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Politique Publié le lundi 3 octobre 2016 | L’intelligent d’Abidjan

Crainte d’une gérontocratie et d’une "poutinisation" du pouvoir politique : La suppression de la limite d’âge dans la constitution ivoirienne sème le trouble dans de nombreux esprits.

© L’intelligent d’Abidjan Par DR
Reforme de la constitution: Le chef de l`Etat échange avec le président du PDCI-RDA
Lundi 26 septembre. Abidjan. Le Chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara a rencontré ce lundi 26 septembre le leader du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié. Les échanges entre les deux principaux leaders du RHDP ont tourné autour de l’avant-projet de la nouvelle constitution ivoirienne, et la situation socio-politique en Côte d’Ivoire et au Gabon.
Selon ces esprits , l’annulation de cette disposition ne peut s’expliquer que par le souci du Président Ouattara de faire la passe au Président Henri Konan Bédié, alors que d’autres estimaient que c’est Daniel Kablan Duncan qui devait en profiter.

La "poutinisation" consiste à faire comme Vladimir Poutine : respecter la loi et la constitution en ne faisant pas plus de deux mandats mais rester dans le système en tant que Premier ministre , ou autre pour contrôler le pouvoir à travers un homme lige , un allié , un alter égo.

Au Burkina-Faso ce schéma avait été évoqué et proposé au Président Compaoré. Cela lui aurait évité , selon des observateurs , le périlleux exercice de modification de la Constitution dans le pays.

Les observateurs estimaient que le Président du Faso avait suffisamment de mainmise et de maîtrise sur le Burkina Faso , pour réussir ce schéma. Mais Blaise Compaoré n’a pas suivi cette option, car elle n’est pas aussi évidente que cela. Pourtant des ivoiriens la redoutent , et pensent que les Présidents Ouattara et Bédié n’ont pas d’autres choix que cela pour perpétuer le Rhdp , et éviter une nouvelle guerre des héritiers entre leurs collaborateurs s’ils se retirent totalement des affaires.
Après l’épisode de la crise de l’après Houphouet , avec également les palabres actuelles entre les partisans de Laurent Gbagbo , Alassane Ouattara semble soucieux d’assurer une transition en douceur.

Ce souci doit affronter la nouvelle génération montante également pointée du doigt. Une absence de leadership nouveau est dénoncée.

Selon des observateurs , c’est justement le manque d’un nouveau leadership crédible qui suscite des craintes et la lenteur des décisions attendues des Présidents Bédié et Ouattara.
Aucun nouveau leader crédible et indépendant n’émerge par lui-même ; la plupart des cadres restent encore sous la tutelle de Bédié , Ouattara et Gbagbo , dont ils sollicitent et souhaitent la bénédiction. Une gérontocratie se met en place , et elle ne donne pas assez de perspectives aux générations nouvelles. Il est peut être temps que des cadres émergents aient un peu plus d’audace et assument. Le fondateur de la Côte d’Ivoire moderne a eu à faire à des affirmations d’ambitions , sans qu’à un certain moment le ciel ne tombe sur la tête de personne. Pourquoi la peur est-elle à présent au rendez-vous aujourd’hui ? Tant que ceux qui aspirent au changement ne prennent pas leurs responsabilités, et se contentent de rouspéter dans leurs salons , la "poutinisation" et même d’autres choses peut-être pire , auront encore de beaux jours devant eux.

Charles Kouassi
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