7 mois après son élection à la tête du Burkina Faso, le bilan de Roch Marc Christian Kaboré est mi-figue mi-raisin. A l’instar de la société civile avec comme chef de file, le « Balai citoyen », qui ne voit encore aucune lisibilité, nous estimons que la nouvelle équipe dirigeante du pays des hommes intègres continue de chercher ses marques.
L’animal politique est en difficulté. Ex-ponte du régime Compaoré, dont il a été longtemps considéré comme le dauphin, avant de tomber en disgrâce puis de rejoindre l’opposition, Roch Marc Christian Kaboré (59 ans) a remporté la première présidentielle libre depuis trois décennies et dirige le pays des hommes intègres depuis le 29 décembre 2015. Mais cet ancien communiste converti à la social-démocratie peine après sept mois au pouvoir à incarner le véritable changement. Pourtant sa longue expérience au sommet de l’Etat (il a été plusieurs fois ministre, puis premier ministre et président de l’Assemblée nationale) semblait plaidé en sa faveur.
Une armée en déliquescence
Dans un récent entretien accordé au journal Jeune Afrique, le fils de Bila Kaboré avouait qu’une reconstruction de l’armée du Burkina Faso s’imposait. « Ma première tâche sera de réorganiser l’armée… », Soulignait-il. Le Régiment de sécurité présidentielle, corps d’élite de 1300 hommes, dissout, l’armée burkinabé se réorganise comme elle peut. Pingrenoma Zagré, l’actuel chef d’état major, vient d’ailleurs de restreindre à partir de 22 heures la circulation autour des casernes et enceintes militaires du pays. Une façon de lutter contre la menace terroriste permanente. Il faut dire que depuis les attaques du 15 janvier, les forces de l’ordre sont en alerte maximale. D’ailleurs le 12 mai dernier, le Burkina Faso a annoncé vouloir retirer son contingent de 850 hommes au sein des casques bleus au Darfour.
Mandat d’arrêt contre Guillaume Soro abandonné…
Annulé pour vice de forme, le mandat d’arrêt lancé contre Guillaume Soro ne sera pas relancé, a annoncé début juin la justice burkinabé. Toutefois, elle demande à la Côte d’Ivoire de poursuive le chef de son parlement dans le cadre d’une autre procédure dite de « dénonciation ». A la vérité, la justice burkinabé a eu toutes les peines du monde pour faire appliquer le mandat d’arrêt contre l’ex-chef de la rébellion ivoirienne. Pour revenir sur les faits, Guillaume Soro a été mis en cause par des écoutes téléphoniques dévoilées sur internet à la fin de l’année 2015. On y entendait deux personnes identifiées comme étant Guillaume Soro et Djibril Bassolé (ex-ministre des affaires étrangères sous le régime Compaoré). Dans l’enregistrement d’une quinzaine de minutes, les deux protagonistes envisagent la possibilité de soutenir le coup d’Etat (alors en cours) mené par le général Gilbert Diendéré. Pour leur part, Guillaume Soro et Djibril Bassolé démentent avoir eu cette conversation et parlent de « manipulation ». Une affaire complexe aux multiples ramifications qui n’a pas fini de livrer ses secrets.
Le cas Isaac Zida
Une autre affaire qui empoisonne la politique burkinabé. Malgré la fin de son autorisation d’absence, le général de division Isaac Zida n’est toujours pas rentré du Canada. L’audit sur sa gestion comme premier ministre durant la transition révèle de profondes malversations financières que l’Etat burkinabé entend éclairer. Désormais considéré comme « déserteur en temps de paix » de l’armée, Isaac Zida se reproche-t-il quelque chose ? Probable, plausible. « Il y a un manquement à l’autorité », regrette pour sa part Roch Marc Christian Kaboré. Aux dernières nouvelles, le général Isaac Zida a demandé une mise en situation d’évacuation « sanitaire » (I?). Toute chose que le président burkinabé refuse sans la présentation d’un dossier médical. Dans tous les cas, Roch Marc Christian Kaboré l’a assuré, Isaac Zida sera entendu à son retour au Burkina Faso. Ambiance.
