Toure Mamadou, conseiller du président de la République chargé de la jeunesse et des sports, par ailleurs secrétaire national et porte parole adjoint du Rdr était ce samedi, le 4eme invité de la tribune "A l’écoute des militants" initiée par le RJR. Au cours de ses échanges avec les militants de sa formation, le collaborateur du chef de l’Etat n’a pas utilisé de gants pour asséner ses vérités à Affi N’Guessan et aux formations de l’opposition qui attaquent le projet de nouvelle Constitution du président de la République. Ci-dessous un large extrait des propos liminaires de Toure Mamadou.
" En 2000 des gens veulent transformer leurs fantasmes en normes juridiques"
" (...)Nous aurons le référendum dans deux mois. Le chef de l’Etat a déjà donné le ton. On verra ce que le comité des experts va proposer. Mais cette nouvelle Constitution doit contenir en principe, un certain nombre de choses, notamment l’article 35 qui va changer. Il a fait part de sa volonté de créer un poste de vice-président et un sénat. Les droits des femmes et des jeunes devraient être renforcés au niveau de cette Constitution. On constate qu’avant même que le poste ne soit proposé, le chef de l’Etat est attaqué sur sa démarche. Tant sur la forme que sur le fond. Une certaine opposition réunie au sein de l’AFD considère que sa démarche est illégitime, anti-démocratique et illégale. Ensuite, il considère qu’il ne voit pas la pertinence où l’urgence de modification d’une Constitution aujourd’hui. Et enfin, il considère que créer un sénateur, une vice-président ou constitutionnaliser le statut des roi et chefs traditionnels et rois ne sont pas pertinents. Et qu’on aurait pu faire l’économie de toutes ces ressources pour régler d’autres problèmes. Pour eux, ce sont des institutions budgétivores. Pour la clarté du débat politique national, il est important d’apporter des réponses à chacun de ces points. Il ne s’agit pas d’attaquer leurs personnes, comme ils l’ont souligné, mais d’aller à un débat démocratique. La première chose qu’il faut retenir est la transparence et la logique dans la démarche du Président de la République. A l’occasion de la campagne présidentielle de 2010 et surtout celle de 2015, devant le monde entier, il a fait part de sa volonté de modifier la Constitution une fois élu. Ce n’est pas en Catimini qu’il en train de faire cette démarche. C’est sur la base d’un projet clair, avec des points qu’il comptait soumettre à référendum qu’il est allé à la rencontre de ses concitoyens. Il a été élu à plus 83%. Je me demande donc ce qu’on appelle « légitimité ». Parce qu’il ne s’agit pas d’aligner des mots et ne pas leur donner du contenu. Il a été élu sur la base d’un programme et d’un projet clair pour la Côte d’Ivoire dont celui de doter notre pays d’une nouvelle constitution. Qu’est ce qu’on appelle légalité ? La Constitution, comme l’a reconnu le professeur Francis Wodié, reconnait au chef de l’Etat l’initiative de sa révision et du référendum. Alors que ce qui est illégale est contraire à une loi qui existe. La démarche du Président de la République viole quelle disposition légale? Il ne faut donc pas aligner les mots pour embrouiller nos concitoyens. La démarche du chef de l’Etat s’appuie sur la Constitution. L’opposition fait donc preuve de mauvaise foi quand elle avance que cette démarche est illégale. Elle avance aussi que cette démarche est anti-démocratique. L’opposition aurait souhaité qu’en lieu et place de la procédure adoptée par le président de la République, qui a consisté à consulter toutes les couches les plus importantes de la société, la mise en place d’un comité d’experts chargés d’élaborer la Constitution, qui lui-même aura à consulter les couches importantes de la société, le passage de ce texte à l’Assemblée nationale et enfin au référendum, qu’il y ait une constituante. Dans leur entendement, cette constituante serait cette assemblée qui regrouperait toutes les couches de la société pour débattre du texte constitutionnel. La démarche du président de la République n’est pas une démarche nouvelle. Ailleurs dans le monde, nous avons des procédures de modification et d’adoption de nouvelles Constitutions. Contrairement, à ce qu’ils veulent