De retour d’une tournée de sensibilisation sur la nouvelle Constitution qui l’a conduit dans plusieurs contrées de la Côte d’Ivoire, Kangbé Charles Lopez alias Charles Gnaoré, le président de la Fédération des organisations républicaines pour la cohésion et l’émergence en 2015 (Force 2015), s’est prêté aux questions de L’Intelligent d’Abidjan. Dans cette interview, il donne les détails du contenu de sa tournée, tout en se prononçant sur plusieurs sujets de l’actualité nationale.
Vous revenez d’une tournée de sensibilisation sur la nouvelle Constitution effectuée à l’intérieur de la Côte d’Ivoire. Quelles sont les villes dans lesquelles vous vous êtes rendu et quel accueil vous a-t-il été réservé ?
Effectivement, cela fait quelques semaines que nous avons entamé cette tournée. Nous l’avons commencée à Bouaké. Et récemment, nous étions dans la région du Haut-Sassandra, notamment à Daloa. Puis, nous nous sommes rendus dans le Guémon, plus précisément à Duékoué et Bangolo. Nous avons également été à Man et Danané, dans le Tonkpi. Ce sont des populations enthousiastes que nous avons rencontrées. Elles étaient heureuses d’échanger avec nous, d’être abreuvées de ce que sera la nouvelle Constitution.
Avez-vous eu le sentiment que les populations savent de quoi il est question quand vous leur parliez du projet de la nouvelle Constitution ?
Oui. Nous avons une population mature. Partout où nous sommes passé, même dans les contrées les plus éloignées, nos populations sont informées du projet de nouvelle Constitution. Cependant, elles nous disent que certaines personnes leur présente cette nouvelle Constitution comme un projet antidémocratique, comme un moyen pour le président Alassane Ouattara de se maintenir au pouvoir. Elles nous ont également fait savoir que d’autres personnes leur ont dit qu’Alassane Ouattara veut préparer sa succession et que par conséquent, il se donne les moyens de doter la Côte d’Ivoire d’une nouvelle Constitution. Mais quand nous leur expliquons les grandes innovations que le président de la République souhaite apporter à la Constitution, elles reconnaissent que cela est au profit de tous les Ivoiriens. Une bonne Constitution est impersonnelle. Elle englobe les difficultés de toutes les populations, sans distinction. Elle résout les problèmes de toutes les populations. Nous sommes heureuses que les populations nous informent de ce que des personnes leur disent nuitamment sur des objectifs contraires à ceux du président de la République. Cela nous encourage à aller davantage sur le terrain pour expliquer le bien-fondé de cette Constitution destinée à faire de la Côte d’Ivoire un pays démocratiquement fort, avec des Institutions fortes et non pas avec des Hommes forts.
Quel est le message précis que vous avez passé à ces populations?
Quand nous arrivons dans une localité, nous essayons d’abord de présenter les limites de la Constitution de 2000. Nous leur présentons les faiblesses de l’actuelle Constitution. Ces populations sont toutes d’accord avec nous que toutes les crises que nous avons connues sont en partie dues à l’interprétation qui est faite de la Constitution. Quand une loi n’est pas bien définie, elle est source d’interprétations et crée des problèmes. Ensuite, après les explications sur les limites de la Constitution de 2000, nous leur présentons les grands changements que le président de la République voudrait opérer à travers la nouvelle Constitution. Nous leur parlons du Sénat, de la vice-présidence, des accords et traités internationaux ratifiés depuis plusieurs années par la Côte d’Ivoire mais sans être pris en compte dans notre Constitution. Nous leur parlons de bien d’autres choses parce que la Constitution ne concerne pas seulement l’élection du président de la République, mais la vie de la nation. Je pense que nous sommes sur la même longueur d’onde que nos populations.
Selon vous, comment ces populations ont appréhendé votre message ?
Elles ont bien perçu notre message. Je vous confie que sur le terrain, nous avons des discussions à bâtons rompus avec ces populations. Ce sont des échanges car après nos explications, elles nous posent des questions pour être rassurées. A la fin de toutes les rencontres, nous avons trouvé des leaders d’opinions, des chefs traditionnels, des responsables de jeunes heureux et contents d’avoir reçu la bonne information. Car il y a trop de rumeurs, des gens leur disent des contre-vérités. C’est le lieu pour nous d’inviter les uns et les autres, favorables à cette nouvelle Constitution, à descendre sur le terrain parce que nos parents ont besoin de sortir de ces rumeurs, de ces mensonges.
Le président Ouattara a dit à plusieurs reprises qu’il ne sera pas candidat à sa succession en 2020. Mais vous avez dit que certaines personnes le soupçonnent de vouloir se faire succéder par un dauphin constitutionnel à travers la création de la vice-présidence. Il ressort également que le but cette Constitution est d’écarter Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale, de la course à la présidentielle en 2020. Pensez-vous que la nouvelle Constitution est dirigée contre quelqu’un ?
