x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le lundi 10 octobre 2016 | Partis Politiques

Interview/ Dr Famoussa Coulibaly se déchaine : « Dans la gestion du Rhdp, nous ressentons beaucoup de frustrations »

Dr Famoussa Coulibaly est secrétaire général adjoint de l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (Udpci). Dans cet entretien, il dénonce la gestion du Rhdp dans la localité de Divo. Sans manquer de croquer les sujets brûlants de l’actualités.


Vous avez plusieurs casquettes. Comment arrivez-vous à les concilier ?

Tout est une question d’organisation. Je suis l’élève d’un maître depuis une quinzaine d’années, qui est un model d’organisation et de structuration et qui a aussi plusieurs casquettes. Il est ministre, président de parti politique, député et président de Conseil régional. Quand tu es un bon élève et que tu as un bon maître, tu ne peux que copier son exemple et être à la hauteur. Nous essayons de donner le meilleur de nous-mêmes quel que soit l’endroit. Que ce soit au plan politique, professionnel au niveau du ministère et à l’université Félix Houphouët-Boigny où je donne régulièrement mes cours, j’arrive à tous concilier, et cela, de manière efficace.

En tant que Secrétaire général adjoint chargé des structures spécialisées, quelle est votre mission dans les régions du Lôh-Djiboua et du Gôh ?

Je suis un cadre natif de la région du Lôh-Djiboua. J’ai donc un amour naturel et filial pour cette région, précisément pour Divo, cette ville qui m’a vu naître il y a une quarantaine d’années aujourd’hui. J’y ai fait mon cycle primaire et secondaire avant d’aller à l’université à Abidjan. Le Seigneur a bien voulu nous accorder une grande Grâce. En retour, nous avons un devoir de reconnaissance vis-à-vis des populations. C’est ce que nous essayons de faire tant bien que mal, en leur apportant le soutien dont elles ont besoin. C’est le sens de mon engagement à leur côté, surtout au plan politique.

Comment se porte justement votre parti dans la région du Lôh-Djiboua ?

L’Udpci se porte très bien. D’abord en termes d’élus, nous avons une mairie, celle de Guitry et je suis moi-même vice-président du Conseil régional. En termes de structuration, nous avons cinq coordinations composées chacune de 625 personnes. Nous avons trois coordinations dans le département de Divo et deux coordinations dans la sous-préfecture. Nous revendiquons à ce jour plus 10. 000 militants qui ont leurs cartes. Et sans être prétentieux, je ne vois pas quel autre parti qui a cette organisation et cette structuration au niveau de la région. Nous avons fait nos preuves lors de plusieurs événements. Nous avons organisé des rentrées politiques, des journées d’hommage à l’endroit de notre président au cours de laquelle nous avons rempli le stade municipal de Divo. A ce jour, nous sommes le seul parti à avoir réussi cela. C’est dire que l’Udpci se porte bien et chaque jour, de nouveaux militants viennent demander leurs cartes d’adhésion dans ce parti.

Serez-vous candidat aux législatives de 2016, quand on sait que vous avez été battu lors du scrutin de 2011 ?