faire croire, il n’y a pas de procédure unique. Ce que le Président de la République est en train de faire est la procédure qui a été adoptée dans la plupart des pays. C’est vrai qu’en 2000, nous avons adopté la procédure d’une constituante. Généralement dans les pays où on adopte la procédure d’une constituante, ce sont des Etats où il y a eu rupture de légalité et les institutions sont dissoutes ou n’existent plus. Mais en 2000, nous avons vu ce qu’ont fait ceux qui s’agitent aujourd’hui et qui critiquent la démarche du chef de l’Etat, et qui demandent une constituante. On veut nous ramener à cette foire qui a été créée en 2000, où au cours des débats au sein de la sous-commission constitutionnelle, on a entendu tout et n’importe quoi. Des personnes ont transformé leurs fantasmes en norme juridique, "ne s’être jamais prévalu d’une autre nationalité" C’est en 2000 que des personnes comme feu Boga Doudou, sont allés distiller ce genre de mention. Alors que "ne s’être jamais prévalu d’une autre nationalité", ne voulait rien dire du tout et parce que l’objectif était d’éliminer Alassane Ouattara vaille que vaille. C’est en 2000 qu’une certaine dame, aujourd’hui en procédure à la justice pour un crime contre l’humanité, a dit au cours de cette assemblée qu’il fallait inclure dans la nouvelle constitution que l’épouse des candidats à l’élection Présidentielle soit une ivoirienne de teint noir, parce que la haine contre Alassane Ouattara l’emportait sur la raison. Quand on a avancé cela, c’est pour que le teint de Madame Dominique Ouattara élimine Alassane Ouattara, puisqu"elle est ivoirienne et blanche.
"Que l’oppostion vole plus haut dans le débat"
L’opposition veut nous faire revivre ce spectacle de turpitudes qu’elle nous ont fait vivre hier. Dans la vie, tout le monde a son travail. Le rôle des politiques est d’exprimer leur vision et idées et celui des juristes est de donner le contenu juridique à ces idées et visions. Le fait de recourir à un comité d’experts dont personne n’a mis en cause la compétence, ni au niveau de la composition et de la légitimité de ces membres, n’empêche pas les uns et les autres de faire leurs propositions. Et c’est à eux de s’assurer, contrairement à ce que nous avons vécu en 2000, que toutes ces propositions soient conformes au droit international. Le chef de l’Etat a donc entamé une démarche sérieuse. Il a pris sur lui de consulter toutes les couches les plus importantes, y compris de l’opposition, pour recueillir leurs avis. En plus du chef de l’Etat, le comité d’experts a rencontré toutes les couches les plus importantes pour recueillir aussi leurs avis. Donc parler de Constitution, illégitime, illégale ou anti-démocratique repose sur rien. Les gens avaient voulu que la Côte d’Ivoire prospère à la fanfaronnade comme entre 2000 et 2010, mais qu’ils sachent qu’Alassane Ouattara n’est pas Laurent Gbagbo. Il a une haute idée de la politique et de l’avenir de son pays. Il ne peut donc pas s‘offrir le luxe de venir s’amuser comme les amuseurs publics que nous avons connu dans ce pays. Ensuite, ils avancent que la création d’un sénat est budgétivore. La qualité de notre démocratie dépend aussi bien de ceux qui sont au pouvoir mais également de la qualité de l’opposition. Nous avons une piètre opposition en Côte d’Ivoire. Parce qu’ailleurs ce genre de débat aurait volé haut. Quand ils disent que le projet est budgétivore, ils auraient pu donner les chiffres et des éléments précis par rapport aux priorités nationales à l’image des débats en France et ailleurs dans les grandes démocraties. Généralement, les sénats n’ont pas la même taille dans tous les pays que l’Assemblée nationale. Il y a toujours moins de sénateurs que de député. Nous devons nous demander quel est le budget de l’Assemblée national en Côte d’Ivoire et savoir le rapport entre ce budget et le budget global. Et si on créait un sénat qui avait la même taille et le même budget que l’assemblée nationale combien cela coûterait il?? Le budget de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire est de 23 milliards de Francs Cfa. Le budget de la Côte d’Ivoire est de 6000 milliards de F Cfa. Donc le budget de l’assemblée nationale représente