L’ancien chef de l’Etat burkinabé Blaise Compaoré, qui vit en exil en Côte d’Ivoire depuis sa chute en octobre 2014, a rendu visite, lundi, au président du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié. Rien n’a filtré officiellement de leur entretien qui s’est tenu au domicile de l’ex-chef de l’Etat ivoirien. Les deux personnalités n’ont fait aucune déclaration au terme de la rencontre qui a duré environ 30 minutes, soit de 11h à 11h30. «Il s’agit d’une rencontre privée. Il n’y aura aucune déclaration», avait indiqué à la presse, la responsable de la communication de Bédié.
De quoi ont pu parler Bédié et Compaoré qui partagent l’amère expérience de la fin de règne mouvementée ? Difficile de percer avec précision le mystère entretenu autour de la rencontre d’hier. Cependant, il convient de faire remarquer que le tête-à-tête entre les deux hommes intervient à la veille du vote en plénière à l’Assemblée nationale du projet de nouvelle constitution proposé par le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, à travers son comité d’experts dirigé par le professeur Ouraga Obou. Le projet controversé est l’objet d’une vive contestation de l’opposition, d’élus de la nation, de la société civile et d’une partie de la population ivoirienne. Le front du « non » dénonce notamment un coup d’Etat constitutionnel qui ouvre la voie à un troisième mandat pour Ouattara ou à une dévotion monarchique du pouvoir.
Le débat autour de ce texte pourrait avoir donc meublé les échanges entre Henri Konan Bédié et Blaise Compaoré pour au moins trois raisons. La première est que les autorités burkinabés (anciennes comme actuelles) dont le pays compte environ quatre millions de ressortissants en Côte d’Ivoire sont préoccupées par ce débat qui fait peser des risques graves sur la paix sociale. Une nouvelle crise autour de la Constitution pourrait avoir des conséquences fâcheuses pour toutes les populations y compris les ressortissants burkinabés.
Le deuxième raison porte sur le contenu de la nouvelle constitution notamment dans ses dispositions relatives au foncier rural. Nul n’ignore que les ressortissants burkinabés sont en majorité investis dans le travail de la terre. Par conséquent, la question du foncier en Côte d’Ivoire a toujours préoccupé le Burkina Faso.
La troisième raison qui pourrait amener les deux personnalités à s’intéresser au débat sur la nouvelle Constitution tient à l’expérience personnelle de Blaise Compaoré qui a été évincé du pouvoir suite à une tentative de modification de la Constitution en vue de briguer un énième mandat présidentiel. Tirant les leçons de son expérience, l’ancien président burkinabé pourrait donner de précieux conseils en vue de prévenir d’éventuelles surprises désagréables à ses tuteurs au pouvoir à Abidjan.
Dekassan M.
De quoi ont pu parler Bédié et Compaoré qui partagent l’amère expérience de la fin de règne mouvementée ? Difficile de percer avec précision le mystère entretenu autour de la rencontre d’hier. Cependant, il convient de faire remarquer que le tête-à-tête entre les deux hommes intervient à la veille du vote en plénière à l’Assemblée nationale du projet de nouvelle constitution proposé par le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, à travers son comité d’experts dirigé par le professeur Ouraga Obou. Le projet controversé est l’objet d’une vive contestation de l’opposition, d’élus de la nation, de la société civile et d’une partie de la population ivoirienne. Le front du « non » dénonce notamment un coup d’Etat constitutionnel qui ouvre la voie à un troisième mandat pour Ouattara ou à une dévotion monarchique du pouvoir.
Le débat autour de ce texte pourrait avoir donc meublé les échanges entre Henri Konan Bédié et Blaise Compaoré pour au moins trois raisons. La première est que les autorités burkinabés (anciennes comme actuelles) dont le pays compte environ quatre millions de ressortissants en Côte d’Ivoire sont préoccupées par ce débat qui fait peser des risques graves sur la paix sociale. Une nouvelle crise autour de la Constitution pourrait avoir des conséquences fâcheuses pour toutes les populations y compris les ressortissants burkinabés.
Le deuxième raison porte sur le contenu de la nouvelle constitution notamment dans ses dispositions relatives au foncier rural. Nul n’ignore que les ressortissants burkinabés sont en majorité investis dans le travail de la terre. Par conséquent, la question du foncier en Côte d’Ivoire a toujours préoccupé le Burkina Faso.
La troisième raison qui pourrait amener les deux personnalités à s’intéresser au débat sur la nouvelle Constitution tient à l’expérience personnelle de Blaise Compaoré qui a été évincé du pouvoir suite à une tentative de modification de la Constitution en vue de briguer un énième mandat présidentiel. Tirant les leçons de son expérience, l’ancien président burkinabé pourrait donner de précieux conseils en vue de prévenir d’éventuelles surprises désagréables à ses tuteurs au pouvoir à Abidjan.
Dekassan M.