Dans un entretien accordé à L’Intelligent d’Abidjan, Silué Kassoum, directeur général d’une Fédération exerçant dans la filière coton, donne les raisons de la création de la fédération et les perspectives. Il demande aussi à l’Etat de leur trouver des financements auprès des bailleurs de fonds, avant d’exhorter les autorités étatiques à plus s’impliquer dans la problématique de développement de la filière coton.
Pourquoi avez-vous décidé de vous organiser en fédération ?
A la création de la fédération en décembre 2013, pour être conforme à l’acte uniforme de l’OHADA relatif aux sociétés coopératives, nous devions passer des coopératives tout simplement aux sociétés coopératives. C’était tout nouveau pour nous. C’est ce qui nous a amené à négocier et obtenir un appui à court terme, auprès du groupe ACP/UE, pour une étude devant permettre d’adapter l’organisation et le fonctionnement de notre réseau, de s’adapter à l’acte uniforme OHADA. Cette étude a pu être réalisée par un consultant recruté par le groupe ACP/EU que nous avons validé lors d’un atelier de restitution après enquête sur le terrain.
Quelles sont les actions menées sur le terrain depuis la création de la fédération ?
Depuis la création de la FPC-CI Coop CA, nous avons renforcé les capacités des acteurs de la filière que nous dirigeons. En réalité, sur le plan de la formation, nous avons eu à faire une mission d’échanges d’expériences auprès de l’union des producteurs de coton du Burkina Faso en 2014, nous avons eu également une série de formations sur l’organisation et le fonctionnement d’une société coopérative. Nous avons organisé des séances de formation sur l’analyse des bilans et sur les procédures de gestion de nos coopératives. Et à ce jour, ce sont près de 8. 200 producteurs qui ont été formés par notre fédération. A côté de cela, nous avons essayé d’aider toutes les organisations de notre réseau à pouvoir se conformer à l’acte uniforme de l’OHADA, relatif aux sociétés coopératives. Et aujourd’hui, nous avons plus de 240 coopératives qui sont conformes à l’acte uniforme de l’OHADA. Et nous les avons accompagnées dans toutes les étapes de constitution, notamment, de l’enregistrement. Nous avons contribué à l’élaboration du projet de la filière coton dans le cadre du PSSAG, c’est-à-dire, le Projet de soutien au secteur agricole, financé par la Banque Mondiale. Nous avons également participé à un projet avec l’Union Européenne pour le financement de l’équipement des producteurs. L’avis des producteurs était si nécessaire, que nous avons trouvé avec eux, des mécanismes en vue de leur faire bénéficier de ces équipements en allant défendre valablement leurs intérêts.
Doit-on croire que votre fédération est une cellule d’encadrement et de gestion de ces sociétés coopératives ?
On peut le dire ainsi, car au bas de l’échelle, nous avons les sociétés coopératives qui se regroupent en unions qui, à leur tour se constituent en fédération. Nous sommes donc aujourd’hui la vitrine de ces sociétés coopératives, dans la mesure où nous les représentons, mais aussi et surtout, nous sommes la structure qui défend les intérêts des producteurs. Selon l’acte uniforme de l’OHADA, nous avons une série de missions qui nous est assignée. Nous sommes par exemple chargés de contrôler les coopératives et les unions dans leur fonctionnement, de rechercher tous les moyens possibles pour le compte des union et des coopératives qui devront leur permettre de mieux travailler à l’amélioration des conditions de travail et de vie de leurs membres. Le principe de subsidiarité est tel que nous ne pouvons pas faire ce que font les coopératives encore moins les unions, mais du fait que nous soyons au-dessus d’elles, nous avons pour mission de mobiliser tous les moyens susceptibles de leur permettre de travailler. Notre rôle est de travailler à leur formation. Nous constituons également le collège des producteurs au niveau de l’Inter-coton et à ce titre, nous représentons 60% des administrateurs de cette Interprofession. Et en tant que tel, nous avons la charge de porter toutes les préoccupations des coopératives et des unions au niveau de l’Inter-coton. Et nous avons, dans le cadre du PSSAG, un projet de restructuration, de consolidation et de renforcement des coopératives. Ce qui nous aidera à avoir des entités coopératives véritablement fortes.
Que gagne le producteur qui est à la base dans toute cette chaîne de production ?
Aujourd’hui, nous travaillons à l’assainissement de la filière dans tout le bassin cotonnier. Il y avait des impayés depuis des années, mais lorsque nous avons commencé à organiser les producteurs en sociétés, une certaine confiance s’est installée, parce que les partenaires ont commencé à comprendre qu’ils ont en face d’eux des acteurs crédibles. Nous luttons pour les questions des prix du coton et des intrants au profit des producteurs, mais ce qu’ils gagnent, c’est que nous travaillons à faire d’eux des sociétés coopératives fortes de sorte à mieux promouvoir leurs membres. Voyez-vous, nous avons une embellie de la filière, malheureusement, les intempéries, notamment, les effets de la sécheresse de l’année dernières nous ont été défavorables. Toutefois, nous avons de meilleurs prix et de meilleurs rendements.
Qu’en est-il du problème des groupements informels dans le développement de la filière ?
Il faut reconnaître que ces groupement existent et constituent un véritable handicap pour le développement de la filière dans tout le bassin cotonnier. C’est d’ailleurs pourquoi nous travaillons à leur éradication, au demeurant, à leur réduction. En réalité, on ne peut pas obliger quelqu’un à adhérer à une coopérative, car cette adhésion est libre et volontaire. Mais il faut privilégier ce que nous avons fait comme proposition, c’est-à-dire privilégier les rapports avec les sociétés coopératives dûment constituées, conformément aux dispositions de l’acte uniforme de l’OHADA sur les sociétés coopératives. Cela pourra décourager ceux qui se constituent en groupements informels ou alors, les amener à se constituer en sociétés coopératives ou à intégrer celles déjà existantes.