autour de 0.4% du budget national. Même si le sénat avait dans sa composition, la même dimension que l’Assemblée nationale et que dans son fonctionnement et au niveau des investissements et depenses on avait les même ressources, nous aurions 23 milliards de F Cfa en tout. Ce qui représente 0.4% du budget national. Voilà le débat que nous voulons avoir de façon sérieuse et qu’on ne dise pas les choses dans le vent pour tromper les Ivoiriens. Je ne dis pas que l’estimation de 0.4% du budget national est petite. Le ministre Diby nous disait à Paris en 2011, qu’entre 2005 et 2010, la part des ressources consacrées à la sortie de crise créee par les mêmes qui s’oppose à la nouvelle constitution et qui nous a amené dans une guerre sans précédent était de 200 milliards de F Cfa par an. Soir 1000 milliards F Cfa dépensés entre 2005 et 2010. Ces même personnes qui ont utilisé cette somme pour conduire le pays dans le gouffre disent que nous ne pouvons pas utiliser au maximum 23 milliards F Cfa pour garantir la paix et la stabilité de pays et de ses institution sur un long terme. L’opposition doit plutôt nous aider à faire avancer la démocratie en faisant voler le débat plus faut. Ce n’est pas parce que nos compatriotes ont des problèmes , que nous devons banaliser le débat par le populisme. Ils nous disent que le Président de la République veut nommer les sénateurs, alors que les sénateurs doivent être élus. Comme s’il y avait une loi universelle qui demande que les sénateurs soient élus. Au Canada par exemple, qui est un grand pays de démocratie, les 105 sénateurs sont nommés. Au Rwanda, c’est pareil des sénateurs sont nommé. En Angleterre, une partie des sénateurs est nommée. En Algérie un tiers des sénateurs est également nommé. Allons dans le fond du sujet et demandons nous plutôt que ce que le sénat va apporter à la Côte d’Ivoire afin d’avancer démocratiquement, en termes de contrôle des institutions et contre des pouvoirs. Je vous donne tous ces éléments, pour que dans le prolongement du débat, vous puissiez avoir les arguments. Et pire, l’opposition avance qu’en modifiant la Constitution, le Président a pour ambition de faire un troisième mandat malgré toutes ses déclarations allant dans le sens contraire. Ils sont tellement incongrus qu’ils disent, dans la même déclaration, que le président veut nommer un vice-président pour l’imposer aux Ivoiriens en 2020. Ils ne se rendent même pas compte de leur incohérence. Comment peut il vouloir faire un troisième mandat et en même temps vouloir imposer un dauphin. Comment cela est il possible? Alassane Ouattara vole plus haut que cela. Sa conception de la politique n’est pas l’art de la roublardise. Il a une haute idée de la politique et un grand respect pour la fonction présidentielle, pas comme certains que nous avons connus . Et il y a toujours une cohérence parfaite entre ce qu’il dit et ce qu’il pense. Il a dit qu’il ne fera pas un troisième mandat. Il ne le ferra pas. L’opposition veut continuer à épiloguer parce qu’elle n’a rien à faire et pense peut être que c’est ce qui va remobiliser ses militants. Elle parle de légitimité et de démocratie alors que certains parmi eux sont contestés par d’autres. Quelle est la légitimité d’Affi N’Guesssan aujourd’hui au FPI ? Il est incapable d’organiser un congrès qui va aboutir à l’élection d’un président légitime et légal du FPI. Si ce débat peut les aider en interne à régler leur problème, qu’ils le fassent. Mais nous volons plus loin que ça. C’est l’avenir de la Côte d’Ivoire qui est en jeu aujourd’hui. A Marcoussis tout le monde était d’accord pour la modification de l’article 35, et ils disent aujourd’hui qu’on ne doit rien changer puisqu’il n’y a pas d’urgence. Alassane Ouattara n’est pas concerné par cet article. Notre position est constante sur ce point. On ne doit pas constitutionnaliser l’ivoirité qui a été à la base du drame qui a touché notre pays. Laurent Gbagbo est le père de l’ivoirité. Je sors un livre bientôt qui va le démontrer. Ceux qui ont été à la source de notre malheur, massacré nos militants dans les quartiers, intercepté les gens en boubou les désignant comme étrangers, déverser les cartes nationales d’identité devant la