C’est parce que la Constitution de 2000 était dirigée contre le Docteur Alassane Ouattara et un grand nombre d’Ivoiriens que nous disons qu’elle est mauvaise. Comme je l’ai dit, une Constitution doit être impersonnelle, un modèle pour être reconnue comme une Constitution démocratique. Alassane Ouattara est un Ivoirien parmi tant d’autres. En Côte d’Ivoire, les personnes de qualité, capables de diriger notre pays après Alassane Ouattara sont nombreuses. D’ailleurs, Alassane Ouattara a le droit de suivi sur ce qu’il a déjà réalisé pour que celui qui viendra après lui, puisse continuer l’ouvrage qu’il a entamé. Donc, quand Alassane Ouattara dit qu’il ne sera plus président de la République de Côte d’Ivoire, cela ne veut pas dire qu’il ne fera pas la politique. Il continuera toujours à faire la politique. Il aura donc le droit d’être consulté. Il aura un droit de suivi sur ce qui sera fait. En initiant ce projet de nouvelle Constitution, Alassane Ouattara donne tous les atouts à la Côte d’Ivoire pour être une nation développée. Cette Constitution est faite dans l’intérêt de chacun de nous et de notre pays, la Côte d’Ivoire.
L’opposition demande la mise en place d’une assemblée constituante pour la rédaction de la nouvelle Constitution. Comment jugez-vous cette position ?
Je n’ai vu écrit nulle part que pour la rédaction d’une nouvelle Constitution, il faut forcément mettre en place une assemblée constituante. Je ne l’ai vu dans aucune loi de notre pays. Il faut savoir que tout ce qui tourne autour de la Constitution est d’abord juridique. Le comité d’experts qui a été mis sur pied est composé d’éminentes personnalités, d’éminents juristes qui ne sont pas tous du Rdr, du Fpi ou du Pdci. Si nous voulons avoir des Institutions fortes, il faut faire confiance à ceux qui les animent, aux Ivoiriens. Pourquoi faut-il penser que tous ceux qui sont dans ce comité sont du Rdr ou des proches du président Alassane Ouattara ? Ce sont des Ivoiriens qui ont une intégrité et une image à défendre. Nous devons leur concéder cela. Tant qu’on peut aller vite et efficacement dans la rédaction de cette Constitution, il faut le faire. Mettre en place une assemblée constituante, c’est réunir encore des centaines de personnes autour de longues discussions qui souvent n’aboutissent pas à grande chose. Il faut faire confiance à ce comité d’experts parce que ceux qui le composent ne sont pas forcément des militants du Rdr ou des proches du président Alassane Ouattara.
Bouaké est une ville dans laquelle vous vous rendez souvent. Y a-t-il une histoire particulière entre Charles Gnaoré et Bouaké ?
Oui. Il y a plusieurs histoires particulières entre Charles Gnaoré et Bouaké. J’y ai fait mes années collège. A Bouaké, j’ai fait la rébellion. Bouaké a fait et continue de faire beaucoup de prières pour Charles Gnaoré. Charles Gnaoré doit beaucoup à Bouaké. C’est pour cette raison que dès que mon emploi du temps me le permet, je m’y rends, aux côtés de mes amis, de mes frères et des populations pour leur dire que c’est ensemble que nous devons contribuer au développement de Bouaké et de toute la Côte d’Ivoire.
Avez-vous donc postulé au sein de votre parti, le Rdr, pour défendre ses couleurs à Bouaké lors des prochaines élections législatives ?
Pour les législatives, le Rdr a ouvert la période de dépôt de candidatures il y a un mois environ. Nombreux sont les militants de ce parti et même les Ivoiriens qui aspirent à être députés, maires et autres. Pour ce qui est des législatives, beaucoup de nos frères ont déposé leur dossier de candidature au Rdr. Nous attendons simplement les résultats.
Faites-vous partie de ceux qui ont déposé leur dossier de candidature au Rdr, pour postuler notamment à Bouaké ?
Il faut faire confiance à la direction du Rdr. Au bout du processus entamé par cette direction, nous saurons.
Vous refusez de trahir un secret ?
Il n’y a pas de secret à trahir. Je vous demande seulement d’être patient.
A propos des dossiers de candidature déposés pour les législatives, il y a tout un mystère au sein de votre parti. D’ailleurs, la date du 30 août 2016 annoncée pour la publication de la liste des candidats retenus n’a pas été respectée. Avez-vous une idée de ce qui se passe ?
Un parti politique vit à travers des systèmes, des machines. Les élections législatives sont prévues pour novembre-décembre 2016. Pour moi, à l’heure actuelle, les élections législatives ne sont pas la priorité. Je pense que la priorité est l’adoption de cette nouvelle Constitution, c’est-à-dire le prochain référendum. Nous devons d’abord nous concentrer sur ce projet. Ensuite, nous pourrons réfléchir, envisager ce qu’il en sera des candidatures du Rdr aux législatives. Pour l’heure, laissons la direction du parti travailler. Elle seule sait pourquoi elle met ce temps à analyser les dossiers parce que les militants attendent beaucoup de notre formation politique. Il ne faut pas faire des choix hâtifs. Il faut se donner le moyen de trouver les bons chevaux qui vont défendre les couleurs de notre parti politique. Cela peut prendre 1 ; 2 ou 3 mois. Peu importe, pourvu qu’on trouve les bons candidats pour notre formation politique dans les différentes localités.
