Monsieur AZIZ Akhannouch, Ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime du Royaume du Maroc ;
Monsieur Stephane LE FOLL, Ministre français de l’Agriculture et de l’Agroforesterie ;
Mesdames et Messieurs les Ministres de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche;
Monsieur GRAZIANO DA SILVA, Directeur Général de la FAO ;
Mesdames et Messieurs les partenaires au développement ;
Mesdames et Messieurs, en vos rangs, grades et qualités ;
Chers participants ;
Permettez qu'avant tout propos, qu’au nom des ministres africains de l’agriculture et en mon nom propre, j'exprime ma fierté en tant qu'africain aux autorités Marocaines pour la qualité de l'organisation de cet événement planétaire.
Sa Majesté le Roi Mohamed VI, que Dieu l'assiste, par son leadership, œuvre chaque jour pour le rayonnement d'une Afrique décomplexée.
Monsieur le Ministre Marocain de l'Agriculture et de la Pêche Maritime et cher ami, vous qui êtes l'un des principaux artisans de l’organisation de cet événement, nous vous prions de bien vouloir traduire à sa Majesté notre infinie reconnaissance et toute notre admiration.
Mesdames et Messieurs,
À la COP22, COP de l'action, il me faut être clair. Nous sommes ici pour donner à l'agriculture toute la place qui lui revient de droit dans le débat sur le changement climatique.
En effet, la COP21 a connu un succès historique. Cependant, elle n'a pas permis de mesurer la pertinence d'une contribution du secteur agricole, notamment africain, face au défi du réchauffement de la planète et d'en tirer toutes les conséquences, en particulier celles liées aux nécessaires investissements dans ce secteur.
Je voudrais donc, d'une part, saluer le Ministre français de l'agriculture dont l'initiative 4 pour 1000 permet, par la séquestration du carbone dans le sol, de positionner l'agriculture non plus seulement comme l'un des problèmes, mais comme l'une des solutions aux émissions de gaz à effet de serre.
Je voudrais ensuite rappeler que l'agriculture est l'une des principales victimes du dérèglement climatique. Or du fait de la croissance démographique, il nous faudra produire plus avec de moins en moins de ressources naturelles disponibles pour satisfaire les besoins alimentaires sans cesse croissants de l'humanité.
Avec plus des deux tiers des ressources naturelles de la planète encore disponibles, l'Afrique est au cœur du défi de la Sécurité alimentaire de la planète. Son agriculture mérite donc, ne serait-ce que pour cette seule raison une meilleure attention des décideurs réunis, ici à la COP22.
Au surplus, il se trouve que notre continent qui n'est responsable que de 4% des émissions de gaz à effet de serre est le plus frappé par les impacts du changement climatique et le plus fragile pour adapter ses moyens de production agricole.
L'atténuation des émissions est certainement la solution pour contenir et même stopper le réchauffement de la planète. Seulement, ramener à l'échelle du continent, je me demande encore ce que cela signifie. Car si l'Afrique parvenait à éliminer toutes ses émissions cela n'aura qu'une incidence imperceptible sur le climat.
Le défi pour nous est donc, d'adapter aux effets du changement climatique, avec le soutien des pays développés, notre modèle de développement et donc nos moyens de production notamment agricole.
Voilà pourquoi, et sans réserve, nous sommes venus, en notre qualité de Président de la 29 ème Conférence Régionale de la FAO pour l’Afrique ; promouvoir avec le Ministre Aziz Akhannouch l'initiative pour l'Adaptation de l'Agriculture Africaine en abrégé AAA.
Cette initiative vise, non seulement la promotion des solutions d'adaptation de l'agriculture africaine, mais bien plus, elle vise la répartition équitable des ressources annoncées entre l'atténuation et l'adaptation.
Mesdames et Messieurs,
De ce qui précède, l'Agriculture Africaine est en droit d'attendre des pays développés des ressources conséquentes et de l'assistance technique.
