Abidjan - Les Ivoiriens devront attendre mardi après-midi pour l’annonce du résultat du référendum sur la nouvelle Constitution voulue par le président Alassane Ouattara, alors qu’avec le boycottage de l’opposition, le "oui" était logiquement largement en tête selon les résultats partiels.
Après la lecture dans la nuit de lundi à mardi de plusieurs dizaines de procès-verbaux, la Commission électorale indépendante de Côte d’Ivoire a repoussé à mardi 13h30 (locale et GMT) l’annonce des résultats de 15 des 31 régions restantes.
Les résultats partiels annoncés laissent apparaître que le "oui" est largement en tête alors que le taux de participation varie selon les départements, mais il est encore impossible de donner des chiffres fiables, la masse des résultats manquants étant trop importante.
L’issue du référendum ne fait toutefois aucun doute avec le boycottage de l’opposition, le taux de participation des 6,3 millions d’électeurs appelés aux urnes étant le véritable enjeu du scrutin.
Dans un communiqué officiel, la commission avait rappelé dans la journée qu’elle est "la seule entité habilitée à proclamer les résultats provisoires du scrutin".
Les deux coalitions de l’opposition ivoirienne n’ont, elles, pas attendu, donnant dès dimanche soir leurs estimations respectives.
Pour l’Alliance des forces démocratiques de Côte d’Ivoire (AFD-CI): "le taux de participation est entre 6 et 7%".
Pour Pascal Affi Nguessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI) fondé par l’ancien président Laurent Gbagbo, principale composante de l’AFD-CI, "il s’agit d’un succès éclatant du mot d’ordre de boycott que nous avons lancé. Il appartient au président (Alassane) Ouattara de tirer les conséquences (...) Soit il retire le texte, soit il démissionne".
De son côté, la coalition Front pour le refus-Coalition du non, qui avait aussi appelé au boycottage, estime que "le taux de participation oscille entre 3 et 5%".
- ’Le oui l’a emporté’ -
"Ces chiffres sortis tout droit de l’imaginaire de ces opposants à la nouvelle Constitution ont pour but clair de porter un discrédit sur la volonté démocratique exprimée par le peuple de Côte d’Ivoire", estime quant à lui Joël N’Guessan, le porte parole du Rassemblement des républicains (RDR), le parti du président Ouattara.
"Le +oui+ l’a emporté, c’est cela l’essentiel", ajoute-t-il, rappelant la faible participation (30%) en France lors du référendum sur la durée du mandat présidentiel de 2000.
En août 2000, six mois après le coup d’Etat de Noël 1999, la deuxième Constitution ivoirienne avait recueilli 87% de "oui" pour un taux de participation de 56% (le scrutin s’était déroulé sur deux jours).
"J’attends avec impatience le résultat. Le fait que le +oui+ l’emporte, on le sait mais il faut qu’il y ait un fort taux de participation", estimait Adama Sangaré, informaticien de Bouaké (ancienne capitale de la rébellion) qui a voté en faveur du projet.
"Les résultats ? Nous on attend plus rien. On sait déjà ce qu’ils vont donner", affirme, quant à elle, Geneviève Bahiri, une habitante d’Abidjan qui n’a pas voté mais se dit "contre cette loi".
Lundi, la Plateforme des organisations de la société civile pour
l’observation des élections en Côte d’Ivoire (POECI) a estimé que "l’élection s’est globalement bien déroulée en dépit de quelques incidents signalés par les observateurs".
Des groupes de jeunes ont toutefois perturbé le processus de vote, saccagé ou emporté du matériel électoral dans plusieurs villes.
Le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, avait parlé dimanche
d’incidents dans une "centaine de bureaux de votes" sur un total de quelque 20.000.
Selon le pouvoir, la nouvelle Constitution évacue notamment le concept d’"ivoirité" en clarifiant les conditions d’éligibilité du président. Ses détracteurs avaient reproché à M. Ouattara son origine burkinabè et contesté son éligibilité (il n’avait pu se présenter que grâce à un décret).
Ce concept d’"ivoirité" a miné la stabilité du pays pendant plus de dix ans.
Le projet prévoit aussi la création d’un poste de vice-président qui alimente les fantasmes. En outre, ce texte crée un Sénat, institutionnalise la Chambre des rois et chefs traditionnels et étend le domaine de compétence du Conseil économique et social à l’environnement.