Il est certain qu’il faudra trouver des consensus au Rdr. Mais en même temps, il y a la question des candidats communs au Rhdp qui rend l’équation plus compliquée…
Je suis de ceux qui proposent que nous allions en liste Rhdp à ces élections. C’est un test pour notre famille politique. Si vraiment nous disons que le Rhdp est une famille politique, nous acceptons d’être les enfants de Félix-Houphouët Boigny, acceptons pour la première fois d’aller avec des listes communes Rhdp à ces élections. Il y va de la vitalité de notre formation politique, le Rhdp, et de la Côte d’Ivoire. Quand il y a la stabilité, un pays se développe. Le Rhdp comme parti unifié est gage de stabilité et de développement pour la Côte d’Ivoire.
Au Rdr, on a le sentiment que c’est le parti qui doit trouver le consensus pour choisir ses candidats aux législatives dans les circonscriptions. Apparemment, la base n’est pas consultée. Pensez-vous que c’est une bonne méthode ?
Qui vous a dit que la base n’est pas consultée ? La direction du Rdr est composée d’hommes efficaces, de personnalités qui connaissent les rouages de la politique. Elle est animée par des hommes et des femmes de grande compétence. Il faut être patient. Il ne suffit pas de venir un midi au rond point d’une localité, regrouper tous les militants et leur demander qui ils veulent comme candidat. Il y a plusieurs méthodes pour consulter la base. Et je fais confiance à la direction du Rdr.
Le Rdr compte également faire signer à ses cadres un engagement sur l’honneur à ne pas se présenter en candidats indépendants, s’ils ne sont pas choisis par leur parti pour les législatives. Qu’en pensez-vous?
Chacun a sa conception de la politique. Mais, je suis de ceux qui pensent qu’il faut être respectueux des décisions de son parti politique. Si tel n’est pas le cas, on quitte la formation politique ou, officiellement, on crée un courant pour montrer qu’on n’est pas d’accord avec telle ou telle chose. Je ne suis pas de ceux qui pourraient soutenir ou aider des candidatures indépendantes. Nous avons une formation politique. Et si tel est que nous l’aimons, nous devons respecter ses consignes et ses décisions.
Craignez-vous la présence des partis de l’opposition à ces législatives ?
Je souhaite que les partis de l’opposition soient à ces élections législatives. C’est mon souhait parce qu’au cours de cette élection, on saura véritablement qui est le maître du terrain. Comme je sais que le Rhdp c’est 80% de l’électorat ivoirien, nous allons une fois encore les battre à plate couture.
Il se murmure que des militants du Rdr sont déçus parce que rien n’a changé dans leur quotidien, malgré l’avènement de leur parti au pouvoir. Quel est votre avis sur la question ?
Autant il y a des militants déçus au Rdr, autant il y en a au Pdci, au Fpi et partout. La construction du développement prend du temps. C’est un peu comme la construction d’une maison. Elle ne se fait pas en un seul jour où l’on commence le matin pour l’achever le soir. Cela prend du temps. Alassane Ouattara est au travail. Il faut lui faire confiance et comprendre qu’il n’est pas le président de la République des militants du Rdr. Il est le président de la République de tous les Ivoiriens, qu’ils soient du Rhdp, de l’opposition ou de la société civile. Alassane Ouattara est le président de tous les Ivoiriens. Il faut également comprendre qu’aux côtés du président Alassane Ouattara, il y a des personnalités, des Ivoiriens qui sont à la tâche. Alassane Ouattara seul ne peut pas tout faire. Il revient à nous tous de travailler à ce que le découragement ne gagne pas les militants. C’est à chacun de nous d’apporter sa pierre à l’édifice, de travailler aux côtés du président Alassane Ouattara.
Votre parti a récemment mis à la disposition de ses militants un fonds d’aide de 1 milliard de FCFA. Certains ont critiqué cela et se sont posé la question de savoir s’il n’était pas souhaitable de mettre cette somme à la disposition de tous les Ivoiriens plutôt qu’aux militants d’un parti ?
Que les autres formations politiques mettent aussi sur pied un fonds pour aider leurs militants ! Pourquoi devrais-je quitter ma maison pour aller payer la facture du voisin ? J’ai chez moi, mes enfants et ma femme. J’ai le devoir de m’occuper d’eux. Et c’est un bel exemple que le Rdr donne aux autres formations politiques. C’est un exemple à copier et cela montre l’intérêt que ce parti accorde à ses militants car il sait que ses militants ont des problèmes et qu’il faut les aider. Il faut que les autres copient sur le Rdr pour qu’un grand nombre de militants, donc d’Ivoiriens puissent sortir des difficultés.
