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Politique Publié le lundi 19 septembre 2016 | L’intelligent d’Abidjan

La stratégie de Bédié : de l’appel de Daoukro au parti unifié , quelle trace à l’histoire ...

© L’intelligent d’Abidjan Par CK
RHDP: les militants de la coalition célèbrent le deuxième anniversaire de l`appel de Daoukro
Samedi 17 septembre 2016. Daoukro. Le président du PDCI-RDA, président du présidium du RHDP, Henri Konan Bédié (photo) a pris part à la célébration du deuxième de l`appel de Daoukro. Cette cérémonie a été rehaussée par la présence du premier ministre Daniel Kabalan Duncan, du co-parrain de la cérémonie , le ministre d`Etat, Secrétaire Général de la présidence de la république Amadou Gon Coulibaly et du ministre Niamien N`Goran, Président du comité d`organisation.
Le parcours politique (2001-2010)
Quelle trace face à l’histoire Bédié voudra-t-il laisser de lui ? L’homme de l’intérim (1993-1995) ? Le Chef d’État (1995-1999) ? Le retour en politique (2001-2006) ? La candidature à l’élection présidentielle (2010) ? Le choix de l’essentiel (2010-2020) ? Dans son parcours, que je choisis de prendre à partir de 2001, à son retour d’exil, Bédié est un homme politique qui parvient à remettre le PDCI-RDA en ordre de marche et qui conduit des stratégies électorales. En 2006, il est investi par le PDCI-RDA, qu’il préside, pour être candidat à l’élection présidentielle qui, finalement, aura lieu le 31 octobre 2010. À l’issue du premier tour, Bédié (25 % des voix) est distancé par Gbagbo (38 %) et Ouattara (32 %). Dans un premier temps, il conteste les résultats et demande le recomptage des bulletins de vote. Mais, très vite, l’homme comprend la situation : le rapport des forces militaires n’est pas en sa faveur, Gbagbo et Ouattara disposant de puissants soutiens ; une défaite électorale à la présidentielle, si elle n’est pas bien gérée, conduit à l’affaiblissement durable du parti lors des échéances électorales suivantes (législatives) ; la situation post-électorale de ce premier tour, qui voit se multiplier les incidents graves, risque de dégénérer. Bédié choisit alors d’appeler à voter en faveur d’Alassane Ouattara. Le 7 novembre 2010, les dirigeants de la RHDP, par la voix d’Henri Konan Bédié, « exhortent fermement à voter massivement » pour Ouattara. Dans l’esprit de Bédié, la victoire d’Alassane Ouattara sera en réalité la victoire du RHDP. Le choix qu’il fait traduit : a) le respect absolu des engagements qu’il a pris dans le cadre du RHDP b) la volonté de faire vivre le PDCI, électoralement menacé, à travers le RHDP. Là où les « irréductibles » de son parti crient « le PDCI, ou rien », « Bédié, ou rien », Henri Konan Bédié, qui a connu tous les honneurs suprêmes, prend la mesure des circonstances et dessine une stratégie qui sera favorable au PDCI et profitable à la nation, le RHDP étant représentatif de tous les Ivoiriens.

Le choix de l’essentiel
Les résultats de l’élection présidentielle de 2010 et la réélection de Ouattara en 2015 donnent raison à Bédié qui a permis « d’assurer au RHDP une victoire éclatante ». En homme d’État, Bédié a choisi l’essentiel : préserver la stabilité politique, garantir une paix durable et poursuivre le travail de réconciliation. Mais, sa vision prospective de l’histoire le conduit à vouloir aller plus loin : réunir tous les mouvements qui composent le RHDP dans un grand parti. En ce sens l’Appel de Daoukro est la première étape vers la création de ce grand parti unifié, un parti transethnique, transgéographique et transculturel, capable de représenter et de porter les aspirations de tous les Ivoiriens. Tel est l’essentiel. Bédié retrouve ainsi le rêve entretenu par Houphouët-Boigny. Ouattara partage ce rêve. Avec le parti unifié, ce qui renaît, c’est l’esprit même de l’Houphouétisme. Comment réconcilier le Sud et le Nord du pays, l’Est et l’Ouest sans oublier le centre? Comment sortir de la question de l’origine afin de consolider la cohésion et l’identité nationales ? La réponse passe par la création d’un parti unifié. Tel est le choix de l’essentiel, encore une fois.

La guerre des noms
Pour les « irréductibles » des deux camps, si le parti unifié s’appelle PDCI-RDA, cela signifiera, dans la guerre des noms, la défaite du RDR et des autres partis de la coalition au pouvoir ; si le parti unifié se nomme RHDP, cela signifiera la défaite du PDCI. Cette guerre des noms est le seul ancrage de certains « irréductibles » qui n’ont rien à proposer, si ce n’est le retour au paysage politique d’un monde ancien dans lequel s’affrontaient des structures partisanes, ethno-centrées, pour « arracher » le pouvoir à un ennemi ou le conserver. Bédié et Ouattara posent-ils trop tôt la question du parti unifié ? Ont-ils raison trop tôt ? Les législatives de 2016 constituent un premier test. Les candidats investis de la majorité gouvernementale seront-ils tous estampillés RHDP ?

L’horizon 2020
Dans l’esprit de Bédié et Ouattara, le parti unifié doit être l’outil de sélection >>>>> >>>> d’une candidature unique à la présidentielle de 2020. Aujourd’hui, encore en position de force, Bédié et Ouattara peuvent imposer leur point de vue, acceptant même à la présidentielle des candidatures dissidentes, comme en 2015. C’est le jeu de la démocratie. On a vu ce qui est advenu de ces candidatures dissidentes avec des résultats médiocres ou des renoncements de dernière minute. Sans machine électorale, un candidat n’a aucune chance de faire un bon score, excepté dans le périmètre étroit de son village. En 2010, Bédié, Ouattara et Gbagbo ont recueilli plus de 95 % des voix. Les 11 autres candidats ont réuni moins de 5 % des voix. En 2015, KKB, candidat PDCI dissident obtient 3,88 % des voix. Les autres dissidents du PDCI vont renoncer.
Quelle sera la situation politique en 2020 ? Bédié et Ouattara ont moins de 4 ans pour maîtriser une situation qui peut se traduire par un brusque retour en arrière, si Ouattara échoue lors de son dernier mandat. La grogne sociale, qui est réelle, doit conduire le gouvernement à mieux répondre aux inquiétudes des Ivoiriens, à agir plus efficacement contre les fractures géographiques. Il ne suffit pas de bâtir des ponts et réhabiliter des routes, ce qui est indispensable, il faut aussi un projet de croissance partagée, socle indispensable à la réconciliation nationale toujours en construction. Sinon, le parti unifié sera une coquille vide qui se contera de vivre de l’agitation de ses propres soubresauts.

Charles Kouassi
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