Je serai candidat au nom de mon parti. Je suis le seul candidat à avoir été choisi par la direction de mon parti. Nous avons tenu une réunion de direction le mois dernier, présidée par le président du parti, Dr Abdallah Albert Toikeusse Mabri et à l’unanimité, j’ai été choisi pour porter les couleurs de l’Udpci au niveau de Divo-commune. C’est avec beaucoup de fierté que je reçois cette marque de confiance de mon parti. C’est également avec beaucoup de sang-froid que j’apprécie cette confiance, parce que je sais que les attentes des populations et du parti sont énormes. Je ne veux pas les décevoir. Il faut dire que c’est en 2010 que je me suis intéressé à la politique au plan local à Divo, avec les encouragements de mon mentor, mon parrain, le président Albert Toikeusse Mabri. A un mois des élections présidentielles, il m’a demandé, sachant que j’avais des racines profondes à Divo, de l’aider dans sa campagne. Le score que le président Mabri a eu dans la ville de Divo était le meilleur de tous les scores de la région. Après, nous avons battu campagne pour le candidat du Rhdp, au second tour. J’étais le directeur départemental de campagne adjoint, chargé de l’organisation, de la mobilisation et de la logistique. Le Président Alassane Ouattara a gagné dans la commune de Divo avec un score de 52% devant le Président sorti, Laurent Gbagbo. C’est après tout cela que les jeunes et les femmes m’ont demandé d’être candidat. Bien que n’étant pas été préparé et ne pouvant pas refuser l’appel de mes parents, j’y suis allé en 2011. Nous étions cinq (5) candidats et le député sortant est arrivé en tête avec environ 6. 000 voix et moi j’ai eu environ 4. 000 voix, alors que je n’avais pas véritablement fait campagne. Mon score n’est pas déshonorant, surtout que l’Udpci n’avait aucune section à Divo. Aujourd’hui, il existe des coordinations et une structuration qui peuvent nous permettre de tout rafler à Divo. Il y a un pacte qui existe désormais entre les populations de Divo et moi, sans aucune considération de parti politique, d’ethnie, de religion et de région.



Comment réagirez-vous si votre candidature ne soit pas retenue dans le cadre du Rhdp, l’alliance à laquelle vous formation politique appartient ?

Je vous ai dit tout à l’heure que je suis le candidat de l’Udpci. L’Udpci fait partie de la plate-forme houphouétiste. Et je crois que demain, s’il doit y avoir des négociations, chaque parti viendra avec ses éléments, ses hommes. Et le Rhdp, qui est guidé par cet esprit d’excellence, de rassemblement, de solidarité, privilégiera le meilleur cadre à même de faire gagner cette coalition au niveau des différentes régions. Je pense qu’il s’agit de la députation. Et ne peut pas être député qui veut. Malheureusement en 2011, il y a eu beaucoup de choses et les populations s’en sont rendu bien compte. Et je pense que si le Rhdp veut gagner surtout dans notre région, il faut miser sur des cadres qui comptent au sein de la population. Et je pense que s’il y a des critères en terme de profil, de compétences, d’intégrité, et surtout sur la base de la présence au quotidien des populations, on pourra mener n’importe quel type de sondage aujourd’hui dans toutes les couches de nos populations, on verra qu’il n’y aura pas meilleur candidat que celui présenté par l’Udpci pour porter le flambeau du Rhdp.

Mais si par hasard la coalition mise sur un autre candidat, allez-vous retirer votre candidature ?

Je ne crois pas que la coalition veuille choisir une autre personne pour choisir. Parce qu’il ne faut pas choisir pour faire plaisir. Nous allons à la bataille, donc il faut avoir les meilleurs moyens pour gagner.

Si vous n’êtes pas choisi, allez-vous partir en candidat indépendant ?

Je ne crois pas que le Rhdp veuille se faire harakiri en choisissant un candidat dont l’image ne passe plus dans la population. Nous, nous avons nos actions sur le terrain. Ces actions jouent à notre faveur. Je pense qu’on pourrait revenir sur les cinq dernières années sur que nous avons eu à faire au niveau des populations. Donc, il y a ce pacte entre nous. Et donc nous ne pensons pas qu’il y ait d’autre choix. Le président de la République a été à Divo. Il connait les réalités de la ville. Le ministre d’Etat, Hamed Bakayoko a été à Divo en compagnie du ministre Mabri. Le secrétaire général par intérim du RDR, Amadou Soumahoro et le ministre Guikahué ont été à Divo. Ce sont ceux qui décident et ils savent les réalités. Donc, je pense qu’ils ne peuvent pas aller en dehors des réalités de terrain. La politique, c’est se mettre au service des populations. C’est ce que nous essayons de faire chaque quand nous sommes sollicités.

Quel sera votre programme en tant que député. Que proposez-vous concrètement aux populations de Divo ?