presse nationale et internationale, pour dire qu’une catégorie des ivoiriens fraudent sur la nationalité et qui pendant les audiences foraines en 2010, ont instrumentalisé les tribunaux pour retirer la nationalités à certaines personnes, disent qu’il n’y a pas d’urgence à modifier l’article 35. C’est cohérent avec ce qu’ils sont et ce qu’ils pensent, puisqu’ils sont des ivoiritaires et xénophobes. Ils n’ont pas changé. Et le fait de maintenir cette loi leur permettra dans leur illusion, s’ils s’arrivent au pouvoir de continuer à pratiquer cette politique exclusion et de catégorisation des ivoiriens. Malheureusement pour eux, la grande majorité des Ivoiriens, au delà des clivages politiques, est pour que ce passé douloureux d’incompréhensions que nous avons vécu disparaisse. Et que tout ce qui peut être prémices de division et de manque de cohésion entre nous disparaisse de notre Constitution. C’est ce qui va se faire. Apparemment, ils veulent faire croire qu’ils sont attachés à, la démocratie et à la légalité. Le Président Alassane Ouattara n’a jamais dit qu’il va faire appliquer le texte après que le comité d’experts lui ait remis son travail. Le texte sera soumis au jugement du peuple à trvers un référendum. Si vous êtes pour l’ivoirité, la xénophobie, la division des Ivoiriens et contre l’évolution et la consolidation de notre démocratie, allez voter non au réféndum. Il n’y a pas meilleure preuve démocratie et preuve de légitimité que d’aller à la rencontre des peuples donc au référendum. Soyons sereins dans le débat.
"Le référendum constitutionnelle est l’affaire du RHDP et de tous les ivoiriens"
La modification de cette Constitution est notre affaire aussi bien au niveau du RDR que du RHDP. Mais aussi l’affaire de tous les Ivoiriens qui aspirent à un mieux être. On m’a parlé d’un député de Port-Bouët. Là où les personnes sérieuses parlent, il se sent obligé de venir s’agiter. Laissez-le face à ses propres contradictions. C’est un traitre qui a utilisé sa position de président des jeunes de son parti et sa position au Golf Hôtel pour vendre notre lutte et faire tuer des gens, ayez du mépris pour les traitre. L’enjeu de cette modification, c’est aussi l’évolution de notre démocratie. Le populisme ne servira plus seulement à faire de la politique. L’homme politique d’aujourd’hui et de demain est celui qui sera en mesure d’apporter des solutions concrètes aux préoccupations des populations. Ne vous appesantissez pas sur le « soldat perdu ». Il ne vous apportera rien et n’apportera rien à la communauté. Qu’il commence d’abord à payer les journalistes qu’il a mobilisés pour sa campagne, à qui il doit beaucoup d’argent avant de venir parler dans notre affaire nationale. Parce que lorsqu’on veut s’ériger en censeur de la République, il faut être poche de moralité. Sinon, il est mieux de se taire.
Le RHDP seule alternative crédible en Côte d’Ivoire
Enfin, il faut rappeler que nous sommes en phase sur la question du RHDP et du parti unifié. Notre parti a donné une orientation. Le RHDP constitue l’avenir de notre pays. Aujourd’hui les choses sont en train d’être mises en œuvre, pour que cette alliance qui nous a permis de traverser beaucoup de turpitudes et gagner la bataille de la sécurité et de la stabilité, aille beaucoup plus loin. Et aboutisse à terme, à un grand parti unifié. Quand je regarde dans le fond et au-delà des mots, il n’y a pas d’alternatives au RHDP aujourd’hui en Côte d’Ivoire. Les cadres les plus compétents sont au RDR, au PDCI, à l’UDPCI, au MFA et à l’UPCI. Quand vous regardez la qualité de ceux qui débattent en face de nous, la Côte d’Ivoire va reculer de 50 ans, si nous leur confions notre pays. Nous n’avons pas le droit de décevoir les Ivoiriens et laisser des personnes qui sont entrées en politique par éffraction en 2000 reprendre le pouvoir. Mais cette fois-ci nous sommes vigilants. La seule possibilité pour eux de revenir aux affaires serait de s’améliorer, avoir en leur sein des personnes de qualité et se positionner naturellement comme des alternatives crédibles à notre politique. Sinon, ce que nous voyons actuellement n’est pas une alternative crédible à la politique actuelle du chef de l’Etat et du RHDP.
