Formée à l’Ecole Normale Supérieure (Ens) et sortie en 2013, la première promotion des inspecteurs pédagogiques de l’enseignement secondaire, toutes disciplines confondues, a décidé de rompre le silence pour dénoncer des injustices flagrantes au sein du ministère de l’Education nationale. Vendredi dernier au Plateau, Gbamelé Jérôme et Kokounseu Benson, deux inspecteurs pédagogiques du secondaire à la tête de leur collectif, ont animé une conférence de presse pour réclamer 540 millions Fcfa de primes à leur ministre de tutelle, Mme Kandia Camara Kamissoko. Selon ces deux conférenciers, conformément aux textes en vigueur, un inspecteur pédagogique, recruté par voie de concours professionnel (institué par le régime Ouattara depuis 2010), et formé à l’Ens, a droit à une indemnité de fonction de 225. 000 Fcfa par mois. « Depuis que nous avons quitté l’Ens pour prendre fonction, nous n’avons jamais reçu nos indemnités. Plus grave, il se trouve que des inspecteurs pédagogiques ont été nommés sans passer de concours. Et ce sont ceux-là qui ont droit à des indemnités pour effectuer leurs missions, pour se déplacer », ont-il révélé. Tout en indiquant que le cumul desdites indemnités dûes depuis 2013 se chiffre à 540 millions Fcfa. Des arriérés qu’ils n’entendent pas tout faire le deuil. Encore que, soutiennent-ils, le ministère de l’Education nationale, les reconnaît comme tel. Ce qui, ont-ils poursuivi, est loin d’être le cas. « Notre place, c’est à l’Inspection Générale de l’Education Nationale (Igen) et non à la Direction de la Pédagogie et de la Formation Continue (Dpfc). Nous sommes formés pour 5 missions. Et nous peinons à en faire une seule. Nous avons des missions de contrôle, d’évaluation, d’expertise, de production, de veille. Jusqu’à présent, c’est la mission de conseil que nous faisons. Nous sommes absents dans les établissements secondaires. C’est le libertinage des enseignants qui viennent quand ils veulent. Lorsqu’il n’y a pas de contrôle sur la qualité des cours dispensés, lorsque l’enseignant n’est plus un modèle, c’est la formation de l’élève qui en prend un sérieux coup. Nous allons saisir la justice parce que nous sommes victimes d’une injustice. Nous sommes muselés, embrigadés par la Dpfc. Nous revendiquons le travail, les moyens de travail pour faire nos inspections partout. Nous disons non à la catégorisation, à la stigmatisation orchestrée par la Dpfc » ont-ils déploré.
C.B
C.B