Quand on parle de programme, il faut savoir le rôle que le député joue dans la société. Son rôle dans un premier temps ; c’est de voter des lois. A cet effet, certains prennent des raccourcis pour dire : moi je n’ai pas un budget, donc ils n’aident pas les populations. Je dis non. Ils passent à côté du sujet. Pour être député, il faut au moins être outillé. Aujourd’hui, c’est le débat sur la Constitution. Mais dans la Constitution, il y a un certain nombre de lois qu’on appelle lois organiques qui viennent déterminer, définir un certain nombre de choses. Et toutes les matières y sont concernées. Vous avez l’éducation, la santé, l’agriculture, la défense, la sécurité, les relations internationales. Cela suppose que celui qui doivent porter le message au sein de l’Assemblée doivent être un généraliste, une personne qui a des notions dans toutes ces matières. Et aujourd’hui, avec la petite formation que nous avons eue, d’abord juriste, nous avons du droit, de gestion, nous sommes docteur en résolution des conflits. Nous savons aussi que nous avons un véritable besoin de cohésion sociale, de réconciliation. Et puis avec l’expérience que nous avons eue dans l’administration en étant au ministère des Transports au ministère du Plan et aujourd’hui au ministère des Affaires ça nous donne un certain éventail pour mieux apprécier ces lois qu’on est appelé à voter. C’est un métier comme d’autres, il faut avoir le background nécessaire pour le faire. Et nous pensons qu’à ce niveau, modestement, nous pourrons apporter non seulement quelque chose à notre région, à la nation. La Côte d’ivoire qui se veut une Côte d’Ivoire émergente à l’horizon 2020 ne peut pas se permette d’avoir des gens qui ne savent pratiquement pas lire les textes correctement et faire des propositions. Mais mieux, le député est appelé à aller à l’extérieur. Vous êtes amenés à allér échanger dans des forums, à la Cedeao, à l’Union africaine, aux Nations unies, mais il faut être outillé. Nous pensons que nous serons au service de la Côte d’Ivoire. Et du président de la République.

Dans la marche de l’Udpci avec le Rhdp, est-ce que votre parti est satisfait ?

Le Secrétaire général de notre parti a fait une déclaration récente à ce propos. Nous sommes dans une coalition et donc ce n’est pas toujours bien de mettre tout sur la place publique. Nous disons que le président Mabri et l’Udpci ont beaucoup apporté au Rhdp et au chef de l’Etat. Depuis que la plateforme a été créée, il a apporté ce projet à bras le corps. Il a souffert de son engagement aux côtés du Rhdp. Il y a eu des cadres qui sont allés de l’autre côté. En 2010, le président a reçu plusieurs propositions, mais jamais il n’a trahi le Rhdp. Nous avons fait campagne partout pour que le chef de l’Etat soit élu. Après cela nous avons été la première formation politique à dire qu’au regard du bilan du Président Ouattara, qu’il soit encore reconduit. Nous avons pris une résolution forte en 2013 lors de nos congrès à Yamoussoukro. Dans la gestion du Rhdp, nous ressentons beaucoup de frustrations. C’est le cas à Divo où l’Udpci est une force incontournable. Il y a du mépris. Lors des élections présidentielles, nous n’avons été associés. Mais en homme de parole, nous avons fait campagne pour le candidat du Rhdp. Récemment, même lors de la mise sur pied des coordinations, l’Udpci a été oublié. Nous n’avons pas été associés. Le Rhdp à Divo ne se porte pas bien. La tête ne veut pas voir l’Udpci.

Vous avez dit que vous avez scellé un pacte avec la population. Cela suppose que vous avez posé des actions en faveur de ces populations. Qu’est que vous avez fait exactement ?