Notre attente est d'autant plus justifiée que nous payons à la nature et plus que le reste du monde, la facture du développement des pays dits avancés.
En effet, comme le rappelait hier le président français François HOLLANDE à l’ouverture de cette COP22, 36 des 50 pays les plus affectés par le changement climatique au monde sont africains. Notre continent compte aujourd'hui plus de 10 millions de réfugiés climatiques. De plus, en Afrique, contrairement à ce qui est répandu, ce n’est pas l’agriculture qui est la principale responsable de la déforestation accélérée sur le continent mais bien l’exploitation forestière qui continue d’alimenter l’industrie des pays développés.
Mon pays n'est pas passé en moins d'un demi-siècle de 16 millions d'hectares de forêts à moins de 2 millions d’hectares du simple fait d'une agriculture encore familiale. Voilà pourquoi nous pensons que l’essentiel des ressources affectées à l’Adaptation doivent revenir à l’Agriculture Africaine.
Mesdames et Messieurs,
Une fois les engagements sur les ressources annoncées tenus, la mise en place d'un thermomètre mondial permettant de mesurer les efforts de chaque pays et les récompenser en conséquence, deviendra nécessaire. Cette étape est un défi pour les experts de la planète. Mais, la mise au point des programmes d'adaptation structurés, pertinents capables de mobiliser les ressources annoncées et la gouvernance africaine notamment celle liée à l'agriculture sont des défis pour les experts africains.
C'est à ce niveau que je voudrais en appeler aux institutions africaines notamment la Banque Africaine de Développement qui nous accueille cet après midi, pour relever les défis qui sont les nôtres.
Car, en plus du défi sur le climat, nous sommes concernés au plus haut point par ceux sur l'immigration et le terrorisme.
La réponse commune du continent face à ces défis est la création de richesses partagées sur place par une économie structurée et diversifiée, dont l'agriculture constitue de notre point de vu le fer de lance.
Je vous remercie de votre aimable attention.
Monsieur Stephane LE FOLL, Ministre français de l’Agriculture et de l’Agroforesterie ;
Mesdames et Messieurs les Ministres de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche;
Monsieur GRAZIANO DA SILVA, Directeur Général de la FAO ;
Mesdames et Messieurs les partenaires au développement ;
Mesdames et Messieurs, en vos rangs, grades et qualités ;
Chers participants ;
Permettez qu'avant tout propos, qu’au nom des ministres africains de l’agriculture et en mon nom propre, j'exprime ma fierté en tant qu'africain aux autorités Marocaines pour la qualité de l'organisation de cet événement planétaire.
Sa Majesté le Roi Mohamed VI, que Dieu l'assiste, par son leadership, œuvre chaque jour pour le rayonnement d'une Afrique décomplexée.
Monsieur le Ministre Marocain de l'Agriculture et de la Pêche Maritime et cher ami, vous qui êtes l'un des principaux artisans de l’organisation de cet événement, nous vous prions de bien vouloir traduire à sa Majesté notre infinie reconnaissance et toute notre admiration.
Mesdames et Messieurs,
À la COP22, COP de l'action, il me faut être clair. Nous sommes ici pour donner à l'agriculture toute la place qui lui revient de droit dans le débat sur le changement climatique.
En effet, la COP21 a connu un succès historique. Cependant, elle n'a pas permis de mesurer la pertinence d'une contribution du secteur agricole, notamment africain, face au défi du réchauffement de la planète et d'en tirer toutes les conséquences, en particulier celles liées aux nécessaires investissements dans ce secteur.
Je voudrais donc, d'une part, saluer le Ministre français de l'agriculture dont l'initiative 4 pour 1000 permet, par la séquestration du carbone dans le sol, de positionner l'agriculture non plus seulement comme l'un des problèmes, mais comme l'une des solutions aux émissions de gaz à effet de serre.