L’opposition avait appelé au boycottage, reprochant au pouvoir de ne pas avoir consulté ni l’opposition ni la société civile. Elle qualifie de "monarchique et rétrograde".
pgf/gde
Après la lecture dans la nuit de lundi à mardi de plusieurs dizaines de procès-verbaux, la Commission électorale indépendante de Côte d’Ivoire a repoussé à mardi 13h30 (locale et GMT) l’annonce des résultats de 15 des 31 régions restantes.
Les résultats partiels annoncés laissent apparaître que le "oui" est largement en tête alors que le taux de participation varie selon les départements, mais il est encore impossible de donner des chiffres fiables, la masse des résultats manquants étant trop importante.
L’issue du référendum ne fait toutefois aucun doute avec le boycottage de l’opposition, le taux de participation des 6,3 millions d’électeurs appelés aux urnes étant le véritable enjeu du scrutin.
Dans un communiqué officiel, la commission avait rappelé dans la journée qu’elle est "la seule entité habilitée à proclamer les résultats provisoires du scrutin".
Les deux coalitions de l’opposition ivoirienne n’ont, elles, pas attendu, donnant dès dimanche soir leurs estimations respectives.
Pour l’Alliance des forces démocratiques de Côte d’Ivoire (AFD-CI): "le taux de participation est entre 6 et 7%".
Pour Pascal Affi Nguessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI) fondé par l’ancien président Laurent Gbagbo, principale composante de l’AFD-CI, "il s’agit d’un succès éclatant du mot d’ordre de boycott que nous avons lancé. Il appartient au président (Alassane) Ouattara de tirer les conséquences (...) Soit il retire le texte, soit il démissionne".
De son côté, la coalition Front pour le refus-Coalition du non, qui avait aussi appelé au boycottage, estime que "le taux de participation oscille entre 3 et 5%".
- ’Le oui l’a emporté’ -
"Ces chiffres sortis tout droit de l’imaginaire de ces opposants à la nouvelle Constitution ont pour but clair de porter un discrédit sur la volonté démocratique exprimée par le peuple de Côte d’Ivoire", estime quant à lui Joël N’Guessan, le porte parole du Rassemblement des républicains (RDR), le parti du président Ouattara.
"Le +oui+ l’a emporté, c’est cela l’essentiel", ajoute-t-il, rappelant la faible participation (30%) en France lors du référendum sur la durée du mandat présidentiel de 2000.
En août 2000, six mois après le coup d’Etat de Noël 1999, la deuxième Constitution ivoirienne avait recueilli 87% de "oui" pour un taux de participation de 56% (le scrutin s’était déroulé sur deux jours).
"J’attends avec impatience le résultat. Le fait que le +oui+ l’emporte, on le sait mais il faut qu’il y ait un fort taux de participation", estimait Adama Sangaré, informaticien de Bouaké (ancienne capitale de la rébellion) qui a voté en faveur du projet.
"Les résultats ? Nous on attend plus rien. On sait déjà ce qu’ils vont donner", affirme, quant à elle, Geneviève Bahiri, une habitante d’Abidjan qui n’a pas voté mais se dit "contre cette loi".
Lundi, la Plateforme des organisations de la société civile pour
l’observation des élections en Côte d’Ivoire (POECI) a estimé que "l’élection s’est globalement bien déroulée en dépit de quelques incidents signalés par les observateurs".
Des groupes de jeunes ont toutefois perturbé le processus de vote, saccagé ou emporté du matériel électoral dans plusieurs villes.
Le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, avait parlé dimanche
d’incidents dans une "centaine de bureaux de votes" sur un total de quelque 20.000.
Selon le pouvoir, la nouvelle Constitution évacue notamment le concept d’"ivoirité" en clarifiant les conditions d’éligibilité du président. Ses détracteurs avaient reproché à M. Ouattara son origine burkinabè et contesté son éligibilité (il n’avait pu se présenter que grâce à un décret).
Ce concept d’"ivoirité" a miné la stabilité du pays pendant plus de dix ans.
Le projet prévoit aussi la création d’un poste de vice-président qui alimente les fantasmes. En outre, ce texte crée un Sénat, institutionnalise la Chambre des rois et chefs traditionnels et étend le domaine de compétence du Conseil économique et social à l’environnement.
L’opposition avait appelé au boycottage, reprochant au pouvoir de ne pas avoir consulté ni l’opposition ni la société civile. Elle qualifie de "monarchique et rétrograde".
pgf/gde