Alors que des militants du Rdr se plaignent, un fonds d’aide est mis à leur disposition. Quels conseils pouvez-vous donner à ces militants ?
Je conseille aux militants du Rdr d’approcher ceux qui gèrent ce fonds afin de savoir comment en bénéficier, l’utiliser, et rembourser les prêts. Il faut surtout rembourser les prêts pour permettre à d’autres personnes d’en bénéficier. Ces militants doivent faire confiance à notre formation politique, à la direction du parti. Tout ce qui se fait est fait dans leur intérêt. Nous savons que tout ne peut pas être parfait, surtout avec la décennie de crise que la Côte d’Ivoire a connue. Il s’agit de comprendre que depuis l’arrivée au pouvoir du président Alassane Ouattara, beaucoup de choses ont changé de façon qualitative. Cela est à encourager.
Vous avez participé à la cérémonie de pardon au chef de l’Etat organisée à Bouaké, suite aux casses et pillages lors des manifestations de protestation contre les factures d’électricité. Certains ont critiqué cette cérémonie et vous ont même tourné en dérision. Comment avez-vous ressenti cela et selon vous, quelle était l’opportunité d’organiser une telle cérémonie ?
Ces critiques ne m’ont fait ni chaud ni froid. C’est un peu comme de l’eau qui coule sur ma peau. La Côte d’Ivoire est une nation qui aspire au développement. Il faut savoir que toutes les grandes nations continuent de mettre en avant leurs traditions, continuent de mettre en avant le socle de leur développement. Et pour nous, comme le dit l’adage, il faut avoir la tête dans le modernisme et garder les pieds dans la tradition. C’est ce que nous avons fait. En Afrique, la meilleure façon de demander pardon, c’est ce que nous avons fait à Bouaké. Parce que pour nous, il n’était pas normal que nous fassions cela à notre pays, à S.E.M Alassane Ouattara. Comme je l’ai dit, Bouaké nous a tout donné. Nous savons ce que le président Alassane Ouattara a donné à Bouaké et continue de donner à Bouaké. Et pour nous, les casses et pillages n’étaient pas normal. Si nous avons fait ce geste, si nous nous sommes mis à genoux pour demander pardon à Alassane Ouattara, c’est d’abord parce qu’il est le président de la République, le chef du navire Ivoire et notre père de famille. Alassane Ouattara, ce n’est pas quelqu’un qui a 20 ans ou 30 ans. Pour nous, c’était un symbole parce qu’en Afrique, c’est la meilleure manière de demander pardon. Si nous utilisons ce geste pour demander pardon à notre épouse à la maison lorsqu’elle n’est pas contente, si nous utilisons ce geste pour demander pardon à notre père lorsqu’il n’est pas content de nous, pourquoi ne devrions-nous pas le faire avec le président de la République ? Nous l’avons fait et si cela est à refaire, nous allons le refaire.
Certaines proches du président Alassane Ouattara ont été cités dans des tentatives de déstabilisation d’autres pays. Selon vous, est-ce que cela engage le président de la République ?
Alassane Ouattara, c’est l’intégrité. Il est un vrai démocrate. Il est celui qui privilégie les bonnes relations entre les nations. Toutes les fois que Alassane Ouattara pourra œuvrer pour la bonne entente entre les peuples et les Etats, il le fera. Je sais de quoi vous parlez. Mais, il faut savoir que jamais le nom du président Alassane Ouattara n’a été cité quelque part. C’est dire l’intérêt qu’il accorde au respect de l’intégrité territoriale de tous les Etats qui sont autour de nous ou ailleurs. C’est dire tout le respect qu’il a pour tous les peuples du monde entier. Et jamais, Alassane Ouattara ne sera impliqué dans ce genre d’affaires.
Le Conseil économique et social vient de changer son règlement intérieur en permettant au chef de l’Etat de désigner les membres du bureau de cette Institution, alors qu’avant, cela se faisait de façon interne. Est-ce-que cela n’est pas une entorse à la démocratie ?
Le Conseil économique et social n’est pas seulement composé des membres du bureau de cette Institution. Il y a plus d’une centaine de membres au sein de ce Conseil. En quoi est-ce que le fait de permettre au président de la République de désigner les membres du bureau du Conseil économique et social pourrait constituer une entorse à la démocratie ? Aujourd’hui, qui tient la ligne directrice en termes de développement de la Côte d’Ivoire ? Qui sera un jour jugé devant tout le monde pour ce qu’il a fait ou n’a pas pu faire pour la Côte d’Ivoire ? C’est bel et bien le président de la République. Quand on parle du Conseil économique et social, cela sous-entend qu’il doit être composé d’hommes et de femmes qui ont la même vision économique et sociale que le président de la République. Puisque c’est à lui que les Ivoiriens vont demander un bilan en 2020. Je suis d’accord pour la nomination des membres du bureau du Conseil économique et social par le président de la République car il faut transmettre sa vision au sein de ce bureau et de cette Institution. Pour moi, cela est normal.
