Cher Monsieur Affi N’Guessan,
Vous vous êtes engagé, au prix d’une dégradation importante des relations au sein de votre propre formation politique, le FPI, dans la voie de la normalisation de la vie politique de notre pays.
C’est certes la seule voie qui nous permet d’aller de l’avant, encore fallait-il l’emprunter et vous l’avez fait. J’ai apprécié cet acte à la hauteur de ce qu’il doit être : un engagement vers le jeu démocratique normal, avec une majorité élue et une opposition qui aspire à l’être, sans outrance.
Votre campagne présidentielle, en octobre et novembre dernier, a d’ailleurs été, dans la même lignée, digne et à la hauteur des enjeux. Votre comportement, lors de la proclamation des résultats fut conforme à cette attitude puisque vous les avez acceptés, comme il se doit en démocratie.
Ce qui précède devrait d’ailleurs vous permettre de bénéficier du titre officiel de « chef de l’opposition », dont le texte législatif est en préparation, avec tous les avantages afférents à cette fonction qui sera désormais officielle.
Mais, depuis quelques temps, j’avoue que je ne parviens plus très bien à suivre la sinuosité de vos prises de positions successives. Vous discutez avec la majorité, dans le cadre du dialogue permanent, puis vous refusez ce dialogue ou plutôt vous y mettez des préalables (retour des exilés, déblocage des comptes) pour lesquels vous reconnaissiez auparavant que le gouvernement avait fait des avancées importantes.
Mais c’est sur le projet de nouvelle constitution, je vous l’avoue, qu’il m’est vraiment difficile de vous comprendre, Monsieur le Président du FPI ; Peut-êtrepourrez-vous nous éclairer sur le débat référendaire qui va s’ouvrir prochainement. On avait cru entendre, au début de ce processus, que vous souteniez l’idée de réformer l’actuelle constitution. Vos déclarations de l’époque, au grand dam de votre opposition interne, en attestent. Puis, c’est la procédure de révision, choisie par le Président de la République, que vous avez contestée, ce qui est parfaitement votre droit. Vous auriez préféré la convocation d’une Assemblée constituante qui aurait rédigé un projet soumis au peuple. Soit. C’est votre rôle d’opposant. Mais d’où vient le fait que, contestant la large consultation effectuée par le Président Ouattara, puis le travail du comité d’experts, vous rejetez le fond même des dispositions, alors que le projet de texte n’a pas encore été rendu public? Vous rejetez en bloc ce qu’autrefois vous acceptiez d’étudier. Cela n’est pasfais pour vous aider à bâtir la crédibilité, voire l’honorabilité, que vous recherchez.
Et puis, honnêtement, cette histoire de sit-in devant l’Assemblée Nationale, est ce sérieux? Est-ce à la hauteur de l’enjeu? Est-ce ainsi, par un geste aussi anecdotique, que vous comptez vous faire entendre?
A partir de cet instant, Monsieur Affi N’guessanPascal, vous et vos partisans, vous devriez plutôt sortir des émotions pour mener courageusement une campagne en faveur de la réponse qu’il vous plaira d’apporter à la question qui sera posée. Cela contribuerait au renforcement du processus de démocratisation en cours dans notre pays.
Cordialement
Nasseneba TOURÉ
Vous vous êtes engagé, au prix d’une dégradation importante des relations au sein de votre propre formation politique, le FPI, dans la voie de la normalisation de la vie politique de notre pays.
C’est certes la seule voie qui nous permet d’aller de l’avant, encore fallait-il l’emprunter et vous l’avez fait. J’ai apprécié cet acte à la hauteur de ce qu’il doit être : un engagement vers le jeu démocratique normal, avec une majorité élue et une opposition qui aspire à l’être, sans outrance.
Votre campagne présidentielle, en octobre et novembre dernier, a d’ailleurs été, dans la même lignée, digne et à la hauteur des enjeux. Votre comportement, lors de la proclamation des résultats fut conforme à cette attitude puisque vous les avez acceptés, comme il se doit en démocratie.
Ce qui précède devrait d’ailleurs vous permettre de bénéficier du titre officiel de « chef de l’opposition », dont le texte législatif est en préparation, avec tous les avantages afférents à cette fonction qui sera désormais officielle.
Mais, depuis quelques temps, j’avoue que je ne parviens plus très bien à suivre la sinuosité de vos prises de positions successives. Vous discutez avec la majorité, dans le cadre du dialogue permanent, puis vous refusez ce dialogue ou plutôt vous y mettez des préalables (retour des exilés, déblocage des comptes) pour lesquels vous reconnaissiez auparavant que le gouvernement avait fait des avancées importantes.
Mais c’est sur le projet de nouvelle constitution, je vous l’avoue, qu’il m’est vraiment difficile de vous comprendre, Monsieur le Président du FPI ; Peut-êtrepourrez-vous nous éclairer sur le débat référendaire qui va s’ouvrir prochainement. On avait cru entendre, au début de ce processus, que vous souteniez l’idée de réformer l’actuelle constitution. Vos déclarations de l’époque, au grand dam de votre opposition interne, en attestent. Puis, c’est la procédure de révision, choisie par le Président de la République, que vous avez contestée, ce qui est parfaitement votre droit. Vous auriez préféré la convocation d’une Assemblée constituante qui aurait rédigé un projet soumis au peuple. Soit. C’est votre rôle d’opposant. Mais d’où vient le fait que, contestant la large consultation effectuée par le Président Ouattara, puis le travail du comité d’experts, vous rejetez le fond même des dispositions, alors que le projet de texte n’a pas encore été rendu public? Vous rejetez en bloc ce qu’autrefois vous acceptiez d’étudier. Cela n’est pasfais pour vous aider à bâtir la crédibilité, voire l’honorabilité, que vous recherchez.
Et puis, honnêtement, cette histoire de sit-in devant l’Assemblée Nationale, est ce sérieux? Est-ce à la hauteur de l’enjeu? Est-ce ainsi, par un geste aussi anecdotique, que vous comptez vous faire entendre?
A partir de cet instant, Monsieur Affi N’guessanPascal, vous et vos partisans, vous devriez plutôt sortir des émotions pour mener courageusement une campagne en faveur de la réponse qu’il vous plaira d’apporter à la question qui sera posée. Cela contribuerait au renforcement du processus de démocratisation en cours dans notre pays.
Cordialement
Nasseneba TOURÉ