaires et secondaires, 23 lycées et 71 collègues privés.
En Côte d’Ivoire pour cette rentrée scolaire 2015-2016, le gouvernement ivoirien a annoncé que l’école est obligatoire pour tous les enfants de 6 à 16 ans.
Une enquête réalisée par Philomène Kouamé, AIP DALOA
ask
Inconvénients de la double vacation
Il y a le manque d’assiduité des élèves aux cours, la baisse de rendement, l’insuffisance des quotas horaires.
A Daloa, on parle même de triple vacation surtout que les effectifs dans les écoles ont doublé voire triplé, selon l’adjoint à l’Inspecteur, M. Boti, ajoutant que « dans la circonscription de Daloa, la double vacation est comme une épine dans le pied ».
Le responsable du premier degré à la Direction régionale de l’Education nationale de Daloa, Diéhi Martin affirme que le quantum horaire n’est jamais respecté. « L’enfant commence les cours à 7h 30 et finit à 12 h, on le laisse. L’après-midi on demande à un enfant de venir à 13h, alors qu’il a l’habitude de se reposer quelque fois à cette heure et souvent il arrive à 15h, car en chemin pour l’école, ce dernier s’arrête pour jouer avec ses amis qui n’ont pas cours ».
« Si le temps n’est pas respecté, cela réduit la capacité de compréhension des élèves », relève-t-il, préconisant la construction d’un plus grand nombre de salles de classes au sein des écoles.
Selon une institutrice, Mme Tohouo Justine, « la double vacation n’est pas la bienvenue, parce qu’avec la demi-journée de temps libre, les enfants n’étudient pas leurs leçon, ils préfèrent plutôt s’amuser ».
Pour un autre enseignant, « rester à la maison est une perte de temps, car à la maison, on a la paresse, surtout pour quelqu’un qui est habitué à la progression normale ».
Un parent d’élève, Mme Assamoi Judith estime que « la double vacation a rendu les enfants de plus en plus médiocre », car ceux-ci s’expriment difficilement.
Le directeur régional de l’Education nationale du Haut Sassandra, Adama Sekongo, affirme que « la double vacation est une bonne chose, mais tant qu’on peut, il faut l’éviter », car elle « donne l’impression aux enfants qu’on travaille le matin, on ne travaille pas le soir, alors qu’en réalité, il faut travailler matin et soir », non sans relever que ce système « n’est pas apprécié » par les enseignants et les apprenants.
« Nous pensons que s’il y a des possibilités de faire en sorte que nous puissions revenir au système qui consiste à aller le matin et le soir à l’école, ce serait souhaitable pour tout le monde », a suggéré Adama Sekongo.
Bien que décriée par des enseignants, élèves et parents d’élèves, la double vacation présente toutefois des avantages, selon des responsables d’établissements et bien d’autres personnes
Avantages de la double vacation
Le Directeur de l’EPP Lobia extension, M . Zouzougbo Dominique fait savoir que « la double vacation est avantageuse en ce sens qu’elle permet d’avoir un plus grand nombre d’élèves dans une école, parce que les établissements ne suffisent pas ». Le directeur du groupe scolaire Lobia 1, Gonti Pascal, estime que « le seul atout de la double vacation, c’est qu’elle permet aux enseignants de travailler en demi-journée ».
Un instituteur de la classe de CM2 à l’EPP Lobia extension, M Tia, lui emboîte le pas, soulignant que la double vacation est avantageuse dans la mesure où le thème retenu pour la rentrée 2015 – 2016 est, « l’école obligatoire ». Elle va permettre à beaucoup d’enfants d’être scolarisés, soutient-il. Un enseignant de la Classe de CM1 au groupe scolaire Huberson, Traoré Aboubacar, renchérit, « la double vacation est une très bonne nouvelle », appelant les parents d’élèves à un suivi de leurs progénitures.
Un conseiller pédagogique, Kouakou Jalisko, relève que l’instauration de la double vacation a pour but de lutter contre l’analphabétisme. « Tout n’est pas mauvais dans la double vacation », affirme-t-il..
La construction de nouvelles écoles, la solution
En dépit de la réalisation par l’Etat, la mairie, le conseil régional de Daloa et la Banque mondiale d’infrastructures scolaires à Daloa, celles-ci s’avèrent insuffisantes, d’où la nécessité d’en construire de nouvelles, selon le conseiller pédagogique Boti Bonaventure. Pour lui, la double vacation a ses origines dans la crise de 2002 qui a occasionné d’importants déplacements des populations de l’Ouest vers Daloa.
Dans la commune de Daloa, c’est un déficit de 240 salles qui est constaté. « Cette rentrée nous étions déficitaire de 240 salles », a déclaré l’adjoint au maire de Daloa, Bruno Mongnetenou lors de la journée d’excellence. Ces chiffres ont été confirmés par Adama Sekongo qui ajoute que ce manque représente 60 écoles de six classes chacune à construire.
La Direction Régionale de l’Education Nationale de Daloa compte 360 233 élèves du préscolaire, du primaire et du secondaire. Elle compte également 1002 écoles primaires et secondaires, 23 lycées et 71 collègues privés.
En Côte d’Ivoire pour cette rentrée scolaire 2015-2016, le gouvernement ivoirien a annoncé que l’école est obligatoire pour tous les enfants de 6 à 16 ans.
Une enquête réalisée par Philomène Kouamé, AIP DALOA
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