Réalisée par Alex Aguié ; Coll : NY
Vous revenez d’une tournée de sensibilisation sur la nouvelle Constitution effectuée à l’intérieur de la Côte d’Ivoire. Quelles sont les villes dans lesquelles vous vous êtes rendu et quel accueil vous a-t-il été réservé ?
Effectivement, cela fait quelques semaines que nous avons entamé cette tournée. Nous l’avons commencée à Bouaké. Et récemment, nous étions dans la région du Haut-Sassandra, notamment à Daloa. Puis, nous nous sommes rendus dans le Guémon, plus précisément à Duékoué et Bangolo. Nous avons également été à Man et Danané, dans le Tonkpi. Ce sont des populations enthousiastes que nous avons rencontrées. Elles étaient heureuses d’échanger avec nous, d’être abreuvées de ce que sera la nouvelle Constitution.
Avez-vous eu le sentiment que les populations savent de quoi il est question quand vous leur parliez du projet de la nouvelle Constitution ?
Oui. Nous avons une population mature. Partout où nous sommes passé, même dans les contrées les plus éloignées, nos populations sont informées du projet de nouvelle Constitution. Cependant, elles nous disent que certaines personnes leur présente cette nouvelle Constitution comme un projet antidémocratique, comme un moyen pour le président Alassane Ouattara de se maintenir au pouvoir. Elles nous ont également fait savoir que d’autres personnes leur ont dit qu’Alassane Ouattara veut préparer sa succession et que par conséquent, il se donne les moyens de doter la Côte d’Ivoire d’une nouvelle Constitution. Mais quand nous leur expliquons les grandes innovations que le président de la République souhaite apporter à la Constitution, elles reconnaissent que cela est au profit de tous les Ivoiriens. Une bonne Constitution est impersonnelle. Elle englobe les difficultés de toutes les populations, sans distinction. Elle résout les problèmes de toutes les populations. Nous sommes heureuses que les populations nous informent de ce que des personnes leur disent nuitamment sur des objectifs contraires à ceux du président de la République. Cela nous encourage à aller davantage sur le terrain pour expliquer le bien-fondé de cette Constitution destinée à faire de la Côte d’Ivoire un pays démocratiquement fort, avec des Institutions fortes et non pas avec des Hommes forts.
Quel est le message précis que vous avez passé à ces populations?
Quand nous arrivons dans une localité, nous essayons d’abord de présenter les limites de la Constitution de 2000. Nous leur présentons les faiblesses de l’actuelle Constitution. Ces populations sont toutes d’accord avec nous que toutes les crises que nous avons connues sont en partie dues à l’interprétation qui est faite de la Constitution. Quand une loi n’est pas bien définie, elle est source d’interprétations et crée des problèmes. Ensuite, après les explications sur les limites de la Constitution de 2000, nous leur présentons les grands changements que le président de la République voudrait opérer à travers la nouvelle Constitution. Nous leur parlons du Sénat, de la vice-présidence, des accords et traités internationaux ratifiés depuis plusieurs années par la Côte d’Ivoire mais sans être pris en compte dans notre Constitution. Nous leur parlons de bien d’autres choses parce que la Constitution ne concerne pas seulement l’élection du président de la République, mais la vie de la nation. Je pense que nous sommes sur la même longueur d’onde que nos populations.
Selon vous, comment ces populations ont appréhendé votre message ?
Elles ont bien perçu notre message. Je vous confie que sur le terrain, nous avons des discussions à bâtons rompus avec ces populations. Ce sont des échanges car après nos explications, elles nous posent des questions pour être rassurées. A la fin de toutes les rencontres, nous avons trouvé des leaders d’opinions, des chefs traditionnels, des responsables de jeunes heureux et contents d’avoir reçu la bonne information. Car il y a trop de rumeurs, des gens leur disent des contre-vérités. C’est le lieu pour nous d’inviter les uns et les autres, favorables à cette nouvelle Constitution, à descendre sur le terrain parce que nos parents ont besoin de sortir de ces rumeurs, de ces mensonges.
Le président Ouattara a dit à plusieurs reprises qu’il ne sera pas candidat à sa succession en 2020. Mais vous avez dit que certaines personnes le soupçonnent de vouloir se faire succéder par un dauphin constitutionnel à travers la création de la vice-présidence. Il ressort également que le but cette Constitution est d’écarter Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale, de la course à la présidentielle en 2020. Pensez-vous que la nouvelle Constitution est dirigée contre quelqu’un ?
