Abidjan – Dans le cadre de l’Initiative citoyenne pour une réforme constitutionnelle inclusive et transparente, une conférence publique dénommée "Parole aux citoyens sur le projet de nouvelle Constitution" s’est déroulée mardi à l’immeuble Carbone, à Cocody, sur l’initiative de l’association Citoyens & Participation (CIVIS-Côte d’Ivoire) et d'organisations de la société civile, en partenariat avec la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté.
Ces échanges visant à "donner la parole aux citoyens pour se prononcer sur les enjeux de l’élaboration d’une Nouvelle Constitution en Côte d’Ivoire", selon Mme Mamba Fofana de CIVIS-CI, ont porté sur trois thèmes, à savoir "Sens, portée et limites du référendum constitutionnel", "Enjeux de l’élaboration d’une nouvelle Constitution" et "Nouvelle Constitution et consolidation de la paix ?", suivis de regards croisés de partis politiques et d’organisations syndicales.
Abordant le 1er thème, l’ex-Garde des sceaux, ministre de la Justice, Me Faustin Kouamé, s’est appesanti sur les différents types de référendum (présidentiel, constitutionnel et constituant). "La République est incolore et inodore, (…) c’est pourquoi, en matière de référendum, il n’y a pas de mot d’ordre, il n’y a pas de consigne de vote", a insisté l’avocat pour qui les citoyens doivent décider seuls.
A sa suite, le juriste-consultant, politiste Geoffroy Kouaho a situé les enjeux de la modification de la Constitution. Tout en faisant observer que la Constitution, en tant que norme juridique et donc le produit de la société, n’est pas immuable, il a expliqué qu’elle évolue par deux techniques à savoir la révision et l’abrogation.
Juxtaposant les régimes, le juriste a indiqué que la Primature est une "anomalie constitutionnelle" qui convient au régime parlementaire. Un régime qui éviterait le Président-roi, a-t-il poursuivi, se demandant par ailleurs pourquoi ne pas aller vers la Fédération car la centralisation du pouvoir ne permet pas le développement local. "A l’évidence, si on veut devenir émergent, pourquoi ne pas essayer l’Etat fédéral ?", a-t-il lancé.
Intervenant sur "Nouvelle Constitution et consolidation de la paix ?", le président de l’Union des sociaux-démocrates (USD), Henri Niava, s’est dit surpris de constater que la révision auparavant annoncée par le Président de la République Alassane Ouattara s’est muée en l’élaboration d’une nouvelle Loi fondamentale. "Pour changer une Constitution, c’est avec une main tremblotante qu’on doit s’engager dans cette échéance-là", a-t-il résumé, notant que toutes les motivations doivent alors rencontrer l’adhésion du peuple. Sinon, prévient-il, il y a des risques de conflit quand toutes les procédures sont dévoyées.
"(…) Où est donc l’urgence qui génère cette fébrilité ?", a renchéri Christophe Douka, le secrétaire général (SG) du Syndicat des planteurs indépendants de café-cacao, dans la partie Regards croisés. Il a donné lecture de la Déclaration de son syndicat qui dit "non, non et non à la tenue de ce référendum avant 2020".
Pour le compte de la centrale syndicale Humanisme, Tidiane Gbané a évoqué la nécessité du référendum. "Le but ultime de cette nouvelle Constitution doit être la consolidation de la paix", a-t-il dit. Au nom du SG Soro Mamadou, il a invité toutes les parties à s’approprier le processus.
(AIP)
cmas
Ces échanges visant à "donner la parole aux citoyens pour se prononcer sur les enjeux de l’élaboration d’une Nouvelle Constitution en Côte d’Ivoire", selon Mme Mamba Fofana de CIVIS-CI, ont porté sur trois thèmes, à savoir "Sens, portée et limites du référendum constitutionnel", "Enjeux de l’élaboration d’une nouvelle Constitution" et "Nouvelle Constitution et consolidation de la paix ?", suivis de regards croisés de partis politiques et d’organisations syndicales.
Abordant le 1er thème, l’ex-Garde des sceaux, ministre de la Justice, Me Faustin Kouamé, s’est appesanti sur les différents types de référendum (présidentiel, constitutionnel et constituant). "La République est incolore et inodore, (…) c’est pourquoi, en matière de référendum, il n’y a pas de mot d’ordre, il n’y a pas de consigne de vote", a insisté l’avocat pour qui les citoyens doivent décider seuls.
A sa suite, le juriste-consultant, politiste Geoffroy Kouaho a situé les enjeux de la modification de la Constitution. Tout en faisant observer que la Constitution, en tant que norme juridique et donc le produit de la société, n’est pas immuable, il a expliqué qu’elle évolue par deux techniques à savoir la révision et l’abrogation.
Juxtaposant les régimes, le juriste a indiqué que la Primature est une "anomalie constitutionnelle" qui convient au régime parlementaire. Un régime qui éviterait le Président-roi, a-t-il poursuivi, se demandant par ailleurs pourquoi ne pas aller vers la Fédération car la centralisation du pouvoir ne permet pas le développement local. "A l’évidence, si on veut devenir émergent, pourquoi ne pas essayer l’Etat fédéral ?", a-t-il lancé.
Intervenant sur "Nouvelle Constitution et consolidation de la paix ?", le président de l’Union des sociaux-démocrates (USD), Henri Niava, s’est dit surpris de constater que la révision auparavant annoncée par le Président de la République Alassane Ouattara s’est muée en l’élaboration d’une nouvelle Loi fondamentale. "Pour changer une Constitution, c’est avec une main tremblotante qu’on doit s’engager dans cette échéance-là", a-t-il résumé, notant que toutes les motivations doivent alors rencontrer l’adhésion du peuple. Sinon, prévient-il, il y a des risques de conflit quand toutes les procédures sont dévoyées.
"(…) Où est donc l’urgence qui génère cette fébrilité ?", a renchéri Christophe Douka, le secrétaire général (SG) du Syndicat des planteurs indépendants de café-cacao, dans la partie Regards croisés. Il a donné lecture de la Déclaration de son syndicat qui dit "non, non et non à la tenue de ce référendum avant 2020".
Pour le compte de la centrale syndicale Humanisme, Tidiane Gbané a évoqué la nécessité du référendum. "Le but ultime de cette nouvelle Constitution doit être la consolidation de la paix", a-t-il dit. Au nom du SG Soro Mamadou, il a invité toutes les parties à s’approprier le processus.
(AIP)
cmas