Guy-Florentin Yaméogo
L’animal politique est en difficulté. Ex-ponte du régime Compaoré, dont il a été longtemps considéré comme le dauphin, avant de tomber en disgrâce puis de rejoindre l’opposition, Roch Marc Christian Kaboré (59 ans) a remporté la première présidentielle libre depuis trois décennies et dirige le pays des hommes intègres depuis le 29 décembre 2015. Mais cet ancien communiste converti à la social-démocratie peine après sept mois au pouvoir à incarner le véritable changement. Pourtant sa longue expérience au sommet de l’Etat (il a été plusieurs fois ministre, puis premier ministre et président de l’Assemblée nationale) semblait plaidé en sa faveur.
Une armée en déliquescence
Dans un récent entretien accordé au journal Jeune Afrique, le fils de Bila Kaboré avouait qu’une reconstruction de l’armée du Burkina Faso s’imposait. « Ma première tâche sera de réorganiser l’armée… », Soulignait-il. Le Régiment de sécurité présidentielle, corps d’élite de 1300 hommes, dissout, l’armée burkinabé se réorganise comme elle peut. Pingrenoma Zagré, l’actuel chef d’état major, vient d’ailleurs de restreindre à partir de 22 heures la circulation autour des casernes et enceintes militaires du pays. Une façon de lutter contre la menace terroriste permanente. Il faut dire que depuis les attaques du 15 janvier, les forces de l’ordre sont en alerte maximale. D’ailleurs le 12 mai dernier, le Burkina Faso a annoncé vouloir retirer son contingent de 850 hommes au sein des casques bleus au Darfour.
Mandat d’arrêt contre Guillaume Soro abandonné…
Annulé pour vice de forme, le mandat d’arrêt lancé contre Guillaume Soro ne sera pas relancé, a annoncé début juin la justice burkinabé. Toutefois, elle demande à la Côte d’Ivoire de poursuive le chef de son parlement dans le cadre d’une autre procédure dite de « dénonciation ». A la vérité, la justice burkinabé a eu toutes les peines du monde pour faire appliquer le mandat d’arrêt contre l’ex-chef de la rébellion ivoirienne. Pour revenir sur les faits, Guillaume Soro a été mis en cause par des écoutes téléphoniques dévoilées sur internet à la fin de l’année 2015. On y entendait deux personnes identifiées comme étant Guillaume Soro et Djibril Bassolé (ex-ministre des affaires étrangères sous le régime Compaoré). Dans l’enregistrement d’une quinzaine de minutes, les deux protagonistes envisagent la possibilité de soutenir le coup d’Etat (alors en cours) mené par le général Gilbert Diendéré. Pour leur part, Guillaume Soro et Djibril Bassolé démentent avoir eu cette conversation et parlent de « manipulation ». Une affaire complexe aux multiples ramifications qui n’a pas fini de livrer ses secrets.
Le cas Isaac Zida
Une autre affaire qui empoisonne la politique burkinabé. Malgré la fin de son autorisation d’absence, le général de division Isaac Zida n’est toujours pas rentré du Canada. L’audit sur sa gestion comme premier ministre durant la transition révèle de profondes malversations financières que l’Etat burkinabé entend éclairer. Désormais considéré comme « déserteur en temps de paix » de l’armée, Isaac Zida se reproche-t-il quelque chose ? Probable, plausible. « Il y a un manquement à l’autorité », regrette pour sa part Roch Marc Christian Kaboré. Aux dernières nouvelles, le général Isaac Zida a demandé une mise en situation d’évacuation « sanitaire » (I?). Toute chose que le président burkinabé refuse sans la présentation d’un dossier médical. Dans tous les cas, Roch Marc Christian Kaboré l’a assuré, Isaac Zida sera entendu à son retour au Burkina Faso. Ambiance.
Guy-Florentin Yaméogo