C’est parce que la Constitution de 2000 était dirigée contre le Docteur Alassane Ouattara et un grand nombre d’Ivoiriens que nous disons qu’elle est mauvaise. Comme je l’ai dit, une Constitution doit être impersonnelle, un modèle pour être reconnue comme une Constitution démocratique. Alassane Ouattara est un Ivoirien parmi tant d’autres. En Côte d’Ivoire, les personnes de qualité, capables de diriger notre pays après Alassane Ouattara sont nombreuses. D’ailleurs, Alassane Ouattara a le droit de suivi sur ce qu’il a déjà réalisé pour que celui qui viendra après lui, puisse continuer l’ouvrage qu’il a entamé. Donc, quand Alassane Ouattara dit qu’il ne sera plus président de la République de Côte d’Ivoire, cela ne veut pas dire qu’il ne fera pas la politique. Il continuera toujours à faire la politique. Il aura donc le droit d’être consulté. Il aura un droit de suivi sur ce qui sera fait. En initiant ce projet de nouvelle Constitution, Alassane Ouattara donne tous les atouts à la Côte d’Ivoire pour être une nation développée. Cette Constitution est faite dans l’intérêt de chacun de nous et de notre pays, la Côte d’Ivoire.
L’opposition demande la mise en place d’une assemblée constituante pour la rédaction de la nouvelle Constitution. Comment jugez-vous cette position ?
Je n’ai vu écrit nulle part que pour la rédaction d’une nouvelle Constitution, il faut forcément mettre en place une assemblée constituante. Je ne l’ai vu dans aucune loi de notre pays. Il faut savoir que tout ce qui tourne autour de la Constitution est d’abord juridique. Le comité d’experts qui a été mis sur pied est composé d’éminentes personnalités, d’éminents juristes qui ne sont pas tous du Rdr, du Fpi ou du Pdci. Si nous voulons avoir des Institutions fortes, il faut faire confiance à ceux qui les animent, aux Ivoiriens. Pourquoi faut-il penser que tous ceux qui sont dans ce comité sont du Rdr ou des proches du président Alassane Ouattara ? Ce sont des Ivoiriens qui ont une intégrité et une image à défendre. Nous devons leur concéder cela. Tant qu’on peut aller vite et efficacement dans la rédaction de cette Constitution, il faut le faire. Mettre en place une assemblée constituante, c’est réunir encore des centaines de personnes autour de longues discussions qui souvent n’aboutissent pas à grande chose. Il faut faire confiance à ce comité d’experts parce que ceux qui le composent ne sont pas forcément des militants du Rdr ou des proches du président Alassane Ouattara.
Bouaké est une ville dans laquelle vous vous rendez souvent. Y a-t-il une histoire particulière entre Charles Gnaoré et Bouaké ?
Oui. Il y a plusieurs histoires particulières entre Charles Gnaoré et Bouaké. J’y ai fait mes années collège. A Bouaké, j’ai fait la rébellion. Bouaké a fait et continue de faire beaucoup de prières pour Charles Gnaoré. Charles Gnaoré doit beaucoup à Bouaké. C’est pour cette raison que dès que mon emploi du temps me le permet, je m’y rends, aux côtés de mes amis, de mes frères et des populations pour leur dire que c’est ensemble que nous devons contribuer au développement de Bouaké et de toute la Côte d’Ivoire.
Avez-vous donc postulé au sein de votre parti, le Rdr, pour défendre ses couleurs à Bouaké lors des prochaines élections législatives ?
Pour les législatives, le Rdr a ouvert la période de dépôt de candidatures il y a un mois environ. Nombreux sont les militants de ce parti et même les Ivoiriens qui aspirent à être députés, maires et autres. Pour ce qui est des législatives, beaucoup de nos frères ont déposé leur dossier de candidature au Rdr. Nous attendons simplement les résultats.
Faites-vous partie de ceux qui ont déposé leur dossier de candidature au Rdr, pour postuler notamment à Bouaké ?
Il faut faire confiance à la direction du Rdr. Au bout du processus entamé par cette direction, nous saurons.
Vous refusez de trahir un secret ?
Il n’y a pas de secret à trahir. Je vous demande seulement d’être patient.
A propos des dossiers de candidature déposés pour les législatives, il y a tout un mystère au sein de votre parti. D’ailleurs, la date du 30 août 2016 annoncée pour la publication de la liste des candidats retenus n’a pas été respectée. Avez-vous une idée de ce qui se passe ?
Un parti politique vit à travers des systèmes, des machines. Les élections législatives sont prévues pour novembre-décembre 2016. Pour moi, à l’heure actuelle, les élections législatives ne sont pas la priorité. Je pense que la priorité est l’adoption de cette nouvelle Constitution, c’est-à-dire le prochain référendum. Nous devons d’abord nous concentrer sur ce projet. Ensuite, nous pourrons réfléchir, envisager ce qu’il en sera des candidatures du Rdr aux législatives. Pour l’heure, laissons la direction du parti travailler. Elle seule sait pourquoi elle met ce temps à analyser les dossiers parce que les militants attendent beaucoup de notre formation politique. Il ne faut pas faire des choix hâtifs. Il faut se donner le moyen de trouver les bons chevaux qui vont défendre les couleurs de notre parti politique. Cela peut prendre 1 ; 2 ou 3 mois. Peu importe, pourvu qu’on trouve les bons candidats pour notre formation politique dans les différentes localités.