Avec la bénédiction du ministre d’Etat, le président Mabri et de nombreux cadre, et surtout du président de la République, nous avons depuis 2012, malgré le fait que nous n’ayons pas été élus pour des raisons sur lesquelles je ne voudrais pas revenir. Nous avons cru qu’on avait en face des adversaires qui tiendront compte d’un certain nombre de règles du jeu, malheureusement on n’a pas constaté cela. Mais pour ne pas être mauvais perdant, nous avons été dignes. Et donc nous nous sommes dit que ces populations qui se sont reconnues en nous, nous devons rester à leur côtés. Donc le premier challenge, ces jeunes qui étaient avec nous, il fallait les structurer, il fallait leur donner le goût du travail bien fait. Il fallait aussi leur dire que c’était l’une des voies de réussite. Donc nous les avons encadrés avec un certain nombre de collègues enseignants, à travers des cours de renforcement gratuits et aujourd’hui, la mise en place d’une bibliothèque d’un cybercafé pour qu’ils viennent y faire des recherches… Et cela a fait que nombreuses personnes ont pu passer sans passer par la fraude pour être admis à des concours. Donc, au niveau de la réinsertion, ce que nous avons fait, aucun cadre n’a pu le faire. Au niveau des actions en faveur des populations, aucun cadre de Divo n’a pu le faire. Pour ce faire, les jeunes en sont reconnaissants. Vous savez qu’une loi a été votée pour que l’école soit obligatoire. Mais il faut savoir que l’Etat seul ne peut pas, donc il faut l’accompagner. C’est ce que nous faisons quand nous sommes sollicités. Et cela grâce à nos carnets d’adresse. Nous avons réhabilité un groupe scolaire ‘’Libanais’’ de six classes et de son équipement en tables-bancs à hauteur de 23 millions de Fcfa et également de l’école Plateau où nous avons réhabilité les latrines à un moment où on parlait de Ebola. Donc, il fallait agir pour créer les conditions d’hygiène pour les élèves qui sont l’avenir de demain. Chaque année nous faisons des gestes pour les écoles. Car je crois en l’école car c’est grâce à l’école que nous arrivons à aider l’école. Au niveau de la santé, nous sommes toujours à la tâche. Lorsque le Chr avait été incendié, nous avons été le seul cadre après un mois à réagir. Nous avons négocié avec les partenaires d’une Ong international. Le 14 octobre de ce mois, nous allons offrir de nombreux dons en matériel médical au Chr. Au niveau social, nous aidons toutes les populations et ne faisons pas de tri entre les religions. Pour preuve, nous avons aidé à la réhabilitation de nombreux lieux de culture sans aucune considération. Lors de la fête de Tabaski, avec des partenaires, nous avons offert près d’une centaine de bœufs grâce à nos partenaires turcs. Au niveau de l’autonomisation des femmes, nous agissons également en octroyant des broyeuses, des tricycles…pour améliorer leur production. Nos actions parlent d’elles-mêmes.

L’actualité, c’est la Constitution. Quel est votre regard ?

Je n’ai pas autre position autre que celle de mon parti qui membre du Rhdp. C’est dire que nous soutenons le chef de l’Etat, Alassane Ouattara et le gouvernement. Nous irons donc sur le terrain pour sensibiliser nos populations à s’approprier cette nouvelle Constitution. Afin que nous ayons une Constitution qui résiste au temps comme aux Etats-Unis. Nous sommes à même de pouvoir de pouvoir le faire. C’est vrai que l’opposition joue son rôle en refusant d’accompagner ce projet, mais que cela se fasse dans le respect des règles établies par la Constitution. Il faut surtout noter que cette nouvelle Constitution n’est pas pour le chef de l’Etat seul, mais c’est pour tous les Ivoiriens et les générations futures. C’est pourquoi, le chef de l’Etat ne s’est pas assis chez lui pour rédiger le texte. Il ya eu des consultations et un Comité d’experts a été mis en place pour y réfléchir. Lors de son passage à l’Assemblée nationale, le chef de l’Etat a parlé avec son cœur. Preuve qu’il reste dans sa dynamique de faire de la Côte d’Ivoire un pays moderne et modèle. Et cela avec l’appui de tous. C’est pourquoi, il a exhorté les députés à faire des amendements. C’est cela démocratie, la liberté d’expression. La Constitution est la boussole de la société. C’est elle qui nous oriente. Nous avons connu des affrontements pendant dix ans. Cela ne doit plus se reproduire. A un moment donné de la vie, il faut s’avoir s’arrêter et réorienter la nation dans l’intérêt de tous. Que l’opposition fasse des propositions dans le sens de l’amélioration. Nous devons rassurer l’opinion internationale en ayant une Constitution qui résiste au temps.
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