" En 2000 des gens veulent transformer leurs fantasmes en normes juridiques"
" (...)Nous aurons le référendum dans deux mois. Le chef de l’Etat a déjà donné le ton. On verra ce que le comité des experts va proposer. Mais cette nouvelle Constitution doit contenir en principe, un certain nombre de choses, notamment l’article 35 qui va changer. Il a fait part de sa volonté de créer un poste de vice-président et un sénat. Les droits des femmes et des jeunes devraient être renforcés au niveau de cette Constitution. On constate qu’avant même que le poste ne soit proposé, le chef de l’Etat est attaqué sur sa démarche. Tant sur la forme que sur le fond. Une certaine opposition réunie au sein de l’AFD considère que sa démarche est illégitime, anti-démocratique et illégale. Ensuite, il considère qu’il ne voit pas la pertinence où l’urgence de modification d’une Constitution aujourd’hui. Et enfin, il considère que créer un sénateur, une vice-président ou constitutionnaliser le statut des roi et chefs traditionnels et rois ne sont pas pertinents. Et qu’on aurait pu faire l’économie de toutes ces ressources pour régler d’autres problèmes. Pour eux, ce sont des institutions budgétivores. Pour la clarté du débat politique national, il est important d’apporter des réponses à chacun de ces points. Il ne s’agit pas d’attaquer leurs personnes, comme ils l’ont souligné, mais d’aller à un débat démocratique. La première chose qu’il faut retenir est la transparence et la logique dans la démarche du Président de la République. A l’occasion de la campagne présidentielle de 2010 et surtout celle de 2015, devant le monde entier, il a fait part de sa volonté de modifier la Constitution une fois élu. Ce n’est pas en Catimini qu’il en train de faire cette démarche. C’est sur la base d’un projet clair, avec des points qu’il comptait soumettre à référendum qu’il est allé à la rencontre de ses concitoyens. Il a été élu à plus 83%. Je me demande donc ce qu’on appelle « légitimité ». Parce qu’il ne s’agit pas d’aligner des mots et ne pas leur donner du contenu. Il a été élu sur la base d’un programme et d’un projet clair pour la Côte d’Ivoire dont celui de doter notre pays d’une nouvelle constitution. Qu’est ce qu’on appelle légalité ? La Constitution, comme l’a reconnu le professeur Francis Wodié, reconnait au chef de l’Etat l’initiative de sa révision et du référendum. Alors que ce qui est illégale est contraire à une loi qui existe. La démarche du Président de la République viole quelle disposition légale? Il ne faut donc pas aligner les mots pour embrouiller nos concitoyens. La démarche du chef de l’Etat s’appuie sur la Constitution. L’opposition fait donc preuve de mauvaise foi quand elle avance que cette démarche est illégale. Elle avance aussi que cette démarche est anti-démocratique. L’opposition aurait souhaité qu’en lieu et place de la procédure adoptée par le président de la République, qui a consisté à consulter toutes les couches les plus importantes de la société, la mise en place d’un comité d’experts chargés d’élaborer la Constitution, qui lui-même aura à consulter les couches importantes de la société, le passage de ce texte à l’Assemblée nationale et enfin au référendum, qu’il y ait une constituante. Dans leur entendement, cette constituante serait cette assemblée qui regrouperait toutes les couches de la société pour débattre du texte constitutionnel. La démarche du président de la République n’est pas une démarche nouvelle. Ailleurs dans le monde, nous avons des procédures de modification et d’adoption de nouvelles Constitutions. Contrairement, à ce qu’ils veulent faire croire, il n’y a pas de procédure unique. Ce que le Président de la République est en train de faire est la procédure qui a été adoptée dans la plupart des pays. C’est vrai qu’en 2000, nous avons adopté la procédure d’une constituante. Généralement dans les pays où on adopte la procédure d’une constituante, ce sont des Etats où il y a eu rupture de légalité et les institutions sont dissoutes ou n’existent plus. Mais en 2000, nous