Il est certain qu’il faudra trouver des consensus au Rdr. Mais en même temps, il y a la question des candidats communs au Rhdp qui rend l’équation plus compliquée…
Je suis de ceux qui proposent que nous allions en liste Rhdp à ces élections. C’est un test pour notre famille politique. Si vraiment nous disons que le Rhdp est une famille politique, nous acceptons d’être les enfants de Félix-Houphouët Boigny, acceptons pour la première fois d’aller avec des listes communes Rhdp à ces élections. Il y va de la vitalité de notre formation politique, le Rhdp, et de la Côte d’Ivoire. Quand il y a la stabilité, un pays se développe. Le Rhdp comme parti unifié est gage de stabilité et de développement pour la Côte d’Ivoire.
Au Rdr, on a le sentiment que c’est le parti qui doit trouver le consensus pour choisir ses candidats aux législatives dans les circonscriptions. Apparemment, la base n’est pas consultée. Pensez-vous que c’est une bonne méthode ?
Qui vous a dit que la base n’est pas consultée ? La direction du Rdr est composée d’hommes efficaces, de personnalités qui connaissent les rouages de la politique. Elle est animée par des hommes et des femmes de grande compétence. Il faut être patient. Il ne suffit pas de venir un midi au rond point d’une localité, regrouper tous les militants et leur demander qui ils veulent comme candidat. Il y a plusieurs méthodes pour consulter la base. Et je fais confiance à la direction du Rdr.
Le Rdr compte également faire signer à ses cadres un engagement sur l’honneur à ne pas se présenter en candidats indépendants, s’ils ne sont pas choisis par leur parti pour les législatives. Qu’en pensez-vous?
Chacun a sa conception de la politique. Mais, je suis de ceux qui pensent qu’il faut être respectueux des décisions de son parti politique. Si tel n’est pas le cas, on quitte la formation politique ou, officiellement, on crée un courant pour montrer qu’on n’est pas d’accord avec telle ou telle chose. Je ne suis pas de ceux qui pourraient soutenir ou aider des candidatures indépendantes. Nous avons une formation politique. Et si tel est que nous l’aimons, nous devons respecter ses consignes et ses décisions.
Craignez-vous la présence des partis de l’opposition à ces législatives ?
Je souhaite que les partis de l’opposition soient à ces élections législatives. C’est mon souhait parce qu’au cours de cette élection, on saura véritablement qui est le maître du terrain. Comme je sais que le Rhdp c’est 80% de l’électorat ivoirien, nous allons une fois encore les battre à plate couture.
Il se murmure que des militants du Rdr sont déçus parce que rien n’a changé dans leur quotidien, malgré l’avènement de leur parti au pouvoir. Quel est votre avis sur la question ?
Autant il y a des militants déçus au Rdr, autant il y en a au Pdci, au Fpi et partout. La construction du développement prend du temps. C’est un peu comme la construction d’une maison. Elle ne se fait pas en un seul jour où l’on commence le matin pour l’achever le soir. Cela prend du temps. Alassane Ouattara est au travail. Il faut lui faire confiance et comprendre qu’il n’est pas le président de la République des militants du Rdr. Il est le président de la République de tous les Ivoiriens, qu’ils soient du Rhdp, de l’opposition ou de la société civile. Alassane Ouattara est le président de tous les Ivoiriens. Il faut également comprendre qu’aux côtés du président Alassane Ouattara, il y a des personnalités, des Ivoiriens qui sont à la tâche. Alassane Ouattara seul ne peut pas tout faire. Il revient à nous tous de travailler à ce que le découragement ne gagne pas les militants. C’est à chacun de nous d’apporter sa pierre à l’édifice, de travailler aux côtés du président Alassane Ouattara.
Votre parti a récemment mis à la disposition de ses militants un fonds d’aide de 1 milliard de FCFA. Certains ont critiqué cela et se sont posé la question de savoir s’il n’était pas souhaitable de mettre cette somme à la disposition de tous les Ivoiriens plutôt qu’aux militants d’un parti ?
Que les autres formations politiques mettent aussi sur pied un fonds pour aider leurs militants ! Pourquoi devrais-je quitter ma maison pour aller payer la facture du voisin ? J’ai chez moi, mes enfants et ma femme. J’ai le devoir de m’occuper d’eux. Et c’est un bel exemple que le Rdr donne aux autres formations politiques. C’est un exemple à copier et cela montre l’intérêt que ce parti accorde à ses militants car il sait que ses militants ont des problèmes et qu’il faut les aider. Il faut que les autres copient sur le Rdr pour qu’un grand nombre de militants, donc d’Ivoiriens puissent sortir des difficultés.
Alors que des militants du Rdr se plaignent, un fonds d’aide est mis à leur disposition. Quels conseils pouvez-vous donner à ces militants ?
