Henri Konan Bédié , Président du Pdci-Rda, successeur politique d’Houphouët-Boigny, Père fondateur de la Côte d’Ivoire modèle et moderne, homme de paix, loin de se rebeller contre l’avant-projet de Constitution du Président Alassane Ouattara n’a pas manqué de relever deux insuffisances majeures. C’était le jeudi 06 octobre dernier lors d’une rencontre avec les députés du Pdci-Rda à Cocody. En effet, l’ex-Président ivoirien, victime le 24 décembre 1999 d’un coup d’Etat incongru dont la Côte d’Ivoire continue de payer les conséquences socio-économiques et politiques, souhaite que le sort de ces friands d’actes anti-démocratiques et anticonstitutionnels soit désormais scellé dans cet avant-projet de Constitution portant la griffe Ouattara. A cet effet, il a tenu lui-même à faire deux amendements à ces représentants à l’Hémicycle avant les travaux en commission et en plénière qui ont commencé le vendredi 7 octobre 2016 et qui s’achèvent demain mardi 11 octobre. « L’idée essentielle ici, c’est surtout qu’il faut déclarer hors la loi, ces personnes qui sont les auteurs des coups d’Etat, des complots, tous visant, par des voies de violence, à détruire l’ordre de la légalité constitutionnelle », avait indiqué le leader du parti septuagénaire au sujet de son premier amendement. L’autre amendement auquel tient le Président HKB, est relatif à l’Article 50. Pour le Sphinx de Daoukro, le Peuple étant souverain, il faut mentionner noir sur blanc que « toute action ou toute tentative de prise de pouvoir par des voies non démocratiques constitue des crimes imprescriptibles ». En faisant ces deux propositions d’amendement, le Président Bédié veut couper l’herbe sous les pieds de ceux qui, contre la volonté du peuple ivoirien, veulent accéder au pouvoir par la force et par les armes. Le Président Bédié, en plus de ces deux recommandations, a appelé les députés Pdci à ne pas être des « béni oui oui » lors des différents travaux prévus du 7 au 11 octobre à l’Assemblée nationale. « Vous allez vous-mêmes formuler des amendements, ce qui est normal. Car l’Assemblée n’est pas une boîte d’enregistrement », a dit Bédié. En faisant cette précision aux élus du peuple de son parti, N’Zuéba qui a occupé pendant longtemps la Présidence de l’Assemblée nationale a rappelé d’une façon voilée à ces députés qu’il n’est pas question de rester inactifs face aux différents articles qui semblent ambigus et qui nécessitent des amendements. Par cette attitude vis-à-vis de cet avant-projet de la nouvelle Constitution qui suscite tant de débats au sein de la classe politique et de la société civile ivoirienne, le Pdci et ses députés n’entendent pas être des caisses de résonnance du Rdr et de son Président.
Laure Gozo
Laure Gozo