Aboubacar Al Syddick
Pourquoi avez-vous décidé de vous organiser en fédération ?
A la création de la fédération en décembre 2013, pour être conforme à l’acte uniforme de l’OHADA relatif aux sociétés coopératives, nous devions passer des coopératives tout simplement aux sociétés coopératives. C’était tout nouveau pour nous. C’est ce qui nous a amené à négocier et obtenir un appui à court terme, auprès du groupe ACP/UE, pour une étude devant permettre d’adapter l’organisation et le fonctionnement de notre réseau, de s’adapter à l’acte uniforme OHADA. Cette étude a pu être réalisée par un consultant recruté par le groupe ACP/EU que nous avons validé lors d’un atelier de restitution après enquête sur le terrain.
Quelles sont les actions menées sur le terrain depuis la création de la fédération ?
Depuis la création de la FPC-CI Coop CA, nous avons renforcé les capacités des acteurs de la filière que nous dirigeons. En réalité, sur le plan de la formation, nous avons eu à faire une mission d’échanges d’expériences auprès de l’union des producteurs de coton du Burkina Faso en 2014, nous avons eu également une série de formations sur l’organisation et le fonctionnement d’une société coopérative. Nous avons organisé des séances de formation sur l’analyse des bilans et sur les procédures de gestion de nos coopératives. Et à ce jour, ce sont près de 8. 200 producteurs qui ont été formés par notre fédération. A côté de cela, nous avons essayé d’aider toutes les organisations de notre réseau à pouvoir se conformer à l’acte uniforme de l’OHADA, relatif aux sociétés coopératives. Et aujourd’hui, nous avons plus de 240 coopératives qui sont conformes à l’acte uniforme de l’OHADA. Et nous les avons accompagnées dans toutes les étapes de constitution, notamment, de l’enregistrement. Nous avons contribué à l’élaboration du projet de la filière coton dans le cadre du PSSAG, c’est-à-dire, le Projet de soutien au secteur agricole, financé par la Banque Mondiale. Nous avons également participé à un projet avec l’Union Européenne pour le financement de l’équipement des producteurs. L’avis des producteurs était si nécessaire, que nous avons trouvé avec eux, des mécanismes en vue de leur faire bénéficier de ces équipements en allant défendre valablement leurs intérêts.
Doit-on croire que votre fédération est une cellule d’encadrement et de gestion de ces sociétés coopératives ?
On peut le dire ainsi, car au bas de l’échelle, nous avons les sociétés coopératives qui se regroupent en unions qui, à leur tour se constituent en fédération. Nous sommes donc aujourd’hui la vitrine de ces sociétés coopératives, dans la mesure où nous les représentons, mais aussi et surtout, nous sommes la structure qui défend les intérêts des producteurs. Selon l’acte uniforme de l’OHADA, nous avons une série de missions qui nous est assignée. Nous sommes par exemple chargés de contrôler les coopératives et les unions dans leur fonctionnement, de rechercher tous les moyens possibles pour le compte des union et des coopératives qui devront leur permettre de mieux travailler à l’amélioration des conditions de travail et de vie de leurs membres. Le principe de subsidiarité est tel que nous ne pouvons pas faire ce que font les coopératives encore moins les unions, mais du fait que nous soyons au-dessus d’elles, nous avons pour mission de mobiliser tous les moyens susceptibles de leur permettre de travailler. Notre rôle est de travailler à leur formation. Nous constituons également le collège des producteurs au niveau de l’Inter-coton et à ce titre, nous représentons 60% des administrateurs de cette Interprofession. Et en tant que tel, nous avons la charge de porter toutes les préoccupations des coopératives et des unions au niveau de l’Inter-coton. Et nous avons, dans le cadre du PSSAG, un projet de restructuration, de consolidation et de renforcement des coopératives. Ce qui nous aidera à avoir des entités coopératives véritablement fortes.
Que gagne le producteur qui est à la base dans toute cette chaîne de production ?
Aujourd’hui, nous travaillons à l’assainissement de la filière dans tout le bassin cotonnier. Il y avait des impayés depuis des années, mais lorsque nous avons commencé à organiser les producteurs en sociétés, une certaine confiance s’est installée, parce que les partenaires ont commencé à comprendre qu’ils ont en face d’eux des acteurs crédibles. Nous luttons pour les questions des prix du coton et des intrants au profit des producteurs, mais ce qu’ils gagnent, c’est que nous travaillons à faire d’eux des sociétés coopératives fortes de sorte à mieux promouvoir leurs membres. Voyez-vous, nous avons une embellie de la filière, malheureusement, les intempéries, notamment, les effets de la sécheresse de l’année dernières nous ont été défavorables. Toutefois, nous avons de meilleurs prix et de meilleurs rendements.
Qu’en est-il du problème des groupements informels dans le développement de la filière ?
Il faut reconnaître que ces groupement existent et constituent un véritable handicap pour le développement de la filière dans tout le bassin cotonnier. C’est d’ailleurs pourquoi nous travaillons à leur éradication, au demeurant, à leur réduction. En réalité, on ne peut pas obliger quelqu’un à adhérer à une coopérative, car cette adhésion est libre et volontaire. Mais il faut privilégier ce que nous avons fait comme proposition, c’est-à-dire privilégier les rapports avec les sociétés coopératives dûment constituées, conformément aux dispositions de l’acte uniforme de l’OHADA sur les sociétés coopératives. Cela pourra décourager ceux qui se constituent en groupements informels ou alors, les amener à se constituer en sociétés coopératives ou à intégrer celles déjà existantes.
Aboubacar Al Syddick