avons vu ce qu’ont fait ceux qui s’agitent aujourd’hui et qui critiquent la démarche du chef de l’Etat, et qui demandent une constituante. On veut nous ramener à cette foire qui a été créée en 2000, où au cours des débats au sein de la sous-commission constitutionnelle, on a entendu tout et n’importe quoi. Des personnes ont transformé leurs fantasmes en norme juridique, "ne s’être jamais prévalu d’une autre nationalité" C’est en 2000 que des personnes comme feu Boga Doudou, sont allés distiller ce genre de mention. Alors que "ne s’être jamais prévalu d’une autre nationalité", ne voulait rien dire du tout et parce que l’objectif était d’éliminer Alassane Ouattara vaille que vaille. C’est en 2000 qu’une certaine dame, aujourd’hui en procédure à la justice pour un crime contre l’humanité, a dit au cours de cette assemblée qu’il fallait inclure dans la nouvelle constitution que l’épouse des candidats à l’élection Présidentielle soit une ivoirienne de teint noir, parce que la haine contre Alassane Ouattara l’emportait sur la raison. Quand on a avancé cela, c’est pour que le teint de Madame Dominique Ouattara élimine Alassane Ouattara, puisqu"elle est ivoirienne et blanche.
"Que l’oppostion vole plus haut dans le débat"
L’opposition veut nous faire revivre ce spectacle de turpitudes qu’elle nous ont fait vivre hier. Dans la vie, tout le monde a son travail. Le rôle des politiques est d’exprimer leur vision et idées et celui des juristes est de donner le contenu juridique à ces idées et visions. Le fait de recourir à un comité d’experts dont personne n’a mis en cause la compétence, ni au niveau de la composition et de la légitimité de ces membres, n’empêche pas les uns et les autres de faire leurs propositions. Et c’est à eux de s’assurer, contrairement à ce que nous avons vécu en 2000, que toutes ces propositions soient conformes au droit international. Le chef de l’Etat a donc entamé une démarche sérieuse. Il a pris sur lui de consulter toutes les couches les plus importantes, y compris de l’opposition, pour recueillir leurs avis. En plus du chef de l’Etat, le comité d’experts a rencontré toutes les couches les plus importantes pour recueillir aussi leurs avis. Donc parler de Constitution, illégitime, illégale ou anti-démocratique repose sur rien. Les gens avaient voulu que la Côte d’Ivoire prospère à la fanfaronnade comme entre 2000 et 2010, mais qu’ils sachent qu’Alassane Ouattara n’est pas Laurent Gbagbo. Il a une haute idée de la politique et de l’avenir de son pays. Il ne peut donc pas s‘offrir le luxe de venir s’amuser comme les amuseurs publics que nous avons connu dans ce pays. Ensuite, ils avancent que la création d’un sénat est budgétivore. La qualité de notre démocratie dépend aussi bien de ceux qui sont au pouvoir mais également de la qualité de l’opposition. Nous avons une piètre opposition en Côte d’Ivoire. Parce qu’ailleurs ce genre de débat aurait volé haut. Quand ils disent que le projet est budgétivore, ils auraient pu donner les chiffres et des éléments précis par rapport aux priorités nationales à l’image des débats en France et ailleurs dans les grandes démocraties. Généralement, les sénats n’ont pas la même taille dans tous les pays que l’Assemblée nationale. Il y a toujours moins de sénateurs que de député. Nous devons nous demander quel est le budget de l’Assemblée national en Côte d’Ivoire et savoir le rapport entre ce budget et le budget global. Et si on créait un sénat qui avait la même taille et le même budget que l’assemblée nationale combien cela coûterait il?? Le budget de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire est de 23 milliards de Francs Cfa. Le budget de la Côte d’Ivoire est de 6000 milliards de F Cfa. Donc le budget de l’assemblée nationale représente autour de 0.4% du budget national. Même si le sénat avait dans sa composition, la même dimension que l’Assemblée nationale et que dans son fonctionnement et au niveau des investissements et depenses on avait les même ressources, nous aurions 23 milliards de F Cfa en tout. Ce qui représente 