Je conseille aux militants du Rdr d’approcher ceux qui gèrent ce fonds afin de savoir comment en bénéficier, l’utiliser, et rembourser les prêts. Il faut surtout rembourser les prêts pour permettre à d’autres personnes d’en bénéficier. Ces militants doivent faire confiance à notre formation politique, à la direction du parti. Tout ce qui se fait est fait dans leur intérêt. Nous savons que tout ne peut pas être parfait, surtout avec la décennie de crise que la Côte d’Ivoire a connue. Il s’agit de comprendre que depuis l’arrivée au pouvoir du président Alassane Ouattara, beaucoup de choses ont changé de façon qualitative. Cela est à encourager.
Vous avez participé à la cérémonie de pardon au chef de l’Etat organisée à Bouaké, suite aux casses et pillages lors des manifestations de protestation contre les factures d’électricité. Certains ont critiqué cette cérémonie et vous ont même tourné en dérision. Comment avez-vous ressenti cela et selon vous, quelle était l’opportunité d’organiser une telle cérémonie ?
Ces critiques ne m’ont fait ni chaud ni froid. C’est un peu comme de l’eau qui coule sur ma peau. La Côte d’Ivoire est une nation qui aspire au développement. Il faut savoir que toutes les grandes nations continuent de mettre en avant leurs traditions, continuent de mettre en avant le socle de leur développement. Et pour nous, comme le dit l’adage, il faut avoir la tête dans le modernisme et garder les pieds dans la tradition. C’est ce que nous avons fait. En Afrique, la meilleure façon de demander pardon, c’est ce que nous avons fait à Bouaké. Parce que pour nous, il n’était pas normal que nous fassions cela à notre pays, à S.E.M Alassane Ouattara. Comme je l’ai dit, Bouaké nous a tout donné. Nous savons ce que le président Alassane Ouattara a donné à Bouaké et continue de donner à Bouaké. Et pour nous, les casses et pillages n’étaient pas normal. Si nous avons fait ce geste, si nous nous sommes mis à genoux pour demander pardon à Alassane Ouattara, c’est d’abord parce qu’il est le président de la République, le chef du navire Ivoire et notre père de famille. Alassane Ouattara, ce n’est pas quelqu’un qui a 20 ans ou 30 ans. Pour nous, c’était un symbole parce qu’en Afrique, c’est la meilleure manière de demander pardon. Si nous utilisons ce geste pour demander pardon à notre épouse à la maison lorsqu’elle n’est pas contente, si nous utilisons ce geste pour demander pardon à notre père lorsqu’il n’est pas content de nous, pourquoi ne devrions-nous pas le faire avec le président de la République ? Nous l’avons fait et si cela est à refaire, nous allons le refaire.
Certaines proches du président Alassane Ouattara ont été cités dans des tentatives de déstabilisation d’autres pays. Selon vous, est-ce que cela engage le président de la République ?
Alassane Ouattara, c’est l’intégrité. Il est un vrai démocrate. Il est celui qui privilégie les bonnes relations entre les nations. Toutes les fois que Alassane Ouattara pourra œuvrer pour la bonne entente entre les peuples et les Etats, il le fera. Je sais de quoi vous parlez. Mais, il faut savoir que jamais le nom du président Alassane Ouattara n’a été cité quelque part. C’est dire l’intérêt qu’il accorde au respect de l’intégrité territoriale de tous les Etats qui sont autour de nous ou ailleurs. C’est dire tout le respect qu’il a pour tous les peuples du monde entier. Et jamais, Alassane Ouattara ne sera impliqué dans ce genre d’affaires.
Le Conseil économique et social vient de changer son règlement intérieur en permettant au chef de l’Etat de désigner les membres du bureau de cette Institution, alors qu’avant, cela se faisait de façon interne. Est-ce-que cela n’est pas une entorse à la démocratie ?
Le Conseil économique et social n’est pas seulement composé des membres du bureau de cette Institution. Il y a plus d’une centaine de membres au sein de ce Conseil. En quoi est-ce que le fait de permettre au président de la République de désigner les membres du bureau du Conseil économique et social pourrait constituer une entorse à la démocratie ? Aujourd’hui, qui tient la ligne directrice en termes de développement de la Côte d’Ivoire ? Qui sera un jour jugé devant tout le monde pour ce qu’il a fait ou n’a pas pu faire pour la Côte d’Ivoire ? C’est bel et bien le président de la République. Quand on parle du Conseil économique et social, cela sous-entend qu’il doit être composé d’hommes et de femmes qui ont la même vision économique et sociale que le président de la République. Puisque c’est à lui que les Ivoiriens vont demander un bilan en 2020. Je suis d’accord pour la nomination des membres du bureau du Conseil économique et social par le président de la République car il faut transmettre sa vision au sein de ce bureau et de cette Institution. Pour moi, cela est normal.
Réalisée par Alex Aguié ; Coll : NY