Je voudrais ensuite rappeler que l'agriculture est l'une des principales victimes du dérèglement climatique. Or du fait de la croissance démographique, il nous faudra produire plus avec de moins en moins de ressources naturelles disponibles pour satisfaire les besoins alimentaires sans cesse croissants de l'humanité.
Avec plus des deux tiers des ressources naturelles de la planète encore disponibles, l'Afrique est au cœur du défi de la Sécurité alimentaire de la planète. Son agriculture mérite donc, ne serait-ce que pour cette seule raison une meilleure attention des décideurs réunis, ici à la COP22.
Au surplus, il se trouve que notre continent qui n'est responsable que de 4% des émissions de gaz à effet de serre est le plus frappé par les impacts du changement climatique et le plus fragile pour adapter ses moyens de production agricole.
L'atténuation des émissions est certainement la solution pour contenir et même stopper le réchauffement de la planète. Seulement, ramener à l'échelle du continent, je me demande encore ce que cela signifie. Car si l'Afrique parvenait à éliminer toutes ses émissions cela n'aura qu'une incidence imperceptible sur le climat.
Le défi pour nous est donc, d'adapter aux effets du changement climatique, avec le soutien des pays développés, notre modèle de développement et donc nos moyens de production notamment agricole.
Voilà pourquoi, et sans réserve, nous sommes venus, en notre qualité de Président de la 29 ème Conférence Régionale de la FAO pour l’Afrique ; promouvoir avec le Ministre Aziz Akhannouch l'initiative pour l'Adaptation de l'Agriculture Africaine en abrégé AAA.
Cette initiative vise, non seulement la promotion des solutions d'adaptation de l'agriculture africaine, mais bien plus, elle vise la répartition équitable des ressources annoncées entre l'atténuation et l'adaptation.
Mesdames et Messieurs,
De ce qui précède, l'Agriculture Africaine est en droit d'attendre des pays développés des ressources conséquentes et de l'assistance technique.
Notre attente est d'autant plus justifiée que nous payons à la nature et plus que le reste du monde, la facture du développement des pays dits avancés.
En effet, comme le rappelait hier le président français François HOLLANDE à l’ouverture de cette COP22, 36 des 50 pays les plus affectés par le changement climatique au monde sont africains. Notre continent compte aujourd'hui plus de 10 millions de réfugiés climatiques. De plus, en Afrique, contrairement à ce qui est répandu, ce n’est pas l’agriculture qui est la principale responsable de la déforestation accélérée sur le continent mais bien l’exploitation forestière qui continue d’alimenter l’industrie des pays développés.
Mon pays n'est pas passé en moins d'un demi-siècle de 16 millions d'hectares de forêts à moins de 2 millions d’hectares du simple fait d'une agriculture encore familiale. Voilà pourquoi nous pensons que l’essentiel des ressources affectées à l’Adaptation doivent revenir à l’Agriculture Africaine.
Mesdames et Messieurs,
Une fois les engagements sur les ressources annoncées tenus, la mise en place d'un thermomètre mondial permettant de mesurer les efforts de chaque pays et les récompenser en conséquence, deviendra nécessaire. Cette étape est un défi pour les experts de la planète. Mais, la mise au point des programmes d'adaptation structurés, pertinents capables de mobiliser les ressources annoncées et la gouvernance africaine notamment celle liée à l'agriculture sont des défis pour les experts africains.
C'est à ce niveau que je voudrais en appeler aux institutions africaines notamment la Banque Africaine de Développement qui nous accueille cet après midi, pour relever les défis qui sont les nôtres.
Car, en plus du défi sur le climat, nous sommes concernés au plus haut point par ceux sur l'immigration et le terrorisme.
La réponse commune du continent face à ces défis est la création de richesses partagées sur place par une économie structurée et diversifiée, dont l'agriculture constitue de notre point de vu le fer de lance.
Je vous remercie de votre aimable attention.