0.4% du budget national. Voilà le débat que nous voulons avoir de façon sérieuse et qu’on ne dise pas les choses dans le vent pour tromper les Ivoiriens. Je ne dis pas que l’estimation de 0.4% du budget national est petite. Le ministre Diby nous disait à Paris en 2011, qu’entre 2005 et 2010, la part des ressources consacrées à la sortie de crise créee par les mêmes qui s’oppose à la nouvelle constitution et qui nous a amené dans une guerre sans précédent était de 200 milliards de F Cfa par an. Soir 1000 milliards F Cfa dépensés entre 2005 et 2010. Ces même personnes qui ont utilisé cette somme pour conduire le pays dans le gouffre disent que nous ne pouvons pas utiliser au maximum 23 milliards F Cfa pour garantir la paix et la stabilité de pays et de ses institution sur un long terme. L’opposition doit plutôt nous aider à faire avancer la démocratie en faisant voler le débat plus faut. Ce n’est pas parce que nos compatriotes ont des problèmes , que nous devons banaliser le débat par le populisme. Ils nous disent que le Président de la République veut nommer les sénateurs, alors que les sénateurs doivent être élus. Comme s’il y avait une loi universelle qui demande que les sénateurs soient élus. Au Canada par exemple, qui est un grand pays de démocratie, les 105 sénateurs sont nommés. Au Rwanda, c’est pareil des sénateurs sont nommé. En Angleterre, une partie des sénateurs est nommée. En Algérie un tiers des sénateurs est également nommé. Allons dans le fond du sujet et demandons nous plutôt que ce que le sénat va apporter à la Côte d’Ivoire afin d’avancer démocratiquement, en termes de contrôle des institutions et contre des pouvoirs. Je vous donne tous ces éléments, pour que dans le prolongement du débat, vous puissiez avoir les arguments. Et pire, l’opposition avance qu’en modifiant la Constitution, le Président a pour ambition de faire un troisième mandat malgré toutes ses déclarations allant dans le sens contraire. Ils sont tellement incongrus qu’ils disent, dans la même déclaration, que le président veut nommer un vice-président pour l’imposer aux Ivoiriens en 2020. Ils ne se rendent même pas compte de leur incohérence. Comment peut il vouloir faire un troisième mandat et en même temps vouloir imposer un dauphin. Comment cela est il possible? Alassane Ouattara vole plus haut que cela. Sa conception de la politique n’est pas l’art de la roublardise. Il a une haute idée de la politique et un grand respect pour la fonction présidentielle, pas comme certains que nous avons connus . Et il y a toujours une cohérence parfaite entre ce qu’il dit et ce qu’il pense. Il a dit qu’il ne fera pas un troisième mandat. Il ne le ferra pas. L’opposition veut continuer à épiloguer parce qu’elle n’a rien à faire et pense peut être que c’est ce qui va remobiliser ses militants. Elle parle de légitimité et de démocratie alors que certains parmi eux sont contestés par d’autres. Quelle est la légitimité d’Affi N’Guesssan aujourd’hui au FPI ? Il est incapable d’organiser un congrès qui va aboutir à l’élection d’un président légitime et légal du FPI. Si ce débat peut les aider en interne à régler leur problème, qu’ils le fassent. Mais nous volons plus loin que ça. C’est l’avenir de la Côte d’Ivoire qui est en jeu aujourd’hui. A Marcoussis tout le monde était d’accord pour la modification de l’article 35, et ils disent aujourd’hui qu’on ne doit rien changer puisqu’il n’y a pas d’urgence. Alassane Ouattara n’est pas concerné par cet article. Notre position est constante sur ce point. On ne doit pas constitutionnaliser l’ivoirité qui a été à la base du drame qui a touché notre pays. Laurent Gbagbo est le père de l’ivoirité. Je sors un livre bientôt qui va le démontrer. Ceux qui ont été à la source de notre malheur, massacré nos militants dans les quartiers, intercepté les gens en boubou les désignant comme étrangers, déverser les cartes nationales d’identité devant la presse nationale et internationale, pour dire qu’une catégorie des ivoiriens fraudent sur la nationalité et qui pendant les audiences foraines en 