Le régime Ouattara a poursuivi sa croisière contre les franges les plus pauvres de la population. Les mardi 12 et mercredi 13 juillet derniers, le régime a procédé au déguerpissement des occupants de la célèbre Gabriel-Gare de Yopougon.
Des femmes inconsolables devant les gravats de leurs magasins détruits, les jeunes révoltés et en ordre de bataille, des chefs de communautés profondément choqués. Tel était le visage que présentait hier, le quartier Gabriel-Gare de Yopougon, 24 heures après le passage des bulldozers du régime. Habitations, magasins et autres commerces, rien n’a échappé à la furie dévastatrice des machines de démolition envoyées par le maire RDR de Yopougon, Kafana Koné Justin. Certaines victimes dont Mme Djihi Adrienne, ont passé la nuit à la belle étoile avec ses enfants. « C’est ici que nos femmes, nos mères, nos frères et nos sœurs tirent l’essentiel de leurs substances à travers les petites activités commerciales qu’ils y exercent. C’est cet espace que vient de détruire le maire pour permettre à une compagnie de transport d’y établir sa gare », révèle Touré Ibrahim, habitant du quartier et porte-parole des victimes. Pendant que nous échangions avec le porte-parole des victimes de Gabriel-Gare, une dame en guenilles, la cinquantaine révolue, surgit du néant, les yeux larmoyants pour nous confier ceci : « C’est dans cette pauvreté que nous étions et puis ils sont venus nous voir pour voter pour eux en promettant qu’une fois au pouvoir, ils vont nous aider à travers des financements pour nous prendre en charge. Aujourd’hui ils détruisent le peu que nous avons et nous enfoncent davantage dans la pauvreté et la misère. De quoi allons-nous vivre maintenant ? Nous les attendons ici pour les prochaines campagnes », lâche-t-elle dans un tremolo où la colère se faisait sentir. « Nous avons été surpris par le bulldozer hier (mardi 22 juillet ndlr). Ils ont démoli nos étals, nos magasins et pire, nos habitations. C’est le paroxysme de la cruauté », renchérit un autre jeune dans la foule. Pour le chef du quartier, M. Gbogo Emmanuel, l’espace déguerpi leur avait été cédé par l’ex-maire de Yopougon, Gbamnan Djidan Jean-Félicien à travers un arrêté municipal n°2662/MY/SG/ du 30 novembre 2006. « Cet espace nous a été accordé par le maire Gbamnan Djidan. Nous n’accepterons pas qu’il nous soit arraché de force pour être offert à une compagnie de transport pour y bâtir une gare routière. Nous disons non et non. Que personne ne touche à notre espace », a-t-il indiqué. « Nous pensons que nous sommes victimes d’un complot à la mairie. Beaucoup parmi nous ont contracté des prêts auprès des agences de miro crédits. Nous sommes aujourd’hui le 13 juillet et le 15, les créanciers vont venir nous encaisser. Nous ne vendons plus, nos conteneurs ont été broyés par les machines. Comment allons-nous faire devant cette situation. Moi, mon mari ne travaille pas. Nos enfants vont tous à l’école, et c’est de mon petit commerce sur cet espace que nous tirons les moyens pour scolariser les enfants et assurer notre quotidien », a déclaré Camara Awa, porte-parole des femmes commerçantes de Gabriel-Gare. Tous ensemble, les populations de Gabriel-Gare disent être prêtes à défendre leur parcelle même au prix de leur vie. Un cargo de la police nationale veillait au grain dans l’indifférence des victimes.
Rodolphe Flaha
Des femmes inconsolables devant les gravats de leurs magasins détruits, les jeunes révoltés et en ordre de bataille, des chefs de communautés profondément choqués. Tel était le visage que présentait hier, le quartier Gabriel-Gare de Yopougon, 24 heures après le passage des bulldozers du régime. Habitations, magasins et autres commerces, rien n’a échappé à la furie dévastatrice des machines de démolition envoyées par le maire RDR de Yopougon, Kafana Koné Justin. Certaines victimes dont Mme Djihi Adrienne, ont passé la nuit à la belle étoile avec ses enfants. « C’est ici que nos femmes, nos mères, nos frères et nos sœurs tirent l’essentiel de leurs substances à travers les petites activités commerciales qu’ils y exercent. C’est cet espace que vient de détruire le maire pour permettre à une compagnie de transport d’y établir sa gare », révèle Touré Ibrahim, habitant du quartier et porte-parole des victimes. Pendant que nous échangions avec le porte-parole des victimes de Gabriel-Gare, une dame en guenilles, la cinquantaine révolue, surgit du néant, les yeux larmoyants pour nous confier ceci : « C’est dans cette pauvreté que nous étions et puis ils sont venus nous voir pour voter pour eux en promettant qu’une fois au pouvoir, ils vont nous aider à travers des financements pour nous prendre en charge. Aujourd’hui ils détruisent le peu que nous avons et nous enfoncent davantage dans la pauvreté et la misère. De quoi allons-nous vivre maintenant ? Nous les attendons ici pour les prochaines campagnes », lâche-t-elle dans un tremolo où la colère se faisait sentir. « Nous avons été surpris par le bulldozer hier (mardi 22 juillet ndlr). Ils ont démoli nos étals, nos magasins et pire, nos habitations. C’est le paroxysme de la cruauté », renchérit un autre jeune dans la foule. Pour le chef du quartier, M. Gbogo Emmanuel, l’espace déguerpi leur avait été cédé par l’ex-maire de Yopougon, Gbamnan Djidan Jean-Félicien à travers un arrêté municipal n°2662/MY/SG/ du 30 novembre 2006. « Cet espace nous a été accordé par le maire Gbamnan Djidan. Nous n’accepterons pas qu’il nous soit arraché de force pour être offert à une compagnie de transport pour y bâtir une gare routière. Nous disons non et non. Que personne ne touche à notre espace », a-t-il indiqué. « Nous pensons que nous sommes victimes d’un complot à la mairie. Beaucoup parmi nous ont contracté des prêts auprès des agences de miro crédits. Nous sommes aujourd’hui le 13 juillet et le 15, les créanciers vont venir nous encaisser. Nous ne vendons plus, nos conteneurs ont été broyés par les machines. Comment allons-nous faire devant cette situation. Moi, mon mari ne travaille pas. Nos enfants vont tous à l’école, et c’est de mon petit commerce sur cet espace que nous tirons les moyens pour scolariser les enfants et assurer notre quotidien », a déclaré Camara Awa, porte-parole des femmes commerçantes de Gabriel-Gare. Tous ensemble, les populations de Gabriel-Gare disent être prêtes à défendre leur parcelle même au prix de leur vie. Un cargo de la police nationale veillait au grain dans l’indifférence des victimes.
Rodolphe Flaha