2010, ont instrumentalisé les tribunaux pour retirer la nationalités à certaines personnes, disent qu’il n’y a pas d’urgence à modifier l’article 35. C’est cohérent avec ce qu’ils sont et ce qu’ils pensent, puisqu’ils sont des ivoiritaires et xénophobes. Ils n’ont pas changé. Et le fait de maintenir cette loi leur permettra dans leur illusion, s’ils s’arrivent au pouvoir de continuer à pratiquer cette politique exclusion et de catégorisation des ivoiriens. Malheureusement pour eux, la grande majorité des Ivoiriens, au delà des clivages politiques, est pour que ce passé douloureux d’incompréhensions que nous avons vécu disparaisse. Et que tout ce qui peut être prémices de division et de manque de cohésion entre nous disparaisse de notre Constitution. C’est ce qui va se faire. Apparemment, ils veulent faire croire qu’ils sont attachés à, la démocratie et à la légalité. Le Président Alassane Ouattara n’a jamais dit qu’il va faire appliquer le texte après que le comité d’experts lui ait remis son travail. Le texte sera soumis au jugement du peuple à trvers un référendum. Si vous êtes pour l’ivoirité, la xénophobie, la division des Ivoiriens et contre l’évolution et la consolidation de notre démocratie, allez voter non au réféndum. Il n’y a pas meilleure preuve démocratie et preuve de légitimité que d’aller à la rencontre des peuples donc au référendum. Soyons sereins dans le débat.
"Le référendum constitutionnelle est l’affaire du RHDP et de tous les ivoiriens"
La modification de cette Constitution est notre affaire aussi bien au niveau du RDR que du RHDP. Mais aussi l’affaire de tous les Ivoiriens qui aspirent à un mieux être. On m’a parlé d’un député de Port-Bouët. Là où les personnes sérieuses parlent, il se sent obligé de venir s’agiter. Laissez-le face à ses propres contradictions. C’est un traitre qui a utilisé sa position de président des jeunes de son parti et sa position au Golf Hôtel pour vendre notre lutte et faire tuer des gens, ayez du mépris pour les traitre. L’enjeu de cette modification, c’est aussi l’évolution de notre démocratie. Le populisme ne servira plus seulement à faire de la politique. L’homme politique d’aujourd’hui et de demain est celui qui sera en mesure d’apporter des solutions concrètes aux préoccupations des populations. Ne vous appesantissez pas sur le « soldat perdu ». Il ne vous apportera rien et n’apportera rien à la communauté. Qu’il commence d’abord à payer les journalistes qu’il a mobilisés pour sa campagne, à qui il doit beaucoup d’argent avant de venir parler dans notre affaire nationale. Parce que lorsqu’on veut s’ériger en censeur de la République, il faut être poche de moralité. Sinon, il est mieux de se taire.
Le RHDP seule alternative crédible en Côte d’Ivoire
Enfin, il faut rappeler que nous sommes en phase sur la question du RHDP et du parti unifié. Notre parti a donné une orientation. Le RHDP constitue l’avenir de notre pays. Aujourd’hui les choses sont en train d’être mises en œuvre, pour que cette alliance qui nous a permis de traverser beaucoup de turpitudes et gagner la bataille de la sécurité et de la stabilité, aille beaucoup plus loin. Et aboutisse à terme, à un grand parti unifié. Quand je regarde dans le fond et au-delà des mots, il n’y a pas d’alternatives au RHDP aujourd’hui en Côte d’Ivoire. Les cadres les plus compétents sont au RDR, au PDCI, à l’UDPCI, au MFA et à l’UPCI. Quand vous regardez la qualité de ceux qui débattent en face de nous, la Côte d’Ivoire va reculer de 50 ans, si nous leur confions notre pays. Nous n’avons pas le droit de décevoir les Ivoiriens et laisser des personnes qui sont entrées en politique par éffraction en 2000 reprendre le pouvoir. Mais cette fois-ci nous sommes vigilants. La seule possibilité pour eux de revenir aux affaires serait de s’améliorer, avoir en leur sein des personnes de qualité et se positionner naturellement comme des alternatives crédibles à notre politique. Sinon, ce que nous voyons actuellement n’est pas une alternative crédible à la politique actuelle du chef de l’Etat et du RHDP.